Enfin nous étions sous la préoccupation constante d'une idée importune; il manquait à notre compte plus de quatre cents tableaux, et nous nous demandions, en voyant la nudité des galeries, si l'on avait aussi voulu faire une exposition de serge verte. En serions-nous à ce point de pénurie, que, pour composer désormais un salon, il faillit, comme dans les expositions de sous-préfectures, faire appel aux tableaux de famille, aux plâtres domestiques, et combler les lacunes avec les cadres glorieux de nos prix de dessin? Grâce à Dieu, notre pauvreté ne vient que du sévère caprice de MM. les académiciens: quatre mille tableaux ont été, comme d'ordinaire, soumis à leur jugement; mais il n'y a eu que douze cents élus; aussi, ne pouvions-nous considérer sans attendrissement toutes ces places vides, y plaçant par la pensée, tantôt ces chers absents, la grande toile de Boulanger, le beau portrait d'H. Flandrin, tantôt les oeuvres d'artistes inconnus, les imaginations nouvelles de pauvres jeunes peintres, tous refusés au bénéfice des tableaux de MM. les académiciens. (Voir, sous le numéro 89, un inqualifiable tableau de M. Bidault, membre du jury; on assure que ledit tableau a été reçu à l'unanimité.)De tout cela il suit que nous avons encore bien peu de choses à dire du nouveau Salon. Deux toiles seulement nous ont semblé tout à fait hors de ligne; d'abord leTintoretde M. Léon Coigniet, admirable composition, malgré la réminiscence de l'Empire qu'on y croit apercevoir; puis un excellent portrait d'H. Flandrin, que l'administration du Musée a eu grand soin de placer à contre-jour, dans une encoignure. Nous ne faisons que citer aujourd'hui ces deux véritables chefs-d'oeuvre, sur lesquels nous reviendrons à loisir. Les honneurs de l'exposition sont ensuite pour la marine d'Isabey, leJérémie prophète, d'Henri Lehmann, laVendangeuse, de son frère Rodolphe; les portraits de Couture et de Guignet, les tableaux de genre de Meissonnier et de Leleux, le paysage de Lessieux, les sculptures de Simart et de Maindron. Le grand tableau si vanté de M. Papety est en possession d'attirer tous les regards et de diviser toutes les opinions; il est certain, d'ailleurs, qu'il ne révolutionnera pas la peinture, comme on l'avait pompeusement dit; le siècle ne croit plus désormais aux révolutions, et, quel que soit d'ailleurs le mérite du tableau de M. Papety, il n'est pas destiné à détruire ce légitime scepticisme.Et puis, toujours du Biard et du Dubufe. Dimanche prochain commencera le triomphe de ces deux peintresdominicaux«bien connus par la ville.»Et maintenant, dirons-nous comme la plupart: l'exposition est plus faible que celle de l'an dernier? Il importe de remarquer que depuis un temps immémorial, la critique place toujours chaque exposition immédiatement au-dessous de celle qui l'a précédée.--De même depuis des siècles, on dit que le commerce va mal.--Il est certain que les maîtres n'exposant plus, les toiles supérieures se raréfient singulièrement; mais il arrive, en peinture comme dans les lettres, qu'au lieu d'un artiste éminent, nous ayons vingt artistes distingués; ce que perdent les individus, la masse le regagne, le génie se fait rare, le talent abonde, et l'on est tout surpris de trouver dans des tableaux de débutants un savoir-faire déjà remarquable, qui aurait beaucoup promis à toute autre époque; mais aujourd'hui les hommes de talent demeurent ce qu'ils sont, et les habiles deviennent rarement des maîtres.BibliographieBULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGER.Report and Appendices of the children's employment commission presented to both houses of Parliament, by command of Her Majesty.--Rapport et Appendices de la commission du travail des enfants dans les manufactures, présentés aux deux Chambres du Parlement, par l'ordre de Sa Majesté (non traduits). Mars, 1843.Le rapport de la commission chargée de faire une enquête sur le travail des enfants dans les manufactures a été présenté la semaine dernière aux deux Chambres du Parlement. Il passe successivement en revue les diverses industries de Londres et des comtés de l'Angleterre. Est-il nécessaire d'ajouter qu'il révèle une foule de faits inconnus jusqu'alors et tellement horribles, que s'ils n'étaient attestés solennellement par les membres de la commission d'enquête, personne n'oserait y ajouter foi? La veille du jour fixé pour le dernier bal de la cour, un pair d'Angleterre avait lu la partie de ce rapport qui concerne les marchandes de modes, les fabricantes de dentelles et les couturières. Un de ses amis le pressait de l'accompagner: «Je n'irai pas à ce bal, répondit-il, je n'y aurais aucun plaisir; à chaque pas je croirais voir sortir de leurs cercueils les cadavres de tous les infortunés qui sont morts à la peine en fabricant les divers objets de luxe dont se compose la toilette des femme.»Il nous est impossible, on le conçoit, d'analyser un pareil travail. Toutefois, afin de prouver son importance, nous citerons quelques faits choisis au hasard.--Un deuil de coeur rend toujours aveugles au moins trente jeunes filles, déclare M. Tyrrell, médecin de l'hôpital ophthalmique.--A Nottingham, M. Grainger, le rapporteur, visita une maison assez propre et confortable d'ailleurs, où il trouva quatre petites filles occupées à la fabrication de la dentelle. L'aînée avait huit ans, la cadette deux ans, les deux autres six et quatre ans. Elles gagnaient chacune environ 10 centimes par semaine.--Dans la même ville, certaines mères ont l'habitude d'administrer du laudanum à leurs petits enfants, pour les forcer à rester tranquilles pendant qu'elles travaillent; car si elles étaient obligées de s'en occuper, elles ne gagneraient plus de quoi vivre. On augmente la dose de jour en jour; aussi la plupart des enfants meurent-ils avant d'avoir atteint l'âge de deux ans. «Depuis l'âge de six ans, disait une jeune ouvrière, je travaille quatorze à quinze heures par jour. Je gagne 5 shellings par semaine. Si je ne faisais pas boire ducordialà mon enfant, il m'empêcherait de travailler et je mourrais de faim.»--A Willenhall, un enfant dépose en ces termes: «Je suis bien traité, mon maître ne me bat pas beaucoup; il ne me frappe jamais qu'avec un bâton ou un fouet, ou le manche d'un marteau.» Un autre enfant se montre également satisfait, parce que son maître ne le bat jamais plus de cinq minutes à la fois.Ces enfants, qu'on fait travailler dès l'âge de deux ans, ou auxquels on donne chaque jour une portion de laudanum pour les endormir, ne reçoivent aucune instruction, et ne deviennent jamais des hommes, alors même qu'ils ont la force de supporter ce terrible régime. Leur ignorance égale leur faiblesse physique. Comment ne serait-il pas, en outre, cruels et débauchés? Dès leur bas-âge, ils n'ont sous les yeux que de mauvais exemples, et ils se trouvent très-bien traités lorsque leur maître ne les bat qu'avec un bâton.Le rapport de la commission du travail des enfants dans les manufactures intéresse non-seulement l'Angleterre, mais les autres pays manufacturiers. Nous en recommandons la lecture à tous les hommes qui s'occupent encore de l'amélioration physique, intellectuelle et morale des classes ouvrières.Geschichte Polens, vonDr RICHARD ROEPELLersler Theil, Hamburg.--Histoire de la Pologne, par le Dr RICHARD ROEPELL. 1ère partie (non traduite).Le docteur Roepell fait partie d'une société de savants allemands, dont chaque membre s'est engagé à écrire l'histoire spéciale d'un état européen. Lorsqu'ils seront terminés, tous ces ouvrages particuliers doivent former une collection qui sera éditée sous les auspices de deux historiens célèbres, A. H. L. Heeren et F. A Ukert. Le docteur Roepell, chargé d'écrire l'Histoire de la Pologne au Moyen Age, s'était d'abord rendu à Varsovie, pour y apprendre la langue polonaise et se mettre en état de consulter avec fruit les archives nationales. Il vient de publier à Hambourg la première partie de son travail.Cette première partie s'ouvre par une description géographique de la Pologne, suivie d'un essai historique, malheureusement incomplet, sur la race slave.Le docteur Roepell considère ensuite le duché de Posen comme la patrie primitive des Polonais; mais il ne remonte pas dans ses recherches au-delà de la moitié du sixième siècle. A la chute de Rome, les Polonais commencent à se faire connaître en Europe. En 540, leur chef, Lech, fonde Gnesen, la première capitale de leur empire A la dynastie de Lech, qui règne jusqu'en 850, succède celle de Piast Ce fut après l'accession de Mieczyslaus 1er, en 965, un des souverains de cette dynastie, que la Pologne prit rang parmi les états indépendants de l'Europe, en adoptant le christianisme L'auteur del'Historga naroda polskiego bandtkie(l'Histoire de la nation polonaise), avait déclaré que Mieczyslaus était un vassal de l'empereur d'Allemagne, pour une partie de la Pologne, située entre l'Oder et la Warta. Le docteur Roepell réfute cette assertion et prouve par une série de faits historiques, que le vasselage des rois de Pologne était purement personnel et même nominal.Outre ces considérations préliminaires, la première partie de l'ouvrage du docteur Roepell renferme l'histoire détaillée des règnes de Boleslaus le Grand, le véritable fondateur du royaume de Pologne, et de ses successeurs, jusqu'à l'assassinat de Przemyslaus, par le marquis de Brandebourg, en 1295.Storia della Colonna Infâmedi ALESSANDRO MANZANI. Milano, 1840; à Paris, chez Baudry. Un vol. in-12, avec les remarques de Pietro Verri sur la torture. 3 fr. 50 c.La Colonne Infâme, traduction française de M. DE LATOUR.Processo originale degli untori della peste del 1630. Milano. 1839. Un vol. in-8 (non traduit). Procès original desuntoripendant la peste de 1630.Della Storia Lombarda del secolo XVII, ragionamentidi CESARE CANTI per commente ai promessi Sposi di ALESSANDRO MANZANI. Juin, 1832.L'histoire tragique de laColonne Infâmeétait toujours demeurée enfouie dans les archives manuscrites du dix-septième siècle, lorsqu'on imprima à Milan, en 1836, toutes les pièces originales du procès desuntori. Alessando Manzani se rappela alors la promesse qu'il avait faite aux lecteurs de son beau roman desPromessi Sposi, à la fin du XXXVe chapitre; il se décida à écrire laStoria della Colonna Infâme. Publié à Milan en 1810 ce petit livre a été réimprimé récemment à Paris par le libraire Baudry, et M. de Latour en annonce une traduction enrichie de notices et d'appendices.Rien de plus triste que cette histoire. Pendant la peste de 1630, dont lesPromessi Sposirenferment une description si détaillée, les murs des maisons de Milan furent, à certaines époques, enduits, par des mains inconnues, d'une espèce d'onguent jaunâtre. Le peuple s'imagina que c'était cet onguent qui répandait la peste dans la ville. On arrêta divers individus désignés sous le nom d'untori, parce qu'on les accusa d'avoir fabriqué cet onguent(untorio)avec l'intention de faire périr tous les habitants de Milan. Interrogés par les magistrats, ils déclarèrent qu'ils étaient innocents. On les appliqua à la torture, et non-seulement ils s'avouèrent coupables, mais ils dénoncèrent de prétendus complices. Condamnés à mort, ils subirent un supplice effroyable, et on éleva sur l'emplacement de la maison de l'un d'eux, nommé Mora, une colonne diteInfâme, avec une inscription qui devait rappeler à la postérité le triste souvenir de ce procès. Ainsi, au dix-septième siècle, la justice milanaise élevait avec un stupide orgueil le monument de son déshonneur futur. En 1759, le président Charles de Brosses partageait encore les absurdes préjugés du siècle précédent. «La colonne que l'on appelleInfâmeest élevée, dit-il dans sesLettres sur l'Italie, sur la place où était la maison d'un malheureux que l'onsurprit s'efforçant, par les moyens de certaines drogues, de mettre la peste dans la ville.» Cette colonne subsista pendant cent quarante-huit ans; en 1778, elle s'écroula, et personne ne songea dès lors à la relever.Ce nouvel ouvrage de l'auteur desFiancéssera lu avec un intérêt d'autant plus vif, qu'il renferme d'utiles leçons Si Manzani n'eût pas tardé tant d'années à tenir sa promesse, peut-être, instruit par l'exemple des Milanais du dix-septième siècle, le peuple de Paris se fût montré moins déraisonnable et plus humain à l'époque fatale où, refusant de croire à l'existence d'un fléau dont il ne pouvait nier cependant les terribles effets, il se persuada que l'eau des fontaines était empoisonnée, et frappa, dans son aveugle fureur, de malheureux ouvriers aussi innocents que lesuntori de la Colonne Infâme.The Court of England under the house of Nassau and Hanover.--La cour d'Angleterre sous les maisons de Nassau et de Hanovre; par M. JOHN HENEAGE JESSE. Esq., auteur desMémoires de la cour d'Angleterre sous le règne des Stuarts. 3 vol. in-8 (non traduite).La Cour d' Angleterre sous les maisons de Nassau et de Hanovre, publiée par M. Jesse, n'est autre chose qu'une série de notices biographiques sur les principaux hommes d'État qui se sont succédé en Angleterre durant la triste période qui commence à la révolution de 1688, et qui se termine à la mort de Georges II, en 1760. On peut louer l'impartialité de l'auteur, bien qu'il laisse trop deviner parfois ses opinions conservatrices, la clarté et l'élégance de son style et d'autres qualités secondaires: mais M. Jesse manque en général d'élévation et de profondeur. Il aime trop les anecdotes; il se contente de raconter les faits intéressants sans en rechercher les causes, sans en calculer les conséquences; il n'apprend pas à ses lecteurs quelle a été l'influence morale, sociale et politique qu'ont exercée, pendant leur vie, les principaux hommes d'État du dix-huitième siècle. Enfin, on ne comprend pas pourquoi il a omis de parler de l'évêque Burnet, du général Wolfe, de lord Clive, de l'amiral Byng, de lord Carteret, de Pulteney et surtout de lord Chatham, qui remporta cependant ses plus beaux triomphes avant la mort de Georges II.Malgré ces critiques, peut-être sévères, le nouvel ouvrage de M. Jesse obtiendra, nous n'en doutons pas, le même succès que lesMémoires de la Cour d'Angleterre sous le règne des Stuarts, car il contient des biographies bien écrites et remplies de faits nouveaux, de Malborongh, de Bolingbroke, de Walpole, de Harley, du duc de Sommerset, et desbeauxcélèbres de cette époque. Fielding et Wilson.Die Verantwortlichkeit der Minister.--La Responsabilité ministérielle, par M. B,. MOHL, in-8, 726 pages, non traduite.M Mohl pose d'abord les principes généraux sur lesquels la responsabilité ministérielle est fondée, puis il se demande quels sont les individus qui doivent y être soumis, et dans quels cas il faut l'appliquer. Il examine alors, outre la procédure à suivre, la nature et les divers degrés des peines qu'entraîne nécessairement une condamnation. Enfin, il termine ce traité par une analyse historique de tous les principaux procès intentés jusqu'à ce jour à des ministres, en vertu de la loi constitutionnelle qui les rend responsables des actes de leur administration. La publication de cet ouvrage, estimable d'ailleurs, mérite d'être signalée comme un heureux symptôme du mouvement politique qui commence à se manifester sur plusieurs points de l'Allemagne.The Addresses and Messages of the presidents of the United States.--Discours et Messages des présidents, des Etats-Unis. New-York, Walker. London, Wiley and Putnam (non traduits).La collection des discours des présidents des États-Unis fournira d'importants matériaux aux écrivains et aux hommes d'État qui voudront étudier l'histoire de la grande république de l'Amérique du Nord, depuis la déclaration de l'indépendance jusqu'à l'époque actuelle. Elle commence par le premier discours, ou le discours d'inauguration de Washington, et se termine avec celui que le président Tyler prononça dans la session dite spéciale, lorsqu'il remplaça Harrisson, en vertu de la section VI de l'article 11 de la constitution, qui, en cas de mort du président, confère ses fonction» au vice-président. On y trouve aussi, outre une notice sur Harrisson, la déclaration d'indépendance et la constitution actuelle des États-Unis.Storia della Pittura italiana. Pise. 1842.--Histoire de la Peinture en Italie (non traduite).Cette nouvelle histoire illustrée de la peinture italienne doit se publier en cinquante-six livraisons. La première livraison renfermait les quatre dessins suivants: 1 Une miniature de Pise de 1242.--2 Un bas-relief de Nicolas Pisano.--3 Le Christ de Giunta Pisano.--4 La Vierge de Guido de Sienne, peinte en 1221, et la Vierge de Cimabue, peinte vers 1276.Neuere Geschichte der poetischen national Literatur der Deutschen, vonG.-G. GERVINUS ZWEI BANDE..Leipsig.1842.-Histoire moderne de la Littérature poétique de l'Allemagne, par G.-G. GERVINUS. 2 vol. (non traduite).Ces deux volumes forment le complément de l'ouvrage en trois volumes que le professeur Gervinus avait déjà publié sur les progrès de la littérature allemande. Ils embrassaient la période de temps qui s'étend depuis Gottsched jusqu'à la chute de Napoléon. Les opinions littéraires du professeur Gervinus sont, il est vrai, entièrement opposées à celles des meilleurs écrivains actuels de l'Allemagne; mais alors même qu'on n'adopte pas ses conclusions, on est forcé de rendre justice à son talent et à son indépendance. Son livre a un grand mérite, il fait penser; il s'adresse par conséquent à un public d'élite. N'y cherchez pas des renseignements positifs sur la vie d'un écrivain, vous n'y trouverez que des théories plus ou moins ingénieuses, plus ou moins vraies sur ses ouvrages et sur les moeurs de son époque; c'est un recueil d'idées et non de faits. Le professeur Gervinus n'a pas cru devoir continuer son ouvrage jusqu'à nos jours, par des raisons peu flatteuses pour ses contemporains. «Notre littérature, dit-il en terminant, est devenue un marais stagnant tellement rempli de matières nuisibles, que nous devons appeler de tous nos voeux quelque tempête étrangère. Notre littérature a eu son temps, et si nous ne pouvons vivre en paix, nous devons appliquer désormais à la vie positive et à la politique l'activité dont nous sommes doués, et qui maintenant n'a plus d'objet. Quant à moi, je suis autant que je le puis cet avertissement de l'époque.»The history of Woman in England.-L'Histoire de la Femme en Angleterre; par HANNAH LAWRANCE. Londres, 1843 (non traduite).Le premier volume de cet ouvrage vient de paraître. Il commence avec les plus anciennes chroniques, et se termine à la fin du douzième siècle. Mistriss Lawrance n'a pas la prétention de soutenir que la femme est non-seulement égale, mais supérieure à l'homme; elle se contente d'écrire son histoire, et de montrer quelle influence elle a exercée sur les institutions, la religion, la littérature et le caractère de la nation anglaise. Dès qu'elle sera terminée, nous reparlerons plus longuement de cette nouvelle compilation de l'auteurof the historical Memoirs of the Queens of England.The Xanthian marbles, discovered in Asia-Minor, their acquisition and transmission in England(ouvrage non traduit).--Les Marbres de Xanthe, découverts dans l'Asie-Mineure par CHARLES FELLOWS, leur acquisition et leur transport en Angleterre. 1842, 5 schel.Au printemps de 1838, un voyageur anglais, nommé Charles Fellows, visitait l'Asie-Mineure; frappé de la beauté des ruines éparses le long des côtes de la Lycie, il s'enfonça dans les terres et y découvrît, sur les bords de la rivière Xanthe, des sculptures précieuses qu'il résolut de transporter en Angleterre. Dès cette époque, des négociations s'ouvrirent entre la Porte et le cabinet de Saint-James; elles durèrent plus de trois années. Ce ne fut qu'au mois d'octobre 1841 que le consul de Smyrne reçut le firman demandé. A cette nouvelle, l'amirauté fit partir un navire chargé de ramener en Angleterre les sculptures découvertes par M. Charles Fellows. L'ouvrage anglais que vient de publier le libraire Murray contient une relation détaillée de cette curieuse expédition. Les marbres de Xanthe, appelées aussi marbres de Fellows, sont aujourd'hui déposés auBritish Museum.The rural and domestic Life of Germany with characteristic sketches of its cities and scenery, collected in a general tour, and during a residence in the country in the years 1840, 1841 and 1842. London, 1842 (ouvrage non traduit).--La vie rurale et privée de l'Allemagne, suivie d'esquisses caractéristiques de ses villes et de ses paysages, etc., par WILLIAM HOWITT; in-8.Ainsi que son titre l'indique, ce nouveau livre de M. Howitt se divise en deux parties distinctes: la première est consacrée à la peinture de la vie rurale et privée des Allemands; dans la seconde, l'auteur a raconté ses impressions de voyage; il se promène de Heidelberg à Londres, en passant par Baden-Baden, Stuttgart, Tubingen, Ulm, Augsbourg. Munich, Salzbourg, Linz, Vienne, Prague, Dresde, Leipsig, Berlin, Weimar, Iena, Erfurth, Francfort et le Rhin. Ces deux parties ne se ressemblent d'ailleurs sous aucun rapport; l'une est remplie de détails intéressants, l'autre reste toujours bien au-dessous duHand-Bookde M. Murray(Manuel du voyageur.)M. Howitt a décrit avec une vérité touchante les moeurs, les travaux et les plaisirs de la classe moyenne et de la classe pauvre pendant les diverses saisons de l'année: la moisson, la vendange, les fêtes de village, la chasse, les parties de traîneaux, les pèlerinages, les fêtes de Noël et du jour de l'an, le carnaval, etc., etc. On prend plaisir à contempler quelque temps ces esquisses légères faites d'après nature par un peintre souvent trop consciencieux, mais qui ne manque pas d'une certaine habileté. Si l'impression qu'on éprouve n'est jamais vive, en revanche, elle est toujours pure et douce; chez M. Howitt, le coeur l'emporte évidemment sur l'intelligence. Est-ce donc un défaut qu'il faille lui reprocher? Ne devons-nous pas, au contraire, nous estimer heureux de trouver un livre moral et simple, écrit sans prétention, et dont la lecture, instructive d'ailleurs, repose agréablement l'esprit?The Negroland of the Arabs, or an Inquiry into the early history and geography of central Africa.-La Nigritie des Arabes, ou Recherches sur l'Histoire et la Géographie primitives de l'Afrique centrale; par WILLIAM DESBOROUGH COOLEY. 8 sch. 6 den., avec une carte.M. Desborough Cooley est l'auteur d'une excellente histoire des découvertes maritimes et continentales, qui a été traduite en français par MM. Adolphe Joanne et Old Nick, et publiée à la librairie Paulin, en 5 volumes. (Prix et format de la collection Charpentier.)The annual Biography, being lives of eminent or remarkable persons, who have died within the year 1842; by CHARLES DODD, esq., author of the Peerage, the Parliamentary companion, etc.--Chapman and Hall.--London.L'Annuaire biographique, ou Vies des personnes éminentes ou remarquables qui sont mortes pendant l'année 1842; parCharles Dodd.Cet annuaire, dont le premier volume vient d'être mis en vente, paraîtra régulièrement chaque année, au commencement de février.EXTRAIT DU CATALOGUE GÉNÉRAL DU COMPTOIR CENTRAL DE LA LIBRAIRIE.Économie Politique, Commerciale et Industrielle(suite).COLONIES FRANÇAISES (des), abolition immédiate de l'esclavage; par M. V. SCHOELCHER. 1 beau vol. in-8, 1842. (Pagnerre, éd.) 6 fr.CRÉDIT DE LA BANQUE (le), contenant un exposé de la constitution des banques américaines, écossaises, anglaises, françaises, par M. COURCELLE-SENEUIL, in-8. (Pagnerre, éd.) 2 fr.ESPRIT D'ASSOCIATION (de l'); par A. DE LA BODER, 5e édit. 1834. 1 vol. in-8. (Gide, éd.) 8 fr.ESSAI COMPARATIF SUR LA FORMATION ET LA DISTRIBUTION DU REVENU DE LA FRANCE en 1815 et 1835; par M. JOSEPH DUTENS. Brochure in-8. (Guillaumin, éd.) 5 fr.EXAMEN HISTORIQUE ET CRITIQUE DES DIVERSES THÉORIES PÉNITENTIAIRES; par L.-A. MARQUET-VASSELOT. 5 vol. in-8. (Paulin, éd.) 18 fr.HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE; par M. le vicomte ALBAN DE VILLNEUVE-BARGEMONT. 2 forts vol. in-8. (Guillaumin,éd.) 16 fr.HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE EN EUROPE; par BLANQUI aîné. 2e éd, 2 vol. in-8. (Guillaumin, éd.) 15 fr.HISTOIRE DES RELATIONS COMMERCIALES ENTRE LA FRANCE ET LE BRÉSIL. 1 vol. in-8 avec tableaux, plans et carte du Brésil. (Guillaumin, éd.) 7 fr. 50HISTOIRE FINANCIÈRE ET STATISTIQUE GÉNÉRALE DE L'EMPIRE BRITANNIQUE; par PABLO PEBRER; traduit de l'anglais par J.-M. JACOBI, avocat. 2e édit., 2 gros vol. in-8 de 500 pages. (Bellizard et Dufour, éd.) 8 fr.HISTOIRE POLITIQUE ET ANECDOTIQUES DES PRISONS DE LA SEINE. 1 beau vol. in-8 (Guillaumin, édit.) 7 f. 50INTÉRETS MATÉRIELS EN FRANCE: travaux publics, routes, canaux, chemins de fer; par MICHEL CHEVALIER. 1 vol. in-8, orné d'une carte des travaux publics de la France. (Charles Gosselin, éd.) 8 fr.MISÈRE (de la) DES CLASSES LABORIEUSES EN ANGLETERRE ET EN FRANCE, par EUGÈNE BURET. 2 vol. in-8. (Paulin, éd.) 15 fr.MISÈRE (de la); par M. D'ESTERNO. 1 vol. in-8. (Guillaumin, éditeur.) 4 fr. 50PETIT VOLUME contenant quelques aperçus des hommes et de la société, par J.-B. SAV. 3e édition, entièrement refondue par l'auteur, et publiée sur un manuscrit qu'il a laissé; par HORACE SAV, son fils. 1 vol. in-32. (Guillaumin, éd.) 2 fr.PLAN D'UNE RÉORGANISATION DISCIPLINAIRE DES CLASSES INDUSTRIELLES DE FRANCE; par M. FÉLIX DE LAFAREILLE. 1 vol. in-12. (Guillaumin, éd.) 2 fr. 50SIR RICHARD ARKWRIGHT, ou Naissance de l'industrie cotonnière dans la Grande-Bretagne (1760 à 1792); par SAINT-GERMAIN LEDUC. 1 vol. in-18. (Guillaumin, éd) 2 fr.STATISTIQUE GÉNÉRALE RAISONNÉE ET COMPARÉE DE LA FRANCE; par J.-H. SCHNITZLER. 2 vol. in-8. (Lebrun, éditeur. 15 fr.)SYSTÈME PÉNITENTIAIRE (du); par M. AYLIES 1 vol. in-8. (Charles Gosselin, éd) 5 fr.SYSTÈME PÉNITENTIAIRE AUX ÉTATS-UNIS; par MM. GUSTAVE DE BEAUMONT et ALEXIS DE TOCQUEVILLE. 2e édition, augmentée d'une Introduction et ornée de plans, vues, etc. 2 vol. in-8. (Charles Gosselin, éd.) 15 fr.TABLEAU DE LA DETTE PUBLIQUE ET DES MISÈRES DU TRÉSOR 1 vol. in-8. (Paulin, éd.) 5 fr.TABLEAU POLITIQUE ET STATISTIQUE DE L'EMPIRE BRITANNIQUE DANS L'INDE; par le général comte de BIORSNTERNA, traduit de l'allemand, avec des notes et un supplément historique, par M. PETIT DE BARONCOURT 1 gros vol. in-8, orné d'une carte. (Amyot, éd.) 8 fr.UNION DOUANIÈRE DE LA FRANCE ET DE LA BELGIQUE, (de l'); par M. P.-A. DE LA NOURAIS. 1 vol in-8. (Paulin, éditeur.) 6 fr.Agriculture et Jardinage.ÉTAT DE LA PRODUCTION DES BESTIAUX EN ALLEMAGNE, EN BELGIQUE ET EN SUISSE (de l'); par M. MOLL, in-4 de 92 pages, avec un grand nombre de tableaux. (Bixio, éditeur.) 2 fr. 75MAISON RUSTIQUE DU XIV SIÈCLE. 4 vol. in-4, équivalant 20 vol. in-8 ordinaires, avec plus de 2,060 gravures représentant tous les instruments, machines, appareils, races d'animaux, arbres, arbustes et plantes, bâtiments ruraux, etc., publiés sous la direction de MM. BAILLY, BIXIO et MALPEYRE. Ce livre, expression la plus complète de la science agricole pour l'époque actuelle, forme à lui seul la bibliothèque de l'homme des champs. 4 vol. (Bixio, éd.) 33 fr. 50RÉPERTOIRE DES PLANTES UTILES ET DES PLANTES VÉNÉNEUSES DU GLOBE: par E.-A. DUCHESNE. 1 gros vol. in-8, imprimé à deux colonnes, sur papier colle, avec figures gravées sur bois. (Bixio, éd.) Prix: broché, 12 fr.; franco par la poste. 13 fr. 50TRAITÉ DE LA CULTURE DU MURIER; par J. CHARREL, pépiniériste à Voreppe (Isère). 1 vol. in-8.(Bixio, éditeur.) 4 fr..SciencesBIBLIOTHÈQUE DES CONNAISSANCES UTILES. (Paulin, éd.;)DES ÉLÉMENTS DE L'ÉTAT, ou Cinq questions concernant la religion, la philosophie, la morale et la politique; par L.-A. SEGRETAIN. 2 vol. 7 f,.DISCOURS SUR L'ÉTUDE DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE; par sir JOHN F.-W. HERSCHEL, traduit de l'anglais 1 vol. 3 fr. 50.EXAMEN DE LA PHRÉNOLOGIE; par M. FLOURENS. 1 volume. 2 fr.GEORGES CUVIER.--ANALYSE RAISONNÉE DE SES TRAVAUX, précédée de son Éloge historique; par M. FLOURENS 1 vol. 3 fr. 50HISTOIRE DE 1810; par A. VILLEROY, suivie de l'histoire littéraire de l'année, par O. N. 1 vol. 3 fr. 50.HISTOIRE DE 1811; par le même, suivie de l'histoire littéraire de l'année, par O. N. 1 vol. 3 fr. 50.HISTOIRE GÉNÉRALE DES VOYAGES de découvertes maritimes et continentales,depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1811; par W.-D. COOLEY, traduite de l'anglais par ADOLPHE JOANNE et OLD-NICK, complétée par les expéditions et voyages récents, jusqu'à la dernière expédition de M. DUMONT-D'URVILLE, par M. D'AVEZAC 3 vol in-18, format anglais. 10 fr. 50.LE LIVRE DES PROVERBES FRANÇAIS; par LEROUX DE LINCY. 2 vol. 7 fr.LES MUSÉES D'ITALIE, guide et mémento de l'artiste et du voyageur; par LOUIS VIARDOT. 1 vol. 3 fr. 50.MANUEL DE POLITIQUE; par Y. GUICHARD 1 vol. in-18. 3 fr. 50.MANUEL D'HISTOIRE ANCIENNE, depuis le commencement du monde jusqu'à Jésus-Christ; par le docteur OTT. 1 volume, 3 fr. 50.MANUEL D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE; par CHARLES RENOUVIER. 1 vol. 3 fr. 50.MANUEL D'HISTOIRE MODERNE, depuis Jésus-Christ jusqu'à nos jours; par le docteur OTT. 1 vol. 3 fr. 50.MOEURS, INSTINCT ET SINGULARITÉ DE LA VIE DES ANIMAUX MAMMIFERES; par P. LESSON, correspondant de l'Institut. 1 vol. 3 fr. 50.RÉSUMÉ ANALYTIQUE DES OBSERVATIONS de FRÉDÉRIC CUVIER, sur l'intelligence des animaux. 1 vol. 3 fr.ERREURS DES MÉDECINS, traduit de l'anglais du docteur DICKSON. 1 vol. in-8. (Amyot, éd.) 8 fr.JARDIN DES PLANTES (le), description et moeurs des mammifères de la Ménagerie et du Muséum d'histoire naturelle; par M. BOITARD; précédée d'une notice historique, anecdotique et descriptive du jardin, par M. J. JANIN. Ouvrage illustré et accompagné de 110 sujets de mammifères, et de 110 culs-de-lampe gravés sur cuivre et imprimés dans le texte; de 50 grands sujets graves sur bois et imprimés à part à cause de leur dimension, et offrant les vues les plus remarquables du Jardin des Plantes, les constructions, les fabriques, les monuments, etc.; des portraits de Buffon et de G. Cuvier; enfin des planches peintes à l'aquarelle représentant des groupes d'oiseaux des deux hémisphères, dessinés par MM. WERNER, SUSÉMIHL, EDOUARD TRAVIES, KARL GIRARDET, J. DAVID, FRANÇAIS, HIMELY, MARVILLET, etc.; gravures sur bois et sur cuivre, par MM. ANDREW, BREST et LELOIR; planches sur acier, par MM. FOURNIER ET ANNEDOUCHE. 1 vol. grand in-8, magnifiquement imprimé. (J.-J. Dubochet et Cie, édit.) L'ouvrage complet. 15 fr.UN MILLION DE FAITS, Aide-mémoire universel des sciences, des arts et des lettres; par M. J. AICARO, l'un des collaborateurs de l'Encyclopédie nouvelle; DESPORTES; PAUL BERVAIS aide d'histoire naturelle au Museum; LÉON LALANNE, ancien élève de l'École Polytechnique, ingénieur des ponts-et-chaussées, LUDOVIC LALANNE, élève de l'École de Chartres: AUGUSTIN LE PILEUR, docteur en médecine de la Faculté de Paris; CHARLES MARTINS, docteur ès-sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris; CHARLES YERGÉ, docteur en droit; YOUNG l'un des collaborateurs del'Encyclopédie nouvelle.--Un fort volume in-12 de 1600 colonnes de texte, renfermant en outre 150 colonnes pour la table des matières, une table des figures, un index alphabétique;--imprime en caractère perle, orné de 500 gravures sur bois, et contenant la matière de 12 forts vol. in-8. (Dubochet et Cie, éd.) Prix, broche. 12 fr.Arithmétique, algèbre, géométrie élémentaire, analytique et descriptive; calcul infinitésimal, calcul des probabilités, mécanique, astronomie, météorologie et physique du globe, physique générale, chimie, minéralogie et géologie, botanique, anatomie, et physiologie de l'homme, hygiène, néologie, arithmétique sociale et statistique, agriculture, technologie, commerce, art militaire, sciences philosophiques, littérature, beaux-arts paléographie et blason, numismatique, chronologie et histoire, philologie, géographie, biographie, mythologie, éducation, législation.SALON 1843. Collection des principaux ouvrages exposés au Louvre et reproduits par les premiers artistes français; texte par WILHELM TÉNINT. Publié sous la direction de M. Challamel.Quatre années de publication et de succès ont consacré ces albums où tous les tableaux remarquables de chaque exposition se trouvent reproduits par de magnifiques gravures ou lithographies, et dont le texte est une revue complète, animée, colorée faite à la fois au point de vue de l'artiste et de l'homme du monde. Ces albums sont donc une véritable histoire de l'art en France, histoire dessinée, histoire écrite. Tous les grands noms, toutes les belles oeuvres y figurent; les talents nouveaux n'ont qu'un désir, celui d'y être admis. C'est qu'en effet une exposition se termine et s'oublie; les tableaux se dispersent, l'Album reste.Rien ne sera négligé pour que l'album de 1843 soit supérieur encore à ceux des années 1840, 1841 et 1842.Cet Album est publié en 16 livraisons La livraison se compose de deux dessins et de 4 pages de texte in-4, imprimé avec luxe.--Prix de la livraison: 1 fr. 50 c, papier blanc: 2 fr., papier de Chine.--L'ouvrage complet: 24 fr., papier blanc; 32 fr. papier de Chine.ANNÉE 1842, 32 dessins, texte par WILHELM TÉNINT. 24 fr. pap. bl.; 32 fr., pap. de Ch.--ANNÉE 1841, 52 dessins, texte par le même. 24 fr., pap. bl; 32 fr., pap. de Ch.--ANNÉE 1840 texte par Augustin Challamel, prêtée par le baron Taylor. 24 fr., pap. bl.; 32 fr., pap. de Ch-ANNÉE 1839, texte par LAURENT-JAN, 20 dessins. 20 fr., pap. bl.Chez CHALLAMEL, éditeur, 1, rue de l'Abbaye, au premier. HAUTECOEUR-MARTINET, rue du Coq-Saint-Honoré. GUIAUT frères, marchands d'antiquités, 3, boul. des Italiens. Et chez tous les Libraires et marchands d'estampes de la France et de l'étranger.J. HETZEL, Éditeur des SCÈNES DE LA VIE PRIVÉE ET PUBLIQUE DES ANIMAUX, rue de Seine, 33.VOYAGEoùIL VOUS PLAIRA.Avec Vignettes, Notes, Légendes, Commentaires. Incidents et Poésies, par MM. TONY JOHANNOT, ALFRED DE MUSSET et P.-J. STAHL. 33 livraisons 30 c.--Prix de la souscription à l'ouvrage complet: 10 fr.--12 fr. pour les départements.Modes.Mars est le mois le plus incertain de toute l'année. Tantôt le soleil est chaud et importun, tantôt le vent est aigre et désagréable; il y a des femmes qui se sont étudiées à porter en même temps le manchon et la marquise avec autant d'habileté qu'elles portent au bal l'éventail et le bouquet.Voici déjà quelques toilettes nouvelles; des robes d'étoffe, garnies sur le côté comme les robes du soir; des camails en étoffe garnis de falbalas à deux têtes, et des chapeaux avec des agréments légers et coquets comme un soleil de printemps. Alexandrine prépare de bien charmantes fantaisies pour la grande semaine, nous en causerons un peu à l'avance.UN BAL.Nous nous trouvons sur le perron d'un joli petit hôtel; à droite et à gauche des vestibules s'élève l'escalier en deux branches, réunies à la hauteur du premier étage par un second vestibule bordé d'une rampe en cuivre poli. Les marches sont couvertes d'un tapis tigré rouge et noir, retenu par une tringle en cuivre. Du plafond tombe une masse de lumière, formée par trois énormes globes en cristal dépoli, renfermant chacun trois becs de lampe, et suspendus par une triple chaîne de cuivre forte et brillante.Des fleurs bordent le mur jusqu'à la porte de l'antichambre, dont l'entrée est marquée par deux énormes orangers dans des caisses de laque. La lumière tombe sur les fleurs et les éclaire avec coquetterie.Partout ce sont des fleurs odorantes, en pyramides supportant des bougies, en massifs dans des jardinières, en arbustes isolés dans de précieux vases de la Chine. Devant une cheminée est un vase gigantesque en porcelaine craquelée, à ailes de chimères, d'où s'élève un gardénia, fleur verdâtre au feuillage luisant et foncé.Traversons une bibliothèque, en tournant le grand salon, pour visiter, avant l'arrivée de la foule, le petit boudoir où l'on jouera. Un écarté, un whist, une bouillotte, y sont disposés, l'écarté à une table renaissance, le whist à une table de jeu en palissandre sculpté, la bouillotte éclairée par des flambeaux à deux branches, sur une table couverte d'un tapis de velours.Un canapé à estrade, en palissandre et satin cerise, s'élève dans une niche tendue et drapée en satin cerise doublé de blanc, sont garnis de hautes franges tordues en soie de deux couleurs.Dans chaque panneau est suspendu, à des cordages à gros glands, un miroir de Venise dans son cadre doré.Entrons maintenant au salon de réception, éclairé par un lustre d'or à figures pittoresques et gracieuses. Sur les tentures d'étoffe vert d'eau, se détachent des masses de fleurs et de lumière: les rideaux de quinze-seize rayé, relevés d'un côté, laissent voir le rideau de dessous en mousseline brodée d'or, et les petits rideaux de tulle, imitation de dentelle.Près de la cheminée, en marbre blanc, où des fleurs remplacent le feu, voyons la maîtresse de la maison souriant gracieusement aux invités, jouant avec son énorme bouquet, si énorme qu'elle semble fatiguée de le porter. Sa toilette élégante affecte une somptuosité luxueuse. Madame de C est habillée d'une robe en taffetas d'Italie rose turc; son corsage, couvert d'une mantille très-tombante, en guipure; ses bras nus, couverts jusqu'aux poignets de gantelets de peau, sont entourés de trois ou quatre bracelets, seuls bijoux qu'elle porte; dans ses cheveux, une barbe de point d'Angleterre attachée près des oreilles avec de grosses émeraudes entourées de perles.Vers onze heures, se presse et se coudoie une foule élégante, qui répand dans l'air un suave parfum. L'orchestre mélodieux fait entendre les délicieux motifs qui rappellent nos meilleurs opéras.Madame de C. s'était approchée avec beaucoup de déférence d'un homme à la physionomie grave et fine, en lui disant: «Eh bien! M. le comte, comme vous voilà seul!--C'est que personne ne me cherche, répondit-il, on ne me reconnaît plus, et je ne reconnais moi-même plus personne au milieu de ces danseuses dont j'admire la plupart. Voulez-vous m'en nommer quelques-unes?--Devant nous, en robe de crêpe blanc, avec un diadème de rubis et diamants, est la duchesse de P. Je ne sais pourquoi elle a réformé ses masses de boucles blondes; peut-être est-ce la cause que vous ne la reconnaissez pas. Rien ne transforme une personne comme un changement complet de coiffure. C'est presque un déguisement.«La marquise de P. est toujours belle. C'est elle qui est coiffée en oeillets rouges et violettes de Parme.«Voyez passer madame D. en robe blanche, avec des agrafes de feuillage. Elle a mis de la verdure à son corsage, à ses manches, dans ses cheveux, comme une autre eût mis ses bijoux.--Ici, près de moi, dit l'interlocuteur, quelles sont ces deux jolies personnes qui causent ensemble?--C'est madame de B. et madame O. Madame de B. a une robe en tulle blanc, garnie sur les côtés de camélias rouges; madame O. a la robe de satin bleu de ciel, garnie de dentelle et de diamants.--Là , n'est-ce pas madame L. que je vois si simple, avec cette petite couronne de jeune fille? son mari a-t-il donc diminué le budget de la toilette?--Cette simplicité n'est pas réelle au fond, et, pour nous autres femmes, madame L. a une toilette fort chère. Elle vient de Constantin, je la reconnais; les fleurs qui relèvent ses trois jupes, qui attachent ses manches et son corsage, et la guirlande dont elle est coiffée, coûtent bien cinquante écus. C'est fort cher, quand, comme madame L., on ne porte pas une toilette plus de deux fois.«Maintenant si vous voulez que je vous conduise dans ce petit salon de jeux, vous pouvez dire bonsoir à madame de T., que vous voyez là , coiffée de gaze citron et argent, en robe de velours violet. Regardez la jolie jeune fille devant laquelle vous allez passer, comme elle est bien mise avec cette profusion de cheveux noirs, dans lesquels on a mêlé des fleurs naturelles comme au hasard.»Le petit salon était moins encombré par les joueurs. Les danseuses y venaient par moments se reposer de la foule, c'était un charmant coup d'oeil que cette lanterne magique, où passaient de gracieuses têtes couronnées de fleurs, apparaissant comme pour se montrer dans ce lieu retiré, et dire: «Je vous apporte ma toilette à voir, et je retourne à ce bruit qui est mon plaisir.»Les bouquets à la main finissent, à la fin d'une soirée, par semer leurs débris sur le parquet, et les femmes écrasent de leurs petits pieds chaussés de satin les roses et les violettes. Les fleurs naturelles sont portées avec élégance: il sort chaque jour plus de couronnes montées du passage de l'Opéra, où Lemoine s'est illustré, que de pots de jacinthes et de bruyères.C'est une mode charmante; la nature s'harmonise dans toutes ses parties, et les leurs, vraies, sont douces au visage.Mercuriales.HALLE AUX CRAINS.FARINES.--Les 100 kilogrammes.lere qualité. .....  32 à 34f.  Arrivages......    4 432 q. 70 k.2e    id...........  30 à 31 30 Ventes............   4,403 243e    id...........  23 à 27    Restant à la halle. 26,130 014e    id...........  17 à 22Cours moyen du jour, 31 f. 60c.--De la taxe, 31 f. 56 c.GRAINS.--L'hectolitre.Froment.................   18 f. 0 c.. à  20f. 65c.Seigle..................    9            10  35Orge....................   13            14  35Avoine..................   10            11  35Sarrasin ...............    9  55       10   --MARCHE DE POISSY.--9 Mars.Amené.   Vendu   Poids m.     Le kilogramme.sur piedBoeufs....  1,554    1,474     339 k.  1f. 2c. 1f. 20 c. 1f. 0cVaches....    107      107     228     1 16   1           80Veaux.....    641      641      92     1 76   1  60   1 41Moutons...  6,198    6,198      23     1 48   1  50   1 12MARCHE DE SCEAUX.--13 Mars.Boeufs....  1,422    1,561     540     1  22  1  12   1 04Vaches....    160      130     225     1  12      90      72Veaux.....    392     384       65     1  72  1  54   1  54Moutons...  7,663   6,809       22     1  42  1  26   1  04MARCHÉ AUX CHEVAUX.--8 Mars.Il a été amené 538 chevaux, dont:De selle et de cabriolet...   112      Vendu 131, savoir:De trait...................   257 De 140 à   700 fr........  24Hors d'âge.................   147 De 260 à 1,010...........  49Non classés................    22 De 40 à   510...........  36Vendu aux enchères:De 50 à 310 fr...........  22MARCHÉ AUX FOURRAGES.--3 Mars.Enfer.    Saint-Martin. Saint-Antoine.Foin,         1ere qualité  79 à 80 f.                  76 à 78 f.Paille de blé,    id.       52 à  53       53 à 54.    52 à 54VACHES GRASSES.--La Chapelle-Saint-Denis.--11 Mars.Amené 112 vaches.......   Vendu 108 de 1 f. 08c. à 88c. le kilogramme.Amené 18 taureaux.....   Vendu 18 de 1          80       id.VACHES LAITIERES.                 Amené. Vendu.La Maison-Blanche........ 11 mars. 48      23   210 à 450 f.La Chapelle-Saint-Denis.. 14 mars. 90      39   240 à 259MARCHÉ AUX SUIFS.Environ 1 fr. de baisse.Suif de place, les 50 kilos............   56 f.    à 57 f.Suif en branches,   id................   44       à 45Suif de Russie, sans acheteurs,           57  50  à 58Peu d'affaires; de la tendance encore à la baisse.BULLETIN COMMERCIAL,--MARCHÉS ÉTRANGERS.BRUXELLES.--10 Mars 1843.Froment nouveau, l'hectolitre............     19 f. 30 c.--   étranger   id..............     17   50Seigle nouveau,         id..............     13   77Orge nouvelle,          id..............     11   24Avoine,                 id..............      8   05Graine de colza,        id..............     23   12--    de lin,       id..............     17   68--     --         de Riga la tonne.     52   65Semences de trèfle, le kilog............           95Beurre de la Campine,  id...............      1   70PRIX MOYEN  DU  FROMENT  ET DU SEIGLE.Du Lundi 27 Février au Samedi 4 Mars 1843.Marchés régulateurs.  Froment.    Hectol.  Seigle.     Hectol.Avlon.............                21 f. 26 c..         17 f. 25 c.Anvers............                20   49             17   15Bruges............                18   53             13   27Bruxelles.........                19   84             14   20Gand..............                18   71             12   69Hasselt...........                20   10             11   60Liège.............                19   06             14   58Louvain...........                20   15             14   52Namur.............                20   09             15   57Mons..............                19   33             12   52Prix moyen pour tout le royaume... 19   62   ........ 14   18Le froment reste soumis au droit d'entrée de 37 f. 50 c, et le seigleà celui de 21 f. 50 c. les 1,000 kilogrammes.Le droit de sortie sur l'une et l'autre céréale reste fixé à 25 c. les1,000 kilogrammes.HASSELT.--7 Mars.Froment, l'hectolitre        20 f.     Avoine, l'hectol.   7 f. 60Seigle       id.            14  10   Beurre, le kil.     1   80Orge,        id.            10  60   Genièvre, l'hectol.      66Sarrasin     id.            12  50LOUVAIN.--10 Mars.Froment, 1ere quai., l'hect. 20  85 Sarrasin, l'hectoll. 12   082e qual..  id.    18  93 Graine de colza, id. 25   48Seigle, 1ere qual.   id.    13  09  -- de trèfle, le kil.     85--   2e quai.,   id.    14  51 Genièvre, l'hectol.        35Avoine pour fourrage, id.     7      Beurre, 1ere qual.le kilog. 1  80Orge d'hiver,        id.    12  08GAND.--10 Mars.Froment blanc, l'hectol.  18  54 Escourgeon, l'hectol.     11   15--    roux, id....  18  03 Pommes de terre, les 100 k. 6Méteil,          id...   15  42 Tonneaux de lin.     id. 15Sarrasin,        id.     12  50   --   de navette, id.  l   11ANVERS.--10 Mars.Graine de trèfle rouge, le k. 88 Seigle de France, l'hecto. 15 08--      --  blanc, id.  80 Orge du pays,      id.    11 65-- de chanv. de Riga id.  30 Avoine à brasser,  id.     8  5Froment étranger, roux et         Fèves à  chevaux.          10 58blanc l'hectol. 18  67 Houblon  d'Angleterre, lesSeigle indigène, id.     13  65                100 kil.    70TERMONDE.--6 Mars.Froment nouveau, l'hectol. 10  50 Huile de colza, jaune.    10 71Seigle,           id     13  50      --  de lin, id.     14 65Escourgeon        id     10  50AMSTERDAM.--8 Mars.Huile de colza, la tonne..............    68   25--  de lin, id.....................     66   40--  de chanvre, id.................     67   75CorrespondanceNous sommes obligés, faute d'espace, d'ajourner à la prochaine livraison nos réponses aux lettres qui nous sont parvenues depuis huit jours. Nous avons répondu directement à celles qui ne pouvaient souffrir aucun retard.EXPLICATION DU DERNIER RÉBUS.DEUXIÈME LIVRAISON.La colère (la colle R) est un grand vilain défaut.ON S'ABONNE chez les Directeurs des postes rt des messageries, chez tous les Libraires, et en particulier chez tous lesCorrespondants du Comptoir central de la Librairie.A Londres, chez J. Thomas, 1, Finch Lane, Cornhill.JACQUES DUBOCHETParis--Typographie SCHNEIDER, et LANGRAND, rue d'Erfurth, 1.
Enfin nous étions sous la préoccupation constante d'une idée importune; il manquait à notre compte plus de quatre cents tableaux, et nous nous demandions, en voyant la nudité des galeries, si l'on avait aussi voulu faire une exposition de serge verte. En serions-nous à ce point de pénurie, que, pour composer désormais un salon, il faillit, comme dans les expositions de sous-préfectures, faire appel aux tableaux de famille, aux plâtres domestiques, et combler les lacunes avec les cadres glorieux de nos prix de dessin? Grâce à Dieu, notre pauvreté ne vient que du sévère caprice de MM. les académiciens: quatre mille tableaux ont été, comme d'ordinaire, soumis à leur jugement; mais il n'y a eu que douze cents élus; aussi, ne pouvions-nous considérer sans attendrissement toutes ces places vides, y plaçant par la pensée, tantôt ces chers absents, la grande toile de Boulanger, le beau portrait d'H. Flandrin, tantôt les oeuvres d'artistes inconnus, les imaginations nouvelles de pauvres jeunes peintres, tous refusés au bénéfice des tableaux de MM. les académiciens. (Voir, sous le numéro 89, un inqualifiable tableau de M. Bidault, membre du jury; on assure que ledit tableau a été reçu à l'unanimité.)
De tout cela il suit que nous avons encore bien peu de choses à dire du nouveau Salon. Deux toiles seulement nous ont semblé tout à fait hors de ligne; d'abord leTintoretde M. Léon Coigniet, admirable composition, malgré la réminiscence de l'Empire qu'on y croit apercevoir; puis un excellent portrait d'H. Flandrin, que l'administration du Musée a eu grand soin de placer à contre-jour, dans une encoignure. Nous ne faisons que citer aujourd'hui ces deux véritables chefs-d'oeuvre, sur lesquels nous reviendrons à loisir. Les honneurs de l'exposition sont ensuite pour la marine d'Isabey, leJérémie prophète, d'Henri Lehmann, laVendangeuse, de son frère Rodolphe; les portraits de Couture et de Guignet, les tableaux de genre de Meissonnier et de Leleux, le paysage de Lessieux, les sculptures de Simart et de Maindron. Le grand tableau si vanté de M. Papety est en possession d'attirer tous les regards et de diviser toutes les opinions; il est certain, d'ailleurs, qu'il ne révolutionnera pas la peinture, comme on l'avait pompeusement dit; le siècle ne croit plus désormais aux révolutions, et, quel que soit d'ailleurs le mérite du tableau de M. Papety, il n'est pas destiné à détruire ce légitime scepticisme.
Et puis, toujours du Biard et du Dubufe. Dimanche prochain commencera le triomphe de ces deux peintresdominicaux«bien connus par la ville.»
Et maintenant, dirons-nous comme la plupart: l'exposition est plus faible que celle de l'an dernier? Il importe de remarquer que depuis un temps immémorial, la critique place toujours chaque exposition immédiatement au-dessous de celle qui l'a précédée.--De même depuis des siècles, on dit que le commerce va mal.--Il est certain que les maîtres n'exposant plus, les toiles supérieures se raréfient singulièrement; mais il arrive, en peinture comme dans les lettres, qu'au lieu d'un artiste éminent, nous ayons vingt artistes distingués; ce que perdent les individus, la masse le regagne, le génie se fait rare, le talent abonde, et l'on est tout surpris de trouver dans des tableaux de débutants un savoir-faire déjà remarquable, qui aurait beaucoup promis à toute autre époque; mais aujourd'hui les hommes de talent demeurent ce qu'ils sont, et les habiles deviennent rarement des maîtres.
Report and Appendices of the children's employment commission presented to both houses of Parliament, by command of Her Majesty.--Rapport et Appendices de la commission du travail des enfants dans les manufactures, présentés aux deux Chambres du Parlement, par l'ordre de Sa Majesté (non traduits). Mars, 1843.
Le rapport de la commission chargée de faire une enquête sur le travail des enfants dans les manufactures a été présenté la semaine dernière aux deux Chambres du Parlement. Il passe successivement en revue les diverses industries de Londres et des comtés de l'Angleterre. Est-il nécessaire d'ajouter qu'il révèle une foule de faits inconnus jusqu'alors et tellement horribles, que s'ils n'étaient attestés solennellement par les membres de la commission d'enquête, personne n'oserait y ajouter foi? La veille du jour fixé pour le dernier bal de la cour, un pair d'Angleterre avait lu la partie de ce rapport qui concerne les marchandes de modes, les fabricantes de dentelles et les couturières. Un de ses amis le pressait de l'accompagner: «Je n'irai pas à ce bal, répondit-il, je n'y aurais aucun plaisir; à chaque pas je croirais voir sortir de leurs cercueils les cadavres de tous les infortunés qui sont morts à la peine en fabricant les divers objets de luxe dont se compose la toilette des femme.»
Il nous est impossible, on le conçoit, d'analyser un pareil travail. Toutefois, afin de prouver son importance, nous citerons quelques faits choisis au hasard.
--Un deuil de coeur rend toujours aveugles au moins trente jeunes filles, déclare M. Tyrrell, médecin de l'hôpital ophthalmique.
--A Nottingham, M. Grainger, le rapporteur, visita une maison assez propre et confortable d'ailleurs, où il trouva quatre petites filles occupées à la fabrication de la dentelle. L'aînée avait huit ans, la cadette deux ans, les deux autres six et quatre ans. Elles gagnaient chacune environ 10 centimes par semaine.
--Dans la même ville, certaines mères ont l'habitude d'administrer du laudanum à leurs petits enfants, pour les forcer à rester tranquilles pendant qu'elles travaillent; car si elles étaient obligées de s'en occuper, elles ne gagneraient plus de quoi vivre. On augmente la dose de jour en jour; aussi la plupart des enfants meurent-ils avant d'avoir atteint l'âge de deux ans. «Depuis l'âge de six ans, disait une jeune ouvrière, je travaille quatorze à quinze heures par jour. Je gagne 5 shellings par semaine. Si je ne faisais pas boire ducordialà mon enfant, il m'empêcherait de travailler et je mourrais de faim.»
--A Willenhall, un enfant dépose en ces termes: «Je suis bien traité, mon maître ne me bat pas beaucoup; il ne me frappe jamais qu'avec un bâton ou un fouet, ou le manche d'un marteau.» Un autre enfant se montre également satisfait, parce que son maître ne le bat jamais plus de cinq minutes à la fois.
Ces enfants, qu'on fait travailler dès l'âge de deux ans, ou auxquels on donne chaque jour une portion de laudanum pour les endormir, ne reçoivent aucune instruction, et ne deviennent jamais des hommes, alors même qu'ils ont la force de supporter ce terrible régime. Leur ignorance égale leur faiblesse physique. Comment ne serait-il pas, en outre, cruels et débauchés? Dès leur bas-âge, ils n'ont sous les yeux que de mauvais exemples, et ils se trouvent très-bien traités lorsque leur maître ne les bat qu'avec un bâton.
Le rapport de la commission du travail des enfants dans les manufactures intéresse non-seulement l'Angleterre, mais les autres pays manufacturiers. Nous en recommandons la lecture à tous les hommes qui s'occupent encore de l'amélioration physique, intellectuelle et morale des classes ouvrières.
Geschichte Polens, vonDr RICHARD ROEPELLersler Theil, Hamburg.--Histoire de la Pologne, par le Dr RICHARD ROEPELL. 1ère partie (non traduite).
Le docteur Roepell fait partie d'une société de savants allemands, dont chaque membre s'est engagé à écrire l'histoire spéciale d'un état européen. Lorsqu'ils seront terminés, tous ces ouvrages particuliers doivent former une collection qui sera éditée sous les auspices de deux historiens célèbres, A. H. L. Heeren et F. A Ukert. Le docteur Roepell, chargé d'écrire l'Histoire de la Pologne au Moyen Age, s'était d'abord rendu à Varsovie, pour y apprendre la langue polonaise et se mettre en état de consulter avec fruit les archives nationales. Il vient de publier à Hambourg la première partie de son travail.
Cette première partie s'ouvre par une description géographique de la Pologne, suivie d'un essai historique, malheureusement incomplet, sur la race slave.
Le docteur Roepell considère ensuite le duché de Posen comme la patrie primitive des Polonais; mais il ne remonte pas dans ses recherches au-delà de la moitié du sixième siècle. A la chute de Rome, les Polonais commencent à se faire connaître en Europe. En 540, leur chef, Lech, fonde Gnesen, la première capitale de leur empire A la dynastie de Lech, qui règne jusqu'en 850, succède celle de Piast Ce fut après l'accession de Mieczyslaus 1er, en 965, un des souverains de cette dynastie, que la Pologne prit rang parmi les états indépendants de l'Europe, en adoptant le christianisme L'auteur del'Historga naroda polskiego bandtkie(l'Histoire de la nation polonaise), avait déclaré que Mieczyslaus était un vassal de l'empereur d'Allemagne, pour une partie de la Pologne, située entre l'Oder et la Warta. Le docteur Roepell réfute cette assertion et prouve par une série de faits historiques, que le vasselage des rois de Pologne était purement personnel et même nominal.
Outre ces considérations préliminaires, la première partie de l'ouvrage du docteur Roepell renferme l'histoire détaillée des règnes de Boleslaus le Grand, le véritable fondateur du royaume de Pologne, et de ses successeurs, jusqu'à l'assassinat de Przemyslaus, par le marquis de Brandebourg, en 1295.
Storia della Colonna Infâmedi ALESSANDRO MANZANI. Milano, 1840; à Paris, chez Baudry. Un vol. in-12, avec les remarques de Pietro Verri sur la torture. 3 fr. 50 c.La Colonne Infâme, traduction française de M. DE LATOUR.Processo originale degli untori della peste del 1630. Milano. 1839. Un vol. in-8 (non traduit). Procès original desuntoripendant la peste de 1630.Della Storia Lombarda del secolo XVII, ragionamentidi CESARE CANTI per commente ai promessi Sposi di ALESSANDRO MANZANI. Juin, 1832.
L'histoire tragique de laColonne Infâmeétait toujours demeurée enfouie dans les archives manuscrites du dix-septième siècle, lorsqu'on imprima à Milan, en 1836, toutes les pièces originales du procès desuntori. Alessando Manzani se rappela alors la promesse qu'il avait faite aux lecteurs de son beau roman desPromessi Sposi, à la fin du XXXVe chapitre; il se décida à écrire laStoria della Colonna Infâme. Publié à Milan en 1810 ce petit livre a été réimprimé récemment à Paris par le libraire Baudry, et M. de Latour en annonce une traduction enrichie de notices et d'appendices.
Rien de plus triste que cette histoire. Pendant la peste de 1630, dont lesPromessi Sposirenferment une description si détaillée, les murs des maisons de Milan furent, à certaines époques, enduits, par des mains inconnues, d'une espèce d'onguent jaunâtre. Le peuple s'imagina que c'était cet onguent qui répandait la peste dans la ville. On arrêta divers individus désignés sous le nom d'untori, parce qu'on les accusa d'avoir fabriqué cet onguent(untorio)avec l'intention de faire périr tous les habitants de Milan. Interrogés par les magistrats, ils déclarèrent qu'ils étaient innocents. On les appliqua à la torture, et non-seulement ils s'avouèrent coupables, mais ils dénoncèrent de prétendus complices. Condamnés à mort, ils subirent un supplice effroyable, et on éleva sur l'emplacement de la maison de l'un d'eux, nommé Mora, une colonne diteInfâme, avec une inscription qui devait rappeler à la postérité le triste souvenir de ce procès. Ainsi, au dix-septième siècle, la justice milanaise élevait avec un stupide orgueil le monument de son déshonneur futur. En 1759, le président Charles de Brosses partageait encore les absurdes préjugés du siècle précédent. «La colonne que l'on appelleInfâmeest élevée, dit-il dans sesLettres sur l'Italie, sur la place où était la maison d'un malheureux que l'onsurprit s'efforçant, par les moyens de certaines drogues, de mettre la peste dans la ville.» Cette colonne subsista pendant cent quarante-huit ans; en 1778, elle s'écroula, et personne ne songea dès lors à la relever.
Ce nouvel ouvrage de l'auteur desFiancéssera lu avec un intérêt d'autant plus vif, qu'il renferme d'utiles leçons Si Manzani n'eût pas tardé tant d'années à tenir sa promesse, peut-être, instruit par l'exemple des Milanais du dix-septième siècle, le peuple de Paris se fût montré moins déraisonnable et plus humain à l'époque fatale où, refusant de croire à l'existence d'un fléau dont il ne pouvait nier cependant les terribles effets, il se persuada que l'eau des fontaines était empoisonnée, et frappa, dans son aveugle fureur, de malheureux ouvriers aussi innocents que lesuntori de la Colonne Infâme.
The Court of England under the house of Nassau and Hanover.--La cour d'Angleterre sous les maisons de Nassau et de Hanovre; par M. JOHN HENEAGE JESSE. Esq., auteur desMémoires de la cour d'Angleterre sous le règne des Stuarts. 3 vol. in-8 (non traduite).
La Cour d' Angleterre sous les maisons de Nassau et de Hanovre, publiée par M. Jesse, n'est autre chose qu'une série de notices biographiques sur les principaux hommes d'État qui se sont succédé en Angleterre durant la triste période qui commence à la révolution de 1688, et qui se termine à la mort de Georges II, en 1760. On peut louer l'impartialité de l'auteur, bien qu'il laisse trop deviner parfois ses opinions conservatrices, la clarté et l'élégance de son style et d'autres qualités secondaires: mais M. Jesse manque en général d'élévation et de profondeur. Il aime trop les anecdotes; il se contente de raconter les faits intéressants sans en rechercher les causes, sans en calculer les conséquences; il n'apprend pas à ses lecteurs quelle a été l'influence morale, sociale et politique qu'ont exercée, pendant leur vie, les principaux hommes d'État du dix-huitième siècle. Enfin, on ne comprend pas pourquoi il a omis de parler de l'évêque Burnet, du général Wolfe, de lord Clive, de l'amiral Byng, de lord Carteret, de Pulteney et surtout de lord Chatham, qui remporta cependant ses plus beaux triomphes avant la mort de Georges II.
Malgré ces critiques, peut-être sévères, le nouvel ouvrage de M. Jesse obtiendra, nous n'en doutons pas, le même succès que lesMémoires de la Cour d'Angleterre sous le règne des Stuarts, car il contient des biographies bien écrites et remplies de faits nouveaux, de Malborongh, de Bolingbroke, de Walpole, de Harley, du duc de Sommerset, et desbeauxcélèbres de cette époque. Fielding et Wilson.
Die Verantwortlichkeit der Minister.--La Responsabilité ministérielle, par M. B,. MOHL, in-8, 726 pages, non traduite.
M Mohl pose d'abord les principes généraux sur lesquels la responsabilité ministérielle est fondée, puis il se demande quels sont les individus qui doivent y être soumis, et dans quels cas il faut l'appliquer. Il examine alors, outre la procédure à suivre, la nature et les divers degrés des peines qu'entraîne nécessairement une condamnation. Enfin, il termine ce traité par une analyse historique de tous les principaux procès intentés jusqu'à ce jour à des ministres, en vertu de la loi constitutionnelle qui les rend responsables des actes de leur administration. La publication de cet ouvrage, estimable d'ailleurs, mérite d'être signalée comme un heureux symptôme du mouvement politique qui commence à se manifester sur plusieurs points de l'Allemagne.
The Addresses and Messages of the presidents of the United States.--Discours et Messages des présidents, des Etats-Unis. New-York, Walker. London, Wiley and Putnam (non traduits).
La collection des discours des présidents des États-Unis fournira d'importants matériaux aux écrivains et aux hommes d'État qui voudront étudier l'histoire de la grande république de l'Amérique du Nord, depuis la déclaration de l'indépendance jusqu'à l'époque actuelle. Elle commence par le premier discours, ou le discours d'inauguration de Washington, et se termine avec celui que le président Tyler prononça dans la session dite spéciale, lorsqu'il remplaça Harrisson, en vertu de la section VI de l'article 11 de la constitution, qui, en cas de mort du président, confère ses fonction» au vice-président. On y trouve aussi, outre une notice sur Harrisson, la déclaration d'indépendance et la constitution actuelle des États-Unis.
Storia della Pittura italiana. Pise. 1842.--Histoire de la Peinture en Italie (non traduite).
Cette nouvelle histoire illustrée de la peinture italienne doit se publier en cinquante-six livraisons. La première livraison renfermait les quatre dessins suivants: 1 Une miniature de Pise de 1242.--2 Un bas-relief de Nicolas Pisano.--3 Le Christ de Giunta Pisano.--4 La Vierge de Guido de Sienne, peinte en 1221, et la Vierge de Cimabue, peinte vers 1276.
Neuere Geschichte der poetischen national Literatur der Deutschen, vonG.-G. GERVINUS ZWEI BANDE..Leipsig.1842.-Histoire moderne de la Littérature poétique de l'Allemagne, par G.-G. GERVINUS. 2 vol. (non traduite).
Ces deux volumes forment le complément de l'ouvrage en trois volumes que le professeur Gervinus avait déjà publié sur les progrès de la littérature allemande. Ils embrassaient la période de temps qui s'étend depuis Gottsched jusqu'à la chute de Napoléon. Les opinions littéraires du professeur Gervinus sont, il est vrai, entièrement opposées à celles des meilleurs écrivains actuels de l'Allemagne; mais alors même qu'on n'adopte pas ses conclusions, on est forcé de rendre justice à son talent et à son indépendance. Son livre a un grand mérite, il fait penser; il s'adresse par conséquent à un public d'élite. N'y cherchez pas des renseignements positifs sur la vie d'un écrivain, vous n'y trouverez que des théories plus ou moins ingénieuses, plus ou moins vraies sur ses ouvrages et sur les moeurs de son époque; c'est un recueil d'idées et non de faits. Le professeur Gervinus n'a pas cru devoir continuer son ouvrage jusqu'à nos jours, par des raisons peu flatteuses pour ses contemporains. «Notre littérature, dit-il en terminant, est devenue un marais stagnant tellement rempli de matières nuisibles, que nous devons appeler de tous nos voeux quelque tempête étrangère. Notre littérature a eu son temps, et si nous ne pouvons vivre en paix, nous devons appliquer désormais à la vie positive et à la politique l'activité dont nous sommes doués, et qui maintenant n'a plus d'objet. Quant à moi, je suis autant que je le puis cet avertissement de l'époque.»
The history of Woman in England.-L'Histoire de la Femme en Angleterre; par HANNAH LAWRANCE. Londres, 1843 (non traduite).
Le premier volume de cet ouvrage vient de paraître. Il commence avec les plus anciennes chroniques, et se termine à la fin du douzième siècle. Mistriss Lawrance n'a pas la prétention de soutenir que la femme est non-seulement égale, mais supérieure à l'homme; elle se contente d'écrire son histoire, et de montrer quelle influence elle a exercée sur les institutions, la religion, la littérature et le caractère de la nation anglaise. Dès qu'elle sera terminée, nous reparlerons plus longuement de cette nouvelle compilation de l'auteurof the historical Memoirs of the Queens of England.
The Xanthian marbles, discovered in Asia-Minor, their acquisition and transmission in England(ouvrage non traduit).--Les Marbres de Xanthe, découverts dans l'Asie-Mineure par CHARLES FELLOWS, leur acquisition et leur transport en Angleterre. 1842, 5 schel.
Au printemps de 1838, un voyageur anglais, nommé Charles Fellows, visitait l'Asie-Mineure; frappé de la beauté des ruines éparses le long des côtes de la Lycie, il s'enfonça dans les terres et y découvrît, sur les bords de la rivière Xanthe, des sculptures précieuses qu'il résolut de transporter en Angleterre. Dès cette époque, des négociations s'ouvrirent entre la Porte et le cabinet de Saint-James; elles durèrent plus de trois années. Ce ne fut qu'au mois d'octobre 1841 que le consul de Smyrne reçut le firman demandé. A cette nouvelle, l'amirauté fit partir un navire chargé de ramener en Angleterre les sculptures découvertes par M. Charles Fellows. L'ouvrage anglais que vient de publier le libraire Murray contient une relation détaillée de cette curieuse expédition. Les marbres de Xanthe, appelées aussi marbres de Fellows, sont aujourd'hui déposés auBritish Museum.
The rural and domestic Life of Germany with characteristic sketches of its cities and scenery, collected in a general tour, and during a residence in the country in the years 1840, 1841 and 1842. London, 1842 (ouvrage non traduit).--La vie rurale et privée de l'Allemagne, suivie d'esquisses caractéristiques de ses villes et de ses paysages, etc., par WILLIAM HOWITT; in-8.
Ainsi que son titre l'indique, ce nouveau livre de M. Howitt se divise en deux parties distinctes: la première est consacrée à la peinture de la vie rurale et privée des Allemands; dans la seconde, l'auteur a raconté ses impressions de voyage; il se promène de Heidelberg à Londres, en passant par Baden-Baden, Stuttgart, Tubingen, Ulm, Augsbourg. Munich, Salzbourg, Linz, Vienne, Prague, Dresde, Leipsig, Berlin, Weimar, Iena, Erfurth, Francfort et le Rhin. Ces deux parties ne se ressemblent d'ailleurs sous aucun rapport; l'une est remplie de détails intéressants, l'autre reste toujours bien au-dessous duHand-Bookde M. Murray(Manuel du voyageur.)M. Howitt a décrit avec une vérité touchante les moeurs, les travaux et les plaisirs de la classe moyenne et de la classe pauvre pendant les diverses saisons de l'année: la moisson, la vendange, les fêtes de village, la chasse, les parties de traîneaux, les pèlerinages, les fêtes de Noël et du jour de l'an, le carnaval, etc., etc. On prend plaisir à contempler quelque temps ces esquisses légères faites d'après nature par un peintre souvent trop consciencieux, mais qui ne manque pas d'une certaine habileté. Si l'impression qu'on éprouve n'est jamais vive, en revanche, elle est toujours pure et douce; chez M. Howitt, le coeur l'emporte évidemment sur l'intelligence. Est-ce donc un défaut qu'il faille lui reprocher? Ne devons-nous pas, au contraire, nous estimer heureux de trouver un livre moral et simple, écrit sans prétention, et dont la lecture, instructive d'ailleurs, repose agréablement l'esprit?
The Negroland of the Arabs, or an Inquiry into the early history and geography of central Africa.-La Nigritie des Arabes, ou Recherches sur l'Histoire et la Géographie primitives de l'Afrique centrale; par WILLIAM DESBOROUGH COOLEY. 8 sch. 6 den., avec une carte.
M. Desborough Cooley est l'auteur d'une excellente histoire des découvertes maritimes et continentales, qui a été traduite en français par MM. Adolphe Joanne et Old Nick, et publiée à la librairie Paulin, en 5 volumes. (Prix et format de la collection Charpentier.)
The annual Biography, being lives of eminent or remarkable persons, who have died within the year 1842; by CHARLES DODD, esq., author of the Peerage, the Parliamentary companion, etc.--Chapman and Hall.--London.
L'Annuaire biographique, ou Vies des personnes éminentes ou remarquables qui sont mortes pendant l'année 1842; parCharles Dodd.
Cet annuaire, dont le premier volume vient d'être mis en vente, paraîtra régulièrement chaque année, au commencement de février.
EXTRAIT DU CATALOGUE GÉNÉRAL DU COMPTOIR CENTRAL DE LA LIBRAIRIE.
Économie Politique, Commerciale et Industrielle(suite).
COLONIES FRANÇAISES (des), abolition immédiate de l'esclavage; par M. V. SCHOELCHER. 1 beau vol. in-8, 1842. (Pagnerre, éd.) 6 fr.
CRÉDIT DE LA BANQUE (le), contenant un exposé de la constitution des banques américaines, écossaises, anglaises, françaises, par M. COURCELLE-SENEUIL, in-8. (Pagnerre, éd.) 2 fr.
ESPRIT D'ASSOCIATION (de l'); par A. DE LA BODER, 5e édit. 1834. 1 vol. in-8. (Gide, éd.) 8 fr.
ESSAI COMPARATIF SUR LA FORMATION ET LA DISTRIBUTION DU REVENU DE LA FRANCE en 1815 et 1835; par M. JOSEPH DUTENS. Brochure in-8. (Guillaumin, éd.) 5 fr.
EXAMEN HISTORIQUE ET CRITIQUE DES DIVERSES THÉORIES PÉNITENTIAIRES; par L.-A. MARQUET-VASSELOT. 5 vol. in-8. (Paulin, éd.) 18 fr.
HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE; par M. le vicomte ALBAN DE VILLNEUVE-BARGEMONT. 2 forts vol. in-8. (Guillaumin,éd.) 16 fr.
HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE EN EUROPE; par BLANQUI aîné. 2e éd, 2 vol. in-8. (Guillaumin, éd.) 15 fr.
HISTOIRE DES RELATIONS COMMERCIALES ENTRE LA FRANCE ET LE BRÉSIL. 1 vol. in-8 avec tableaux, plans et carte du Brésil. (Guillaumin, éd.) 7 fr. 50
HISTOIRE FINANCIÈRE ET STATISTIQUE GÉNÉRALE DE L'EMPIRE BRITANNIQUE; par PABLO PEBRER; traduit de l'anglais par J.-M. JACOBI, avocat. 2e édit., 2 gros vol. in-8 de 500 pages. (Bellizard et Dufour, éd.) 8 fr.
HISTOIRE POLITIQUE ET ANECDOTIQUES DES PRISONS DE LA SEINE. 1 beau vol. in-8 (Guillaumin, édit.) 7 f. 50
INTÉRETS MATÉRIELS EN FRANCE: travaux publics, routes, canaux, chemins de fer; par MICHEL CHEVALIER. 1 vol. in-8, orné d'une carte des travaux publics de la France. (Charles Gosselin, éd.) 8 fr.
MISÈRE (de la) DES CLASSES LABORIEUSES EN ANGLETERRE ET EN FRANCE, par EUGÈNE BURET. 2 vol. in-8. (Paulin, éd.) 15 fr.
MISÈRE (de la); par M. D'ESTERNO. 1 vol. in-8. (Guillaumin, éditeur.) 4 fr. 50
PETIT VOLUME contenant quelques aperçus des hommes et de la société, par J.-B. SAV. 3e édition, entièrement refondue par l'auteur, et publiée sur un manuscrit qu'il a laissé; par HORACE SAV, son fils. 1 vol. in-32. (Guillaumin, éd.) 2 fr.
PLAN D'UNE RÉORGANISATION DISCIPLINAIRE DES CLASSES INDUSTRIELLES DE FRANCE; par M. FÉLIX DE LAFAREILLE. 1 vol. in-12. (Guillaumin, éd.) 2 fr. 50
SIR RICHARD ARKWRIGHT, ou Naissance de l'industrie cotonnière dans la Grande-Bretagne (1760 à 1792); par SAINT-GERMAIN LEDUC. 1 vol. in-18. (Guillaumin, éd) 2 fr.
STATISTIQUE GÉNÉRALE RAISONNÉE ET COMPARÉE DE LA FRANCE; par J.-H. SCHNITZLER. 2 vol. in-8. (Lebrun, éditeur. 15 fr.)
SYSTÈME PÉNITENTIAIRE (du); par M. AYLIES 1 vol. in-8. (Charles Gosselin, éd) 5 fr.
SYSTÈME PÉNITENTIAIRE AUX ÉTATS-UNIS; par MM. GUSTAVE DE BEAUMONT et ALEXIS DE TOCQUEVILLE. 2e édition, augmentée d'une Introduction et ornée de plans, vues, etc. 2 vol. in-8. (Charles Gosselin, éd.) 15 fr.
TABLEAU DE LA DETTE PUBLIQUE ET DES MISÈRES DU TRÉSOR 1 vol. in-8. (Paulin, éd.) 5 fr.
TABLEAU POLITIQUE ET STATISTIQUE DE L'EMPIRE BRITANNIQUE DANS L'INDE; par le général comte de BIORSNTERNA, traduit de l'allemand, avec des notes et un supplément historique, par M. PETIT DE BARONCOURT 1 gros vol. in-8, orné d'une carte. (Amyot, éd.) 8 fr.
UNION DOUANIÈRE DE LA FRANCE ET DE LA BELGIQUE, (de l'); par M. P.-A. DE LA NOURAIS. 1 vol in-8. (Paulin, éditeur.) 6 fr.
Agriculture et Jardinage.
ÉTAT DE LA PRODUCTION DES BESTIAUX EN ALLEMAGNE, EN BELGIQUE ET EN SUISSE (de l'); par M. MOLL, in-4 de 92 pages, avec un grand nombre de tableaux. (Bixio, éditeur.) 2 fr. 75
MAISON RUSTIQUE DU XIV SIÈCLE. 4 vol. in-4, équivalant 20 vol. in-8 ordinaires, avec plus de 2,060 gravures représentant tous les instruments, machines, appareils, races d'animaux, arbres, arbustes et plantes, bâtiments ruraux, etc., publiés sous la direction de MM. BAILLY, BIXIO et MALPEYRE. Ce livre, expression la plus complète de la science agricole pour l'époque actuelle, forme à lui seul la bibliothèque de l'homme des champs. 4 vol. (Bixio, éd.) 33 fr. 50
RÉPERTOIRE DES PLANTES UTILES ET DES PLANTES VÉNÉNEUSES DU GLOBE: par E.-A. DUCHESNE. 1 gros vol. in-8, imprimé à deux colonnes, sur papier colle, avec figures gravées sur bois. (Bixio, éd.) Prix: broché, 12 fr.; franco par la poste. 13 fr. 50
TRAITÉ DE LA CULTURE DU MURIER; par J. CHARREL, pépiniériste à Voreppe (Isère). 1 vol. in-8.(Bixio, éditeur.) 4 fr..
Sciences
BIBLIOTHÈQUE DES CONNAISSANCES UTILES. (Paulin, éd.;)
DES ÉLÉMENTS DE L'ÉTAT, ou Cinq questions concernant la religion, la philosophie, la morale et la politique; par L.-A. SEGRETAIN. 2 vol. 7 f,.
DISCOURS SUR L'ÉTUDE DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE; par sir JOHN F.-W. HERSCHEL, traduit de l'anglais 1 vol. 3 fr. 50.
EXAMEN DE LA PHRÉNOLOGIE; par M. FLOURENS. 1 volume. 2 fr.
GEORGES CUVIER.--ANALYSE RAISONNÉE DE SES TRAVAUX, précédée de son Éloge historique; par M. FLOURENS 1 vol. 3 fr. 50
HISTOIRE DE 1810; par A. VILLEROY, suivie de l'histoire littéraire de l'année, par O. N. 1 vol. 3 fr. 50.
HISTOIRE DE 1811; par le même, suivie de l'histoire littéraire de l'année, par O. N. 1 vol. 3 fr. 50.
HISTOIRE GÉNÉRALE DES VOYAGES de découvertes maritimes et continentales,depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1811; par W.-D. COOLEY, traduite de l'anglais par ADOLPHE JOANNE et OLD-NICK, complétée par les expéditions et voyages récents, jusqu'à la dernière expédition de M. DUMONT-D'URVILLE, par M. D'AVEZAC 3 vol in-18, format anglais. 10 fr. 50.
LE LIVRE DES PROVERBES FRANÇAIS; par LEROUX DE LINCY. 2 vol. 7 fr.
LES MUSÉES D'ITALIE, guide et mémento de l'artiste et du voyageur; par LOUIS VIARDOT. 1 vol. 3 fr. 50.
MANUEL DE POLITIQUE; par Y. GUICHARD 1 vol. in-18. 3 fr. 50.
MANUEL D'HISTOIRE ANCIENNE, depuis le commencement du monde jusqu'à Jésus-Christ; par le docteur OTT. 1 volume, 3 fr. 50.
MANUEL D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE; par CHARLES RENOUVIER. 1 vol. 3 fr. 50.
MANUEL D'HISTOIRE MODERNE, depuis Jésus-Christ jusqu'à nos jours; par le docteur OTT. 1 vol. 3 fr. 50.
MOEURS, INSTINCT ET SINGULARITÉ DE LA VIE DES ANIMAUX MAMMIFERES; par P. LESSON, correspondant de l'Institut. 1 vol. 3 fr. 50.
RÉSUMÉ ANALYTIQUE DES OBSERVATIONS de FRÉDÉRIC CUVIER, sur l'intelligence des animaux. 1 vol. 3 fr.
ERREURS DES MÉDECINS, traduit de l'anglais du docteur DICKSON. 1 vol. in-8. (Amyot, éd.) 8 fr.
JARDIN DES PLANTES (le), description et moeurs des mammifères de la Ménagerie et du Muséum d'histoire naturelle; par M. BOITARD; précédée d'une notice historique, anecdotique et descriptive du jardin, par M. J. JANIN. Ouvrage illustré et accompagné de 110 sujets de mammifères, et de 110 culs-de-lampe gravés sur cuivre et imprimés dans le texte; de 50 grands sujets graves sur bois et imprimés à part à cause de leur dimension, et offrant les vues les plus remarquables du Jardin des Plantes, les constructions, les fabriques, les monuments, etc.; des portraits de Buffon et de G. Cuvier; enfin des planches peintes à l'aquarelle représentant des groupes d'oiseaux des deux hémisphères, dessinés par MM. WERNER, SUSÉMIHL, EDOUARD TRAVIES, KARL GIRARDET, J. DAVID, FRANÇAIS, HIMELY, MARVILLET, etc.; gravures sur bois et sur cuivre, par MM. ANDREW, BREST et LELOIR; planches sur acier, par MM. FOURNIER ET ANNEDOUCHE. 1 vol. grand in-8, magnifiquement imprimé. (J.-J. Dubochet et Cie, édit.) L'ouvrage complet. 15 fr.
UN MILLION DE FAITS, Aide-mémoire universel des sciences, des arts et des lettres; par M. J. AICARO, l'un des collaborateurs de l'Encyclopédie nouvelle; DESPORTES; PAUL BERVAIS aide d'histoire naturelle au Museum; LÉON LALANNE, ancien élève de l'École Polytechnique, ingénieur des ponts-et-chaussées, LUDOVIC LALANNE, élève de l'École de Chartres: AUGUSTIN LE PILEUR, docteur en médecine de la Faculté de Paris; CHARLES MARTINS, docteur ès-sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris; CHARLES YERGÉ, docteur en droit; YOUNG l'un des collaborateurs del'Encyclopédie nouvelle.--Un fort volume in-12 de 1600 colonnes de texte, renfermant en outre 150 colonnes pour la table des matières, une table des figures, un index alphabétique;--imprime en caractère perle, orné de 500 gravures sur bois, et contenant la matière de 12 forts vol. in-8. (Dubochet et Cie, éd.) Prix, broche. 12 fr.
Arithmétique, algèbre, géométrie élémentaire, analytique et descriptive; calcul infinitésimal, calcul des probabilités, mécanique, astronomie, météorologie et physique du globe, physique générale, chimie, minéralogie et géologie, botanique, anatomie, et physiologie de l'homme, hygiène, néologie, arithmétique sociale et statistique, agriculture, technologie, commerce, art militaire, sciences philosophiques, littérature, beaux-arts paléographie et blason, numismatique, chronologie et histoire, philologie, géographie, biographie, mythologie, éducation, législation.
SALON 1843. Collection des principaux ouvrages exposés au Louvre et reproduits par les premiers artistes français; texte par WILHELM TÉNINT. Publié sous la direction de M. Challamel.
Quatre années de publication et de succès ont consacré ces albums où tous les tableaux remarquables de chaque exposition se trouvent reproduits par de magnifiques gravures ou lithographies, et dont le texte est une revue complète, animée, colorée faite à la fois au point de vue de l'artiste et de l'homme du monde. Ces albums sont donc une véritable histoire de l'art en France, histoire dessinée, histoire écrite. Tous les grands noms, toutes les belles oeuvres y figurent; les talents nouveaux n'ont qu'un désir, celui d'y être admis. C'est qu'en effet une exposition se termine et s'oublie; les tableaux se dispersent, l'Album reste.
Rien ne sera négligé pour que l'album de 1843 soit supérieur encore à ceux des années 1840, 1841 et 1842.
Cet Album est publié en 16 livraisons La livraison se compose de deux dessins et de 4 pages de texte in-4, imprimé avec luxe.--Prix de la livraison: 1 fr. 50 c, papier blanc: 2 fr., papier de Chine.--L'ouvrage complet: 24 fr., papier blanc; 32 fr. papier de Chine.
ANNÉE 1842, 32 dessins, texte par WILHELM TÉNINT. 24 fr. pap. bl.; 32 fr., pap. de Ch.--ANNÉE 1841, 52 dessins, texte par le même. 24 fr., pap. bl; 32 fr., pap. de Ch.--ANNÉE 1840 texte par Augustin Challamel, prêtée par le baron Taylor. 24 fr., pap. bl.; 32 fr., pap. de Ch-ANNÉE 1839, texte par LAURENT-JAN, 20 dessins. 20 fr., pap. bl.
Chez CHALLAMEL, éditeur, 1, rue de l'Abbaye, au premier. HAUTECOEUR-MARTINET, rue du Coq-Saint-Honoré. GUIAUT frères, marchands d'antiquités, 3, boul. des Italiens. Et chez tous les Libraires et marchands d'estampes de la France et de l'étranger.
J. HETZEL, Éditeur des SCÈNES DE LA VIE PRIVÉE ET PUBLIQUE DES ANIMAUX, rue de Seine, 33.
Avec Vignettes, Notes, Légendes, Commentaires. Incidents et Poésies, par MM. TONY JOHANNOT, ALFRED DE MUSSET et P.-J. STAHL. 33 livraisons 30 c.--Prix de la souscription à l'ouvrage complet: 10 fr.--12 fr. pour les départements.
Modes.
Mars est le mois le plus incertain de toute l'année. Tantôt le soleil est chaud et importun, tantôt le vent est aigre et désagréable; il y a des femmes qui se sont étudiées à porter en même temps le manchon et la marquise avec autant d'habileté qu'elles portent au bal l'éventail et le bouquet.
Voici déjà quelques toilettes nouvelles; des robes d'étoffe, garnies sur le côté comme les robes du soir; des camails en étoffe garnis de falbalas à deux têtes, et des chapeaux avec des agréments légers et coquets comme un soleil de printemps. Alexandrine prépare de bien charmantes fantaisies pour la grande semaine, nous en causerons un peu à l'avance.
Nous nous trouvons sur le perron d'un joli petit hôtel; à droite et à gauche des vestibules s'élève l'escalier en deux branches, réunies à la hauteur du premier étage par un second vestibule bordé d'une rampe en cuivre poli. Les marches sont couvertes d'un tapis tigré rouge et noir, retenu par une tringle en cuivre. Du plafond tombe une masse de lumière, formée par trois énormes globes en cristal dépoli, renfermant chacun trois becs de lampe, et suspendus par une triple chaîne de cuivre forte et brillante.
Des fleurs bordent le mur jusqu'à la porte de l'antichambre, dont l'entrée est marquée par deux énormes orangers dans des caisses de laque. La lumière tombe sur les fleurs et les éclaire avec coquetterie.
Partout ce sont des fleurs odorantes, en pyramides supportant des bougies, en massifs dans des jardinières, en arbustes isolés dans de précieux vases de la Chine. Devant une cheminée est un vase gigantesque en porcelaine craquelée, à ailes de chimères, d'où s'élève un gardénia, fleur verdâtre au feuillage luisant et foncé.
Traversons une bibliothèque, en tournant le grand salon, pour visiter, avant l'arrivée de la foule, le petit boudoir où l'on jouera. Un écarté, un whist, une bouillotte, y sont disposés, l'écarté à une table renaissance, le whist à une table de jeu en palissandre sculpté, la bouillotte éclairée par des flambeaux à deux branches, sur une table couverte d'un tapis de velours.
Un canapé à estrade, en palissandre et satin cerise, s'élève dans une niche tendue et drapée en satin cerise doublé de blanc, sont garnis de hautes franges tordues en soie de deux couleurs.
Dans chaque panneau est suspendu, à des cordages à gros glands, un miroir de Venise dans son cadre doré.
Entrons maintenant au salon de réception, éclairé par un lustre d'or à figures pittoresques et gracieuses. Sur les tentures d'étoffe vert d'eau, se détachent des masses de fleurs et de lumière: les rideaux de quinze-seize rayé, relevés d'un côté, laissent voir le rideau de dessous en mousseline brodée d'or, et les petits rideaux de tulle, imitation de dentelle.
Près de la cheminée, en marbre blanc, où des fleurs remplacent le feu, voyons la maîtresse de la maison souriant gracieusement aux invités, jouant avec son énorme bouquet, si énorme qu'elle semble fatiguée de le porter. Sa toilette élégante affecte une somptuosité luxueuse. Madame de C est habillée d'une robe en taffetas d'Italie rose turc; son corsage, couvert d'une mantille très-tombante, en guipure; ses bras nus, couverts jusqu'aux poignets de gantelets de peau, sont entourés de trois ou quatre bracelets, seuls bijoux qu'elle porte; dans ses cheveux, une barbe de point d'Angleterre attachée près des oreilles avec de grosses émeraudes entourées de perles.
Vers onze heures, se presse et se coudoie une foule élégante, qui répand dans l'air un suave parfum. L'orchestre mélodieux fait entendre les délicieux motifs qui rappellent nos meilleurs opéras.
Madame de C. s'était approchée avec beaucoup de déférence d'un homme à la physionomie grave et fine, en lui disant: «Eh bien! M. le comte, comme vous voilà seul!--C'est que personne ne me cherche, répondit-il, on ne me reconnaît plus, et je ne reconnais moi-même plus personne au milieu de ces danseuses dont j'admire la plupart. Voulez-vous m'en nommer quelques-unes?
--Devant nous, en robe de crêpe blanc, avec un diadème de rubis et diamants, est la duchesse de P. Je ne sais pourquoi elle a réformé ses masses de boucles blondes; peut-être est-ce la cause que vous ne la reconnaissez pas. Rien ne transforme une personne comme un changement complet de coiffure. C'est presque un déguisement.
«La marquise de P. est toujours belle. C'est elle qui est coiffée en oeillets rouges et violettes de Parme.
«Voyez passer madame D. en robe blanche, avec des agrafes de feuillage. Elle a mis de la verdure à son corsage, à ses manches, dans ses cheveux, comme une autre eût mis ses bijoux.
--Ici, près de moi, dit l'interlocuteur, quelles sont ces deux jolies personnes qui causent ensemble?
--C'est madame de B. et madame O. Madame de B. a une robe en tulle blanc, garnie sur les côtés de camélias rouges; madame O. a la robe de satin bleu de ciel, garnie de dentelle et de diamants.
--Là , n'est-ce pas madame L. que je vois si simple, avec cette petite couronne de jeune fille? son mari a-t-il donc diminué le budget de la toilette?
--Cette simplicité n'est pas réelle au fond, et, pour nous autres femmes, madame L. a une toilette fort chère. Elle vient de Constantin, je la reconnais; les fleurs qui relèvent ses trois jupes, qui attachent ses manches et son corsage, et la guirlande dont elle est coiffée, coûtent bien cinquante écus. C'est fort cher, quand, comme madame L., on ne porte pas une toilette plus de deux fois.
«Maintenant si vous voulez que je vous conduise dans ce petit salon de jeux, vous pouvez dire bonsoir à madame de T., que vous voyez là , coiffée de gaze citron et argent, en robe de velours violet. Regardez la jolie jeune fille devant laquelle vous allez passer, comme elle est bien mise avec cette profusion de cheveux noirs, dans lesquels on a mêlé des fleurs naturelles comme au hasard.»
Le petit salon était moins encombré par les joueurs. Les danseuses y venaient par moments se reposer de la foule, c'était un charmant coup d'oeil que cette lanterne magique, où passaient de gracieuses têtes couronnées de fleurs, apparaissant comme pour se montrer dans ce lieu retiré, et dire: «Je vous apporte ma toilette à voir, et je retourne à ce bruit qui est mon plaisir.»
Les bouquets à la main finissent, à la fin d'une soirée, par semer leurs débris sur le parquet, et les femmes écrasent de leurs petits pieds chaussés de satin les roses et les violettes. Les fleurs naturelles sont portées avec élégance: il sort chaque jour plus de couronnes montées du passage de l'Opéra, où Lemoine s'est illustré, que de pots de jacinthes et de bruyères.
C'est une mode charmante; la nature s'harmonise dans toutes ses parties, et les leurs, vraies, sont douces au visage.
HALLE AUX CRAINS.FARINES.--Les 100 kilogrammes.lere qualité. .....  32 à 34f.  Arrivages......    4 432 q. 70 k.2e    id...........  30 à 31 30 Ventes............   4,403 243e    id...........  23 à 27    Restant à la halle. 26,130 014e    id...........  17 à 22Cours moyen du jour, 31 f. 60c.--De la taxe, 31 f. 56 c.GRAINS.--L'hectolitre.Froment.................   18 f. 0 c.. à  20f. 65c.Seigle..................    9            10  35Orge....................   13            14  35Avoine..................   10            11  35Sarrasin ...............    9  55       10   --MARCHE DE POISSY.--9 Mars.Amené.   Vendu   Poids m.     Le kilogramme.sur piedBoeufs....  1,554    1,474     339 k.  1f. 2c. 1f. 20 c. 1f. 0cVaches....    107      107     228     1 16   1           80Veaux.....    641      641      92     1 76   1  60   1 41Moutons...  6,198    6,198      23     1 48   1  50   1 12MARCHE DE SCEAUX.--13 Mars.Boeufs....  1,422    1,561     540     1  22  1  12   1 04Vaches....    160      130     225     1  12      90      72Veaux.....    392     384       65     1  72  1  54   1  54Moutons...  7,663   6,809       22     1  42  1  26   1  04MARCHÉ AUX CHEVAUX.--8 Mars.Il a été amené 538 chevaux, dont:De selle et de cabriolet...   112      Vendu 131, savoir:De trait...................   257 De 140 à   700 fr........  24Hors d'âge.................   147 De 260 à 1,010...........  49Non classés................    22 De 40 à   510...........  36Vendu aux enchères:De 50 à 310 fr...........  22MARCHÉ AUX FOURRAGES.--3 Mars.Enfer.    Saint-Martin. Saint-Antoine.Foin,         1ere qualité  79 à 80 f.                  76 à 78 f.Paille de blé,    id.       52 à  53       53 à 54.    52 à 54VACHES GRASSES.--La Chapelle-Saint-Denis.--11 Mars.Amené 112 vaches.......   Vendu 108 de 1 f. 08c. à 88c. le kilogramme.Amené 18 taureaux.....   Vendu 18 de 1          80       id.VACHES LAITIERES.                 Amené. Vendu.La Maison-Blanche........ 11 mars. 48      23   210 à 450 f.La Chapelle-Saint-Denis.. 14 mars. 90      39   240 à 259MARCHÉ AUX SUIFS.Environ 1 fr. de baisse.Suif de place, les 50 kilos............   56 f.    à 57 f.Suif en branches,   id................   44       à 45Suif de Russie, sans acheteurs,           57  50  à 58Peu d'affaires; de la tendance encore à la baisse.BULLETIN COMMERCIAL,--MARCHÉS ÉTRANGERS.BRUXELLES.--10 Mars 1843.Froment nouveau, l'hectolitre............     19 f. 30 c.--   étranger   id..............     17   50Seigle nouveau,         id..............     13   77Orge nouvelle,          id..............     11   24Avoine,                 id..............      8   05Graine de colza,        id..............     23   12--    de lin,       id..............     17   68--     --         de Riga la tonne.     52   65Semences de trèfle, le kilog............           95Beurre de la Campine,  id...............      1   70PRIX MOYEN  DU  FROMENT  ET DU SEIGLE.Du Lundi 27 Février au Samedi 4 Mars 1843.Marchés régulateurs.  Froment.    Hectol.  Seigle.     Hectol.Avlon.............                21 f. 26 c..         17 f. 25 c.Anvers............                20   49             17   15Bruges............                18   53             13   27Bruxelles.........                19   84             14   20Gand..............                18   71             12   69Hasselt...........                20   10             11   60Liège.............                19   06             14   58Louvain...........                20   15             14   52Namur.............                20   09             15   57Mons..............                19   33             12   52Prix moyen pour tout le royaume... 19   62   ........ 14   18Le froment reste soumis au droit d'entrée de 37 f. 50 c, et le seigleà celui de 21 f. 50 c. les 1,000 kilogrammes.Le droit de sortie sur l'une et l'autre céréale reste fixé à 25 c. les1,000 kilogrammes.HASSELT.--7 Mars.Froment, l'hectolitre        20 f.     Avoine, l'hectol.   7 f. 60Seigle       id.            14  10   Beurre, le kil.     1   80Orge,        id.            10  60   Genièvre, l'hectol.      66Sarrasin     id.            12  50LOUVAIN.--10 Mars.Froment, 1ere quai., l'hect. 20  85 Sarrasin, l'hectoll. 12   082e qual..  id.    18  93 Graine de colza, id. 25   48Seigle, 1ere qual.   id.    13  09  -- de trèfle, le kil.     85--   2e quai.,   id.    14  51 Genièvre, l'hectol.        35Avoine pour fourrage, id.     7      Beurre, 1ere qual.le kilog. 1  80Orge d'hiver,        id.    12  08GAND.--10 Mars.Froment blanc, l'hectol.  18  54 Escourgeon, l'hectol.     11   15--    roux, id....  18  03 Pommes de terre, les 100 k. 6Méteil,          id...   15  42 Tonneaux de lin.     id. 15Sarrasin,        id.     12  50   --   de navette, id.  l   11ANVERS.--10 Mars.Graine de trèfle rouge, le k. 88 Seigle de France, l'hecto. 15 08--      --  blanc, id.  80 Orge du pays,      id.    11 65-- de chanv. de Riga id.  30 Avoine à brasser,  id.     8  5Froment étranger, roux et         Fèves à  chevaux.          10 58blanc l'hectol. 18  67 Houblon  d'Angleterre, lesSeigle indigène, id.     13  65                100 kil.    70TERMONDE.--6 Mars.Froment nouveau, l'hectol. 10  50 Huile de colza, jaune.    10 71Seigle,           id     13  50      --  de lin, id.     14 65Escourgeon        id     10  50AMSTERDAM.--8 Mars.Huile de colza, la tonne..............    68   25--  de lin, id.....................     66   40--  de chanvre, id.................     67   75
Nous sommes obligés, faute d'espace, d'ajourner à la prochaine livraison nos réponses aux lettres qui nous sont parvenues depuis huit jours. Nous avons répondu directement à celles qui ne pouvaient souffrir aucun retard.
La colère (la colle R) est un grand vilain défaut.
ON S'ABONNE chez les Directeurs des postes rt des messageries, chez tous les Libraires, et en particulier chez tous lesCorrespondants du Comptoir central de la Librairie.
A Londres, chez J. Thomas, 1, Finch Lane, Cornhill.
JACQUES DUBOCHET
Paris--Typographie SCHNEIDER, et LANGRAND, rue d'Erfurth, 1.