Portrait du chevalier de Boufflers sous le nom de Fulber publié par Laclos dans la Galerie des Etats-généraux.
«Fulber eût été le plus heureux des hommes s'il avait pu demeurer toujours à vingt-cinq ans. Ecrits voluptueux, couplets amusants, vers agréables, cette foule de rieurs qui font le succès d'une jeunesse partagée entre l'amour et les talents, donnent une espèce de célébrité; mais lorsque la raison revient revendiquer ses droits, elle rougit des succès dus à de si petites causes. Fulber en est à ces tristes expériences; il a voulu faire succéder la vérité aux contes, la pensée au coloris, la méditation à la poésie. Quel a été son étonnement, lorsque l'habitude des choses frivoles a rendu pénible l'usage de l'esprit appliqué à des vues plus utiles.
«Fulber abonde dans ce qu'on appelle esprit, et il parle comme quelqu'un qui a besoin de ne rien perdre. Né sérieux, il veut être grave; bon, il veut être caustique; paresseux, il veut jouer le travailleur. Il court après les petits succès et paraît les dédaigner. A peine fut-il parvenu au fauteuil qu'il plaisanta sur les honneurs académiques. Il est né quatre-vingts ans trop tard. Du temps des Fontenelle, des La Mothe, des Gresset, il eût brillé sur le Parnasse français; à l'époqueoù nous nous trouvons, qu'est-ce que l'esprit tout seul, ou de l'esprit poétique, ou de l'esprit d'Académie, ou de l'esprit de boudoir, ou de l'esprit des soupers?—Nous évitons, à un certain âge, le ridicule des couleurs tendres, de la danse et autres amusements.
«Qui n'a pas l'esprit de son âge,De son âge a tout le malheur.»
«Qui n'a pas l'esprit de son âge,De son âge a tout le malheur.»
«Qui n'a pas l'esprit de son âge,De son âge a tout le malheur.»
«Qui n'a pas l'esprit de son âge,
De son âge a tout le malheur.»
NOTES:[1]Le dossier en est reproduit dans les pièces justificatives d'un récent travail; c'est un mémoire inachevé de Laclos sur l'éducation des femmes, publié par M. Champion d'après les manuscrits de la Bibliothèque nationale. Paris, Vanier, 1903.[2]La seule biographie qui soit mentionnée dans les Encyclopédies est une notice sur le général Laclos par Pariset, plaq. in-8, sans lieu ni date.—Nous ne parlerons pas d'une publication parue récemment dans une revue, et où figurent des lettres de Laclos au duc d'Orléans, lettres dont l'authenticité aurait mis en éveil Emile Chasles lui-même.[3]Impromptu de M. de Laclos à une dame, à qui il offrait une pomme dans un bal, et qui ne voulait la recevoir qu'avec des vers.«Comme Vénus vous êtes belle,Comme Pâris je suis berger;Comme lui je viens de juger;Voulez-vous me traiter comme elle?»[4]Michelet sans doute avait lu la phrase des mémoires de Tilly (1828). «Un grand Monsieur, maigre, jaune, en habitnoir».De là, l'homme noir.[5]V. ce portrait à l'appendice.[6]Il existe à Versailles un autre portrait de Laclos, par Ducreux. Celui dont nous parlons est de Boilly.[7]Le mot, comme on le sait, date de Louis XIV. L'Encyclopédie le définit ainsi: Petit-maître, nom qu'on a donné à la jeunesse ivre de l'amour de soi-même, avantageuse dans ses propos, affectée dans ses manières et recherchée dans son ajustement. Quelqu'un a défini le petit-maître: un insecte léger qui brille dans sa parure éphémère, papillonne et secoue ses ailes poudrées. Nos petits-maîtres, dit Voltaire, sont l'espèce la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre.
[1]Le dossier en est reproduit dans les pièces justificatives d'un récent travail; c'est un mémoire inachevé de Laclos sur l'éducation des femmes, publié par M. Champion d'après les manuscrits de la Bibliothèque nationale. Paris, Vanier, 1903.[2]La seule biographie qui soit mentionnée dans les Encyclopédies est une notice sur le général Laclos par Pariset, plaq. in-8, sans lieu ni date.—Nous ne parlerons pas d'une publication parue récemment dans une revue, et où figurent des lettres de Laclos au duc d'Orléans, lettres dont l'authenticité aurait mis en éveil Emile Chasles lui-même.[3]Impromptu de M. de Laclos à une dame, à qui il offrait une pomme dans un bal, et qui ne voulait la recevoir qu'avec des vers.«Comme Vénus vous êtes belle,Comme Pâris je suis berger;Comme lui je viens de juger;Voulez-vous me traiter comme elle?»[4]Michelet sans doute avait lu la phrase des mémoires de Tilly (1828). «Un grand Monsieur, maigre, jaune, en habitnoir».De là, l'homme noir.[5]V. ce portrait à l'appendice.[6]Il existe à Versailles un autre portrait de Laclos, par Ducreux. Celui dont nous parlons est de Boilly.[7]Le mot, comme on le sait, date de Louis XIV. L'Encyclopédie le définit ainsi: Petit-maître, nom qu'on a donné à la jeunesse ivre de l'amour de soi-même, avantageuse dans ses propos, affectée dans ses manières et recherchée dans son ajustement. Quelqu'un a défini le petit-maître: un insecte léger qui brille dans sa parure éphémère, papillonne et secoue ses ailes poudrées. Nos petits-maîtres, dit Voltaire, sont l'espèce la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre.
[1]Le dossier en est reproduit dans les pièces justificatives d'un récent travail; c'est un mémoire inachevé de Laclos sur l'éducation des femmes, publié par M. Champion d'après les manuscrits de la Bibliothèque nationale. Paris, Vanier, 1903.
[2]La seule biographie qui soit mentionnée dans les Encyclopédies est une notice sur le général Laclos par Pariset, plaq. in-8, sans lieu ni date.—Nous ne parlerons pas d'une publication parue récemment dans une revue, et où figurent des lettres de Laclos au duc d'Orléans, lettres dont l'authenticité aurait mis en éveil Emile Chasles lui-même.
[3]Impromptu de M. de Laclos à une dame, à qui il offrait une pomme dans un bal, et qui ne voulait la recevoir qu'avec des vers.
«Comme Vénus vous êtes belle,Comme Pâris je suis berger;Comme lui je viens de juger;Voulez-vous me traiter comme elle?»
«Comme Vénus vous êtes belle,Comme Pâris je suis berger;Comme lui je viens de juger;Voulez-vous me traiter comme elle?»
«Comme Vénus vous êtes belle,Comme Pâris je suis berger;Comme lui je viens de juger;Voulez-vous me traiter comme elle?»
«Comme Vénus vous êtes belle,
Comme Pâris je suis berger;
Comme lui je viens de juger;
Voulez-vous me traiter comme elle?»
[4]Michelet sans doute avait lu la phrase des mémoires de Tilly (1828). «Un grand Monsieur, maigre, jaune, en habitnoir».
De là, l'homme noir.
[5]V. ce portrait à l'appendice.
[6]Il existe à Versailles un autre portrait de Laclos, par Ducreux. Celui dont nous parlons est de Boilly.
[7]Le mot, comme on le sait, date de Louis XIV. L'Encyclopédie le définit ainsi: Petit-maître, nom qu'on a donné à la jeunesse ivre de l'amour de soi-même, avantageuse dans ses propos, affectée dans ses manières et recherchée dans son ajustement. Quelqu'un a défini le petit-maître: un insecte léger qui brille dans sa parure éphémère, papillonne et secoue ses ailes poudrées. Nos petits-maîtres, dit Voltaire, sont l'espèce la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre.
Note sur la transcription:Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée. Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.
Note sur la transcription:Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée. Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.