[168]Ibid., t. Ier, chap.VI.[169]Ibid.[170]Le château de Rambouillet, au-dessus de Versailles, à dix lieues de Paris. François Iery était mort.[171]VoyezLa Société Française, t. II,Appendice, p. 353, et le billet cité plus bas.[172]Tome II, page 233.[173]Ibid.—Nous ne savons où M. Rœderer a pris que Mmede Rambouillet écrivait si simplement. Voici un billet d'elle à Godeau, évêque de Vence, qui n'a pas dû mettre celui auquel il est adresséau supplice de la simplicité, comme le dit M. Rœderer des lettres de Julie à Voiture, parlant ainsi par conjecture, car ces lettres ne sont pas venues jusqu'à nous:«Monsieur,«Si mon poëte carabin ou mon carabin poëte (Arnauld, colonel des carabiniers), étoit à Paris, je vous ferois réponse en vers et non pas en prose; mais par moi-même je n'ai aucune familiarité avec les Muses. Je vous rens un milion de grâces des biens que vous me désirez, et pour récompense je vous souhaite à tous momens dans une loge où je m'assure, Monsieur, que vous dormiriez encore mieux que vous ne faites à Vence. Elle est soutenue par des colonnes de marbre transparent, et a été bâtie au-dessus de la moyenne région de l'air par la Reyne Zirfée. Le ciel y est toujours serein, les nuages n'y offusquent ni la vue ni l'entendement, et de là tout à mon aise j'ai considéré le trébuchement de l'Ange terrestre. Il me semble qu'en cette occasion la fortune a fait voir que c'est une médisance que de dire qu'elle n'aime que les jeunes gens (allusion à la chute de Cinq-Mars). Et parce que non plus que ma loge je ne suis pas sujette au changement, vous pouvez vous assurer que je serai tant que je vivrai,«Monsieur,«Votre très humble servante,«DC (Catherine)de Vivonne.«Le 26 juin 1642.»Voyez dansLa Société Française, t. II,Appendice, p. 350, l'explication de ce billet, avec tous ceux que nous avons pu rassembler de la même main.[174]Voyez Œuvres de Segrais, Amsterdam, 1723, t. Ier.Mémoires anecdotes, p. 29.[175]Sur Julie d'Angennes, depuis Mmede Montausier, et sur sa sœur Angélique, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.[176]Édition originale de 1659, p. 118-121.[177]Voyez Sauval,Antiquités de Paris, t. III, p. 200, et le plan de Paris de Gomboust. Ces hôtels, ou plutôt leurs débris, viennent de disparaître avec la rue Saint-Thomas-du-Louvre tout entière, au profit du la place du Carrousel. Puisse cette admirable place conserver sa grandeur si chèrement achetée, et nul bâtiment transversal ne pas venir gâter la belle harmonie du Louvre et des Tuileries! Puisse aussi quelque homme instruit et laborieux, voué à l'étude de Paris et de ses monuments, ne pas laisser périr la rue Saint-Thomas-du-Louvre sans en donner une description et une histoire fidèle à l'époque de son plus grand éclat![178]Voyez l'ouvrage que nous lui avons consacré.[179]T. Ierp. 13. Petitot, t. XXXVI, de la collection, p. 341, propose de lirehusesas, dehuso, fuseau. La leçon naturelle, mais où il n'y a plus rien de précieux, semblefinezas.[180]Mmede Sablé, chap.Ier, p. 22, etc.[181]Madame de Sablé, chap.IIetIII.[182]Sur Corneille, voyez plus bas, p.135et p.155; voyez aussi notre ouvragedu Vrai, du Beau et du Bien, leçonXe, del'Art français, p. 210, et l'Appendice,passim.[183]Ce succès a fait proverbe:beau comme le Cid.[184]Il est bien certain que l'auteur deMiramemit une petitesse d'homme de lettres dans la querelle soulevée contrele Cid; mais il faut avouer qu'il avait pour lui quelques raisons d'État qui n'étaient pas à mépriser. Celui qui avait fait rendre l'édit royal contre les duels ne pouvait supporter les vers en leur honneur;le Cidcontenait aussi une tirade peu favorable aux premiers ministres. D'ailleurs le Cardinal aimait Corneille, il le prit parmi ses poëtes favoris, il lui donna une bonne pension, et même il le maria. Un jour, Corneille s'étant présenté plus triste et plus rêveur qu'à l'ordinaire devant le cardinal de Richelieu, celui-ci lui demanda s'il travaillait. Corneille répondit qu'il était bien éloigné de la tranquillité nécessaire pour la composition, qu'il avait la tête renversée par l'amour. Il en fallut venir à un plus grand éclaircissement, et il dit au cardinal qu'il aimait passionnément une fille du lieutenant général des Andelys, et qu'il ne pouvait l'obtenir de son père. Le cardinal voulut que ce père si difficile vînt lui parler à Paris. Il y arriva tout tremblant d'un ordre si imprévu, et s'en retourna bien content d'en être quitte pour donner sa fille à un homme qui avait tant de crédit. Voyez les frères Parfait,Histoire du Théâtre-Français, t. V, p. 304.[185]Œuvres de Balzac, in-fol., t. II, p. 419.[186]Bien entendu on parle ici, non de la représentation, mais de l'impression dePolyeucte, dédié à la Reine régente etachevé d'imprimer pour la première fois le 20 octobre 1643, au milieu de l'allégresse qu'excitaient partout la victoire de Rocroy, la prise de Thionville et le passage du Rhin. Corneille avait alors trente-sept ans. C'est en cette même année 1643 que son digne compatriote Michel Lasne grava le seul portrait de Corneille qui nous le montre dans sa jeunesse et dans toute sa gloire. Ces traits mâles, cette tête vigoureuse mettent bien sous nos yeux le grand tragique. On y reconnaît d'abord un homme de la forte génération de Descartes, de Pascal et de Poussin.[187]Maître Vincent, etc.[188]Lettre du 24 novembre 1679.[189]Satire troisième.[190]Tallemant, t. II, p. 295.[191]Édit. de Saint-Surin, t. IV, p. 375.[192]Voyez dans lesŒuvres diversesde Corneille, édit. d'Amsterdam, 1740, p. 174, l'élégie qui contient une déclaration d'amour: elle n'est pas datée, mais elle doit être de la jeunesse de Corneille, et même antérieure à sa gloire, car il n'en parle point, tandis que plus tard il le prend sur un autre ton. La dame à laquelle cette élégie est adressée devait être de bonne naissance, si on en croit le jeune poëte. Il peint à merveille le passage de l'admiration à l'amour:Mais de ce sentiment la flatteuse impostureN'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.Un je ne sais quel trouble où je me vis réduireDe cette vérité sut assez tôt m'instruire:Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un désordre confus m'expliqua mon martyre:Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveuSi je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.La pièce intituléeJalousie, et qui n'est pas achevée, a des parties qui semblent écrites de la main de Molière:Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.Corneille, sur le retour, éprouva un sentiment tendre pour une personne dont on ne sait pas le vrai nom et qu'il appelle la marquise de B. A. T. Alors il parle de lui-même tout autrement que dans sa jeunesse, et il fait les honneurs de sa gloire au profit de son amour:Je connois mes défauts, mais après tout je penseÊtre pour vous encore un captif d'importance;Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roiNe vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.Corneille dit adieu à celle dont il désespère de se faire aimer; il la cède à de plus jeunes rivaux.Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:Et m'aime d'autant plus que son cœur enflamméN'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,Sans que le moindre espoir les ait intéressées.Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!Indiquons encore les stances adressées à la même personne qui expriment les mêmes sentiments dans un mètre différent:Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux, etc.[193]T. II, p. 87. La première édition de Voiture est celle donnée par son neveu Pinchesne presque immédiatement après sa mort, en 1650, in-4o, et qui est dédiée à Condé. Il y en avait déjà une septième édition, in-12, en 1665. La dernière et la plus complète est celle de 1745, 2 vol. petit in-8o. C'est celle que nous citerons.[194]Ailleurs, dans Mmede Sablé, chap.Ier, p. 26 et surtout dansLa Société Française, t. II, chap.VIII, tout en maintenant notre opinion sur le talent, disons mieux, sur le génie de Voiture, nous avons fait paraître aussi les défauts de son caractère, et particulièrement son incroyable vanité, en nous appuyant du témoignage de Mllede Scudéry.[195]Voyez son unique et charmant portrait peint par Champagne, et gravé par Nanteuil en 1649, en tête de la première édition des œuvres de Voiture. Il est fort bien reproduit dansles Hommes illustresde Perrault.[196]Sur cette personne si belle, si spirituelle, et si calomniée par Tallemant, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VII.[197]T. II. p. 66. C'était l'ancien hôtel de Gondi,le plus magnifique du temps, dit encore Sauval,ibid., p. 131. Perelle a gravé l'hôtel et les jardins.[198]Lenet, édition Michaud, p. 447 et 450.[199]On ne connaît pas du tout la figure du grand Condé si on ne connaît que le portrait célèbre de Nanteuil; ce portrait est de 1662; il représente Condé fatigué et vieilli avant l'âge, après la guerre civile. Il faut chercher le vainqueur de Rocroy dans un portrait de Grégoire Huret en tête du Prince illustre, et dans les portraits si vrais et si expressifs de Michel Lasne qui l'a gravé aux divers moments de son héroïque jeunesse. Le petit portrait de Daret de 1652 n'est pas non plus à négliger. Voyez une admirable description de Condé jeune, dansLa Société Française, t. Ier, chap.II.[200]Voyez plus bas, chap.IV, et l'Appendice,Bataille de Rocroy, surtoutLa Société Française, chap.IV.[201]Plus bas, p.169, etc.[202]Mémoires anecdotes, p. 103.[203]Mmede Longueville pendant la Fronde.[204]Sur Chapelain, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI.[205]Voici dans quel style il écrit de Grasse, le 18 décembre 1637, à Mllede Bourbon: «Mademoiselle, je suis bien glorieux d'apprendre que celle qui est dans le cœur de tout le monde craigne de n'être pas dans ma mémoire. Quand elle seroit un temple, vous y pourriez avoir place; jugez donc si je n'ai pas intérêt de vous y conserver, afin que vous la rendiez précieuse, de pauvre et d'infidèle qu'elle étoit auparavant. C'est principalement à l'autel, Mademoiselle, que vous m'êtes présente. Je demande bien à Dieu qu'il ajoute d'autres lis à ceux de votre couronne, mais je lui demande aussi qu'il y mêle l'amour des épines de son fils, et qu'il vous affermisse dans le généreux mépris de la grandeur où je vous ai vue (allusion à la pensée qu'avait eue Mllede Bourbon de se faire carmélite).» Ailleurs, 3 mai 1641: «Notre Seigneur est bon, mais il est jaloux, et il vaudroit mieux n'avoir jamais goûté son esprit que de s'en dégoûter et le laisser s'éteindre. Les roses ont des épines qui défendent leur beauté, mais les princesses sont au milieu des roses qui ne les garantissent pas des tentatives que les plaisirs du monde leur inspirent...» VoyezLettres de M. Godeau, évêque de Vence, sur diverses sujets; Paris, 1713, p. 17 et p. 143;—sur Godeau, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI, p. 88, etc.[206]De la Fausseté des Vertus humaines, par M. Esprit, in-12, 2 vol.; Paris, 1678. Voyez sur EspritMadame de Sablé, chap.III, p. 124, etc.[207]Voyez sur Mllede Scudéry,La Société Française,passim.[208]La Société Française, t. Ier, chap.Ier.[209]Les plus excellents Bâtiments de France, in-fol., 1607, t. II. Plusieurs planches sur le château, rien sur les jardins.[210]Veues des plus beaux Bâtiments de France, par Perelle.—Vue générale du château de Chantilly, de ses canaux, fontaines et bosquets, etc.[211]Voyez plus bas, chap.III. Un an à peine écoulé après la mort d'Henri de Montmorency, Louis XIII ne voulut pas garder ses biens, d'abord confisqués selon l'usage au profit de l'État, et il les rendit à ses trois sœurs, la princesse de Condé, la duchesse d'Angoulême et la duchesse de Ventadour, à l'exception de Chantilly et de Dammartin. Après Rocroy et Thionville ces deux beaux domaines furent donnés en toute propriété et sans réserve aux Condé par des lettres patentes royales d'octobre 1643, enregistrées au parlement de Paris le 24 novembre suivant.[212]Bossuet, Oraison funèbre du grand Condé.[213]Sur Sarasin voyezLa Société Française, t. II, chap. XIII, p. 209.[214]Édit. Michaud, p. 229.[215]Œuvres de M. Sarasin, à Paris, in-4o, 1656, p. 231. Cette première édition a été reproduite en deux petits volumes en 1663 et en 1685. Dans lesNouvelles Œuvres de M. Sarasin, qui parurent en 1674, en deux parties, la dernière pièce du t. II, p. 258, adressée àMmede Longueville, doit venir immédiatement après celle que nous donnons ici: elle en est en quelque sorte la suite. Sarasin était retourné à Paris avec son prince.«Depuis que j'ai laissé Chantilly,En vérité je me trouve vieillyD'un jour ou plus...»[216]Honoré d'Urfé.[217]MlleChateignier de La Rocheposay, une des plus jolies personnes, fort courtisée du duc de Candale, le frère de Mlled'Épernon.[218]Un des endroits les plus agréables de Chantilly. Il y avait le pavillon, le jardin, la fontaine, les berceaux de Silvie, etc. Voyez les gravures de Perelle.[219]Pierre d'Ablancourt avait dédié au duc d'Enghien sa traduction desCampagnes d'Alexandre, et plus tard il offrit à M. le Prince sa traduction de César. «Il traduisit Arrien et César, dit Patru, pour les dédier à M. le Prince dont il admirait la valeur et la vertu..... Le faubourg Saint-Germain lui avoit donné la connoissance des seigneurs qui composoient la cour de M. le Prince et qu'on appeloit en ce temps-là lesPetits-Maîtres... M. de Coligny et M. de La Moussaye le chérissoient infiniment.»Vie d'Ablancourtpar Patru, p. 524 du t. II des œuvres de celui-ci.[220]La Calprenède avait dédié saCléopâtreau duc d'Enghien; il lui demeura attaché dans sa mauvaise fortune, à ce point qu'il voulut écrire son histoire, ainsi que nous l'apprenons de la lettre suivante inédite que nous trouvons parmi les manuscrits de Conrart, in-fol. t. X, p. 51.«De Bruxelles, le 17 février 1657.«Je reçus, dès il y a trois ans, les deux tomes deCléopâtreque vous m'envoyâtes en ce temps-là. J'en viens encore de recevoir deux nouveaux avec la lettre dont vous les avez voulu accompagner, que j'ai trouvée pleine de sentiments généreux et que la conjoncture du temps rend tout à fait extraordinaire. C'est ainsi que vous vous plaisez à faire des choses qui ne tiennent pas du commun des gens; témoin la pensée que vous avez de faire quelque ouvrage pour moi, à quoi j'ai peine à consentir, vu le préjudice que cela pourroit vous apporter; outre que la matière est si médiocre, qu'elle ne mérite ni les soins ni l'application d'une personne comme vous. Si néanmoins c'est une résolution que vous ayez prise, je ne veux pas empêcher l'effet de votre bonne volonté, ni m'opposer à une chose qui peut me donner lieu de vous être obligé. Ainsi, vous n'avez qu'à travailler sur les mémoires que vous pouvez avoir, et s'il y en a quelques-uns qui vous manquent, me le faisant connoître, aussitôt je vous les envoyerai. Cependant je suis contraint d'avouer que rien n'est égal à votre générosité, ni à l'obligation que je vous ai; je n'en perdrai jamais le souvenir, et si un jour je suis en état de vous en pouvoir témoigner quelque reconnoissance, vous verrez que je ne suis pas d'humeur à mettre en oubli ce que M. de La Calprenède a fait pour moi.»«Louis de Bourbon.»[221]Corneille venait de dédierRodogune, en 1647, à M. le Prince, avec un éloge admirablement senti.Rodogunen'avait pas eu d'abord beaucoup de succès; Condé ramena l'opinion, et Corneille reconnaissant lui dédia sa pièce: «C'est à votre illustre suffrage, lui dit-il, qu'elle est obligée de tout ce qu'elle a reçu d'applaudissements, et les favorables regards dont il vous plut fortifier la foiblesse de sa naissance, lui donnèrent tant d'éclat et de vigueur qu'il sembloit que vous eussiez pris plaisir à répandre sur elle un rayon de cette gloire qui vous environne, et à lui faire part de cette facilité de vaincre qui vous suit partout..... Votre Altesse sut vaincre avant que les ennemis pussent imaginer qu'elle sût combattre..... La générale consternation où la perte de notre grand monarque nous avoit plongés, enfloit l'orgueil de nos adversaires en un tel point qu'ils osoient se persuader que du siége de Rocroy dépendoit la prise de Paris, et l'avidité de leur ambition dévoroit déjà le cœur d'un royaume dont ils pensoient avoir surpris les frontières..... Thionville, Philipsbourg et Nordlingen étoient des lieux funestes pour la France..... Ces mêmes lieux sont devenus les éclatantes marques de sa félicité..... Dispensez-moi de vous parler de Dunkerque. J'épuise toutes les forces de mon imagination, et je ne conçois rien qui réponde à la dignité de ce grand ouvrage qui nous vient d'assurer l'Océan par la prise de cette fameuse retraite de corsaires..... Et maintenant par la conquête d'une seule ville, je vois d'un côté nos mers libres, nos côtes affranchies, la racine de nos maux publics coupée; d'autre côté, la Flandre ouverte, l'embouchure de ses rivières captives, la porte de ses secours fermée, la source de son abondance en notre pouvoir, et ce que je vois n'est rien au prix de ce que je prévois sitôt que Votre Altesse y reportera la terreur de ses armes.» Ces dernières lignes n'annonçaient-elles pas, en 1647, la bataille de Lens de 1648?[222]Madame de Sablé, chap.Ier.[223]Édit. de 1745, t. Ier, etc.Notre Aurore vermeille, jusqu'ici parfaitement inconnue, est en effet Mllede Bourbon elle-même, selon une ancienne tradition conservée par le recueil manuscrit de chansons ditRecueil de Maurepas, car vis-à-vis ce premier couplet on y trouve cette note:Pour mademoiselle de Bourbon endormie.[224]Ibid., p. 170. Voyez aussi la chanson à Mmela Princesse sur l'airdes Landriri;ibid., p.129.[225]Voyez les diverses vues de Ruel par Perelle.[226]Paris, in-4o, 1641.[227]Règlement donné par une dame de haute qualité à madame sa petite-fille, publié d'abord en 1698, réimprimé en 1779. VoyezMadame de Sablé, chap.III, p. 158, etc.[228]Tallemant, t. III, p. 306. En 1656, Silvestre a dessiné et gravé lesDifférentes vues du chasteau et des jardins, fontaines, cascades, canaux et parterres de Liancourt. Cotin a fait une exacteDescription de Liancourtdans sesŒuvres galantes, 2eédition, 1665, p. 108-115.[229]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 443.[230]Manuscrits de Conrart,ibid., p. 851.[231]Le cardinal déjà vieux et malade, et que ces jeunes folles fuyaient à l'égal de la petite vérole.[232]Les amants passionnés; style de l'hôtel de Rambouillet.[233]Madame de Sablé,chap. I, II, III, et surtout chap.VetVI.[234]Tallemant, t. II, p. 337, attribue ces couplets à Bachaumont; Mmede Motteville, t. III, p. 230, les donne sans nom d'auteur, et on les retrouve avec bien d'autres dans une longue mazarinade intitulée:Triolets de Saint-Germain, in-4o, 1649.[235]T. II, p. 337.[236]Bibliothèque de l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no70, recueil in-fol. intitulé:Chansons notées, t. II, p. 66.[237]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 848.[238]Manuscrits de Conrart,ibid., et le recueil de Sercy,Poésies choisies, t. III, p. 347.[239]Manuscrits de Conrart, in-fol., t. XIII, p. 337.[240]VoyezNouvelles œuvres de Sarazin, t. II, p. 223:A Monseigneur le duc et à quelques dames de ses amies, et aussi p. 243,A Madame la duchesse de Longueville:«A voir comme chacune causeTantôt en vers, tantôt en prose, etc.»[241]Sur cette éminente personne, voyez un jugement plus développé et moins sévère dansla Société française, t. Ier, chap.VI, et t. II, chap.IX.[242]Voyez Mmede Motteville, t. VI, p. 105, 167, etc.; Mademoiselle, t. V, p. 254, et t. VI, p. 82.[243]S'il est vrai, comme l'assurent plusieurs contemporains, entre autres Segrais, que Montausier ait servi de modèle auMisanthrope, c'est que Molière, qui ne savait pas le fond des choses, voyant à la surface de l'humeur, de la hauteur et de la brusquerie, a pris l'apparence d'une vertu difficile pour la réalité. Mais Molière n'a dit son secret à personne, et vraisemblablement il n'y a point ici de secret, excepté celui du génie. LeMisanthropen'est la copie d'aucun original. Bien des originaux ont posé devant le grand contemplateur et lui ont fourni mille traits particuliers; mais le caractère entier et complet duMisanthropeest sa création.[244]Tallemant, t. II, p. 243: «Notre marquis, voyant que sa religion est un obstacle à ses desseins, en changea. Il dit qu'on se peut sauver dans l'une et dans l'autre; mais il le fit d'une façon qui sentoit bien l'intérêt.»[245]Tout le monde l'appelle Élisabeth, et elle est ainsi nommée dans les documents imprimés les plus authentiques; mais dans tous nos manuscrits elle ne signe jamais Élisabeth, et presque toujours Isabelle. Devant la commission ecclésiastique déléguée par le pape pour l'affaire de la canonisation de la mère Madeleine de Saint-Joseph, elle dépose ainsi: «J'ai nom Isabelle Angélique de Montmorancy, je suis native de la ville de Paris; je suis âgée de trente-deux ans, fille d'Henry François de Montmorancy, comte de Boutteville et autres lieux, et d'Isabelle Angélique de Vienne, sa légitime épouse; je suis veuve de Gaspart de Coligny, duc de Chastillon...» Et elle signe: «Moy, Isabelle Angélique de Montmorancy.» Voyez l'Appendice, notes sur le premier chapitre, (page426).[246]Lenet, éd. Mich., p. 437.[247]Voyez de longs détails à ce sujet dans Mmede Motteville, t. Ier, p. 292, etc.[248]Œuvres de Voiture, t. II, p. 174, épître à M. de Coligny.[249]Œuvres de Sarasin, in-4o;Poésies, p. 74.—Voyez aussi dansles Poésies de Jules de La Mesnardière, de l'Académie françoise, conseiller du Roy et maistre d'hostel ordinaire de Sa Majesté, Paris, chez Sommaville, 1656, in-fol., un rondeau intitulé:l'Enlèvement de Mllede Bouteville.[250]Mmede Motteville, t. III, p. 133, etc.[251]Voyez, sur Mmede Montbazon, le chapitre qui suit.[252]Mmede Châtillon a pris soin de décrire en détail sa personne dans lesDivers Portraitsde Mademoiselle, et quand nous la rencontrerons dans la Fronde où elle joue un rôle important, nous tâcherons de la bien faire connaître d'après des portraits parfaitement authentiques, qui nous la montrent à différents âges.[253]La Société Française, t. Ier, chap.II, p. 83.[254]Les Du Vigean étaient une très ancienne maison du Poitou. Le marquis de Fors Du Vigean était protestant, Anne de Neufbourg, catholique; dans ce mariage mixte il avait été convenu que les filles seraient de la religion de leur mère, et les garçons de celle du chef de la famille, détail de mœurs assez curieux qui se trouve dans une Oraison funèbre d'Anne Du Vigean, duchesse de Richelieu; voyez l'Appendice, notes sur le chap.II,(p.503).[255]Lettre de Voiture à MmeDu Vigean en lui envoyant une élégie qu'elle lui avait demandée, t. Ier, p. 27. C'est aussi MmeDu Vigean qu'il désigne sous le nom de labelle baronnedans deux couplets des pages 120 et 127 du t. II. Joignez-y des vers duRecueil de pièces galantes de madame la comtesse de La Suze et de Pélisson, t. Ier, p. 171: «Vers irréguliers sur un petit sac brodé de la main de MmeDu Plessis-Guénégaud et donné à MmeDu Vigean.» Il paraît que les Du Vigean demeuraient d'abord dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, ainsi que Mmed'Aiguillon, et qu'ils vinrent ensuite habiter rue Saint-Thomas-du-Louvre, car dans les manuscrits de Conrart, in-4o, t. XVII, p. 857, nous rencontrons des versPour MmeDu Vigean lorsqu'elle alla loger rue Saint-Thomas-du-Louvre. On la reçoit à l'entrée de la rue; puis au bas de l'escalier un nain lui présente un flambeau et la chaîne du quartier, enfin une nymphe lui offre des parfums à la porte de sa chambre.[256]Tallemant, t. II, p. 32, et Bibliothèque de l'Arsenal,Recueil de chansons historiques, t. Ier, p. 149.[257]Œuvres de Voiture, t. Ier, p. 20-25, lettre dixième au cardinal de La Vallette. Voyez aussi Scarron,Voyage de la Reine à La Barre, vers adressés à Mlled'Escars, sœur de Mmede Hautefort, p. 178 du t. VII, édit. d'Amsterdam, 1752. Dans laClef du grand dictionnaire des Précieuses, p. 13, La Barre s'appelleBastride.[258]Mémoiresde Montglat, p. 281 du t. XLIX de la collection de Petitot.[259]Desmarets,Œuvres poétiques, in-4o, 1641, p. 18-20.[260]Appendice, notes sur le chap.II.[261]Les Poésies de Jules de la Mesnardière, etc., à Mllede Vandy:«Doresnavant auprès des Longuevilles,Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»[262]T. Ier, p. 131.[263]Voiture, t. Ier, p. 136.[264]Bibliothèque de l'Arsenal, manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 855. Les devises étaient alors à la mode, comme plus tard Mademoiselle y mit les portraits, et Mmede Sablé les maximes et les pensées. Les devises n'avaient rien d'officiel, et en cela elles ressemblaient à ce que l'on appelle aujourd'hui des cachets de fantaisie, qu'il ne faut pas confondre avec les armes de famille. On faisait des devises et des emblèmes pour soi-même et pour les autres; on les faisait peindre, et ce devenaient de véritables ouvrages d'art. Il y en a à l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no348, un recueil in-folio sur vélin de toute beauté. Il avait été fait pour Mmela duchesse de La Trémouille, dont on trouve le portrait parmi ceux de Mademoiselle. Chaque devise occupe une feuille entière. On y voit entre autres celles d'Anne d'Autriche, de Mmela Princesse, de Mllede Montpensier, de la princesse Marie, reine de Pologne, de la duchesse d'Épernon, Marie Du Cambout, de sa belle-fille Anne Christine de Foix La Vallette d'Épernon, la carmélite dont nous avons rappelé la touchante histoire, de Marguerite, duchesse de Rohan, de la marquise de Rambouillet et de sa fille Mmede Montausier, d'Anne de Fors Du Vigean, duchesse de Richelieu, de Gabrielle de Rochechouart, marquise de Thianges, sœur de Mmede Montespan, et de plusieurs autres femmes illustres duXVIIesiècle. Nous nous bornons à donner la devise de Mmede Longueville. Elle est bien différente de celle de Mllede Bourbon: c'est une touffe de lis, sur une nichée de serpents, avec ces mots:Meo moriuntur odore.—Il a été imprimé desDevises Espagnoles et Italiennes sur les plus illustres et signalées personnes du royaume, par le sieur de La Gravette, dédiées à la duchesse de Vitry. Les deux devises de Mmede Longueville la montrent tour à tour à l'hôtel de Rambouillet et dans l'austère retraite de Port-Royal et des Carmélites: «Mira al desgaire.—Ride di suoi sogni.»[265]Voyez plus haut, chap.Ier, p.117.[266]T. III, p. 393. Voyez aussi t. IV, p.39.[267]Déposition olographe dans l'affaire de la béatification de la mère Madeleine de Saint-Joseph: «Je, seur Marthe Poussar Du Vigean, ditte de Jésus, âgée de 28 ans et de religion trois et demy.... Ce 17 novembre 1650.»Appendice, notes sur le chap.II.[268]Édit. Michaud, p. 550.[269]Lenet, édit. Michaud, p. 550.[270]Plus haut, chapIer, p.74.[271]Lenet,ibid.[272]Ibid.[273]Supplément français, no925. L'auteur paraît s'être appelé Maupassant. «C'est la coutume, dit-il en commençant, de tous ceux qui se mêlent de traiter l'histoire, de vouloir paroître fidèles, désintéressés et exempts de toute passion. Pour moi je ne prétends persuader personne de ma sincérité, mais j'ose bien assurer d'avoir vu la plupart des choses que j'entreprends d'écrire dont plusieurs ont passé par mes mains.»[274]Il est bien vraisemblable que c'est MlleDu Vigean, que, sous le nom de Philis, désigne Sarasin dans ces vers adressés au duc d'Enghien,Œuvres de M. Sarasin,Poésies, p. 19:
[168]Ibid., t. Ier, chap.VI.[169]Ibid.[170]Le château de Rambouillet, au-dessus de Versailles, à dix lieues de Paris. François Iery était mort.[171]VoyezLa Société Française, t. II,Appendice, p. 353, et le billet cité plus bas.[172]Tome II, page 233.[173]Ibid.—Nous ne savons où M. Rœderer a pris que Mmede Rambouillet écrivait si simplement. Voici un billet d'elle à Godeau, évêque de Vence, qui n'a pas dû mettre celui auquel il est adresséau supplice de la simplicité, comme le dit M. Rœderer des lettres de Julie à Voiture, parlant ainsi par conjecture, car ces lettres ne sont pas venues jusqu'à nous:«Monsieur,«Si mon poëte carabin ou mon carabin poëte (Arnauld, colonel des carabiniers), étoit à Paris, je vous ferois réponse en vers et non pas en prose; mais par moi-même je n'ai aucune familiarité avec les Muses. Je vous rens un milion de grâces des biens que vous me désirez, et pour récompense je vous souhaite à tous momens dans une loge où je m'assure, Monsieur, que vous dormiriez encore mieux que vous ne faites à Vence. Elle est soutenue par des colonnes de marbre transparent, et a été bâtie au-dessus de la moyenne région de l'air par la Reyne Zirfée. Le ciel y est toujours serein, les nuages n'y offusquent ni la vue ni l'entendement, et de là tout à mon aise j'ai considéré le trébuchement de l'Ange terrestre. Il me semble qu'en cette occasion la fortune a fait voir que c'est une médisance que de dire qu'elle n'aime que les jeunes gens (allusion à la chute de Cinq-Mars). Et parce que non plus que ma loge je ne suis pas sujette au changement, vous pouvez vous assurer que je serai tant que je vivrai,«Monsieur,«Votre très humble servante,«DC (Catherine)de Vivonne.«Le 26 juin 1642.»Voyez dansLa Société Française, t. II,Appendice, p. 350, l'explication de ce billet, avec tous ceux que nous avons pu rassembler de la même main.[174]Voyez Œuvres de Segrais, Amsterdam, 1723, t. Ier.Mémoires anecdotes, p. 29.[175]Sur Julie d'Angennes, depuis Mmede Montausier, et sur sa sœur Angélique, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.[176]Édition originale de 1659, p. 118-121.[177]Voyez Sauval,Antiquités de Paris, t. III, p. 200, et le plan de Paris de Gomboust. Ces hôtels, ou plutôt leurs débris, viennent de disparaître avec la rue Saint-Thomas-du-Louvre tout entière, au profit du la place du Carrousel. Puisse cette admirable place conserver sa grandeur si chèrement achetée, et nul bâtiment transversal ne pas venir gâter la belle harmonie du Louvre et des Tuileries! Puisse aussi quelque homme instruit et laborieux, voué à l'étude de Paris et de ses monuments, ne pas laisser périr la rue Saint-Thomas-du-Louvre sans en donner une description et une histoire fidèle à l'époque de son plus grand éclat![178]Voyez l'ouvrage que nous lui avons consacré.[179]T. Ierp. 13. Petitot, t. XXXVI, de la collection, p. 341, propose de lirehusesas, dehuso, fuseau. La leçon naturelle, mais où il n'y a plus rien de précieux, semblefinezas.[180]Mmede Sablé, chap.Ier, p. 22, etc.[181]Madame de Sablé, chap.IIetIII.[182]Sur Corneille, voyez plus bas, p.135et p.155; voyez aussi notre ouvragedu Vrai, du Beau et du Bien, leçonXe, del'Art français, p. 210, et l'Appendice,passim.[183]Ce succès a fait proverbe:beau comme le Cid.[184]Il est bien certain que l'auteur deMiramemit une petitesse d'homme de lettres dans la querelle soulevée contrele Cid; mais il faut avouer qu'il avait pour lui quelques raisons d'État qui n'étaient pas à mépriser. Celui qui avait fait rendre l'édit royal contre les duels ne pouvait supporter les vers en leur honneur;le Cidcontenait aussi une tirade peu favorable aux premiers ministres. D'ailleurs le Cardinal aimait Corneille, il le prit parmi ses poëtes favoris, il lui donna une bonne pension, et même il le maria. Un jour, Corneille s'étant présenté plus triste et plus rêveur qu'à l'ordinaire devant le cardinal de Richelieu, celui-ci lui demanda s'il travaillait. Corneille répondit qu'il était bien éloigné de la tranquillité nécessaire pour la composition, qu'il avait la tête renversée par l'amour. Il en fallut venir à un plus grand éclaircissement, et il dit au cardinal qu'il aimait passionnément une fille du lieutenant général des Andelys, et qu'il ne pouvait l'obtenir de son père. Le cardinal voulut que ce père si difficile vînt lui parler à Paris. Il y arriva tout tremblant d'un ordre si imprévu, et s'en retourna bien content d'en être quitte pour donner sa fille à un homme qui avait tant de crédit. Voyez les frères Parfait,Histoire du Théâtre-Français, t. V, p. 304.[185]Œuvres de Balzac, in-fol., t. II, p. 419.[186]Bien entendu on parle ici, non de la représentation, mais de l'impression dePolyeucte, dédié à la Reine régente etachevé d'imprimer pour la première fois le 20 octobre 1643, au milieu de l'allégresse qu'excitaient partout la victoire de Rocroy, la prise de Thionville et le passage du Rhin. Corneille avait alors trente-sept ans. C'est en cette même année 1643 que son digne compatriote Michel Lasne grava le seul portrait de Corneille qui nous le montre dans sa jeunesse et dans toute sa gloire. Ces traits mâles, cette tête vigoureuse mettent bien sous nos yeux le grand tragique. On y reconnaît d'abord un homme de la forte génération de Descartes, de Pascal et de Poussin.[187]Maître Vincent, etc.[188]Lettre du 24 novembre 1679.[189]Satire troisième.[190]Tallemant, t. II, p. 295.[191]Édit. de Saint-Surin, t. IV, p. 375.[192]Voyez dans lesŒuvres diversesde Corneille, édit. d'Amsterdam, 1740, p. 174, l'élégie qui contient une déclaration d'amour: elle n'est pas datée, mais elle doit être de la jeunesse de Corneille, et même antérieure à sa gloire, car il n'en parle point, tandis que plus tard il le prend sur un autre ton. La dame à laquelle cette élégie est adressée devait être de bonne naissance, si on en croit le jeune poëte. Il peint à merveille le passage de l'admiration à l'amour:Mais de ce sentiment la flatteuse impostureN'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.Un je ne sais quel trouble où je me vis réduireDe cette vérité sut assez tôt m'instruire:Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un désordre confus m'expliqua mon martyre:Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveuSi je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.La pièce intituléeJalousie, et qui n'est pas achevée, a des parties qui semblent écrites de la main de Molière:Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.Corneille, sur le retour, éprouva un sentiment tendre pour une personne dont on ne sait pas le vrai nom et qu'il appelle la marquise de B. A. T. Alors il parle de lui-même tout autrement que dans sa jeunesse, et il fait les honneurs de sa gloire au profit de son amour:Je connois mes défauts, mais après tout je penseÊtre pour vous encore un captif d'importance;Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roiNe vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.Corneille dit adieu à celle dont il désespère de se faire aimer; il la cède à de plus jeunes rivaux.Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:Et m'aime d'autant plus que son cœur enflamméN'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,Sans que le moindre espoir les ait intéressées.Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!Indiquons encore les stances adressées à la même personne qui expriment les mêmes sentiments dans un mètre différent:Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux, etc.[193]T. II, p. 87. La première édition de Voiture est celle donnée par son neveu Pinchesne presque immédiatement après sa mort, en 1650, in-4o, et qui est dédiée à Condé. Il y en avait déjà une septième édition, in-12, en 1665. La dernière et la plus complète est celle de 1745, 2 vol. petit in-8o. C'est celle que nous citerons.[194]Ailleurs, dans Mmede Sablé, chap.Ier, p. 26 et surtout dansLa Société Française, t. II, chap.VIII, tout en maintenant notre opinion sur le talent, disons mieux, sur le génie de Voiture, nous avons fait paraître aussi les défauts de son caractère, et particulièrement son incroyable vanité, en nous appuyant du témoignage de Mllede Scudéry.[195]Voyez son unique et charmant portrait peint par Champagne, et gravé par Nanteuil en 1649, en tête de la première édition des œuvres de Voiture. Il est fort bien reproduit dansles Hommes illustresde Perrault.[196]Sur cette personne si belle, si spirituelle, et si calomniée par Tallemant, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VII.[197]T. II. p. 66. C'était l'ancien hôtel de Gondi,le plus magnifique du temps, dit encore Sauval,ibid., p. 131. Perelle a gravé l'hôtel et les jardins.[198]Lenet, édition Michaud, p. 447 et 450.[199]On ne connaît pas du tout la figure du grand Condé si on ne connaît que le portrait célèbre de Nanteuil; ce portrait est de 1662; il représente Condé fatigué et vieilli avant l'âge, après la guerre civile. Il faut chercher le vainqueur de Rocroy dans un portrait de Grégoire Huret en tête du Prince illustre, et dans les portraits si vrais et si expressifs de Michel Lasne qui l'a gravé aux divers moments de son héroïque jeunesse. Le petit portrait de Daret de 1652 n'est pas non plus à négliger. Voyez une admirable description de Condé jeune, dansLa Société Française, t. Ier, chap.II.[200]Voyez plus bas, chap.IV, et l'Appendice,Bataille de Rocroy, surtoutLa Société Française, chap.IV.[201]Plus bas, p.169, etc.[202]Mémoires anecdotes, p. 103.[203]Mmede Longueville pendant la Fronde.[204]Sur Chapelain, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI.[205]Voici dans quel style il écrit de Grasse, le 18 décembre 1637, à Mllede Bourbon: «Mademoiselle, je suis bien glorieux d'apprendre que celle qui est dans le cœur de tout le monde craigne de n'être pas dans ma mémoire. Quand elle seroit un temple, vous y pourriez avoir place; jugez donc si je n'ai pas intérêt de vous y conserver, afin que vous la rendiez précieuse, de pauvre et d'infidèle qu'elle étoit auparavant. C'est principalement à l'autel, Mademoiselle, que vous m'êtes présente. Je demande bien à Dieu qu'il ajoute d'autres lis à ceux de votre couronne, mais je lui demande aussi qu'il y mêle l'amour des épines de son fils, et qu'il vous affermisse dans le généreux mépris de la grandeur où je vous ai vue (allusion à la pensée qu'avait eue Mllede Bourbon de se faire carmélite).» Ailleurs, 3 mai 1641: «Notre Seigneur est bon, mais il est jaloux, et il vaudroit mieux n'avoir jamais goûté son esprit que de s'en dégoûter et le laisser s'éteindre. Les roses ont des épines qui défendent leur beauté, mais les princesses sont au milieu des roses qui ne les garantissent pas des tentatives que les plaisirs du monde leur inspirent...» VoyezLettres de M. Godeau, évêque de Vence, sur diverses sujets; Paris, 1713, p. 17 et p. 143;—sur Godeau, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI, p. 88, etc.[206]De la Fausseté des Vertus humaines, par M. Esprit, in-12, 2 vol.; Paris, 1678. Voyez sur EspritMadame de Sablé, chap.III, p. 124, etc.[207]Voyez sur Mllede Scudéry,La Société Française,passim.[208]La Société Française, t. Ier, chap.Ier.[209]Les plus excellents Bâtiments de France, in-fol., 1607, t. II. Plusieurs planches sur le château, rien sur les jardins.[210]Veues des plus beaux Bâtiments de France, par Perelle.—Vue générale du château de Chantilly, de ses canaux, fontaines et bosquets, etc.[211]Voyez plus bas, chap.III. Un an à peine écoulé après la mort d'Henri de Montmorency, Louis XIII ne voulut pas garder ses biens, d'abord confisqués selon l'usage au profit de l'État, et il les rendit à ses trois sœurs, la princesse de Condé, la duchesse d'Angoulême et la duchesse de Ventadour, à l'exception de Chantilly et de Dammartin. Après Rocroy et Thionville ces deux beaux domaines furent donnés en toute propriété et sans réserve aux Condé par des lettres patentes royales d'octobre 1643, enregistrées au parlement de Paris le 24 novembre suivant.[212]Bossuet, Oraison funèbre du grand Condé.[213]Sur Sarasin voyezLa Société Française, t. II, chap. XIII, p. 209.[214]Édit. Michaud, p. 229.[215]Œuvres de M. Sarasin, à Paris, in-4o, 1656, p. 231. Cette première édition a été reproduite en deux petits volumes en 1663 et en 1685. Dans lesNouvelles Œuvres de M. Sarasin, qui parurent en 1674, en deux parties, la dernière pièce du t. II, p. 258, adressée àMmede Longueville, doit venir immédiatement après celle que nous donnons ici: elle en est en quelque sorte la suite. Sarasin était retourné à Paris avec son prince.«Depuis que j'ai laissé Chantilly,En vérité je me trouve vieillyD'un jour ou plus...»[216]Honoré d'Urfé.[217]MlleChateignier de La Rocheposay, une des plus jolies personnes, fort courtisée du duc de Candale, le frère de Mlled'Épernon.[218]Un des endroits les plus agréables de Chantilly. Il y avait le pavillon, le jardin, la fontaine, les berceaux de Silvie, etc. Voyez les gravures de Perelle.[219]Pierre d'Ablancourt avait dédié au duc d'Enghien sa traduction desCampagnes d'Alexandre, et plus tard il offrit à M. le Prince sa traduction de César. «Il traduisit Arrien et César, dit Patru, pour les dédier à M. le Prince dont il admirait la valeur et la vertu..... Le faubourg Saint-Germain lui avoit donné la connoissance des seigneurs qui composoient la cour de M. le Prince et qu'on appeloit en ce temps-là lesPetits-Maîtres... M. de Coligny et M. de La Moussaye le chérissoient infiniment.»Vie d'Ablancourtpar Patru, p. 524 du t. II des œuvres de celui-ci.[220]La Calprenède avait dédié saCléopâtreau duc d'Enghien; il lui demeura attaché dans sa mauvaise fortune, à ce point qu'il voulut écrire son histoire, ainsi que nous l'apprenons de la lettre suivante inédite que nous trouvons parmi les manuscrits de Conrart, in-fol. t. X, p. 51.«De Bruxelles, le 17 février 1657.«Je reçus, dès il y a trois ans, les deux tomes deCléopâtreque vous m'envoyâtes en ce temps-là. J'en viens encore de recevoir deux nouveaux avec la lettre dont vous les avez voulu accompagner, que j'ai trouvée pleine de sentiments généreux et que la conjoncture du temps rend tout à fait extraordinaire. C'est ainsi que vous vous plaisez à faire des choses qui ne tiennent pas du commun des gens; témoin la pensée que vous avez de faire quelque ouvrage pour moi, à quoi j'ai peine à consentir, vu le préjudice que cela pourroit vous apporter; outre que la matière est si médiocre, qu'elle ne mérite ni les soins ni l'application d'une personne comme vous. Si néanmoins c'est une résolution que vous ayez prise, je ne veux pas empêcher l'effet de votre bonne volonté, ni m'opposer à une chose qui peut me donner lieu de vous être obligé. Ainsi, vous n'avez qu'à travailler sur les mémoires que vous pouvez avoir, et s'il y en a quelques-uns qui vous manquent, me le faisant connoître, aussitôt je vous les envoyerai. Cependant je suis contraint d'avouer que rien n'est égal à votre générosité, ni à l'obligation que je vous ai; je n'en perdrai jamais le souvenir, et si un jour je suis en état de vous en pouvoir témoigner quelque reconnoissance, vous verrez que je ne suis pas d'humeur à mettre en oubli ce que M. de La Calprenède a fait pour moi.»«Louis de Bourbon.»[221]Corneille venait de dédierRodogune, en 1647, à M. le Prince, avec un éloge admirablement senti.Rodogunen'avait pas eu d'abord beaucoup de succès; Condé ramena l'opinion, et Corneille reconnaissant lui dédia sa pièce: «C'est à votre illustre suffrage, lui dit-il, qu'elle est obligée de tout ce qu'elle a reçu d'applaudissements, et les favorables regards dont il vous plut fortifier la foiblesse de sa naissance, lui donnèrent tant d'éclat et de vigueur qu'il sembloit que vous eussiez pris plaisir à répandre sur elle un rayon de cette gloire qui vous environne, et à lui faire part de cette facilité de vaincre qui vous suit partout..... Votre Altesse sut vaincre avant que les ennemis pussent imaginer qu'elle sût combattre..... La générale consternation où la perte de notre grand monarque nous avoit plongés, enfloit l'orgueil de nos adversaires en un tel point qu'ils osoient se persuader que du siége de Rocroy dépendoit la prise de Paris, et l'avidité de leur ambition dévoroit déjà le cœur d'un royaume dont ils pensoient avoir surpris les frontières..... Thionville, Philipsbourg et Nordlingen étoient des lieux funestes pour la France..... Ces mêmes lieux sont devenus les éclatantes marques de sa félicité..... Dispensez-moi de vous parler de Dunkerque. J'épuise toutes les forces de mon imagination, et je ne conçois rien qui réponde à la dignité de ce grand ouvrage qui nous vient d'assurer l'Océan par la prise de cette fameuse retraite de corsaires..... Et maintenant par la conquête d'une seule ville, je vois d'un côté nos mers libres, nos côtes affranchies, la racine de nos maux publics coupée; d'autre côté, la Flandre ouverte, l'embouchure de ses rivières captives, la porte de ses secours fermée, la source de son abondance en notre pouvoir, et ce que je vois n'est rien au prix de ce que je prévois sitôt que Votre Altesse y reportera la terreur de ses armes.» Ces dernières lignes n'annonçaient-elles pas, en 1647, la bataille de Lens de 1648?[222]Madame de Sablé, chap.Ier.[223]Édit. de 1745, t. Ier, etc.Notre Aurore vermeille, jusqu'ici parfaitement inconnue, est en effet Mllede Bourbon elle-même, selon une ancienne tradition conservée par le recueil manuscrit de chansons ditRecueil de Maurepas, car vis-à-vis ce premier couplet on y trouve cette note:Pour mademoiselle de Bourbon endormie.[224]Ibid., p. 170. Voyez aussi la chanson à Mmela Princesse sur l'airdes Landriri;ibid., p.129.[225]Voyez les diverses vues de Ruel par Perelle.[226]Paris, in-4o, 1641.[227]Règlement donné par une dame de haute qualité à madame sa petite-fille, publié d'abord en 1698, réimprimé en 1779. VoyezMadame de Sablé, chap.III, p. 158, etc.[228]Tallemant, t. III, p. 306. En 1656, Silvestre a dessiné et gravé lesDifférentes vues du chasteau et des jardins, fontaines, cascades, canaux et parterres de Liancourt. Cotin a fait une exacteDescription de Liancourtdans sesŒuvres galantes, 2eédition, 1665, p. 108-115.[229]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 443.[230]Manuscrits de Conrart,ibid., p. 851.[231]Le cardinal déjà vieux et malade, et que ces jeunes folles fuyaient à l'égal de la petite vérole.[232]Les amants passionnés; style de l'hôtel de Rambouillet.[233]Madame de Sablé,chap. I, II, III, et surtout chap.VetVI.[234]Tallemant, t. II, p. 337, attribue ces couplets à Bachaumont; Mmede Motteville, t. III, p. 230, les donne sans nom d'auteur, et on les retrouve avec bien d'autres dans une longue mazarinade intitulée:Triolets de Saint-Germain, in-4o, 1649.[235]T. II, p. 337.[236]Bibliothèque de l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no70, recueil in-fol. intitulé:Chansons notées, t. II, p. 66.[237]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 848.[238]Manuscrits de Conrart,ibid., et le recueil de Sercy,Poésies choisies, t. III, p. 347.[239]Manuscrits de Conrart, in-fol., t. XIII, p. 337.[240]VoyezNouvelles œuvres de Sarazin, t. II, p. 223:A Monseigneur le duc et à quelques dames de ses amies, et aussi p. 243,A Madame la duchesse de Longueville:«A voir comme chacune causeTantôt en vers, tantôt en prose, etc.»[241]Sur cette éminente personne, voyez un jugement plus développé et moins sévère dansla Société française, t. Ier, chap.VI, et t. II, chap.IX.[242]Voyez Mmede Motteville, t. VI, p. 105, 167, etc.; Mademoiselle, t. V, p. 254, et t. VI, p. 82.[243]S'il est vrai, comme l'assurent plusieurs contemporains, entre autres Segrais, que Montausier ait servi de modèle auMisanthrope, c'est que Molière, qui ne savait pas le fond des choses, voyant à la surface de l'humeur, de la hauteur et de la brusquerie, a pris l'apparence d'une vertu difficile pour la réalité. Mais Molière n'a dit son secret à personne, et vraisemblablement il n'y a point ici de secret, excepté celui du génie. LeMisanthropen'est la copie d'aucun original. Bien des originaux ont posé devant le grand contemplateur et lui ont fourni mille traits particuliers; mais le caractère entier et complet duMisanthropeest sa création.[244]Tallemant, t. II, p. 243: «Notre marquis, voyant que sa religion est un obstacle à ses desseins, en changea. Il dit qu'on se peut sauver dans l'une et dans l'autre; mais il le fit d'une façon qui sentoit bien l'intérêt.»[245]Tout le monde l'appelle Élisabeth, et elle est ainsi nommée dans les documents imprimés les plus authentiques; mais dans tous nos manuscrits elle ne signe jamais Élisabeth, et presque toujours Isabelle. Devant la commission ecclésiastique déléguée par le pape pour l'affaire de la canonisation de la mère Madeleine de Saint-Joseph, elle dépose ainsi: «J'ai nom Isabelle Angélique de Montmorancy, je suis native de la ville de Paris; je suis âgée de trente-deux ans, fille d'Henry François de Montmorancy, comte de Boutteville et autres lieux, et d'Isabelle Angélique de Vienne, sa légitime épouse; je suis veuve de Gaspart de Coligny, duc de Chastillon...» Et elle signe: «Moy, Isabelle Angélique de Montmorancy.» Voyez l'Appendice, notes sur le premier chapitre, (page426).[246]Lenet, éd. Mich., p. 437.[247]Voyez de longs détails à ce sujet dans Mmede Motteville, t. Ier, p. 292, etc.[248]Œuvres de Voiture, t. II, p. 174, épître à M. de Coligny.[249]Œuvres de Sarasin, in-4o;Poésies, p. 74.—Voyez aussi dansles Poésies de Jules de La Mesnardière, de l'Académie françoise, conseiller du Roy et maistre d'hostel ordinaire de Sa Majesté, Paris, chez Sommaville, 1656, in-fol., un rondeau intitulé:l'Enlèvement de Mllede Bouteville.[250]Mmede Motteville, t. III, p. 133, etc.[251]Voyez, sur Mmede Montbazon, le chapitre qui suit.[252]Mmede Châtillon a pris soin de décrire en détail sa personne dans lesDivers Portraitsde Mademoiselle, et quand nous la rencontrerons dans la Fronde où elle joue un rôle important, nous tâcherons de la bien faire connaître d'après des portraits parfaitement authentiques, qui nous la montrent à différents âges.[253]La Société Française, t. Ier, chap.II, p. 83.[254]Les Du Vigean étaient une très ancienne maison du Poitou. Le marquis de Fors Du Vigean était protestant, Anne de Neufbourg, catholique; dans ce mariage mixte il avait été convenu que les filles seraient de la religion de leur mère, et les garçons de celle du chef de la famille, détail de mœurs assez curieux qui se trouve dans une Oraison funèbre d'Anne Du Vigean, duchesse de Richelieu; voyez l'Appendice, notes sur le chap.II,(p.503).[255]Lettre de Voiture à MmeDu Vigean en lui envoyant une élégie qu'elle lui avait demandée, t. Ier, p. 27. C'est aussi MmeDu Vigean qu'il désigne sous le nom de labelle baronnedans deux couplets des pages 120 et 127 du t. II. Joignez-y des vers duRecueil de pièces galantes de madame la comtesse de La Suze et de Pélisson, t. Ier, p. 171: «Vers irréguliers sur un petit sac brodé de la main de MmeDu Plessis-Guénégaud et donné à MmeDu Vigean.» Il paraît que les Du Vigean demeuraient d'abord dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, ainsi que Mmed'Aiguillon, et qu'ils vinrent ensuite habiter rue Saint-Thomas-du-Louvre, car dans les manuscrits de Conrart, in-4o, t. XVII, p. 857, nous rencontrons des versPour MmeDu Vigean lorsqu'elle alla loger rue Saint-Thomas-du-Louvre. On la reçoit à l'entrée de la rue; puis au bas de l'escalier un nain lui présente un flambeau et la chaîne du quartier, enfin une nymphe lui offre des parfums à la porte de sa chambre.[256]Tallemant, t. II, p. 32, et Bibliothèque de l'Arsenal,Recueil de chansons historiques, t. Ier, p. 149.[257]Œuvres de Voiture, t. Ier, p. 20-25, lettre dixième au cardinal de La Vallette. Voyez aussi Scarron,Voyage de la Reine à La Barre, vers adressés à Mlled'Escars, sœur de Mmede Hautefort, p. 178 du t. VII, édit. d'Amsterdam, 1752. Dans laClef du grand dictionnaire des Précieuses, p. 13, La Barre s'appelleBastride.[258]Mémoiresde Montglat, p. 281 du t. XLIX de la collection de Petitot.[259]Desmarets,Œuvres poétiques, in-4o, 1641, p. 18-20.[260]Appendice, notes sur le chap.II.[261]Les Poésies de Jules de la Mesnardière, etc., à Mllede Vandy:«Doresnavant auprès des Longuevilles,Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»[262]T. Ier, p. 131.[263]Voiture, t. Ier, p. 136.[264]Bibliothèque de l'Arsenal, manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 855. Les devises étaient alors à la mode, comme plus tard Mademoiselle y mit les portraits, et Mmede Sablé les maximes et les pensées. Les devises n'avaient rien d'officiel, et en cela elles ressemblaient à ce que l'on appelle aujourd'hui des cachets de fantaisie, qu'il ne faut pas confondre avec les armes de famille. On faisait des devises et des emblèmes pour soi-même et pour les autres; on les faisait peindre, et ce devenaient de véritables ouvrages d'art. Il y en a à l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no348, un recueil in-folio sur vélin de toute beauté. Il avait été fait pour Mmela duchesse de La Trémouille, dont on trouve le portrait parmi ceux de Mademoiselle. Chaque devise occupe une feuille entière. On y voit entre autres celles d'Anne d'Autriche, de Mmela Princesse, de Mllede Montpensier, de la princesse Marie, reine de Pologne, de la duchesse d'Épernon, Marie Du Cambout, de sa belle-fille Anne Christine de Foix La Vallette d'Épernon, la carmélite dont nous avons rappelé la touchante histoire, de Marguerite, duchesse de Rohan, de la marquise de Rambouillet et de sa fille Mmede Montausier, d'Anne de Fors Du Vigean, duchesse de Richelieu, de Gabrielle de Rochechouart, marquise de Thianges, sœur de Mmede Montespan, et de plusieurs autres femmes illustres duXVIIesiècle. Nous nous bornons à donner la devise de Mmede Longueville. Elle est bien différente de celle de Mllede Bourbon: c'est une touffe de lis, sur une nichée de serpents, avec ces mots:Meo moriuntur odore.—Il a été imprimé desDevises Espagnoles et Italiennes sur les plus illustres et signalées personnes du royaume, par le sieur de La Gravette, dédiées à la duchesse de Vitry. Les deux devises de Mmede Longueville la montrent tour à tour à l'hôtel de Rambouillet et dans l'austère retraite de Port-Royal et des Carmélites: «Mira al desgaire.—Ride di suoi sogni.»[265]Voyez plus haut, chap.Ier, p.117.[266]T. III, p. 393. Voyez aussi t. IV, p.39.[267]Déposition olographe dans l'affaire de la béatification de la mère Madeleine de Saint-Joseph: «Je, seur Marthe Poussar Du Vigean, ditte de Jésus, âgée de 28 ans et de religion trois et demy.... Ce 17 novembre 1650.»Appendice, notes sur le chap.II.[268]Édit. Michaud, p. 550.[269]Lenet, édit. Michaud, p. 550.[270]Plus haut, chapIer, p.74.[271]Lenet,ibid.[272]Ibid.[273]Supplément français, no925. L'auteur paraît s'être appelé Maupassant. «C'est la coutume, dit-il en commençant, de tous ceux qui se mêlent de traiter l'histoire, de vouloir paroître fidèles, désintéressés et exempts de toute passion. Pour moi je ne prétends persuader personne de ma sincérité, mais j'ose bien assurer d'avoir vu la plupart des choses que j'entreprends d'écrire dont plusieurs ont passé par mes mains.»[274]Il est bien vraisemblable que c'est MlleDu Vigean, que, sous le nom de Philis, désigne Sarasin dans ces vers adressés au duc d'Enghien,Œuvres de M. Sarasin,Poésies, p. 19:
[168]Ibid., t. Ier, chap.VI.
[169]Ibid.
[170]Le château de Rambouillet, au-dessus de Versailles, à dix lieues de Paris. François Iery était mort.
[171]VoyezLa Société Française, t. II,Appendice, p. 353, et le billet cité plus bas.
[172]Tome II, page 233.
[173]Ibid.—Nous ne savons où M. Rœderer a pris que Mmede Rambouillet écrivait si simplement. Voici un billet d'elle à Godeau, évêque de Vence, qui n'a pas dû mettre celui auquel il est adresséau supplice de la simplicité, comme le dit M. Rœderer des lettres de Julie à Voiture, parlant ainsi par conjecture, car ces lettres ne sont pas venues jusqu'à nous:
«Monsieur,«Si mon poëte carabin ou mon carabin poëte (Arnauld, colonel des carabiniers), étoit à Paris, je vous ferois réponse en vers et non pas en prose; mais par moi-même je n'ai aucune familiarité avec les Muses. Je vous rens un milion de grâces des biens que vous me désirez, et pour récompense je vous souhaite à tous momens dans une loge où je m'assure, Monsieur, que vous dormiriez encore mieux que vous ne faites à Vence. Elle est soutenue par des colonnes de marbre transparent, et a été bâtie au-dessus de la moyenne région de l'air par la Reyne Zirfée. Le ciel y est toujours serein, les nuages n'y offusquent ni la vue ni l'entendement, et de là tout à mon aise j'ai considéré le trébuchement de l'Ange terrestre. Il me semble qu'en cette occasion la fortune a fait voir que c'est une médisance que de dire qu'elle n'aime que les jeunes gens (allusion à la chute de Cinq-Mars). Et parce que non plus que ma loge je ne suis pas sujette au changement, vous pouvez vous assurer que je serai tant que je vivrai,«Monsieur,«Votre très humble servante,«DC (Catherine)de Vivonne.«Le 26 juin 1642.»
«Monsieur,
«Si mon poëte carabin ou mon carabin poëte (Arnauld, colonel des carabiniers), étoit à Paris, je vous ferois réponse en vers et non pas en prose; mais par moi-même je n'ai aucune familiarité avec les Muses. Je vous rens un milion de grâces des biens que vous me désirez, et pour récompense je vous souhaite à tous momens dans une loge où je m'assure, Monsieur, que vous dormiriez encore mieux que vous ne faites à Vence. Elle est soutenue par des colonnes de marbre transparent, et a été bâtie au-dessus de la moyenne région de l'air par la Reyne Zirfée. Le ciel y est toujours serein, les nuages n'y offusquent ni la vue ni l'entendement, et de là tout à mon aise j'ai considéré le trébuchement de l'Ange terrestre. Il me semble qu'en cette occasion la fortune a fait voir que c'est une médisance que de dire qu'elle n'aime que les jeunes gens (allusion à la chute de Cinq-Mars). Et parce que non plus que ma loge je ne suis pas sujette au changement, vous pouvez vous assurer que je serai tant que je vivrai,
«Monsieur,«Votre très humble servante,«DC (Catherine)de Vivonne.
«Le 26 juin 1642.»
Voyez dansLa Société Française, t. II,Appendice, p. 350, l'explication de ce billet, avec tous ceux que nous avons pu rassembler de la même main.
[174]Voyez Œuvres de Segrais, Amsterdam, 1723, t. Ier.Mémoires anecdotes, p. 29.
[175]Sur Julie d'Angennes, depuis Mmede Montausier, et sur sa sœur Angélique, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.
[176]Édition originale de 1659, p. 118-121.
[177]Voyez Sauval,Antiquités de Paris, t. III, p. 200, et le plan de Paris de Gomboust. Ces hôtels, ou plutôt leurs débris, viennent de disparaître avec la rue Saint-Thomas-du-Louvre tout entière, au profit du la place du Carrousel. Puisse cette admirable place conserver sa grandeur si chèrement achetée, et nul bâtiment transversal ne pas venir gâter la belle harmonie du Louvre et des Tuileries! Puisse aussi quelque homme instruit et laborieux, voué à l'étude de Paris et de ses monuments, ne pas laisser périr la rue Saint-Thomas-du-Louvre sans en donner une description et une histoire fidèle à l'époque de son plus grand éclat!
[178]Voyez l'ouvrage que nous lui avons consacré.
[179]T. Ierp. 13. Petitot, t. XXXVI, de la collection, p. 341, propose de lirehusesas, dehuso, fuseau. La leçon naturelle, mais où il n'y a plus rien de précieux, semblefinezas.
[180]Mmede Sablé, chap.Ier, p. 22, etc.
[181]Madame de Sablé, chap.IIetIII.
[182]Sur Corneille, voyez plus bas, p.135et p.155; voyez aussi notre ouvragedu Vrai, du Beau et du Bien, leçonXe, del'Art français, p. 210, et l'Appendice,passim.
[183]Ce succès a fait proverbe:beau comme le Cid.
[184]Il est bien certain que l'auteur deMiramemit une petitesse d'homme de lettres dans la querelle soulevée contrele Cid; mais il faut avouer qu'il avait pour lui quelques raisons d'État qui n'étaient pas à mépriser. Celui qui avait fait rendre l'édit royal contre les duels ne pouvait supporter les vers en leur honneur;le Cidcontenait aussi une tirade peu favorable aux premiers ministres. D'ailleurs le Cardinal aimait Corneille, il le prit parmi ses poëtes favoris, il lui donna une bonne pension, et même il le maria. Un jour, Corneille s'étant présenté plus triste et plus rêveur qu'à l'ordinaire devant le cardinal de Richelieu, celui-ci lui demanda s'il travaillait. Corneille répondit qu'il était bien éloigné de la tranquillité nécessaire pour la composition, qu'il avait la tête renversée par l'amour. Il en fallut venir à un plus grand éclaircissement, et il dit au cardinal qu'il aimait passionnément une fille du lieutenant général des Andelys, et qu'il ne pouvait l'obtenir de son père. Le cardinal voulut que ce père si difficile vînt lui parler à Paris. Il y arriva tout tremblant d'un ordre si imprévu, et s'en retourna bien content d'en être quitte pour donner sa fille à un homme qui avait tant de crédit. Voyez les frères Parfait,Histoire du Théâtre-Français, t. V, p. 304.
[185]Œuvres de Balzac, in-fol., t. II, p. 419.
[186]Bien entendu on parle ici, non de la représentation, mais de l'impression dePolyeucte, dédié à la Reine régente etachevé d'imprimer pour la première fois le 20 octobre 1643, au milieu de l'allégresse qu'excitaient partout la victoire de Rocroy, la prise de Thionville et le passage du Rhin. Corneille avait alors trente-sept ans. C'est en cette même année 1643 que son digne compatriote Michel Lasne grava le seul portrait de Corneille qui nous le montre dans sa jeunesse et dans toute sa gloire. Ces traits mâles, cette tête vigoureuse mettent bien sous nos yeux le grand tragique. On y reconnaît d'abord un homme de la forte génération de Descartes, de Pascal et de Poussin.
[187]Maître Vincent, etc.
[188]Lettre du 24 novembre 1679.
[189]Satire troisième.
[190]Tallemant, t. II, p. 295.
[191]Édit. de Saint-Surin, t. IV, p. 375.
[192]Voyez dans lesŒuvres diversesde Corneille, édit. d'Amsterdam, 1740, p. 174, l'élégie qui contient une déclaration d'amour: elle n'est pas datée, mais elle doit être de la jeunesse de Corneille, et même antérieure à sa gloire, car il n'en parle point, tandis que plus tard il le prend sur un autre ton. La dame à laquelle cette élégie est adressée devait être de bonne naissance, si on en croit le jeune poëte. Il peint à merveille le passage de l'admiration à l'amour:
Mais de ce sentiment la flatteuse impostureN'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.Un je ne sais quel trouble où je me vis réduireDe cette vérité sut assez tôt m'instruire:Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un désordre confus m'expliqua mon martyre:Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveuSi je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.
Mais de ce sentiment la flatteuse impostureN'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.Un je ne sais quel trouble où je me vis réduireDe cette vérité sut assez tôt m'instruire:Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un désordre confus m'expliqua mon martyre:Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveuSi je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.
Mais de ce sentiment la flatteuse impostureN'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.Un je ne sais quel trouble où je me vis réduireDe cette vérité sut assez tôt m'instruire:Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un désordre confus m'expliqua mon martyre:Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveuSi je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.
Mais de ce sentiment la flatteuse imposture
N'empêcha pas le mal pour cacher la blessure,
Et ce soin d'admirer, qui dure plus d'un jour,
S'il n'est amour déjà, devient bientôt amour.
Un je ne sais quel trouble où je me vis réduire
De cette vérité sut assez tôt m'instruire:
Par d'inquiets transports me sentant émouvoir,
J'en connus le sujet quand j'osai vous revoir.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Un désordre confus m'expliqua mon martyre:
Je voulus vous parler, mais je ne sus que dire.
Je rougis, je pâlis, et d'un tacite aveu
Si je n'aime point, dis-je, hélas qu'il s'en faut peu! etc.
La pièce intituléeJalousie, et qui n'est pas achevée, a des parties qui semblent écrites de la main de Molière:
Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.
Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.
Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.
Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,
Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,
Un souris par mégarde à ses yeux dérobé,
Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tout cela fait pour lui de grands crimes d'État,
Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.
Corneille, sur le retour, éprouva un sentiment tendre pour une personne dont on ne sait pas le vrai nom et qu'il appelle la marquise de B. A. T. Alors il parle de lui-même tout autrement que dans sa jeunesse, et il fait les honneurs de sa gloire au profit de son amour:
Je connois mes défauts, mais après tout je penseÊtre pour vous encore un captif d'importance;Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roiNe vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.
Je connois mes défauts, mais après tout je penseÊtre pour vous encore un captif d'importance;Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roiNe vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.
Je connois mes défauts, mais après tout je penseÊtre pour vous encore un captif d'importance;Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roiNe vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.
Je connois mes défauts, mais après tout je pense
Être pour vous encore un captif d'importance;
Car vous aimez la gloire, et vous savez qu'un roi
Ne vous en peut jamais assurer tant que moi, etc.
Corneille dit adieu à celle dont il désespère de se faire aimer; il la cède à de plus jeunes rivaux.
Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:Et m'aime d'autant plus que son cœur enflamméN'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,Sans que le moindre espoir les ait intéressées.Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!
Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:Et m'aime d'autant plus que son cœur enflamméN'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,Sans que le moindre espoir les ait intéressées.Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!
Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:Et m'aime d'autant plus que son cœur enflamméN'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,Sans que le moindre espoir les ait intéressées.Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!
Négligez-moi pour eux, mais dites en vous-même:
Moins il me veut aimer, plus il fait voir qu'il m'aime:
Et m'aime d'autant plus que son cœur enflammé
N'ose même aspirer au bonheur d'être aimé.
Je fais tous ses plaisirs, j'ai toutes ses pensées,
Sans que le moindre espoir les ait intéressées.
Puissé-je malgré vous y penser un peu moins,
M'échapper quelque jour vers quelques autres soins,
Trouver quelques plaisirs ailleurs qu'en votre idée,
Et voir toute mon âme un peu moins obsédée;
Et vous, de qui je n'ose attendre jamais rien,
Ne ressentir jamais un mal pareil au mien!
Indiquons encore les stances adressées à la même personne qui expriment les mêmes sentiments dans un mètre différent:
Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux, etc.
Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux, etc.
Marquise, si mon visageA quelques traits un peu vieux, etc.
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux, etc.
[193]T. II, p. 87. La première édition de Voiture est celle donnée par son neveu Pinchesne presque immédiatement après sa mort, en 1650, in-4o, et qui est dédiée à Condé. Il y en avait déjà une septième édition, in-12, en 1665. La dernière et la plus complète est celle de 1745, 2 vol. petit in-8o. C'est celle que nous citerons.
[194]Ailleurs, dans Mmede Sablé, chap.Ier, p. 26 et surtout dansLa Société Française, t. II, chap.VIII, tout en maintenant notre opinion sur le talent, disons mieux, sur le génie de Voiture, nous avons fait paraître aussi les défauts de son caractère, et particulièrement son incroyable vanité, en nous appuyant du témoignage de Mllede Scudéry.
[195]Voyez son unique et charmant portrait peint par Champagne, et gravé par Nanteuil en 1649, en tête de la première édition des œuvres de Voiture. Il est fort bien reproduit dansles Hommes illustresde Perrault.
[196]Sur cette personne si belle, si spirituelle, et si calomniée par Tallemant, voyezLa Société Française, t. Ier, chap.VII.
[197]T. II. p. 66. C'était l'ancien hôtel de Gondi,le plus magnifique du temps, dit encore Sauval,ibid., p. 131. Perelle a gravé l'hôtel et les jardins.
[198]Lenet, édition Michaud, p. 447 et 450.
[199]On ne connaît pas du tout la figure du grand Condé si on ne connaît que le portrait célèbre de Nanteuil; ce portrait est de 1662; il représente Condé fatigué et vieilli avant l'âge, après la guerre civile. Il faut chercher le vainqueur de Rocroy dans un portrait de Grégoire Huret en tête du Prince illustre, et dans les portraits si vrais et si expressifs de Michel Lasne qui l'a gravé aux divers moments de son héroïque jeunesse. Le petit portrait de Daret de 1652 n'est pas non plus à négliger. Voyez une admirable description de Condé jeune, dansLa Société Française, t. Ier, chap.II.
[200]Voyez plus bas, chap.IV, et l'Appendice,Bataille de Rocroy, surtoutLa Société Française, chap.IV.
[201]Plus bas, p.169, etc.
[202]Mémoires anecdotes, p. 103.
[203]Mmede Longueville pendant la Fronde.
[204]Sur Chapelain, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI.
[205]Voici dans quel style il écrit de Grasse, le 18 décembre 1637, à Mllede Bourbon: «Mademoiselle, je suis bien glorieux d'apprendre que celle qui est dans le cœur de tout le monde craigne de n'être pas dans ma mémoire. Quand elle seroit un temple, vous y pourriez avoir place; jugez donc si je n'ai pas intérêt de vous y conserver, afin que vous la rendiez précieuse, de pauvre et d'infidèle qu'elle étoit auparavant. C'est principalement à l'autel, Mademoiselle, que vous m'êtes présente. Je demande bien à Dieu qu'il ajoute d'autres lis à ceux de votre couronne, mais je lui demande aussi qu'il y mêle l'amour des épines de son fils, et qu'il vous affermisse dans le généreux mépris de la grandeur où je vous ai vue (allusion à la pensée qu'avait eue Mllede Bourbon de se faire carmélite).» Ailleurs, 3 mai 1641: «Notre Seigneur est bon, mais il est jaloux, et il vaudroit mieux n'avoir jamais goûté son esprit que de s'en dégoûter et le laisser s'éteindre. Les roses ont des épines qui défendent leur beauté, mais les princesses sont au milieu des roses qui ne les garantissent pas des tentatives que les plaisirs du monde leur inspirent...» VoyezLettres de M. Godeau, évêque de Vence, sur diverses sujets; Paris, 1713, p. 17 et p. 143;—sur Godeau, voyezLa Société Française, t. II, chap.XI, p. 88, etc.
[206]De la Fausseté des Vertus humaines, par M. Esprit, in-12, 2 vol.; Paris, 1678. Voyez sur EspritMadame de Sablé, chap.III, p. 124, etc.
[207]Voyez sur Mllede Scudéry,La Société Française,passim.
[208]La Société Française, t. Ier, chap.Ier.
[209]Les plus excellents Bâtiments de France, in-fol., 1607, t. II. Plusieurs planches sur le château, rien sur les jardins.
[210]Veues des plus beaux Bâtiments de France, par Perelle.—Vue générale du château de Chantilly, de ses canaux, fontaines et bosquets, etc.
[211]Voyez plus bas, chap.III. Un an à peine écoulé après la mort d'Henri de Montmorency, Louis XIII ne voulut pas garder ses biens, d'abord confisqués selon l'usage au profit de l'État, et il les rendit à ses trois sœurs, la princesse de Condé, la duchesse d'Angoulême et la duchesse de Ventadour, à l'exception de Chantilly et de Dammartin. Après Rocroy et Thionville ces deux beaux domaines furent donnés en toute propriété et sans réserve aux Condé par des lettres patentes royales d'octobre 1643, enregistrées au parlement de Paris le 24 novembre suivant.
[212]Bossuet, Oraison funèbre du grand Condé.
[213]Sur Sarasin voyezLa Société Française, t. II, chap. XIII, p. 209.
[214]Édit. Michaud, p. 229.
[215]Œuvres de M. Sarasin, à Paris, in-4o, 1656, p. 231. Cette première édition a été reproduite en deux petits volumes en 1663 et en 1685. Dans lesNouvelles Œuvres de M. Sarasin, qui parurent en 1674, en deux parties, la dernière pièce du t. II, p. 258, adressée àMmede Longueville, doit venir immédiatement après celle que nous donnons ici: elle en est en quelque sorte la suite. Sarasin était retourné à Paris avec son prince.
«Depuis que j'ai laissé Chantilly,En vérité je me trouve vieillyD'un jour ou plus...»
«Depuis que j'ai laissé Chantilly,En vérité je me trouve vieillyD'un jour ou plus...»
«Depuis que j'ai laissé Chantilly,En vérité je me trouve vieillyD'un jour ou plus...»
«Depuis que j'ai laissé Chantilly,
En vérité je me trouve vieilly
D'un jour ou plus...»
[216]Honoré d'Urfé.
[217]MlleChateignier de La Rocheposay, une des plus jolies personnes, fort courtisée du duc de Candale, le frère de Mlled'Épernon.
[218]Un des endroits les plus agréables de Chantilly. Il y avait le pavillon, le jardin, la fontaine, les berceaux de Silvie, etc. Voyez les gravures de Perelle.
[219]Pierre d'Ablancourt avait dédié au duc d'Enghien sa traduction desCampagnes d'Alexandre, et plus tard il offrit à M. le Prince sa traduction de César. «Il traduisit Arrien et César, dit Patru, pour les dédier à M. le Prince dont il admirait la valeur et la vertu..... Le faubourg Saint-Germain lui avoit donné la connoissance des seigneurs qui composoient la cour de M. le Prince et qu'on appeloit en ce temps-là lesPetits-Maîtres... M. de Coligny et M. de La Moussaye le chérissoient infiniment.»Vie d'Ablancourtpar Patru, p. 524 du t. II des œuvres de celui-ci.
[220]La Calprenède avait dédié saCléopâtreau duc d'Enghien; il lui demeura attaché dans sa mauvaise fortune, à ce point qu'il voulut écrire son histoire, ainsi que nous l'apprenons de la lettre suivante inédite que nous trouvons parmi les manuscrits de Conrart, in-fol. t. X, p. 51.
«De Bruxelles, le 17 février 1657.«Je reçus, dès il y a trois ans, les deux tomes deCléopâtreque vous m'envoyâtes en ce temps-là. J'en viens encore de recevoir deux nouveaux avec la lettre dont vous les avez voulu accompagner, que j'ai trouvée pleine de sentiments généreux et que la conjoncture du temps rend tout à fait extraordinaire. C'est ainsi que vous vous plaisez à faire des choses qui ne tiennent pas du commun des gens; témoin la pensée que vous avez de faire quelque ouvrage pour moi, à quoi j'ai peine à consentir, vu le préjudice que cela pourroit vous apporter; outre que la matière est si médiocre, qu'elle ne mérite ni les soins ni l'application d'une personne comme vous. Si néanmoins c'est une résolution que vous ayez prise, je ne veux pas empêcher l'effet de votre bonne volonté, ni m'opposer à une chose qui peut me donner lieu de vous être obligé. Ainsi, vous n'avez qu'à travailler sur les mémoires que vous pouvez avoir, et s'il y en a quelques-uns qui vous manquent, me le faisant connoître, aussitôt je vous les envoyerai. Cependant je suis contraint d'avouer que rien n'est égal à votre générosité, ni à l'obligation que je vous ai; je n'en perdrai jamais le souvenir, et si un jour je suis en état de vous en pouvoir témoigner quelque reconnoissance, vous verrez que je ne suis pas d'humeur à mettre en oubli ce que M. de La Calprenède a fait pour moi.»«Louis de Bourbon.»
«De Bruxelles, le 17 février 1657.
«Je reçus, dès il y a trois ans, les deux tomes deCléopâtreque vous m'envoyâtes en ce temps-là. J'en viens encore de recevoir deux nouveaux avec la lettre dont vous les avez voulu accompagner, que j'ai trouvée pleine de sentiments généreux et que la conjoncture du temps rend tout à fait extraordinaire. C'est ainsi que vous vous plaisez à faire des choses qui ne tiennent pas du commun des gens; témoin la pensée que vous avez de faire quelque ouvrage pour moi, à quoi j'ai peine à consentir, vu le préjudice que cela pourroit vous apporter; outre que la matière est si médiocre, qu'elle ne mérite ni les soins ni l'application d'une personne comme vous. Si néanmoins c'est une résolution que vous ayez prise, je ne veux pas empêcher l'effet de votre bonne volonté, ni m'opposer à une chose qui peut me donner lieu de vous être obligé. Ainsi, vous n'avez qu'à travailler sur les mémoires que vous pouvez avoir, et s'il y en a quelques-uns qui vous manquent, me le faisant connoître, aussitôt je vous les envoyerai. Cependant je suis contraint d'avouer que rien n'est égal à votre générosité, ni à l'obligation que je vous ai; je n'en perdrai jamais le souvenir, et si un jour je suis en état de vous en pouvoir témoigner quelque reconnoissance, vous verrez que je ne suis pas d'humeur à mettre en oubli ce que M. de La Calprenède a fait pour moi.»
«Louis de Bourbon.»
[221]Corneille venait de dédierRodogune, en 1647, à M. le Prince, avec un éloge admirablement senti.Rodogunen'avait pas eu d'abord beaucoup de succès; Condé ramena l'opinion, et Corneille reconnaissant lui dédia sa pièce: «C'est à votre illustre suffrage, lui dit-il, qu'elle est obligée de tout ce qu'elle a reçu d'applaudissements, et les favorables regards dont il vous plut fortifier la foiblesse de sa naissance, lui donnèrent tant d'éclat et de vigueur qu'il sembloit que vous eussiez pris plaisir à répandre sur elle un rayon de cette gloire qui vous environne, et à lui faire part de cette facilité de vaincre qui vous suit partout..... Votre Altesse sut vaincre avant que les ennemis pussent imaginer qu'elle sût combattre..... La générale consternation où la perte de notre grand monarque nous avoit plongés, enfloit l'orgueil de nos adversaires en un tel point qu'ils osoient se persuader que du siége de Rocroy dépendoit la prise de Paris, et l'avidité de leur ambition dévoroit déjà le cœur d'un royaume dont ils pensoient avoir surpris les frontières..... Thionville, Philipsbourg et Nordlingen étoient des lieux funestes pour la France..... Ces mêmes lieux sont devenus les éclatantes marques de sa félicité..... Dispensez-moi de vous parler de Dunkerque. J'épuise toutes les forces de mon imagination, et je ne conçois rien qui réponde à la dignité de ce grand ouvrage qui nous vient d'assurer l'Océan par la prise de cette fameuse retraite de corsaires..... Et maintenant par la conquête d'une seule ville, je vois d'un côté nos mers libres, nos côtes affranchies, la racine de nos maux publics coupée; d'autre côté, la Flandre ouverte, l'embouchure de ses rivières captives, la porte de ses secours fermée, la source de son abondance en notre pouvoir, et ce que je vois n'est rien au prix de ce que je prévois sitôt que Votre Altesse y reportera la terreur de ses armes.» Ces dernières lignes n'annonçaient-elles pas, en 1647, la bataille de Lens de 1648?
[222]Madame de Sablé, chap.Ier.
[223]Édit. de 1745, t. Ier, etc.Notre Aurore vermeille, jusqu'ici parfaitement inconnue, est en effet Mllede Bourbon elle-même, selon une ancienne tradition conservée par le recueil manuscrit de chansons ditRecueil de Maurepas, car vis-à-vis ce premier couplet on y trouve cette note:Pour mademoiselle de Bourbon endormie.
[224]Ibid., p. 170. Voyez aussi la chanson à Mmela Princesse sur l'airdes Landriri;ibid., p.129.
[225]Voyez les diverses vues de Ruel par Perelle.
[226]Paris, in-4o, 1641.
[227]Règlement donné par une dame de haute qualité à madame sa petite-fille, publié d'abord en 1698, réimprimé en 1779. VoyezMadame de Sablé, chap.III, p. 158, etc.
[228]Tallemant, t. III, p. 306. En 1656, Silvestre a dessiné et gravé lesDifférentes vues du chasteau et des jardins, fontaines, cascades, canaux et parterres de Liancourt. Cotin a fait une exacteDescription de Liancourtdans sesŒuvres galantes, 2eédition, 1665, p. 108-115.
[229]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 443.
[230]Manuscrits de Conrart,ibid., p. 851.
[231]Le cardinal déjà vieux et malade, et que ces jeunes folles fuyaient à l'égal de la petite vérole.
[232]Les amants passionnés; style de l'hôtel de Rambouillet.
[233]Madame de Sablé,chap. I, II, III, et surtout chap.VetVI.
[234]Tallemant, t. II, p. 337, attribue ces couplets à Bachaumont; Mmede Motteville, t. III, p. 230, les donne sans nom d'auteur, et on les retrouve avec bien d'autres dans une longue mazarinade intitulée:Triolets de Saint-Germain, in-4o, 1649.
[235]T. II, p. 337.
[236]Bibliothèque de l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no70, recueil in-fol. intitulé:Chansons notées, t. II, p. 66.
[237]Manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 848.
[238]Manuscrits de Conrart,ibid., et le recueil de Sercy,Poésies choisies, t. III, p. 347.
[239]Manuscrits de Conrart, in-fol., t. XIII, p. 337.
[240]VoyezNouvelles œuvres de Sarazin, t. II, p. 223:A Monseigneur le duc et à quelques dames de ses amies, et aussi p. 243,A Madame la duchesse de Longueville:
«A voir comme chacune causeTantôt en vers, tantôt en prose, etc.»
«A voir comme chacune causeTantôt en vers, tantôt en prose, etc.»
«A voir comme chacune causeTantôt en vers, tantôt en prose, etc.»
«A voir comme chacune cause
Tantôt en vers, tantôt en prose, etc.»
[241]Sur cette éminente personne, voyez un jugement plus développé et moins sévère dansla Société française, t. Ier, chap.VI, et t. II, chap.IX.
[242]Voyez Mmede Motteville, t. VI, p. 105, 167, etc.; Mademoiselle, t. V, p. 254, et t. VI, p. 82.
[243]S'il est vrai, comme l'assurent plusieurs contemporains, entre autres Segrais, que Montausier ait servi de modèle auMisanthrope, c'est que Molière, qui ne savait pas le fond des choses, voyant à la surface de l'humeur, de la hauteur et de la brusquerie, a pris l'apparence d'une vertu difficile pour la réalité. Mais Molière n'a dit son secret à personne, et vraisemblablement il n'y a point ici de secret, excepté celui du génie. LeMisanthropen'est la copie d'aucun original. Bien des originaux ont posé devant le grand contemplateur et lui ont fourni mille traits particuliers; mais le caractère entier et complet duMisanthropeest sa création.
[244]Tallemant, t. II, p. 243: «Notre marquis, voyant que sa religion est un obstacle à ses desseins, en changea. Il dit qu'on se peut sauver dans l'une et dans l'autre; mais il le fit d'une façon qui sentoit bien l'intérêt.»
[245]Tout le monde l'appelle Élisabeth, et elle est ainsi nommée dans les documents imprimés les plus authentiques; mais dans tous nos manuscrits elle ne signe jamais Élisabeth, et presque toujours Isabelle. Devant la commission ecclésiastique déléguée par le pape pour l'affaire de la canonisation de la mère Madeleine de Saint-Joseph, elle dépose ainsi: «J'ai nom Isabelle Angélique de Montmorancy, je suis native de la ville de Paris; je suis âgée de trente-deux ans, fille d'Henry François de Montmorancy, comte de Boutteville et autres lieux, et d'Isabelle Angélique de Vienne, sa légitime épouse; je suis veuve de Gaspart de Coligny, duc de Chastillon...» Et elle signe: «Moy, Isabelle Angélique de Montmorancy.» Voyez l'Appendice, notes sur le premier chapitre, (page426).
[246]Lenet, éd. Mich., p. 437.
[247]Voyez de longs détails à ce sujet dans Mmede Motteville, t. Ier, p. 292, etc.
[248]Œuvres de Voiture, t. II, p. 174, épître à M. de Coligny.
[249]Œuvres de Sarasin, in-4o;Poésies, p. 74.—Voyez aussi dansles Poésies de Jules de La Mesnardière, de l'Académie françoise, conseiller du Roy et maistre d'hostel ordinaire de Sa Majesté, Paris, chez Sommaville, 1656, in-fol., un rondeau intitulé:l'Enlèvement de Mllede Bouteville.
[250]Mmede Motteville, t. III, p. 133, etc.
[251]Voyez, sur Mmede Montbazon, le chapitre qui suit.
[252]Mmede Châtillon a pris soin de décrire en détail sa personne dans lesDivers Portraitsde Mademoiselle, et quand nous la rencontrerons dans la Fronde où elle joue un rôle important, nous tâcherons de la bien faire connaître d'après des portraits parfaitement authentiques, qui nous la montrent à différents âges.
[253]La Société Française, t. Ier, chap.II, p. 83.
[254]Les Du Vigean étaient une très ancienne maison du Poitou. Le marquis de Fors Du Vigean était protestant, Anne de Neufbourg, catholique; dans ce mariage mixte il avait été convenu que les filles seraient de la religion de leur mère, et les garçons de celle du chef de la famille, détail de mœurs assez curieux qui se trouve dans une Oraison funèbre d'Anne Du Vigean, duchesse de Richelieu; voyez l'Appendice, notes sur le chap.II,(p.503).
[255]Lettre de Voiture à MmeDu Vigean en lui envoyant une élégie qu'elle lui avait demandée, t. Ier, p. 27. C'est aussi MmeDu Vigean qu'il désigne sous le nom de labelle baronnedans deux couplets des pages 120 et 127 du t. II. Joignez-y des vers duRecueil de pièces galantes de madame la comtesse de La Suze et de Pélisson, t. Ier, p. 171: «Vers irréguliers sur un petit sac brodé de la main de MmeDu Plessis-Guénégaud et donné à MmeDu Vigean.» Il paraît que les Du Vigean demeuraient d'abord dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, ainsi que Mmed'Aiguillon, et qu'ils vinrent ensuite habiter rue Saint-Thomas-du-Louvre, car dans les manuscrits de Conrart, in-4o, t. XVII, p. 857, nous rencontrons des versPour MmeDu Vigean lorsqu'elle alla loger rue Saint-Thomas-du-Louvre. On la reçoit à l'entrée de la rue; puis au bas de l'escalier un nain lui présente un flambeau et la chaîne du quartier, enfin une nymphe lui offre des parfums à la porte de sa chambre.
[256]Tallemant, t. II, p. 32, et Bibliothèque de l'Arsenal,Recueil de chansons historiques, t. Ier, p. 149.
[257]Œuvres de Voiture, t. Ier, p. 20-25, lettre dixième au cardinal de La Vallette. Voyez aussi Scarron,Voyage de la Reine à La Barre, vers adressés à Mlled'Escars, sœur de Mmede Hautefort, p. 178 du t. VII, édit. d'Amsterdam, 1752. Dans laClef du grand dictionnaire des Précieuses, p. 13, La Barre s'appelleBastride.
[258]Mémoiresde Montglat, p. 281 du t. XLIX de la collection de Petitot.
[259]Desmarets,Œuvres poétiques, in-4o, 1641, p. 18-20.
[260]Appendice, notes sur le chap.II.
[261]Les Poésies de Jules de la Mesnardière, etc., à Mllede Vandy:
«Doresnavant auprès des Longuevilles,Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»
«Doresnavant auprès des Longuevilles,Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»
«Doresnavant auprès des Longuevilles,Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»
«Doresnavant auprès des Longuevilles,
Près des Vigeans, Beuvrons et Boutevilles, etc.»
[262]T. Ier, p. 131.
[263]Voiture, t. Ier, p. 136.
[264]Bibliothèque de l'Arsenal, manuscrits de Conrart, in-4o, t. XI, p. 855. Les devises étaient alors à la mode, comme plus tard Mademoiselle y mit les portraits, et Mmede Sablé les maximes et les pensées. Les devises n'avaient rien d'officiel, et en cela elles ressemblaient à ce que l'on appelle aujourd'hui des cachets de fantaisie, qu'il ne faut pas confondre avec les armes de famille. On faisait des devises et des emblèmes pour soi-même et pour les autres; on les faisait peindre, et ce devenaient de véritables ouvrages d'art. Il y en a à l'Arsenal,Belles-Lettres françaises, no348, un recueil in-folio sur vélin de toute beauté. Il avait été fait pour Mmela duchesse de La Trémouille, dont on trouve le portrait parmi ceux de Mademoiselle. Chaque devise occupe une feuille entière. On y voit entre autres celles d'Anne d'Autriche, de Mmela Princesse, de Mllede Montpensier, de la princesse Marie, reine de Pologne, de la duchesse d'Épernon, Marie Du Cambout, de sa belle-fille Anne Christine de Foix La Vallette d'Épernon, la carmélite dont nous avons rappelé la touchante histoire, de Marguerite, duchesse de Rohan, de la marquise de Rambouillet et de sa fille Mmede Montausier, d'Anne de Fors Du Vigean, duchesse de Richelieu, de Gabrielle de Rochechouart, marquise de Thianges, sœur de Mmede Montespan, et de plusieurs autres femmes illustres duXVIIesiècle. Nous nous bornons à donner la devise de Mmede Longueville. Elle est bien différente de celle de Mllede Bourbon: c'est une touffe de lis, sur une nichée de serpents, avec ces mots:Meo moriuntur odore.—Il a été imprimé desDevises Espagnoles et Italiennes sur les plus illustres et signalées personnes du royaume, par le sieur de La Gravette, dédiées à la duchesse de Vitry. Les deux devises de Mmede Longueville la montrent tour à tour à l'hôtel de Rambouillet et dans l'austère retraite de Port-Royal et des Carmélites: «Mira al desgaire.—Ride di suoi sogni.»
[265]Voyez plus haut, chap.Ier, p.117.
[266]T. III, p. 393. Voyez aussi t. IV, p.39.
[267]Déposition olographe dans l'affaire de la béatification de la mère Madeleine de Saint-Joseph: «Je, seur Marthe Poussar Du Vigean, ditte de Jésus, âgée de 28 ans et de religion trois et demy.... Ce 17 novembre 1650.»Appendice, notes sur le chap.II.
[268]Édit. Michaud, p. 550.
[269]Lenet, édit. Michaud, p. 550.
[270]Plus haut, chapIer, p.74.
[271]Lenet,ibid.
[272]Ibid.
[273]Supplément français, no925. L'auteur paraît s'être appelé Maupassant. «C'est la coutume, dit-il en commençant, de tous ceux qui se mêlent de traiter l'histoire, de vouloir paroître fidèles, désintéressés et exempts de toute passion. Pour moi je ne prétends persuader personne de ma sincérité, mais j'ose bien assurer d'avoir vu la plupart des choses que j'entreprends d'écrire dont plusieurs ont passé par mes mains.»
[274]Il est bien vraisemblable que c'est MlleDu Vigean, que, sous le nom de Philis, désigne Sarasin dans ces vers adressés au duc d'Enghien,Œuvres de M. Sarasin,Poésies, p. 19: