Chapter 27

«3 juillet 1626.«Monseigneur,«Après vous avoir demandé votre sainte bénédiction, je supplie Notre-Seigneur Jésus-Christ vous continuer ses saintes grâces. Madame de Combalet s'en retournant en cour après l'entrée de mademoiselle sa sœur en notre couvent, j'ai eu pensée être de mon devoir de vous assurer, Monseigneur, du soin que nous prendrons en notre petit pouvoir de servir une personne qui a l'honneur de vous toucher de si près, ne le pouvant faire à vous-même que par nos indignes prières, ne sachant pourquoi Dieu a permis qu'elle ait choisi ce couvent où je suis la plus petite et la plus inutile de toutes, plutôt que notre grand couvent de l'Incarnation.....Votre très humble et très obéissante fille et servante selon Dieu,Sœur Marguerite du Saint-Sacrement,Carmélite indigne.»[546]Elle l'avait fort souhaité, comme Mmede Longueville et sa mère. Voyez lesMémoiresde Mademoiselle, t.Ier.[547]Comme la Reine le dit ici, elle s'était déjà fort occupée de cette affaire, et plusieurs fois elle avait écrit ou fait écrire au Pape, ainsi que nous l'apprend le billet suivant autographe de la princesse de Condé:«A LA RÉVÉRENDE MÈRE MARIE MADELEINE DE JÉSUS CARMÉLITE.(D'une main très ancienne: 22 mars 1641.)«Ma chère mère, la peur que j'ai de ne vous point voir demain m'oblige à vous faire savoir que la Reine a parlé à M. du Noiset aussi bien que vous le pouvez souhaiter. Je ne m'y suis point trouvée, car je n'ai pas été ce matin chez la Reine, mais bien après dîné, parce qu'on ne la put trouver plus tôt. La Reine m'a dit que je vous fisse savoir qu'elle lui a parlé, et m'a dit ce qu'elle lui avoit dit, qui est le mieux du monde, et aussi la réponse de l'autre, qui a dit à la Reine qu'il ne doutoit pas que le Pape ne lui accordât l'information qu'elle désire, qu'il en parlera au Pape de la part de la Reine, et qu'il ne doute pas que le Pape ne l'accorde. Je crois qu'il sera à propos que vous n'oubliiez pas à l'en remercier, comme vous fîtes des reliques. J'espère vous voir demain au soir ou mercredi au plus tard. Je vous donne le bon soir et me recommande à vos prières.ɔC.»(Ces deux C enlacés signifient Charlotte.)[548]Elle se conduisit de même à l'égard du garde des sceaux Michel de Marillac. Voyez plus haut, chap.Ier, p.112.[549]Voyez plus haut, p.97.[550]Cospean.[551]Voici un billet autographe de la princesse qui se rapporte à ce qu'elle dit ici. Ce billet n'est pas daté; mais près de la suscription une main ancienne a mis: «Madame la Princesse, novembre 1645, sur la guérison d'un mal de tête par l'attouchement du cœur de notre bienheureuse. Elle y fait voir sa dévotion et sa confiance vers elle.»«A NOTRE RÉVÉRENDE MÈRE PRIEURE DES CARMÉLITES DU GRAND COUVENT.«Ma chère mère, j'ai toujours recours à vous dans mes besoins. Je vous conjure de me donner la communion de demain pour recommander à Dieu les affaires de mon fils. Je crois que l'on en doit parler demain. Demandez à Dieu que tout soit pour sa gloire et pour la paix et l'union. Je croyois aller demain dîner chez vous, mais je n'y pourrai aller que l'après-dînée. Je vous prie de trouver bon que je fasse entrer demain la nourrice de ma fille, qui n'a point eu de mal de tête depuis que vous lui fîtes toucher le cœur de notre bienheureuse mère. Elle se trouve si soulagée de tous ses maux qu'elle ne doute pas que si elle baise encore ce bienheureux cœur, elle ne soit guérie. Nous prendrons cette fois sur l'autre mois. Mandez-moi, si vous le trouvez bon. La confiance que cette pauvre femme a aux prières de notre bienheureuse mère me fait espérer qu'elle obtiendra de Dieu sa guérison. Et moi j'espère aussi qu'elle assistera mon fils de ses prières pour sa conversion et pour ses affaires. Priez-l'en, je vous prie, ma bonne mère. Je vous donne le bonjour.ɔC.Ce vendredi au soir.»Nous ajouterons les deux pièces suivantes, que relève l'importance du personnage qui en est le sujet:Note de la main de la mère Agnès:«Au mois de septembre de l'année 1645, Madame la princesse de Condé étant extrêmement en peine de Monseigneur le duc d'Enghien, son fils, qui étoit fort malade à Philisbourg en Allemagne, en suite de la bataille de Nortlingue; elle eut recours à notre B. H. mère pour lui; et je me souviens qu'ayant appris qu'il étoit hors de péril de cette maladie, comme elle s'en alloit de ce monastère, je la vis rebrousser chemin pour aller sur le tombeau de notre B. H. mère, sans qu'on lui parlât d'elle, disant: Allons sur le tombeau de notre B. H. mère la remercier de l'assistance qu'elle nous a donnée. Et quand elle y fut, elle dit tout haut avec grande dévotion: Ma bonne mère, je vous remercie de l'assistance que vous nous avez donnée. Ensuite elle fit célébrer 59 messes dans notre église pour action de grâces en l'honneur des 59 années de la vie de notre B. H. mère, et donna cent francs pour faire faire un tombeau voué où la sainte Vierge fut représentée et notre B. H. mère lui offrant le duc d'Enghien.»Extrait de la déposition d'une religieuse du couvent de la rue Saint-Jacques, sur une apparition de la mère Madeleine, quand le duc d'Enghien, fils de la princesse de Condé, était malade à Philipsbourg, en Allemagne, après la bataille de Nortlingue, en 1645:«Une personne de grande qualité étant extrêmement malade à l'armée qu'il commandoit à plus de cent lieues d'ici, la nouvelle en arriva qui donna beaucoup d'alarme à ses proches; et après avoir reçu ladite nouvelle, l'on fut environ huit jours sans qu'il arrivât nul courrier de ce lieu-là, de sorte que plusieurs le croyoient mort ou pour le moins hors d'espérance de guérison. Pendant ce temps, je priois avec nos sœurs dans une très grande affection à ce qu'il plût à Dieu rendre la santé à cette personne, et je m'adressois en particulier à notre B. H. mère, laquelle, trois jours avant la réception de la nouvelle qui apprit qu'il étoit hors de péril, m'apparut dans notre habit de carmélite proche de son tombeau où j'étois lors, et me dit: Vous êtes bien en peine ici d'une chose qui vous a été donnée; la vie lui a été rendue par les prières, car il devoit mourir; rendez-en actions de grâces à Dieu et aussi à la sainte Vierge. Elle ne me nomma point celui de qui elle me parloit; mais je ne laissai pas de l'entendre très bien, car ses paroles répondoient à ma pensée. Je demeurai dès lors si certaine de cette guérison que je ne pouvois plus en être en nulle peine, et m'étonnois en quelque sorte de voir que les autres y étoient encore, tant j'avois une grande certitude en moi-même que la chose étoit comme elle m'avoit été montrée. Je dis à la mère sous-prieure cette apparition de notre B. H. mère, et ce qu'elle m'avoit appris, me sentant pressée intérieurement de le déclarer avant qu'il fût venu de courrier qui apportât la nouvelle de la meilleure santé de cette personne, afin que la vérité de son assistance fût plus vérifiée.»«Je, sœur Marguerite de Jésus (Mlled'Anglure, plus haut p. 361), ai copié ceci sur l'original, et la religieuse nommée sœur Mag. de Saint-Joseph (probablement Mllede Rivière, plus haut p. 357), qui a eu cette apparition, me l'a dit en confiance de vive voix et prêté sa déposition pour en faire cet extrait. Ce 1erdécembre 1645.»[552]C'est vraisemblablement à cette déposition que se rapporte ce billet de Mllede Longueville, depuis la duchesse de Nemours, adressé à Mlled'Épernon:«Mademoiselle, j'ai dit à madame ma mère (sa belle-mère Mmede Longueville) ce que vous m'aviez commandé. Elle m'ordonne de vous envoyer la copie de ce qu'elle a remarqué en la bienheureuse mère pour voir si vous le trouvez bien. Faites-moi l'honneur de me le mander, et le jour que vous souhaiterez que le procureur vienne, Madame l'attendre avec bien de l'impatience, puisque c'est pour servir Dieu et vous plaire. Pour moi, ma très chère cousine, je n'aurai jamais plus de joie que de mériter l'honneur de vos bonnes grâces, puisque je suis plus véritablement que personne du monde, Mademoiselle,Votre très humble cousine et servante.Marie d'Orléans.»[553]On retrouve ce détail dans presque toutes les dépositions; il prouve à quel point le goût des romans était alors répandu dans la haute société. Quand Mmede Longueville dit qu'elle renonça aux romans, entendez pendant la vie de la mère de Saint-Joseph et jusqu'au bal qui rendit au monde Mllede Bourbon.[554]Verspourenvers, locution ici habituelle, qui se trouve souvent dans les meilleurs écrivains du règne de Louis XIII et de la Régence, et qui va diminuant sous Louis XIV.[555]L'affaire de la révolte de Bourges, dont parle plus en détail la princesse de Condé.[556]Quelle est cette personne si liée avec Mllede Bourbon, qui voulut aussi se faire carmélite? Ne serait-ce pas elle-même dont elle parlerait ici?[557]Ne nous étonnons pas de tous ces détails. D'abord des faits miraculeux étaient nécessaires pour obtenir la béatification qu'on poursuivait. Puis jusqu'à la fin du siècle on rencontre bien des miracles, à Port-Royal aussi bien qu'aux Carmélites, et Pascal y croyait comme Mmede Longueville. Enfin n'oublions pas que les âges de foi sont ceux des miracles, et qu'après tout, dans la misère de la nature humaine, un peu de crédulité est une bien faible rançon de la grandeur et des avantages de l'esprit religieux.[558]Il n'y est plus. Voyez aussi sur ce sujet la déposition de la duchesse de Châtillon, plus bas, p.426.[559]Nous ne trouvons pas ce nom dans notre liste. Mllede Bonœil sera peut-être entrée au couvent de la rue Chapon, dont la mère de Saint-Joseph a aussi été quelque temps prieure.[560]Voir plus haut la déposition de Mmela Princesse, p,412.[561]Voir plus haut, p.420-421.[562]André Duval, docteur de Sorbonne, ami de Bérulle, l'un des fondateurs des Carmélites de France.[563]Il était capitaine au service de Hollande, et périt devant Bar-le-Duc dans une sorte de guet-apens. Voyez Moréri.[564]On reconnaît ici l'esprit et la main de la mère Agnès, la digne amie et la sainte conseillère de Bossuet dans l'affaire du quiétisme.[565]Célèbre médecin.[566]A vingt-quatre ans, au siége de Bréda.[567]La mère Madeleine de Saint-Joseph.[568]Cette vie est le fonds de celle publiée par le père Senault.[569]Ne faut-il pas au moins:en étoit jaloux.[570]Recueil de lettres autographes de Mlled'Épernon et de la mère Agnès, communiqué par le couvent.[571]Cette lettre et la réponse n'ont pas été retrouvées.[572]Marie Françoise de Guemadeuc, alors remariée à Jacques de Grivel de Gamaches, comte d'Ourouer, avait épousé en première noce François de Vignerot du Pont Courlai, père d'Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu, le second mari d'Anne Du Vigean.[573]Les deux seules affaires importantes qu'ait poursuivies Anne Du Vigean en 1649 et 1650, sont d'abord son mariage avec le duc de Richelieu, qu'elle ménagea avec un art infini et qui eut lieu à la fin de 1649, puis le désir de rentrer en grâce avec la Reine et Mazarin et d'en obtenir le tabouret, à quoi elle réussit en 1650 en sacrifiant Mmede Longueville, à laquelle elle devait son mariage.[574]En 1658, la mère prieure était la mère Marie Madeleine de Jésus, Mllede Bains.[575]Mmede Sablé était alors retirée auprès du couvent de Port-Royal de Paris, situé un peu plus haut que celui des Carmélites, dans la rue Saint-Jacques, en la rue de la Bourbe, maintenant appelée rue de Port-Royal. L'ancien monastère est aujourd'hui l'hospice de la Maternité. Voyez Mmede Sablé, chap.V, p. 255.[576]On sait que Mmede Sablé était assez friande, et que jusque dans sa retraite de Port-Royal elle inventait et faisait elle-même toute sorte de mets raffinés pour elle et pour ses amis. Mmede Sablé, chap.III.[577]Elle cessa donc d'être sous-prieure en septembre 1662.[578]Le président de Maisons, un ami de Mmede Sablé.[579]Encore les religieuses de Port-Royal de Paris. Ainsi la sœur Marthe, et avec elle bien des Carmélites sans doute, rendait justice à la vertu des religieuses de Port-Royal. C'était là, en 1662, un lien de plus entre MlleDu Vigean, Mmede Sablé et Mmede Longueville.[580]L'ancien favori de Richelieu, inépuisable auteur de tant de vers et de tant de prose médiocre, dont nous avons cité dans le texte plusieurs morceaux de poésie plus ou moins heureux.[581]Très bon officier du parti de la Reine.[582]On ne sait pas ce qu'est devenu ce Du Vigean-là, dernier soutien du nom des Du Vigean à la fin duXVIIesiècle.[583]Vraisemblablement l'agrément de son mariage par le Roi.[584]DansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.IV, etAppendice, note deuxième, nous avons repris l'examen de la bataille de Rocroi, à l'aide d'un document nouveau et fort inattendu, une bataille de Cyrus racontée par Mllede Scudéry.[585]L'édition donneEspernay, qui est le nom d'une ville et non celui d'un maréchal de camp. Nous avertissons une fois pour toutes que les noms des officiers et des régiments, trop souvent estropiés dans l'imprimé, ont été par nous rétablis sur les autres relations ou d'après nos propres recherches.[586]Passage important et qui répond d'avance à l'accusation de Montglat, que le jeune duc se laissa conduire d'un bout à l'autre de l'affaire par Gassion.[587]Nouvelle réponse à Montglat.[588]Gazette:Brunchamel. Le Mercure:Brunchaviel.[589]Nous ne trouvons nulle autre part le nom de ce régiment. Ne faut-il pas lire:le régiment de Sillart, régiment de cavalerie étrangère. Voyez plus bas, p.540.[590]Il y avait une très bonne raison pour commencer l'affaire sur-le-champ: la crainte de voir le lendemain matin Beck arriver avec ses quatre ou six mille hommes. D'un autre côté, l'armée française était fatiguée et encore mal en ordre. Mais la vraie raison qui ne pouvait pas ne pas décider Condé et que Lenet cache ici, est l'imprudence commise par La Ferté-Seneterre, et qui, le 18, mit l'armée française à deux doigts de sa perte. Voyez plus bas la relation deSirot.[591]LesTertiosétaient des régiments espagnols célèbres.[592]Le père du grand amiral.[593]Pour épuiser les renseignements officiels, nous signalerons encore la relation donnée par leMercure français, t. XXVe, p. 8-17, et qui est évidemment un abrégé de laGazette.—La Bibliothèque historique de la Franceindique deux autres relations du temps: 1ot. IIe, au no22, 182,La bataille de Rocroy gagnée par le duc d'Enghien, Paris, 1643, in-4o; 2oIbid., au no22, 183,Relation de la bataille de Rocroy, Paris, 1643, in-fol. Nous avons en vain cherché le premier ouvrage; nous supposons que ce n'est pas autre chose que le second mis en in-4o, comme cela se faisait souvent. Nous avons collationné laRelationin-folio avec laGazette, et nous pouvons assurer qu'il y a fort peu de différences. LaGazettedivise son récit en divers paragraphes; laRelationforme un seul et même paragraphe. Çà et là laRelationabrége laGazette. Par exemple, elle retranche le premier paragraphe, qui est en effet de pure rhétorique,La Bibliothèque historiqueprétend que cetteRelationa été faite par le duc d'Enghien lui-même, et que l'original était dans la bibliothèque de M. La Mare, à Dijon; mais il s'agirait de savoir si le manuscrit de M. La Mare était écrit de la main même de Condé; et nous faisons plus qu'en douter.[594]Relation in-fol.:Brunehamel.[595]LeMercure français, qui rapporte la délibération du côté des Français, donne aussi celle des ennemis: «Le duc d'Enguyen mit en délibération s'il donneroit bataille sans attendre le lendemain, ou s'il jetteroit du secours dans la ville pendant que les ténèbres et la disposition du camp ennemi lui en donnoient la commodité. Don Francisco de Mello demanda dans le conseil de guerre s'il choqueroit (attaqueroit) ou s'il attendroit l'arrivée du général Beck qui le devoit joindre le lendemain avec mille chevaux et trois mille hommes d'infanterie. Le conseil espagnol fut d'avis d'attendre le général Beck puisque son armée étoit assez considérable pour leur faire espérer la victoire. Les officiers françois opinèrent qu'on ne pouvoit secourir la place que par des forces considérables, ce qui seroit affoiblir le camp, etc.»[596]LaRelationomet ce détail curieux et dit seulement: «Pendant la nuit, M. le Duc ayant eu avis que...»[597]Ce paragraphe et les deux suivants manquent dans laRelation: c'est juste le plus essentiel.[598]La manœuvre de Condé n'est guère indiquée.[599]Relation:Danize.[600]Relation: le sieurDes Tours.[601]Relation:Ernault.[602]Fils aîné du comte de Noailles.[603]Relation:Clément.[604]Relation:Desclainvilliersetde Regneville.[605]Relation:Mongneux.[606]Relation:Pedamons. Un ouvrage dont nous parlerons plus bas, p. 580,Essai sur la cavalerie, dit: «Le seul régiment d'infanterie de Picardie (au centre de la bataille) avoit soutenu les efforts de la cavalerie espagnole par une manœuvre que lui fit faire M. Pedemons, capitaine de ce régiment: il l'avoit formé en octogone, et il ne fut point entamé.»[607]Relation:Montcha.[608]Relation:de Paujas.[609]Manque dans laRelation.[610]Voyez plus bas le récit deSirot.[611]Tout ce paragraphe manque dans laRelation.[612]Relation: Antoniode Villandra.[613]Relation:de Castelins.—L'auteur de l'ouvrage précité, note 3 de la p. 552, dit que «le comte de Garos (sic) et Dom Georges de Castelluy, mestre de camp, furent pris de la main du Prince.»[614]Sirot n'avait pas dit plus haut que Persan assista au conseil. C'est vraisemblablement une omission qu'il faut mettre sur le compte de l'imprimeur.[615]On appelait le centre, toujours composé d'infanterie, le corps de bataille, la bataille.[616]Sirot donne ces noms français aux régiments des deux comtes de Villalva. Voyez encore un peu plus loin (p.562).[617]L'auteur plusieurs fois cité de l'Essai sur la cavalerieaffirme que «Condé, en apprenant la mort du comte de Fontaines, dit qu'il auroit souhaité d'être à sa place, s'il n'eût été vainqueur.»—Ce qui s'accorde fort bien avec cet autre mot qu'on lui prête la veille de la bataille, quand on s'inquiétait sur le résultat, qu'il n'avait pas à s'en mettre en peine, parce qu'il serait ou mort ou vainqueur.[618]Sirot, qui se distingua si fort à Rocroi, accompagna son jeune général au siége de Thionville; mais ayant été fait prisonnier dans la déroute de Tudelingen, il ne put prendre part aux batailles de Fribourg, de Nortlingen et de Lens. Il suivit Condé dans la Fronde, et fut blessé mortellement en 1652, au pont de Gergeau. Son petit-fils, qui promettait de l'égaler, fut tué à Senef, en servant d'aide de camp au fils de Condé.[619]Lettres de Bussy, Amsterdam, 1752, t. III, p. 71.[620]Sur le maréchal de Grammont.[621]Desormaux avait-il trouvé dans quelqu'un des manuscrits de l'hôtel de Condé, qu'il a eus à sa disposition, ce qu'il raconte de la colère de Condé, du repentir de La Ferté, et de ses protestations «d'effacer le lendemain au prix de son sang la faute dont il ne s'était rendu coupable que par un excès de zèle»?Histoire de Condé, etc., t. Ier, p. 83.[622]Communiqué par M. Boutron-Charlard, dont la riche collection d'autographes est bien connue.[623]Ni suscription ni date. Une main ancienne a mis au-dessus: 13 octobre 1646, et corrigé 1645.[624]Mémoires de Mmede Motteville, t. Ier, p. 322.[625]Le maréchal de Gramont commandait la droite de Condé à Nortlingen; il avait été mis en déroute et fait prisonnier par Jean de Wert. Voyez chap.IV(p. 539).[626]Gleen commandait la droite de l'armée impériale. Il fut pris dans la dernière partie de l'affaire, quand Condé, avec la seule division de Turenne, rétablit le combat et gagna la bataille.Ibid.[627]Le fils aîné de Mmela marquise de Rambouillet, tué à Nortlingen. VoyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.[628]L'original a été vendu à une vente faite à Paris le 5 décembre 1854. Nous l'avons collationné de nouveau.[629]Cette date, bien que d'une autre main, est certaine, Mmede Longueville parlant ici de l'accouchement qu'elle fit à son retour de Münster, à la fin de l'été de 1647. D'ailleurs, c'est bien en 1647, devant Lens, que fut tué, avec Gassion, le comte Léon d'Aubusson de La Feuillade, le frère aîné de celui qui devint, grâce à sa bravoure et aussi à ses flatteries envers Louis XIV, duc et maréchal.

«3 juillet 1626.«Monseigneur,«Après vous avoir demandé votre sainte bénédiction, je supplie Notre-Seigneur Jésus-Christ vous continuer ses saintes grâces. Madame de Combalet s'en retournant en cour après l'entrée de mademoiselle sa sœur en notre couvent, j'ai eu pensée être de mon devoir de vous assurer, Monseigneur, du soin que nous prendrons en notre petit pouvoir de servir une personne qui a l'honneur de vous toucher de si près, ne le pouvant faire à vous-même que par nos indignes prières, ne sachant pourquoi Dieu a permis qu'elle ait choisi ce couvent où je suis la plus petite et la plus inutile de toutes, plutôt que notre grand couvent de l'Incarnation.....Votre très humble et très obéissante fille et servante selon Dieu,Sœur Marguerite du Saint-Sacrement,Carmélite indigne.»[546]Elle l'avait fort souhaité, comme Mmede Longueville et sa mère. Voyez lesMémoiresde Mademoiselle, t.Ier.[547]Comme la Reine le dit ici, elle s'était déjà fort occupée de cette affaire, et plusieurs fois elle avait écrit ou fait écrire au Pape, ainsi que nous l'apprend le billet suivant autographe de la princesse de Condé:«A LA RÉVÉRENDE MÈRE MARIE MADELEINE DE JÉSUS CARMÉLITE.(D'une main très ancienne: 22 mars 1641.)«Ma chère mère, la peur que j'ai de ne vous point voir demain m'oblige à vous faire savoir que la Reine a parlé à M. du Noiset aussi bien que vous le pouvez souhaiter. Je ne m'y suis point trouvée, car je n'ai pas été ce matin chez la Reine, mais bien après dîné, parce qu'on ne la put trouver plus tôt. La Reine m'a dit que je vous fisse savoir qu'elle lui a parlé, et m'a dit ce qu'elle lui avoit dit, qui est le mieux du monde, et aussi la réponse de l'autre, qui a dit à la Reine qu'il ne doutoit pas que le Pape ne lui accordât l'information qu'elle désire, qu'il en parlera au Pape de la part de la Reine, et qu'il ne doute pas que le Pape ne l'accorde. Je crois qu'il sera à propos que vous n'oubliiez pas à l'en remercier, comme vous fîtes des reliques. J'espère vous voir demain au soir ou mercredi au plus tard. Je vous donne le bon soir et me recommande à vos prières.ɔC.»(Ces deux C enlacés signifient Charlotte.)[548]Elle se conduisit de même à l'égard du garde des sceaux Michel de Marillac. Voyez plus haut, chap.Ier, p.112.[549]Voyez plus haut, p.97.[550]Cospean.[551]Voici un billet autographe de la princesse qui se rapporte à ce qu'elle dit ici. Ce billet n'est pas daté; mais près de la suscription une main ancienne a mis: «Madame la Princesse, novembre 1645, sur la guérison d'un mal de tête par l'attouchement du cœur de notre bienheureuse. Elle y fait voir sa dévotion et sa confiance vers elle.»«A NOTRE RÉVÉRENDE MÈRE PRIEURE DES CARMÉLITES DU GRAND COUVENT.«Ma chère mère, j'ai toujours recours à vous dans mes besoins. Je vous conjure de me donner la communion de demain pour recommander à Dieu les affaires de mon fils. Je crois que l'on en doit parler demain. Demandez à Dieu que tout soit pour sa gloire et pour la paix et l'union. Je croyois aller demain dîner chez vous, mais je n'y pourrai aller que l'après-dînée. Je vous prie de trouver bon que je fasse entrer demain la nourrice de ma fille, qui n'a point eu de mal de tête depuis que vous lui fîtes toucher le cœur de notre bienheureuse mère. Elle se trouve si soulagée de tous ses maux qu'elle ne doute pas que si elle baise encore ce bienheureux cœur, elle ne soit guérie. Nous prendrons cette fois sur l'autre mois. Mandez-moi, si vous le trouvez bon. La confiance que cette pauvre femme a aux prières de notre bienheureuse mère me fait espérer qu'elle obtiendra de Dieu sa guérison. Et moi j'espère aussi qu'elle assistera mon fils de ses prières pour sa conversion et pour ses affaires. Priez-l'en, je vous prie, ma bonne mère. Je vous donne le bonjour.ɔC.Ce vendredi au soir.»Nous ajouterons les deux pièces suivantes, que relève l'importance du personnage qui en est le sujet:Note de la main de la mère Agnès:«Au mois de septembre de l'année 1645, Madame la princesse de Condé étant extrêmement en peine de Monseigneur le duc d'Enghien, son fils, qui étoit fort malade à Philisbourg en Allemagne, en suite de la bataille de Nortlingue; elle eut recours à notre B. H. mère pour lui; et je me souviens qu'ayant appris qu'il étoit hors de péril de cette maladie, comme elle s'en alloit de ce monastère, je la vis rebrousser chemin pour aller sur le tombeau de notre B. H. mère, sans qu'on lui parlât d'elle, disant: Allons sur le tombeau de notre B. H. mère la remercier de l'assistance qu'elle nous a donnée. Et quand elle y fut, elle dit tout haut avec grande dévotion: Ma bonne mère, je vous remercie de l'assistance que vous nous avez donnée. Ensuite elle fit célébrer 59 messes dans notre église pour action de grâces en l'honneur des 59 années de la vie de notre B. H. mère, et donna cent francs pour faire faire un tombeau voué où la sainte Vierge fut représentée et notre B. H. mère lui offrant le duc d'Enghien.»Extrait de la déposition d'une religieuse du couvent de la rue Saint-Jacques, sur une apparition de la mère Madeleine, quand le duc d'Enghien, fils de la princesse de Condé, était malade à Philipsbourg, en Allemagne, après la bataille de Nortlingue, en 1645:«Une personne de grande qualité étant extrêmement malade à l'armée qu'il commandoit à plus de cent lieues d'ici, la nouvelle en arriva qui donna beaucoup d'alarme à ses proches; et après avoir reçu ladite nouvelle, l'on fut environ huit jours sans qu'il arrivât nul courrier de ce lieu-là, de sorte que plusieurs le croyoient mort ou pour le moins hors d'espérance de guérison. Pendant ce temps, je priois avec nos sœurs dans une très grande affection à ce qu'il plût à Dieu rendre la santé à cette personne, et je m'adressois en particulier à notre B. H. mère, laquelle, trois jours avant la réception de la nouvelle qui apprit qu'il étoit hors de péril, m'apparut dans notre habit de carmélite proche de son tombeau où j'étois lors, et me dit: Vous êtes bien en peine ici d'une chose qui vous a été donnée; la vie lui a été rendue par les prières, car il devoit mourir; rendez-en actions de grâces à Dieu et aussi à la sainte Vierge. Elle ne me nomma point celui de qui elle me parloit; mais je ne laissai pas de l'entendre très bien, car ses paroles répondoient à ma pensée. Je demeurai dès lors si certaine de cette guérison que je ne pouvois plus en être en nulle peine, et m'étonnois en quelque sorte de voir que les autres y étoient encore, tant j'avois une grande certitude en moi-même que la chose étoit comme elle m'avoit été montrée. Je dis à la mère sous-prieure cette apparition de notre B. H. mère, et ce qu'elle m'avoit appris, me sentant pressée intérieurement de le déclarer avant qu'il fût venu de courrier qui apportât la nouvelle de la meilleure santé de cette personne, afin que la vérité de son assistance fût plus vérifiée.»«Je, sœur Marguerite de Jésus (Mlled'Anglure, plus haut p. 361), ai copié ceci sur l'original, et la religieuse nommée sœur Mag. de Saint-Joseph (probablement Mllede Rivière, plus haut p. 357), qui a eu cette apparition, me l'a dit en confiance de vive voix et prêté sa déposition pour en faire cet extrait. Ce 1erdécembre 1645.»[552]C'est vraisemblablement à cette déposition que se rapporte ce billet de Mllede Longueville, depuis la duchesse de Nemours, adressé à Mlled'Épernon:«Mademoiselle, j'ai dit à madame ma mère (sa belle-mère Mmede Longueville) ce que vous m'aviez commandé. Elle m'ordonne de vous envoyer la copie de ce qu'elle a remarqué en la bienheureuse mère pour voir si vous le trouvez bien. Faites-moi l'honneur de me le mander, et le jour que vous souhaiterez que le procureur vienne, Madame l'attendre avec bien de l'impatience, puisque c'est pour servir Dieu et vous plaire. Pour moi, ma très chère cousine, je n'aurai jamais plus de joie que de mériter l'honneur de vos bonnes grâces, puisque je suis plus véritablement que personne du monde, Mademoiselle,Votre très humble cousine et servante.Marie d'Orléans.»[553]On retrouve ce détail dans presque toutes les dépositions; il prouve à quel point le goût des romans était alors répandu dans la haute société. Quand Mmede Longueville dit qu'elle renonça aux romans, entendez pendant la vie de la mère de Saint-Joseph et jusqu'au bal qui rendit au monde Mllede Bourbon.[554]Verspourenvers, locution ici habituelle, qui se trouve souvent dans les meilleurs écrivains du règne de Louis XIII et de la Régence, et qui va diminuant sous Louis XIV.[555]L'affaire de la révolte de Bourges, dont parle plus en détail la princesse de Condé.[556]Quelle est cette personne si liée avec Mllede Bourbon, qui voulut aussi se faire carmélite? Ne serait-ce pas elle-même dont elle parlerait ici?[557]Ne nous étonnons pas de tous ces détails. D'abord des faits miraculeux étaient nécessaires pour obtenir la béatification qu'on poursuivait. Puis jusqu'à la fin du siècle on rencontre bien des miracles, à Port-Royal aussi bien qu'aux Carmélites, et Pascal y croyait comme Mmede Longueville. Enfin n'oublions pas que les âges de foi sont ceux des miracles, et qu'après tout, dans la misère de la nature humaine, un peu de crédulité est une bien faible rançon de la grandeur et des avantages de l'esprit religieux.[558]Il n'y est plus. Voyez aussi sur ce sujet la déposition de la duchesse de Châtillon, plus bas, p.426.[559]Nous ne trouvons pas ce nom dans notre liste. Mllede Bonœil sera peut-être entrée au couvent de la rue Chapon, dont la mère de Saint-Joseph a aussi été quelque temps prieure.[560]Voir plus haut la déposition de Mmela Princesse, p,412.[561]Voir plus haut, p.420-421.[562]André Duval, docteur de Sorbonne, ami de Bérulle, l'un des fondateurs des Carmélites de France.[563]Il était capitaine au service de Hollande, et périt devant Bar-le-Duc dans une sorte de guet-apens. Voyez Moréri.[564]On reconnaît ici l'esprit et la main de la mère Agnès, la digne amie et la sainte conseillère de Bossuet dans l'affaire du quiétisme.[565]Célèbre médecin.[566]A vingt-quatre ans, au siége de Bréda.[567]La mère Madeleine de Saint-Joseph.[568]Cette vie est le fonds de celle publiée par le père Senault.[569]Ne faut-il pas au moins:en étoit jaloux.[570]Recueil de lettres autographes de Mlled'Épernon et de la mère Agnès, communiqué par le couvent.[571]Cette lettre et la réponse n'ont pas été retrouvées.[572]Marie Françoise de Guemadeuc, alors remariée à Jacques de Grivel de Gamaches, comte d'Ourouer, avait épousé en première noce François de Vignerot du Pont Courlai, père d'Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu, le second mari d'Anne Du Vigean.[573]Les deux seules affaires importantes qu'ait poursuivies Anne Du Vigean en 1649 et 1650, sont d'abord son mariage avec le duc de Richelieu, qu'elle ménagea avec un art infini et qui eut lieu à la fin de 1649, puis le désir de rentrer en grâce avec la Reine et Mazarin et d'en obtenir le tabouret, à quoi elle réussit en 1650 en sacrifiant Mmede Longueville, à laquelle elle devait son mariage.[574]En 1658, la mère prieure était la mère Marie Madeleine de Jésus, Mllede Bains.[575]Mmede Sablé était alors retirée auprès du couvent de Port-Royal de Paris, situé un peu plus haut que celui des Carmélites, dans la rue Saint-Jacques, en la rue de la Bourbe, maintenant appelée rue de Port-Royal. L'ancien monastère est aujourd'hui l'hospice de la Maternité. Voyez Mmede Sablé, chap.V, p. 255.[576]On sait que Mmede Sablé était assez friande, et que jusque dans sa retraite de Port-Royal elle inventait et faisait elle-même toute sorte de mets raffinés pour elle et pour ses amis. Mmede Sablé, chap.III.[577]Elle cessa donc d'être sous-prieure en septembre 1662.[578]Le président de Maisons, un ami de Mmede Sablé.[579]Encore les religieuses de Port-Royal de Paris. Ainsi la sœur Marthe, et avec elle bien des Carmélites sans doute, rendait justice à la vertu des religieuses de Port-Royal. C'était là, en 1662, un lien de plus entre MlleDu Vigean, Mmede Sablé et Mmede Longueville.[580]L'ancien favori de Richelieu, inépuisable auteur de tant de vers et de tant de prose médiocre, dont nous avons cité dans le texte plusieurs morceaux de poésie plus ou moins heureux.[581]Très bon officier du parti de la Reine.[582]On ne sait pas ce qu'est devenu ce Du Vigean-là, dernier soutien du nom des Du Vigean à la fin duXVIIesiècle.[583]Vraisemblablement l'agrément de son mariage par le Roi.[584]DansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.IV, etAppendice, note deuxième, nous avons repris l'examen de la bataille de Rocroi, à l'aide d'un document nouveau et fort inattendu, une bataille de Cyrus racontée par Mllede Scudéry.[585]L'édition donneEspernay, qui est le nom d'une ville et non celui d'un maréchal de camp. Nous avertissons une fois pour toutes que les noms des officiers et des régiments, trop souvent estropiés dans l'imprimé, ont été par nous rétablis sur les autres relations ou d'après nos propres recherches.[586]Passage important et qui répond d'avance à l'accusation de Montglat, que le jeune duc se laissa conduire d'un bout à l'autre de l'affaire par Gassion.[587]Nouvelle réponse à Montglat.[588]Gazette:Brunchamel. Le Mercure:Brunchaviel.[589]Nous ne trouvons nulle autre part le nom de ce régiment. Ne faut-il pas lire:le régiment de Sillart, régiment de cavalerie étrangère. Voyez plus bas, p.540.[590]Il y avait une très bonne raison pour commencer l'affaire sur-le-champ: la crainte de voir le lendemain matin Beck arriver avec ses quatre ou six mille hommes. D'un autre côté, l'armée française était fatiguée et encore mal en ordre. Mais la vraie raison qui ne pouvait pas ne pas décider Condé et que Lenet cache ici, est l'imprudence commise par La Ferté-Seneterre, et qui, le 18, mit l'armée française à deux doigts de sa perte. Voyez plus bas la relation deSirot.[591]LesTertiosétaient des régiments espagnols célèbres.[592]Le père du grand amiral.[593]Pour épuiser les renseignements officiels, nous signalerons encore la relation donnée par leMercure français, t. XXVe, p. 8-17, et qui est évidemment un abrégé de laGazette.—La Bibliothèque historique de la Franceindique deux autres relations du temps: 1ot. IIe, au no22, 182,La bataille de Rocroy gagnée par le duc d'Enghien, Paris, 1643, in-4o; 2oIbid., au no22, 183,Relation de la bataille de Rocroy, Paris, 1643, in-fol. Nous avons en vain cherché le premier ouvrage; nous supposons que ce n'est pas autre chose que le second mis en in-4o, comme cela se faisait souvent. Nous avons collationné laRelationin-folio avec laGazette, et nous pouvons assurer qu'il y a fort peu de différences. LaGazettedivise son récit en divers paragraphes; laRelationforme un seul et même paragraphe. Çà et là laRelationabrége laGazette. Par exemple, elle retranche le premier paragraphe, qui est en effet de pure rhétorique,La Bibliothèque historiqueprétend que cetteRelationa été faite par le duc d'Enghien lui-même, et que l'original était dans la bibliothèque de M. La Mare, à Dijon; mais il s'agirait de savoir si le manuscrit de M. La Mare était écrit de la main même de Condé; et nous faisons plus qu'en douter.[594]Relation in-fol.:Brunehamel.[595]LeMercure français, qui rapporte la délibération du côté des Français, donne aussi celle des ennemis: «Le duc d'Enguyen mit en délibération s'il donneroit bataille sans attendre le lendemain, ou s'il jetteroit du secours dans la ville pendant que les ténèbres et la disposition du camp ennemi lui en donnoient la commodité. Don Francisco de Mello demanda dans le conseil de guerre s'il choqueroit (attaqueroit) ou s'il attendroit l'arrivée du général Beck qui le devoit joindre le lendemain avec mille chevaux et trois mille hommes d'infanterie. Le conseil espagnol fut d'avis d'attendre le général Beck puisque son armée étoit assez considérable pour leur faire espérer la victoire. Les officiers françois opinèrent qu'on ne pouvoit secourir la place que par des forces considérables, ce qui seroit affoiblir le camp, etc.»[596]LaRelationomet ce détail curieux et dit seulement: «Pendant la nuit, M. le Duc ayant eu avis que...»[597]Ce paragraphe et les deux suivants manquent dans laRelation: c'est juste le plus essentiel.[598]La manœuvre de Condé n'est guère indiquée.[599]Relation:Danize.[600]Relation: le sieurDes Tours.[601]Relation:Ernault.[602]Fils aîné du comte de Noailles.[603]Relation:Clément.[604]Relation:Desclainvilliersetde Regneville.[605]Relation:Mongneux.[606]Relation:Pedamons. Un ouvrage dont nous parlerons plus bas, p. 580,Essai sur la cavalerie, dit: «Le seul régiment d'infanterie de Picardie (au centre de la bataille) avoit soutenu les efforts de la cavalerie espagnole par une manœuvre que lui fit faire M. Pedemons, capitaine de ce régiment: il l'avoit formé en octogone, et il ne fut point entamé.»[607]Relation:Montcha.[608]Relation:de Paujas.[609]Manque dans laRelation.[610]Voyez plus bas le récit deSirot.[611]Tout ce paragraphe manque dans laRelation.[612]Relation: Antoniode Villandra.[613]Relation:de Castelins.—L'auteur de l'ouvrage précité, note 3 de la p. 552, dit que «le comte de Garos (sic) et Dom Georges de Castelluy, mestre de camp, furent pris de la main du Prince.»[614]Sirot n'avait pas dit plus haut que Persan assista au conseil. C'est vraisemblablement une omission qu'il faut mettre sur le compte de l'imprimeur.[615]On appelait le centre, toujours composé d'infanterie, le corps de bataille, la bataille.[616]Sirot donne ces noms français aux régiments des deux comtes de Villalva. Voyez encore un peu plus loin (p.562).[617]L'auteur plusieurs fois cité de l'Essai sur la cavalerieaffirme que «Condé, en apprenant la mort du comte de Fontaines, dit qu'il auroit souhaité d'être à sa place, s'il n'eût été vainqueur.»—Ce qui s'accorde fort bien avec cet autre mot qu'on lui prête la veille de la bataille, quand on s'inquiétait sur le résultat, qu'il n'avait pas à s'en mettre en peine, parce qu'il serait ou mort ou vainqueur.[618]Sirot, qui se distingua si fort à Rocroi, accompagna son jeune général au siége de Thionville; mais ayant été fait prisonnier dans la déroute de Tudelingen, il ne put prendre part aux batailles de Fribourg, de Nortlingen et de Lens. Il suivit Condé dans la Fronde, et fut blessé mortellement en 1652, au pont de Gergeau. Son petit-fils, qui promettait de l'égaler, fut tué à Senef, en servant d'aide de camp au fils de Condé.[619]Lettres de Bussy, Amsterdam, 1752, t. III, p. 71.[620]Sur le maréchal de Grammont.[621]Desormaux avait-il trouvé dans quelqu'un des manuscrits de l'hôtel de Condé, qu'il a eus à sa disposition, ce qu'il raconte de la colère de Condé, du repentir de La Ferté, et de ses protestations «d'effacer le lendemain au prix de son sang la faute dont il ne s'était rendu coupable que par un excès de zèle»?Histoire de Condé, etc., t. Ier, p. 83.[622]Communiqué par M. Boutron-Charlard, dont la riche collection d'autographes est bien connue.[623]Ni suscription ni date. Une main ancienne a mis au-dessus: 13 octobre 1646, et corrigé 1645.[624]Mémoires de Mmede Motteville, t. Ier, p. 322.[625]Le maréchal de Gramont commandait la droite de Condé à Nortlingen; il avait été mis en déroute et fait prisonnier par Jean de Wert. Voyez chap.IV(p. 539).[626]Gleen commandait la droite de l'armée impériale. Il fut pris dans la dernière partie de l'affaire, quand Condé, avec la seule division de Turenne, rétablit le combat et gagna la bataille.Ibid.[627]Le fils aîné de Mmela marquise de Rambouillet, tué à Nortlingen. VoyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.[628]L'original a été vendu à une vente faite à Paris le 5 décembre 1854. Nous l'avons collationné de nouveau.[629]Cette date, bien que d'une autre main, est certaine, Mmede Longueville parlant ici de l'accouchement qu'elle fit à son retour de Münster, à la fin de l'été de 1647. D'ailleurs, c'est bien en 1647, devant Lens, que fut tué, avec Gassion, le comte Léon d'Aubusson de La Feuillade, le frère aîné de celui qui devint, grâce à sa bravoure et aussi à ses flatteries envers Louis XIV, duc et maréchal.

«3 juillet 1626.«Monseigneur,«Après vous avoir demandé votre sainte bénédiction, je supplie Notre-Seigneur Jésus-Christ vous continuer ses saintes grâces. Madame de Combalet s'en retournant en cour après l'entrée de mademoiselle sa sœur en notre couvent, j'ai eu pensée être de mon devoir de vous assurer, Monseigneur, du soin que nous prendrons en notre petit pouvoir de servir une personne qui a l'honneur de vous toucher de si près, ne le pouvant faire à vous-même que par nos indignes prières, ne sachant pourquoi Dieu a permis qu'elle ait choisi ce couvent où je suis la plus petite et la plus inutile de toutes, plutôt que notre grand couvent de l'Incarnation.....Votre très humble et très obéissante fille et servante selon Dieu,Sœur Marguerite du Saint-Sacrement,Carmélite indigne.»

«3 juillet 1626.

«Monseigneur,

«Après vous avoir demandé votre sainte bénédiction, je supplie Notre-Seigneur Jésus-Christ vous continuer ses saintes grâces. Madame de Combalet s'en retournant en cour après l'entrée de mademoiselle sa sœur en notre couvent, j'ai eu pensée être de mon devoir de vous assurer, Monseigneur, du soin que nous prendrons en notre petit pouvoir de servir une personne qui a l'honneur de vous toucher de si près, ne le pouvant faire à vous-même que par nos indignes prières, ne sachant pourquoi Dieu a permis qu'elle ait choisi ce couvent où je suis la plus petite et la plus inutile de toutes, plutôt que notre grand couvent de l'Incarnation.....

Votre très humble et très obéissante fille et servante selon Dieu,Sœur Marguerite du Saint-Sacrement,Carmélite indigne.»

[546]Elle l'avait fort souhaité, comme Mmede Longueville et sa mère. Voyez lesMémoiresde Mademoiselle, t.Ier.

[547]Comme la Reine le dit ici, elle s'était déjà fort occupée de cette affaire, et plusieurs fois elle avait écrit ou fait écrire au Pape, ainsi que nous l'apprend le billet suivant autographe de la princesse de Condé:

«A LA RÉVÉRENDE MÈRE MARIE MADELEINE DE JÉSUS CARMÉLITE.(D'une main très ancienne: 22 mars 1641.)«Ma chère mère, la peur que j'ai de ne vous point voir demain m'oblige à vous faire savoir que la Reine a parlé à M. du Noiset aussi bien que vous le pouvez souhaiter. Je ne m'y suis point trouvée, car je n'ai pas été ce matin chez la Reine, mais bien après dîné, parce qu'on ne la put trouver plus tôt. La Reine m'a dit que je vous fisse savoir qu'elle lui a parlé, et m'a dit ce qu'elle lui avoit dit, qui est le mieux du monde, et aussi la réponse de l'autre, qui a dit à la Reine qu'il ne doutoit pas que le Pape ne lui accordât l'information qu'elle désire, qu'il en parlera au Pape de la part de la Reine, et qu'il ne doute pas que le Pape ne l'accorde. Je crois qu'il sera à propos que vous n'oubliiez pas à l'en remercier, comme vous fîtes des reliques. J'espère vous voir demain au soir ou mercredi au plus tard. Je vous donne le bon soir et me recommande à vos prières.ɔC.»

«A LA RÉVÉRENDE MÈRE MARIE MADELEINE DE JÉSUS CARMÉLITE.

(D'une main très ancienne: 22 mars 1641.)

«Ma chère mère, la peur que j'ai de ne vous point voir demain m'oblige à vous faire savoir que la Reine a parlé à M. du Noiset aussi bien que vous le pouvez souhaiter. Je ne m'y suis point trouvée, car je n'ai pas été ce matin chez la Reine, mais bien après dîné, parce qu'on ne la put trouver plus tôt. La Reine m'a dit que je vous fisse savoir qu'elle lui a parlé, et m'a dit ce qu'elle lui avoit dit, qui est le mieux du monde, et aussi la réponse de l'autre, qui a dit à la Reine qu'il ne doutoit pas que le Pape ne lui accordât l'information qu'elle désire, qu'il en parlera au Pape de la part de la Reine, et qu'il ne doute pas que le Pape ne l'accorde. Je crois qu'il sera à propos que vous n'oubliiez pas à l'en remercier, comme vous fîtes des reliques. J'espère vous voir demain au soir ou mercredi au plus tard. Je vous donne le bon soir et me recommande à vos prières.

ɔC.»

(Ces deux C enlacés signifient Charlotte.)

[548]Elle se conduisit de même à l'égard du garde des sceaux Michel de Marillac. Voyez plus haut, chap.Ier, p.112.

[549]Voyez plus haut, p.97.

[550]Cospean.

[551]Voici un billet autographe de la princesse qui se rapporte à ce qu'elle dit ici. Ce billet n'est pas daté; mais près de la suscription une main ancienne a mis: «Madame la Princesse, novembre 1645, sur la guérison d'un mal de tête par l'attouchement du cœur de notre bienheureuse. Elle y fait voir sa dévotion et sa confiance vers elle.»

«A NOTRE RÉVÉRENDE MÈRE PRIEURE DES CARMÉLITES DU GRAND COUVENT.«Ma chère mère, j'ai toujours recours à vous dans mes besoins. Je vous conjure de me donner la communion de demain pour recommander à Dieu les affaires de mon fils. Je crois que l'on en doit parler demain. Demandez à Dieu que tout soit pour sa gloire et pour la paix et l'union. Je croyois aller demain dîner chez vous, mais je n'y pourrai aller que l'après-dînée. Je vous prie de trouver bon que je fasse entrer demain la nourrice de ma fille, qui n'a point eu de mal de tête depuis que vous lui fîtes toucher le cœur de notre bienheureuse mère. Elle se trouve si soulagée de tous ses maux qu'elle ne doute pas que si elle baise encore ce bienheureux cœur, elle ne soit guérie. Nous prendrons cette fois sur l'autre mois. Mandez-moi, si vous le trouvez bon. La confiance que cette pauvre femme a aux prières de notre bienheureuse mère me fait espérer qu'elle obtiendra de Dieu sa guérison. Et moi j'espère aussi qu'elle assistera mon fils de ses prières pour sa conversion et pour ses affaires. Priez-l'en, je vous prie, ma bonne mère. Je vous donne le bonjour.ɔC.Ce vendredi au soir.»

«A NOTRE RÉVÉRENDE MÈRE PRIEURE DES CARMÉLITES DU GRAND COUVENT.

«Ma chère mère, j'ai toujours recours à vous dans mes besoins. Je vous conjure de me donner la communion de demain pour recommander à Dieu les affaires de mon fils. Je crois que l'on en doit parler demain. Demandez à Dieu que tout soit pour sa gloire et pour la paix et l'union. Je croyois aller demain dîner chez vous, mais je n'y pourrai aller que l'après-dînée. Je vous prie de trouver bon que je fasse entrer demain la nourrice de ma fille, qui n'a point eu de mal de tête depuis que vous lui fîtes toucher le cœur de notre bienheureuse mère. Elle se trouve si soulagée de tous ses maux qu'elle ne doute pas que si elle baise encore ce bienheureux cœur, elle ne soit guérie. Nous prendrons cette fois sur l'autre mois. Mandez-moi, si vous le trouvez bon. La confiance que cette pauvre femme a aux prières de notre bienheureuse mère me fait espérer qu'elle obtiendra de Dieu sa guérison. Et moi j'espère aussi qu'elle assistera mon fils de ses prières pour sa conversion et pour ses affaires. Priez-l'en, je vous prie, ma bonne mère. Je vous donne le bonjour.

ɔC.

Ce vendredi au soir.»

Nous ajouterons les deux pièces suivantes, que relève l'importance du personnage qui en est le sujet:

Note de la main de la mère Agnès:

«Au mois de septembre de l'année 1645, Madame la princesse de Condé étant extrêmement en peine de Monseigneur le duc d'Enghien, son fils, qui étoit fort malade à Philisbourg en Allemagne, en suite de la bataille de Nortlingue; elle eut recours à notre B. H. mère pour lui; et je me souviens qu'ayant appris qu'il étoit hors de péril de cette maladie, comme elle s'en alloit de ce monastère, je la vis rebrousser chemin pour aller sur le tombeau de notre B. H. mère, sans qu'on lui parlât d'elle, disant: Allons sur le tombeau de notre B. H. mère la remercier de l'assistance qu'elle nous a donnée. Et quand elle y fut, elle dit tout haut avec grande dévotion: Ma bonne mère, je vous remercie de l'assistance que vous nous avez donnée. Ensuite elle fit célébrer 59 messes dans notre église pour action de grâces en l'honneur des 59 années de la vie de notre B. H. mère, et donna cent francs pour faire faire un tombeau voué où la sainte Vierge fut représentée et notre B. H. mère lui offrant le duc d'Enghien.»

«Au mois de septembre de l'année 1645, Madame la princesse de Condé étant extrêmement en peine de Monseigneur le duc d'Enghien, son fils, qui étoit fort malade à Philisbourg en Allemagne, en suite de la bataille de Nortlingue; elle eut recours à notre B. H. mère pour lui; et je me souviens qu'ayant appris qu'il étoit hors de péril de cette maladie, comme elle s'en alloit de ce monastère, je la vis rebrousser chemin pour aller sur le tombeau de notre B. H. mère, sans qu'on lui parlât d'elle, disant: Allons sur le tombeau de notre B. H. mère la remercier de l'assistance qu'elle nous a donnée. Et quand elle y fut, elle dit tout haut avec grande dévotion: Ma bonne mère, je vous remercie de l'assistance que vous nous avez donnée. Ensuite elle fit célébrer 59 messes dans notre église pour action de grâces en l'honneur des 59 années de la vie de notre B. H. mère, et donna cent francs pour faire faire un tombeau voué où la sainte Vierge fut représentée et notre B. H. mère lui offrant le duc d'Enghien.»

Extrait de la déposition d'une religieuse du couvent de la rue Saint-Jacques, sur une apparition de la mère Madeleine, quand le duc d'Enghien, fils de la princesse de Condé, était malade à Philipsbourg, en Allemagne, après la bataille de Nortlingue, en 1645:

«Une personne de grande qualité étant extrêmement malade à l'armée qu'il commandoit à plus de cent lieues d'ici, la nouvelle en arriva qui donna beaucoup d'alarme à ses proches; et après avoir reçu ladite nouvelle, l'on fut environ huit jours sans qu'il arrivât nul courrier de ce lieu-là, de sorte que plusieurs le croyoient mort ou pour le moins hors d'espérance de guérison. Pendant ce temps, je priois avec nos sœurs dans une très grande affection à ce qu'il plût à Dieu rendre la santé à cette personne, et je m'adressois en particulier à notre B. H. mère, laquelle, trois jours avant la réception de la nouvelle qui apprit qu'il étoit hors de péril, m'apparut dans notre habit de carmélite proche de son tombeau où j'étois lors, et me dit: Vous êtes bien en peine ici d'une chose qui vous a été donnée; la vie lui a été rendue par les prières, car il devoit mourir; rendez-en actions de grâces à Dieu et aussi à la sainte Vierge. Elle ne me nomma point celui de qui elle me parloit; mais je ne laissai pas de l'entendre très bien, car ses paroles répondoient à ma pensée. Je demeurai dès lors si certaine de cette guérison que je ne pouvois plus en être en nulle peine, et m'étonnois en quelque sorte de voir que les autres y étoient encore, tant j'avois une grande certitude en moi-même que la chose étoit comme elle m'avoit été montrée. Je dis à la mère sous-prieure cette apparition de notre B. H. mère, et ce qu'elle m'avoit appris, me sentant pressée intérieurement de le déclarer avant qu'il fût venu de courrier qui apportât la nouvelle de la meilleure santé de cette personne, afin que la vérité de son assistance fût plus vérifiée.»«Je, sœur Marguerite de Jésus (Mlled'Anglure, plus haut p. 361), ai copié ceci sur l'original, et la religieuse nommée sœur Mag. de Saint-Joseph (probablement Mllede Rivière, plus haut p. 357), qui a eu cette apparition, me l'a dit en confiance de vive voix et prêté sa déposition pour en faire cet extrait. Ce 1erdécembre 1645.»

«Une personne de grande qualité étant extrêmement malade à l'armée qu'il commandoit à plus de cent lieues d'ici, la nouvelle en arriva qui donna beaucoup d'alarme à ses proches; et après avoir reçu ladite nouvelle, l'on fut environ huit jours sans qu'il arrivât nul courrier de ce lieu-là, de sorte que plusieurs le croyoient mort ou pour le moins hors d'espérance de guérison. Pendant ce temps, je priois avec nos sœurs dans une très grande affection à ce qu'il plût à Dieu rendre la santé à cette personne, et je m'adressois en particulier à notre B. H. mère, laquelle, trois jours avant la réception de la nouvelle qui apprit qu'il étoit hors de péril, m'apparut dans notre habit de carmélite proche de son tombeau où j'étois lors, et me dit: Vous êtes bien en peine ici d'une chose qui vous a été donnée; la vie lui a été rendue par les prières, car il devoit mourir; rendez-en actions de grâces à Dieu et aussi à la sainte Vierge. Elle ne me nomma point celui de qui elle me parloit; mais je ne laissai pas de l'entendre très bien, car ses paroles répondoient à ma pensée. Je demeurai dès lors si certaine de cette guérison que je ne pouvois plus en être en nulle peine, et m'étonnois en quelque sorte de voir que les autres y étoient encore, tant j'avois une grande certitude en moi-même que la chose étoit comme elle m'avoit été montrée. Je dis à la mère sous-prieure cette apparition de notre B. H. mère, et ce qu'elle m'avoit appris, me sentant pressée intérieurement de le déclarer avant qu'il fût venu de courrier qui apportât la nouvelle de la meilleure santé de cette personne, afin que la vérité de son assistance fût plus vérifiée.»

«Je, sœur Marguerite de Jésus (Mlled'Anglure, plus haut p. 361), ai copié ceci sur l'original, et la religieuse nommée sœur Mag. de Saint-Joseph (probablement Mllede Rivière, plus haut p. 357), qui a eu cette apparition, me l'a dit en confiance de vive voix et prêté sa déposition pour en faire cet extrait. Ce 1erdécembre 1645.»

[552]C'est vraisemblablement à cette déposition que se rapporte ce billet de Mllede Longueville, depuis la duchesse de Nemours, adressé à Mlled'Épernon:

«Mademoiselle, j'ai dit à madame ma mère (sa belle-mère Mmede Longueville) ce que vous m'aviez commandé. Elle m'ordonne de vous envoyer la copie de ce qu'elle a remarqué en la bienheureuse mère pour voir si vous le trouvez bien. Faites-moi l'honneur de me le mander, et le jour que vous souhaiterez que le procureur vienne, Madame l'attendre avec bien de l'impatience, puisque c'est pour servir Dieu et vous plaire. Pour moi, ma très chère cousine, je n'aurai jamais plus de joie que de mériter l'honneur de vos bonnes grâces, puisque je suis plus véritablement que personne du monde, Mademoiselle,Votre très humble cousine et servante.Marie d'Orléans.»

«Mademoiselle, j'ai dit à madame ma mère (sa belle-mère Mmede Longueville) ce que vous m'aviez commandé. Elle m'ordonne de vous envoyer la copie de ce qu'elle a remarqué en la bienheureuse mère pour voir si vous le trouvez bien. Faites-moi l'honneur de me le mander, et le jour que vous souhaiterez que le procureur vienne, Madame l'attendre avec bien de l'impatience, puisque c'est pour servir Dieu et vous plaire. Pour moi, ma très chère cousine, je n'aurai jamais plus de joie que de mériter l'honneur de vos bonnes grâces, puisque je suis plus véritablement que personne du monde, Mademoiselle,

Votre très humble cousine et servante.Marie d'Orléans.»

[553]On retrouve ce détail dans presque toutes les dépositions; il prouve à quel point le goût des romans était alors répandu dans la haute société. Quand Mmede Longueville dit qu'elle renonça aux romans, entendez pendant la vie de la mère de Saint-Joseph et jusqu'au bal qui rendit au monde Mllede Bourbon.

[554]Verspourenvers, locution ici habituelle, qui se trouve souvent dans les meilleurs écrivains du règne de Louis XIII et de la Régence, et qui va diminuant sous Louis XIV.

[555]L'affaire de la révolte de Bourges, dont parle plus en détail la princesse de Condé.

[556]Quelle est cette personne si liée avec Mllede Bourbon, qui voulut aussi se faire carmélite? Ne serait-ce pas elle-même dont elle parlerait ici?

[557]Ne nous étonnons pas de tous ces détails. D'abord des faits miraculeux étaient nécessaires pour obtenir la béatification qu'on poursuivait. Puis jusqu'à la fin du siècle on rencontre bien des miracles, à Port-Royal aussi bien qu'aux Carmélites, et Pascal y croyait comme Mmede Longueville. Enfin n'oublions pas que les âges de foi sont ceux des miracles, et qu'après tout, dans la misère de la nature humaine, un peu de crédulité est une bien faible rançon de la grandeur et des avantages de l'esprit religieux.

[558]Il n'y est plus. Voyez aussi sur ce sujet la déposition de la duchesse de Châtillon, plus bas, p.426.

[559]Nous ne trouvons pas ce nom dans notre liste. Mllede Bonœil sera peut-être entrée au couvent de la rue Chapon, dont la mère de Saint-Joseph a aussi été quelque temps prieure.

[560]Voir plus haut la déposition de Mmela Princesse, p,412.

[561]Voir plus haut, p.420-421.

[562]André Duval, docteur de Sorbonne, ami de Bérulle, l'un des fondateurs des Carmélites de France.

[563]Il était capitaine au service de Hollande, et périt devant Bar-le-Duc dans une sorte de guet-apens. Voyez Moréri.

[564]On reconnaît ici l'esprit et la main de la mère Agnès, la digne amie et la sainte conseillère de Bossuet dans l'affaire du quiétisme.

[565]Célèbre médecin.

[566]A vingt-quatre ans, au siége de Bréda.

[567]La mère Madeleine de Saint-Joseph.

[568]Cette vie est le fonds de celle publiée par le père Senault.

[569]Ne faut-il pas au moins:en étoit jaloux.

[570]Recueil de lettres autographes de Mlled'Épernon et de la mère Agnès, communiqué par le couvent.

[571]Cette lettre et la réponse n'ont pas été retrouvées.

[572]Marie Françoise de Guemadeuc, alors remariée à Jacques de Grivel de Gamaches, comte d'Ourouer, avait épousé en première noce François de Vignerot du Pont Courlai, père d'Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu, le second mari d'Anne Du Vigean.

[573]Les deux seules affaires importantes qu'ait poursuivies Anne Du Vigean en 1649 et 1650, sont d'abord son mariage avec le duc de Richelieu, qu'elle ménagea avec un art infini et qui eut lieu à la fin de 1649, puis le désir de rentrer en grâce avec la Reine et Mazarin et d'en obtenir le tabouret, à quoi elle réussit en 1650 en sacrifiant Mmede Longueville, à laquelle elle devait son mariage.

[574]En 1658, la mère prieure était la mère Marie Madeleine de Jésus, Mllede Bains.

[575]Mmede Sablé était alors retirée auprès du couvent de Port-Royal de Paris, situé un peu plus haut que celui des Carmélites, dans la rue Saint-Jacques, en la rue de la Bourbe, maintenant appelée rue de Port-Royal. L'ancien monastère est aujourd'hui l'hospice de la Maternité. Voyez Mmede Sablé, chap.V, p. 255.

[576]On sait que Mmede Sablé était assez friande, et que jusque dans sa retraite de Port-Royal elle inventait et faisait elle-même toute sorte de mets raffinés pour elle et pour ses amis. Mmede Sablé, chap.III.

[577]Elle cessa donc d'être sous-prieure en septembre 1662.

[578]Le président de Maisons, un ami de Mmede Sablé.

[579]Encore les religieuses de Port-Royal de Paris. Ainsi la sœur Marthe, et avec elle bien des Carmélites sans doute, rendait justice à la vertu des religieuses de Port-Royal. C'était là, en 1662, un lien de plus entre MlleDu Vigean, Mmede Sablé et Mmede Longueville.

[580]L'ancien favori de Richelieu, inépuisable auteur de tant de vers et de tant de prose médiocre, dont nous avons cité dans le texte plusieurs morceaux de poésie plus ou moins heureux.

[581]Très bon officier du parti de la Reine.

[582]On ne sait pas ce qu'est devenu ce Du Vigean-là, dernier soutien du nom des Du Vigean à la fin duXVIIesiècle.

[583]Vraisemblablement l'agrément de son mariage par le Roi.

[584]DansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.IV, etAppendice, note deuxième, nous avons repris l'examen de la bataille de Rocroi, à l'aide d'un document nouveau et fort inattendu, une bataille de Cyrus racontée par Mllede Scudéry.

[585]L'édition donneEspernay, qui est le nom d'une ville et non celui d'un maréchal de camp. Nous avertissons une fois pour toutes que les noms des officiers et des régiments, trop souvent estropiés dans l'imprimé, ont été par nous rétablis sur les autres relations ou d'après nos propres recherches.

[586]Passage important et qui répond d'avance à l'accusation de Montglat, que le jeune duc se laissa conduire d'un bout à l'autre de l'affaire par Gassion.

[587]Nouvelle réponse à Montglat.

[588]Gazette:Brunchamel. Le Mercure:Brunchaviel.

[589]Nous ne trouvons nulle autre part le nom de ce régiment. Ne faut-il pas lire:le régiment de Sillart, régiment de cavalerie étrangère. Voyez plus bas, p.540.

[590]Il y avait une très bonne raison pour commencer l'affaire sur-le-champ: la crainte de voir le lendemain matin Beck arriver avec ses quatre ou six mille hommes. D'un autre côté, l'armée française était fatiguée et encore mal en ordre. Mais la vraie raison qui ne pouvait pas ne pas décider Condé et que Lenet cache ici, est l'imprudence commise par La Ferté-Seneterre, et qui, le 18, mit l'armée française à deux doigts de sa perte. Voyez plus bas la relation deSirot.

[591]LesTertiosétaient des régiments espagnols célèbres.

[592]Le père du grand amiral.

[593]Pour épuiser les renseignements officiels, nous signalerons encore la relation donnée par leMercure français, t. XXVe, p. 8-17, et qui est évidemment un abrégé de laGazette.—La Bibliothèque historique de la Franceindique deux autres relations du temps: 1ot. IIe, au no22, 182,La bataille de Rocroy gagnée par le duc d'Enghien, Paris, 1643, in-4o; 2oIbid., au no22, 183,Relation de la bataille de Rocroy, Paris, 1643, in-fol. Nous avons en vain cherché le premier ouvrage; nous supposons que ce n'est pas autre chose que le second mis en in-4o, comme cela se faisait souvent. Nous avons collationné laRelationin-folio avec laGazette, et nous pouvons assurer qu'il y a fort peu de différences. LaGazettedivise son récit en divers paragraphes; laRelationforme un seul et même paragraphe. Çà et là laRelationabrége laGazette. Par exemple, elle retranche le premier paragraphe, qui est en effet de pure rhétorique,La Bibliothèque historiqueprétend que cetteRelationa été faite par le duc d'Enghien lui-même, et que l'original était dans la bibliothèque de M. La Mare, à Dijon; mais il s'agirait de savoir si le manuscrit de M. La Mare était écrit de la main même de Condé; et nous faisons plus qu'en douter.

[594]Relation in-fol.:Brunehamel.

[595]LeMercure français, qui rapporte la délibération du côté des Français, donne aussi celle des ennemis: «Le duc d'Enguyen mit en délibération s'il donneroit bataille sans attendre le lendemain, ou s'il jetteroit du secours dans la ville pendant que les ténèbres et la disposition du camp ennemi lui en donnoient la commodité. Don Francisco de Mello demanda dans le conseil de guerre s'il choqueroit (attaqueroit) ou s'il attendroit l'arrivée du général Beck qui le devoit joindre le lendemain avec mille chevaux et trois mille hommes d'infanterie. Le conseil espagnol fut d'avis d'attendre le général Beck puisque son armée étoit assez considérable pour leur faire espérer la victoire. Les officiers françois opinèrent qu'on ne pouvoit secourir la place que par des forces considérables, ce qui seroit affoiblir le camp, etc.»

[596]LaRelationomet ce détail curieux et dit seulement: «Pendant la nuit, M. le Duc ayant eu avis que...»

[597]Ce paragraphe et les deux suivants manquent dans laRelation: c'est juste le plus essentiel.

[598]La manœuvre de Condé n'est guère indiquée.

[599]Relation:Danize.

[600]Relation: le sieurDes Tours.

[601]Relation:Ernault.

[602]Fils aîné du comte de Noailles.

[603]Relation:Clément.

[604]Relation:Desclainvilliersetde Regneville.

[605]Relation:Mongneux.

[606]Relation:Pedamons. Un ouvrage dont nous parlerons plus bas, p. 580,Essai sur la cavalerie, dit: «Le seul régiment d'infanterie de Picardie (au centre de la bataille) avoit soutenu les efforts de la cavalerie espagnole par une manœuvre que lui fit faire M. Pedemons, capitaine de ce régiment: il l'avoit formé en octogone, et il ne fut point entamé.»

[607]Relation:Montcha.

[608]Relation:de Paujas.

[609]Manque dans laRelation.

[610]Voyez plus bas le récit deSirot.

[611]Tout ce paragraphe manque dans laRelation.

[612]Relation: Antoniode Villandra.

[613]Relation:de Castelins.—L'auteur de l'ouvrage précité, note 3 de la p. 552, dit que «le comte de Garos (sic) et Dom Georges de Castelluy, mestre de camp, furent pris de la main du Prince.»

[614]Sirot n'avait pas dit plus haut que Persan assista au conseil. C'est vraisemblablement une omission qu'il faut mettre sur le compte de l'imprimeur.

[615]On appelait le centre, toujours composé d'infanterie, le corps de bataille, la bataille.

[616]Sirot donne ces noms français aux régiments des deux comtes de Villalva. Voyez encore un peu plus loin (p.562).

[617]L'auteur plusieurs fois cité de l'Essai sur la cavalerieaffirme que «Condé, en apprenant la mort du comte de Fontaines, dit qu'il auroit souhaité d'être à sa place, s'il n'eût été vainqueur.»—Ce qui s'accorde fort bien avec cet autre mot qu'on lui prête la veille de la bataille, quand on s'inquiétait sur le résultat, qu'il n'avait pas à s'en mettre en peine, parce qu'il serait ou mort ou vainqueur.

[618]Sirot, qui se distingua si fort à Rocroi, accompagna son jeune général au siége de Thionville; mais ayant été fait prisonnier dans la déroute de Tudelingen, il ne put prendre part aux batailles de Fribourg, de Nortlingen et de Lens. Il suivit Condé dans la Fronde, et fut blessé mortellement en 1652, au pont de Gergeau. Son petit-fils, qui promettait de l'égaler, fut tué à Senef, en servant d'aide de camp au fils de Condé.

[619]Lettres de Bussy, Amsterdam, 1752, t. III, p. 71.

[620]Sur le maréchal de Grammont.

[621]Desormaux avait-il trouvé dans quelqu'un des manuscrits de l'hôtel de Condé, qu'il a eus à sa disposition, ce qu'il raconte de la colère de Condé, du repentir de La Ferté, et de ses protestations «d'effacer le lendemain au prix de son sang la faute dont il ne s'était rendu coupable que par un excès de zèle»?Histoire de Condé, etc., t. Ier, p. 83.

[622]Communiqué par M. Boutron-Charlard, dont la riche collection d'autographes est bien connue.

[623]Ni suscription ni date. Une main ancienne a mis au-dessus: 13 octobre 1646, et corrigé 1645.

[624]Mémoires de Mmede Motteville, t. Ier, p. 322.

[625]Le maréchal de Gramont commandait la droite de Condé à Nortlingen; il avait été mis en déroute et fait prisonnier par Jean de Wert. Voyez chap.IV(p. 539).

[626]Gleen commandait la droite de l'armée impériale. Il fut pris dans la dernière partie de l'affaire, quand Condé, avec la seule division de Turenne, rétablit le combat et gagna la bataille.Ibid.

[627]Le fils aîné de Mmela marquise de Rambouillet, tué à Nortlingen. VoyezLa Société Française, t. Ier, chap.VI.

[628]L'original a été vendu à une vente faite à Paris le 5 décembre 1854. Nous l'avons collationné de nouveau.

[629]Cette date, bien que d'une autre main, est certaine, Mmede Longueville parlant ici de l'accouchement qu'elle fit à son retour de Münster, à la fin de l'été de 1647. D'ailleurs, c'est bien en 1647, devant Lens, que fut tué, avec Gassion, le comte Léon d'Aubusson de La Feuillade, le frère aîné de celui qui devint, grâce à sa bravoure et aussi à ses flatteries envers Louis XIV, duc et maréchal.


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