SUR LA PUCE.

Ne nous trompetez plus vostre Troyen Cheval,Dont vindrent tant de Ducs, ô trompeuses trompettes!Vos superbes discours n'ont rien à nous d'egal,Puisque une Puce esclost tant de braves Poëtes.E. Pasquier.

Quand je feis ceste Puce en langage François,Comme œuvre d'une nuit, mocquer je me pensois.Va, Puce, pren ton vol, mais aux ans ne te fie:Tu mourras aussi-tost que tost tu pris ta vie.E. Pasquier.

Peut-estre adviendra-il qu'un babouin d'envieuxRongnonnera nos vers: tay toy, sot, ou fay mieux.E. Pasquier.

Pendant que duHarlay, de Themis la lumiere,Pour bannir de Poitou l'espouventable mal,Exerçant la Justice à tous de pois égal,Restablissoit l'Astrée en sa chaire premiere,

Quelques nobles esprits, pour se donner carriere,Voulurent exalter un petit animal,Et luy coler aux flancs les aisles du chevalQui prend jusques au Ciel sa course coutumiere.Harlay, monAchilles, relasche tes espris,Sousguigne d'un bon œil tant soit peu ces escris:Ils attendent de toy ou la mort ou la vie:

Si tu pers à les lire un seul point de ton temps,Ils vivront immortels dans le temple des ans,Malgré l'oubly, la mort, le mesdire et l'envie.E. Pasquier.


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