[593]VoirAppendiceIV.—Correspond. secrète(édit. Lescure), t. II, p. 403 et suiv. Duel (?) du duc d’Aiguillon avec Cazalès, qui avait attaqué la mémoire de son père en 1789.[594]Entre autres, lesActes des Apôtres, leJournal de la Cour et de la Ville, laChronique scandaleuse, etc.[595]Ce fut en septembre 1787: «Tant mieux, s’écria Marie-Antoinette; nous ne verrons plus ces habits rouges dans la galerie de Versailles». (Belleval.Souvenirs.p. 258 et MᵐᵉCampan,Mémoires. I, 180.)—Déjà en 1769, alors qu’elle n’était que Dauphine, l’imprudente princesse avait dit hautement qu’elle «n’aimait pas ces habits rouges» (Belleval.Souvenirs).[596]Lettre de Rousseau à Bernet (voir p. 356):«Il y a un siècle que je n’ai rien reçu de vous. J’ai appris avec peine que M. d’Aiguillon est porté émigré: cela m’a causé une grande affliction, n’ayant jamais pu croire que ce citoyen si zélé pour la Constitution se fût déterminé à émigrer, d’autant que lui et les siens n’avaient pas eu à se louer de la famille ci-devant royale. Ce parti de quitter le territoire de la République m’afflige d’autant plus que sa respectable mère en aura, j’en suis sûr, l’âme déchirée. J’ai un absolu dévouement pour cette maison.»—VoirAppendiceIV.[597]Armand avait dû introduire, dès l’an VI, sa demande en radiation de la liste des émigrés et, de ce fait, s’opposer à la vente du domaine et des meubles d’Aiguillon, car le ministre avait recommandé aux autorités du Département d’attendre, pour réaliser une opération consentie par elles, que «le directoire exécutif eût prononcé sur la radiation définitive de l’émigré d’Aiguillon». M. Tholin (Documents sur le mobilier du château d’Aiguillon), croit qu’Armand ne put l’obtenir.[598]Claude Saint-André.Mᵐᵉ Du Barry, p. 382.—D’autre part dans la déposition de Blache (AN. W. 16), nous lisons: «A cette époque (octobre 1792, la date donnée par M. Claude Saint-André), la Du Barry fit émigrer la d’Aiguillon,la jeune, qu’elle avait fait passer pour une de ses filles de chambre». Il y aurait donc eu confusion entre la bru et la belle-mère. Soulavie, de son côté, dans son parallèle de Mᵐᵉ de Choiseul et de Mᵐᵉ d’Aiguillon, affirme que celle-ci n’a pas émigré. Et cependant la lettre de Rousseau est formelle. La duchesse, d’après certaines versions, aurait émigré après les journées des 5 et 6 octobre 1789.[599]Le décret de l’Assemblée législative (novembre 1791) déclarait coupable du crime de lèse-nation tout émigré qui ne serait pas rentré en France avant le 1ᵉʳ janvier 1792.[600]Archives Chabrillan.[601]Voir la note de l’appendice V.[602]VoirAppendiceV.—Nous donnons le résumé d’un excellent travail publié par M. Tholin sous le titre:Documents sur le mobilier du château confisqué en 1792, Agen 1882.—Nous n’avons voulu nous occuper, pour cette étude un peu aride, que des deux domaines dont la gestion mit en relief l’intéressante personnalité de la duchesse:Aiguillonoù sa constante activité avait fait merveille;Rueloù son indomptable énergie combattit jusqu’à son dernier souffle la mauvaise fortune.[603]Le baron de Scheffer lui enverra, en 1795, des lettres à cette prison; mais, nous n’avons trouvé, ni dans le livre de l’abbéCédoz,Un couvent de religieuses anglaises à Paris, 1891, ni dans l’opuscule de l’abbéGaston,Une prison parisienne sous la Terreur(1908), parmi les détenues, le nom de la duchesse d’Aiguillon. Cependant, il reste aux Archives Nationales un document officiel attestant l’arrestation de la duchesse (voirPièces justificatives, IV).[604]VoirPièces justificatives, V.[605]On peut lire «va les réquisitionner» (Archives Chabrillan).[606]Ces deux lettres et celles qui suivent appartiennent aux Archives du marquis de Chabrillan.[607]Le baron Ulrich de Scheffer avait alors quatre-vingts ans. Il avait remplacé le comte, comme ministre à Paris, de 1761 à 1769. Il fut un des principaux instruments de la révolution de 1772. Il mourut le 4 mars 1799.[608]Dans lesFeuilles d’histoire(T. 2 1909), M. Buffenoir a publié un certain nombre de lettres adressées au comte Ch. Frédéric Scheffer par diverses notabilités françaises de 1753 à 1784. Nous n’y relevons aucune lettre des d’Aiguillon.[609]AN.T. 243, 7 janvier 1780 (lettre du).—Scheffer dira lui-même de Mᵐᵉ de Laigle (lettre du 4 août 1796): «Il y a trente-deux ans que j’ai quitté la France; votre amie était bien longtemps auparavant d’une santé faible et languissante: elle passait la plus grande partie de sa vie dans son lit; c’est un miracle qu’elle ait pu aller jusqu’à ce moment.»[610]Ce n’était pas Armand, mais Emmanuel que s’appelait le petit-fils de la duchesse. Il mourut en 1798.[611]Ce sont les fameux Mémoires rédigés par Soulavie et qui constituent à peu près la seule biographie qu’on ait jusqu’ici du maréchal duc de Richelieu. Soulavie s’était servi de notes et documents trouvés dans les papiers du maréchal; mais il y ajouta, paraît-il, singulièrement du sien.[612]Le livre déjà cité de l’abbé Bossebœuf (Le Château de Veretz, Tours, 1903), donne entre autres pièces justificatives, p. 548,Mobilier de Veretz réservé par la Citoyenne d’Aiguillon lors de la vente faite en 1792, 1ʳᵉ année de la République(étude de Mᵉ Guillonneau, notaire à Saint-Avertin)—p. 551,Expertise du château en 1796—Comptes de la démolition du château—Expertise en 1797.[613]AppendiceV (note) p. 388.[614]Le Directoire avait, en effet, offert l’ambassade de Suède à Pichegru, mais celui-ci refusa.[615]D’après la préface de Soulavie, lesMémoires de Maurepas, se rapportant surtout à son premier ministère, seraient l’œuvre de Salé, secrétaire de l’homme d’Etat. Soulavie, qui en est considéré d’ordinaire comme l’auteur, dit n’avoir ajouté qu’un volume aux trois de la première édition.—Ces quatre volumes sont datés de 1792.[616]Après Montenotte, Millesimo, Mondovi et Lodi, après avoir culbuté Beaulieu, le plus renommé des généraux autrichiens, Bonaparte était entré à Milan le 15 mai 1796.[617]Ce dut être une absence temporaire: car Lehoc fut ministre plénipotentiaire à Stockolm de 1795 à 1799. Peut-être le Directoire l’avait-il rappelé éventuellement, croyant que Pichegru accepterait le poste.[618]VoirAppendiceI.[619]VoirPièces justificatives, VIIᵉ.[620]Extrait de laGénéalogie de la Maison Brehant, par le comtede Bréhant(1867):«D’Innocente Aglaé et de Joseph Guignes de Moreton de Chabrillan:1º Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, père du marquis de Chabrillan.2º Pierre-Charles Fort de Moreton de Chabrillan.Ont réuni sur leurs têtes les successions des La Vrillière et des d’Aiguillon.»[621]Trévedy.Quelques mots à propos de Pordic, 1902, pp. 88-89.«Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, sous la Restauration, obtint la restitution des biens de sa grand’mère non aliénés par la nation.»[622]Fr. Funck-Brentano.Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 47.[623]Archives Bastille 12438. Dossier Surgeon.[624]Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 68.[625]Le type achevé du policier adroit, intelligent, bel-esprit et... fripon, assez fréquent à cette époque, toujours à la piste des libelles et qui au besoin les fabrique pour s’en faire des rentes. Grâce à sa femme, très jolie et très fine personne, qui avait su capter, comme le fera plus tard l’astucieuse La Motte, la bienveillance de la Reine, il proposait à cette princesse l’achat d’odieuses publications dirigées contre elle, achat qu’il négociait à des prix fabuleux... et dont il était l’auteur. Sa prévarication fut découverte; et il fut enfermé à Vincennes où il mourut subitement d’apoplexie.[626]Arch. Bastille12240. Dossier Pignatel, Mercier, Dubec, Arnoux.[627]Nous avons vu, dans la correspondance de Mᵐᵉ d’Aiguillon, les goûts artistiques du comte d’Agénois; et les documents rassemblés par M. Tholin disent assez en quel honneur était tenue la musique au château d’Aiguillon.[628]Des pièces retrouvées auxArchives nationales(F⁷ 5255³), nous ont fait connaître, et les origines de cette confiscation, et l’argumentation captieuse qui permit à l’Etat de justifier une spoliation absolument inique. Elles nous renseignent en outre sur la succession d’Aiguillon (p. 352).Le 7 octobre 1792, Coutausse, procureur général, syndic de Lot-et-Garonne, écrivait d’Agen à Roland, ministre de l’intérieur, que le Directoire du Département avait reçu du maréchal de camp d’Aiguillon un imprimé lui annonçant qu’il était «sorti de la République». Le Directoire du Département estimait qu’en conséquence les biens de cet officier supérieur devaient être mis «à la disposition de la Nation»; mais «comme l’émigration n’était pas légalement constatée à ses yeux», le procureur général syndic priait Roland de «lui donner, sans perte de temps, la connaissance certaine de l’état du maréchal de camp d’Aiguillon». Il joignait en même temps à sa lettre l’imprimé, que nous n’avons pas retrouvé, par parenthèse, dans le dossier des Archives.A cette même date du 7 octobre 1792, une autre pièce, émanée du Directoire, certifiait l’existence de l’imprimé, arrivé de Bâle sous le nom de Vignerot, «dit d’Aiguillon», et que lui, Directoire, «instruit, par les nouvelles politiques, de l’émigration» du maréchal de camp, avait rendu un arrêté, sur le rapport du procureur syndic général, concluant au séquestre des biens de d’Aiguillon.Or, consécutivement à cet arrêté, le 5 décembre 1792, une déclaration, signée Salmon, établissait, en raison du contrat de mariage entre le duc et la duchesse d’Aiguillon, la situation de la mère et du fils par rapport à leurs intérêts respectifs. Pendant la communauté de biens qui existait entre les deux époux et à laquelle pouvait renoncer la veuve, pour «s’en tenir à ses reprises et conventions matrimoniales, il avait été fait des emprunts considérables tant en viager qu’en perpétuel, auxquels elle s’était obligée et avait même aliéné de ses propres»; de ce fait, la succession de son mari lui devait une indemnité.La duchesse s’en était d’abord tenue à ses reprises et son fils, qui s’était «porté héritier bénéficiaire», avait recueilli, en 1790, la succession de son père, à charge d’en payer les dettes; mais il l’avait bientôt rétrocédée à sa mère, qui s’était engagée à désintéresser les créanciers de son mari et de plus à loger son fils et sa bru, en leur servant une rente annuelle de 24.000 livres.La déclaration Salmon n’accepte pas cet arrangement familial: «M. d’Aiguillon s’étant émigré, aux termes de la loi concernant les émigrés, l’acte de 1790 ne peut se soutenir; et la Nation a le droit de faire poser les scellés sur tous les meubles et papiers qui sont àl’hôtel de Paris, àcelui de Versailles, auchâteau de Ruel, àcelui de Véretz, près de Tours, àcelui d’Aiguillondépartement du Lot (sic), àcelui de Saint-Bihy{*} près Saint-Brieuc en Bretagne; de faire reprendre ces terres, excepté celles de Saint-Bihy (propriété de la duchesse), par les départements de leur situation, et celle de Montcornet-les-Ardennes, par le département de celui-ci, sans que les revenus du duché d’Aiguillon puissent être tenus des dettes du père et des reprises de la mère; et, dans le cas contraire, la nation pourrait, dès ce moment, rentrer dans les objets compris dans la donation de Louis XIII (au cardinal de Richelieu).»La duchesse douairière d’Aiguillon était donc rentrée d’émigration, quand Salmon donnait sa consultation sur le cas du maréchal de camp Vignerot: autrement, il n’eût pas manqué d’argumenter contre la mère, comme il l’avait fait contre le fils.Mais ce qui dépasse les limites de la vraisemblance, c’est la note que nous donne le répertoire Tuetey, d’après cette pièce des Archives nationales (F.IV, 1470) des 3 et 5 avril 1793: «On dénonce la présence à Paris des ci-devant duc et duchesse d’Aiguillon: celle-ci, déguisée en petite ouvrière, allait même au spectacle aux places de 12 sols. La dame Pinard, de leur intimité, a dit à son mari que s’il n’était pas si patriote, elle lui confierait bien des choses et que, pour l’empêcher d’être assassiné, elle lui donnerait sous peu une médaille à l’effigie de Louis Capet».Que la jeune duchesse d’Aiguillon soit revenue en France, ce n’est pas improbable; mais que le duc ait eu la témérité d’y reparaître, après son bruyant départ de l’armée, c’est inadmissible. A vrai dire, les trois quarts des dénonciations que dictait alors l’esprit de délation et qu’enregistrait la police étaient aussi absurdes que celle-ci.{A} Le château de Saint-Bihi, demeure patrimoniale des Mauron-Plélo, avait été reconstruit, vers 1750, par le duc d’Aiguillon. Ce château sert aujourd’hui de magasin à fourrages.[629]Cet état, dit M. Tholin, n’existe plus.[630]Archives départementales, série 9.[631]Se trouve aux archives départementales.[632]Ce très beau portrait se trouve dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieuxdu 10 septembre 1911.[633]Ruel(orthographe duXVIIIᵉ siècle que nous avons adoptée) devintRueilavec la Révolution.[634]Fermier-régisseur de la duchesse d’Aiguillon.[635]Le cimetière se trouvait, à cette époque, dans un emplacement situé maintenant rue de la Réunion et où se tient le marché.[636]Comte de Quelen, cousin de la duchesse d’Aiguillon.[637]Ce buste se trouve actuellement chez le marquis de Chabrillan.
[593]VoirAppendiceIV.—Correspond. secrète(édit. Lescure), t. II, p. 403 et suiv. Duel (?) du duc d’Aiguillon avec Cazalès, qui avait attaqué la mémoire de son père en 1789.
[593]VoirAppendiceIV.—Correspond. secrète(édit. Lescure), t. II, p. 403 et suiv. Duel (?) du duc d’Aiguillon avec Cazalès, qui avait attaqué la mémoire de son père en 1789.
[594]Entre autres, lesActes des Apôtres, leJournal de la Cour et de la Ville, laChronique scandaleuse, etc.
[594]Entre autres, lesActes des Apôtres, leJournal de la Cour et de la Ville, laChronique scandaleuse, etc.
[595]Ce fut en septembre 1787: «Tant mieux, s’écria Marie-Antoinette; nous ne verrons plus ces habits rouges dans la galerie de Versailles». (Belleval.Souvenirs.p. 258 et MᵐᵉCampan,Mémoires. I, 180.)—Déjà en 1769, alors qu’elle n’était que Dauphine, l’imprudente princesse avait dit hautement qu’elle «n’aimait pas ces habits rouges» (Belleval.Souvenirs).
[595]Ce fut en septembre 1787: «Tant mieux, s’écria Marie-Antoinette; nous ne verrons plus ces habits rouges dans la galerie de Versailles». (Belleval.Souvenirs.p. 258 et MᵐᵉCampan,Mémoires. I, 180.)—Déjà en 1769, alors qu’elle n’était que Dauphine, l’imprudente princesse avait dit hautement qu’elle «n’aimait pas ces habits rouges» (Belleval.Souvenirs).
[596]Lettre de Rousseau à Bernet (voir p. 356):«Il y a un siècle que je n’ai rien reçu de vous. J’ai appris avec peine que M. d’Aiguillon est porté émigré: cela m’a causé une grande affliction, n’ayant jamais pu croire que ce citoyen si zélé pour la Constitution se fût déterminé à émigrer, d’autant que lui et les siens n’avaient pas eu à se louer de la famille ci-devant royale. Ce parti de quitter le territoire de la République m’afflige d’autant plus que sa respectable mère en aura, j’en suis sûr, l’âme déchirée. J’ai un absolu dévouement pour cette maison.»—VoirAppendiceIV.
[596]Lettre de Rousseau à Bernet (voir p. 356):
«Il y a un siècle que je n’ai rien reçu de vous. J’ai appris avec peine que M. d’Aiguillon est porté émigré: cela m’a causé une grande affliction, n’ayant jamais pu croire que ce citoyen si zélé pour la Constitution se fût déterminé à émigrer, d’autant que lui et les siens n’avaient pas eu à se louer de la famille ci-devant royale. Ce parti de quitter le territoire de la République m’afflige d’autant plus que sa respectable mère en aura, j’en suis sûr, l’âme déchirée. J’ai un absolu dévouement pour cette maison.»—VoirAppendiceIV.
[597]Armand avait dû introduire, dès l’an VI, sa demande en radiation de la liste des émigrés et, de ce fait, s’opposer à la vente du domaine et des meubles d’Aiguillon, car le ministre avait recommandé aux autorités du Département d’attendre, pour réaliser une opération consentie par elles, que «le directoire exécutif eût prononcé sur la radiation définitive de l’émigré d’Aiguillon». M. Tholin (Documents sur le mobilier du château d’Aiguillon), croit qu’Armand ne put l’obtenir.
[597]Armand avait dû introduire, dès l’an VI, sa demande en radiation de la liste des émigrés et, de ce fait, s’opposer à la vente du domaine et des meubles d’Aiguillon, car le ministre avait recommandé aux autorités du Département d’attendre, pour réaliser une opération consentie par elles, que «le directoire exécutif eût prononcé sur la radiation définitive de l’émigré d’Aiguillon». M. Tholin (Documents sur le mobilier du château d’Aiguillon), croit qu’Armand ne put l’obtenir.
[598]Claude Saint-André.Mᵐᵉ Du Barry, p. 382.—D’autre part dans la déposition de Blache (AN. W. 16), nous lisons: «A cette époque (octobre 1792, la date donnée par M. Claude Saint-André), la Du Barry fit émigrer la d’Aiguillon,la jeune, qu’elle avait fait passer pour une de ses filles de chambre». Il y aurait donc eu confusion entre la bru et la belle-mère. Soulavie, de son côté, dans son parallèle de Mᵐᵉ de Choiseul et de Mᵐᵉ d’Aiguillon, affirme que celle-ci n’a pas émigré. Et cependant la lettre de Rousseau est formelle. La duchesse, d’après certaines versions, aurait émigré après les journées des 5 et 6 octobre 1789.
[598]Claude Saint-André.Mᵐᵉ Du Barry, p. 382.—D’autre part dans la déposition de Blache (AN. W. 16), nous lisons: «A cette époque (octobre 1792, la date donnée par M. Claude Saint-André), la Du Barry fit émigrer la d’Aiguillon,la jeune, qu’elle avait fait passer pour une de ses filles de chambre». Il y aurait donc eu confusion entre la bru et la belle-mère. Soulavie, de son côté, dans son parallèle de Mᵐᵉ de Choiseul et de Mᵐᵉ d’Aiguillon, affirme que celle-ci n’a pas émigré. Et cependant la lettre de Rousseau est formelle. La duchesse, d’après certaines versions, aurait émigré après les journées des 5 et 6 octobre 1789.
[599]Le décret de l’Assemblée législative (novembre 1791) déclarait coupable du crime de lèse-nation tout émigré qui ne serait pas rentré en France avant le 1ᵉʳ janvier 1792.
[599]Le décret de l’Assemblée législative (novembre 1791) déclarait coupable du crime de lèse-nation tout émigré qui ne serait pas rentré en France avant le 1ᵉʳ janvier 1792.
[600]Archives Chabrillan.
[600]Archives Chabrillan.
[601]Voir la note de l’appendice V.
[601]Voir la note de l’appendice V.
[602]VoirAppendiceV.—Nous donnons le résumé d’un excellent travail publié par M. Tholin sous le titre:Documents sur le mobilier du château confisqué en 1792, Agen 1882.—Nous n’avons voulu nous occuper, pour cette étude un peu aride, que des deux domaines dont la gestion mit en relief l’intéressante personnalité de la duchesse:Aiguillonoù sa constante activité avait fait merveille;Rueloù son indomptable énergie combattit jusqu’à son dernier souffle la mauvaise fortune.
[602]VoirAppendiceV.—Nous donnons le résumé d’un excellent travail publié par M. Tholin sous le titre:Documents sur le mobilier du château confisqué en 1792, Agen 1882.—Nous n’avons voulu nous occuper, pour cette étude un peu aride, que des deux domaines dont la gestion mit en relief l’intéressante personnalité de la duchesse:Aiguillonoù sa constante activité avait fait merveille;Rueloù son indomptable énergie combattit jusqu’à son dernier souffle la mauvaise fortune.
[603]Le baron de Scheffer lui enverra, en 1795, des lettres à cette prison; mais, nous n’avons trouvé, ni dans le livre de l’abbéCédoz,Un couvent de religieuses anglaises à Paris, 1891, ni dans l’opuscule de l’abbéGaston,Une prison parisienne sous la Terreur(1908), parmi les détenues, le nom de la duchesse d’Aiguillon. Cependant, il reste aux Archives Nationales un document officiel attestant l’arrestation de la duchesse (voirPièces justificatives, IV).
[603]Le baron de Scheffer lui enverra, en 1795, des lettres à cette prison; mais, nous n’avons trouvé, ni dans le livre de l’abbéCédoz,Un couvent de religieuses anglaises à Paris, 1891, ni dans l’opuscule de l’abbéGaston,Une prison parisienne sous la Terreur(1908), parmi les détenues, le nom de la duchesse d’Aiguillon. Cependant, il reste aux Archives Nationales un document officiel attestant l’arrestation de la duchesse (voirPièces justificatives, IV).
[604]VoirPièces justificatives, V.
[604]VoirPièces justificatives, V.
[605]On peut lire «va les réquisitionner» (Archives Chabrillan).
[605]On peut lire «va les réquisitionner» (Archives Chabrillan).
[606]Ces deux lettres et celles qui suivent appartiennent aux Archives du marquis de Chabrillan.
[606]Ces deux lettres et celles qui suivent appartiennent aux Archives du marquis de Chabrillan.
[607]Le baron Ulrich de Scheffer avait alors quatre-vingts ans. Il avait remplacé le comte, comme ministre à Paris, de 1761 à 1769. Il fut un des principaux instruments de la révolution de 1772. Il mourut le 4 mars 1799.
[607]Le baron Ulrich de Scheffer avait alors quatre-vingts ans. Il avait remplacé le comte, comme ministre à Paris, de 1761 à 1769. Il fut un des principaux instruments de la révolution de 1772. Il mourut le 4 mars 1799.
[608]Dans lesFeuilles d’histoire(T. 2 1909), M. Buffenoir a publié un certain nombre de lettres adressées au comte Ch. Frédéric Scheffer par diverses notabilités françaises de 1753 à 1784. Nous n’y relevons aucune lettre des d’Aiguillon.
[608]Dans lesFeuilles d’histoire(T. 2 1909), M. Buffenoir a publié un certain nombre de lettres adressées au comte Ch. Frédéric Scheffer par diverses notabilités françaises de 1753 à 1784. Nous n’y relevons aucune lettre des d’Aiguillon.
[609]AN.T. 243, 7 janvier 1780 (lettre du).—Scheffer dira lui-même de Mᵐᵉ de Laigle (lettre du 4 août 1796): «Il y a trente-deux ans que j’ai quitté la France; votre amie était bien longtemps auparavant d’une santé faible et languissante: elle passait la plus grande partie de sa vie dans son lit; c’est un miracle qu’elle ait pu aller jusqu’à ce moment.»
[609]AN.T. 243, 7 janvier 1780 (lettre du).—Scheffer dira lui-même de Mᵐᵉ de Laigle (lettre du 4 août 1796): «Il y a trente-deux ans que j’ai quitté la France; votre amie était bien longtemps auparavant d’une santé faible et languissante: elle passait la plus grande partie de sa vie dans son lit; c’est un miracle qu’elle ait pu aller jusqu’à ce moment.»
[610]Ce n’était pas Armand, mais Emmanuel que s’appelait le petit-fils de la duchesse. Il mourut en 1798.
[610]Ce n’était pas Armand, mais Emmanuel que s’appelait le petit-fils de la duchesse. Il mourut en 1798.
[611]Ce sont les fameux Mémoires rédigés par Soulavie et qui constituent à peu près la seule biographie qu’on ait jusqu’ici du maréchal duc de Richelieu. Soulavie s’était servi de notes et documents trouvés dans les papiers du maréchal; mais il y ajouta, paraît-il, singulièrement du sien.
[611]Ce sont les fameux Mémoires rédigés par Soulavie et qui constituent à peu près la seule biographie qu’on ait jusqu’ici du maréchal duc de Richelieu. Soulavie s’était servi de notes et documents trouvés dans les papiers du maréchal; mais il y ajouta, paraît-il, singulièrement du sien.
[612]Le livre déjà cité de l’abbé Bossebœuf (Le Château de Veretz, Tours, 1903), donne entre autres pièces justificatives, p. 548,Mobilier de Veretz réservé par la Citoyenne d’Aiguillon lors de la vente faite en 1792, 1ʳᵉ année de la République(étude de Mᵉ Guillonneau, notaire à Saint-Avertin)—p. 551,Expertise du château en 1796—Comptes de la démolition du château—Expertise en 1797.
[612]Le livre déjà cité de l’abbé Bossebœuf (Le Château de Veretz, Tours, 1903), donne entre autres pièces justificatives, p. 548,Mobilier de Veretz réservé par la Citoyenne d’Aiguillon lors de la vente faite en 1792, 1ʳᵉ année de la République(étude de Mᵉ Guillonneau, notaire à Saint-Avertin)—p. 551,Expertise du château en 1796—Comptes de la démolition du château—Expertise en 1797.
[613]AppendiceV (note) p. 388.
[613]AppendiceV (note) p. 388.
[614]Le Directoire avait, en effet, offert l’ambassade de Suède à Pichegru, mais celui-ci refusa.
[614]Le Directoire avait, en effet, offert l’ambassade de Suède à Pichegru, mais celui-ci refusa.
[615]D’après la préface de Soulavie, lesMémoires de Maurepas, se rapportant surtout à son premier ministère, seraient l’œuvre de Salé, secrétaire de l’homme d’Etat. Soulavie, qui en est considéré d’ordinaire comme l’auteur, dit n’avoir ajouté qu’un volume aux trois de la première édition.—Ces quatre volumes sont datés de 1792.
[615]D’après la préface de Soulavie, lesMémoires de Maurepas, se rapportant surtout à son premier ministère, seraient l’œuvre de Salé, secrétaire de l’homme d’Etat. Soulavie, qui en est considéré d’ordinaire comme l’auteur, dit n’avoir ajouté qu’un volume aux trois de la première édition.—Ces quatre volumes sont datés de 1792.
[616]Après Montenotte, Millesimo, Mondovi et Lodi, après avoir culbuté Beaulieu, le plus renommé des généraux autrichiens, Bonaparte était entré à Milan le 15 mai 1796.
[616]Après Montenotte, Millesimo, Mondovi et Lodi, après avoir culbuté Beaulieu, le plus renommé des généraux autrichiens, Bonaparte était entré à Milan le 15 mai 1796.
[617]Ce dut être une absence temporaire: car Lehoc fut ministre plénipotentiaire à Stockolm de 1795 à 1799. Peut-être le Directoire l’avait-il rappelé éventuellement, croyant que Pichegru accepterait le poste.
[617]Ce dut être une absence temporaire: car Lehoc fut ministre plénipotentiaire à Stockolm de 1795 à 1799. Peut-être le Directoire l’avait-il rappelé éventuellement, croyant que Pichegru accepterait le poste.
[618]VoirAppendiceI.
[618]VoirAppendiceI.
[619]VoirPièces justificatives, VIIᵉ.
[619]VoirPièces justificatives, VIIᵉ.
[620]Extrait de laGénéalogie de la Maison Brehant, par le comtede Bréhant(1867):«D’Innocente Aglaé et de Joseph Guignes de Moreton de Chabrillan:1º Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, père du marquis de Chabrillan.2º Pierre-Charles Fort de Moreton de Chabrillan.Ont réuni sur leurs têtes les successions des La Vrillière et des d’Aiguillon.»
[620]Extrait de laGénéalogie de la Maison Brehant, par le comtede Bréhant(1867):
«D’Innocente Aglaé et de Joseph Guignes de Moreton de Chabrillan:
1º Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, père du marquis de Chabrillan.
2º Pierre-Charles Fort de Moreton de Chabrillan.
Ont réuni sur leurs têtes les successions des La Vrillière et des d’Aiguillon.»
[621]Trévedy.Quelques mots à propos de Pordic, 1902, pp. 88-89.«Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, sous la Restauration, obtint la restitution des biens de sa grand’mère non aliénés par la nation.»
[621]Trévedy.Quelques mots à propos de Pordic, 1902, pp. 88-89.
«Hippolyte-César de Moreton de Chabrillan, sous la Restauration, obtint la restitution des biens de sa grand’mère non aliénés par la nation.»
[622]Fr. Funck-Brentano.Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 47.
[622]Fr. Funck-Brentano.Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 47.
[623]Archives Bastille 12438. Dossier Surgeon.
[623]Archives Bastille 12438. Dossier Surgeon.
[624]Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 68.
[624]Figaro et ses devanciers(Hachette, 1909), p. 68.
[625]Le type achevé du policier adroit, intelligent, bel-esprit et... fripon, assez fréquent à cette époque, toujours à la piste des libelles et qui au besoin les fabrique pour s’en faire des rentes. Grâce à sa femme, très jolie et très fine personne, qui avait su capter, comme le fera plus tard l’astucieuse La Motte, la bienveillance de la Reine, il proposait à cette princesse l’achat d’odieuses publications dirigées contre elle, achat qu’il négociait à des prix fabuleux... et dont il était l’auteur. Sa prévarication fut découverte; et il fut enfermé à Vincennes où il mourut subitement d’apoplexie.
[625]Le type achevé du policier adroit, intelligent, bel-esprit et... fripon, assez fréquent à cette époque, toujours à la piste des libelles et qui au besoin les fabrique pour s’en faire des rentes. Grâce à sa femme, très jolie et très fine personne, qui avait su capter, comme le fera plus tard l’astucieuse La Motte, la bienveillance de la Reine, il proposait à cette princesse l’achat d’odieuses publications dirigées contre elle, achat qu’il négociait à des prix fabuleux... et dont il était l’auteur. Sa prévarication fut découverte; et il fut enfermé à Vincennes où il mourut subitement d’apoplexie.
[626]Arch. Bastille12240. Dossier Pignatel, Mercier, Dubec, Arnoux.
[626]Arch. Bastille12240. Dossier Pignatel, Mercier, Dubec, Arnoux.
[627]Nous avons vu, dans la correspondance de Mᵐᵉ d’Aiguillon, les goûts artistiques du comte d’Agénois; et les documents rassemblés par M. Tholin disent assez en quel honneur était tenue la musique au château d’Aiguillon.
[627]Nous avons vu, dans la correspondance de Mᵐᵉ d’Aiguillon, les goûts artistiques du comte d’Agénois; et les documents rassemblés par M. Tholin disent assez en quel honneur était tenue la musique au château d’Aiguillon.
[628]Des pièces retrouvées auxArchives nationales(F⁷ 5255³), nous ont fait connaître, et les origines de cette confiscation, et l’argumentation captieuse qui permit à l’Etat de justifier une spoliation absolument inique. Elles nous renseignent en outre sur la succession d’Aiguillon (p. 352).Le 7 octobre 1792, Coutausse, procureur général, syndic de Lot-et-Garonne, écrivait d’Agen à Roland, ministre de l’intérieur, que le Directoire du Département avait reçu du maréchal de camp d’Aiguillon un imprimé lui annonçant qu’il était «sorti de la République». Le Directoire du Département estimait qu’en conséquence les biens de cet officier supérieur devaient être mis «à la disposition de la Nation»; mais «comme l’émigration n’était pas légalement constatée à ses yeux», le procureur général syndic priait Roland de «lui donner, sans perte de temps, la connaissance certaine de l’état du maréchal de camp d’Aiguillon». Il joignait en même temps à sa lettre l’imprimé, que nous n’avons pas retrouvé, par parenthèse, dans le dossier des Archives.A cette même date du 7 octobre 1792, une autre pièce, émanée du Directoire, certifiait l’existence de l’imprimé, arrivé de Bâle sous le nom de Vignerot, «dit d’Aiguillon», et que lui, Directoire, «instruit, par les nouvelles politiques, de l’émigration» du maréchal de camp, avait rendu un arrêté, sur le rapport du procureur syndic général, concluant au séquestre des biens de d’Aiguillon.Or, consécutivement à cet arrêté, le 5 décembre 1792, une déclaration, signée Salmon, établissait, en raison du contrat de mariage entre le duc et la duchesse d’Aiguillon, la situation de la mère et du fils par rapport à leurs intérêts respectifs. Pendant la communauté de biens qui existait entre les deux époux et à laquelle pouvait renoncer la veuve, pour «s’en tenir à ses reprises et conventions matrimoniales, il avait été fait des emprunts considérables tant en viager qu’en perpétuel, auxquels elle s’était obligée et avait même aliéné de ses propres»; de ce fait, la succession de son mari lui devait une indemnité.La duchesse s’en était d’abord tenue à ses reprises et son fils, qui s’était «porté héritier bénéficiaire», avait recueilli, en 1790, la succession de son père, à charge d’en payer les dettes; mais il l’avait bientôt rétrocédée à sa mère, qui s’était engagée à désintéresser les créanciers de son mari et de plus à loger son fils et sa bru, en leur servant une rente annuelle de 24.000 livres.La déclaration Salmon n’accepte pas cet arrangement familial: «M. d’Aiguillon s’étant émigré, aux termes de la loi concernant les émigrés, l’acte de 1790 ne peut se soutenir; et la Nation a le droit de faire poser les scellés sur tous les meubles et papiers qui sont àl’hôtel de Paris, àcelui de Versailles, auchâteau de Ruel, àcelui de Véretz, près de Tours, àcelui d’Aiguillondépartement du Lot (sic), àcelui de Saint-Bihy{*} près Saint-Brieuc en Bretagne; de faire reprendre ces terres, excepté celles de Saint-Bihy (propriété de la duchesse), par les départements de leur situation, et celle de Montcornet-les-Ardennes, par le département de celui-ci, sans que les revenus du duché d’Aiguillon puissent être tenus des dettes du père et des reprises de la mère; et, dans le cas contraire, la nation pourrait, dès ce moment, rentrer dans les objets compris dans la donation de Louis XIII (au cardinal de Richelieu).»La duchesse douairière d’Aiguillon était donc rentrée d’émigration, quand Salmon donnait sa consultation sur le cas du maréchal de camp Vignerot: autrement, il n’eût pas manqué d’argumenter contre la mère, comme il l’avait fait contre le fils.Mais ce qui dépasse les limites de la vraisemblance, c’est la note que nous donne le répertoire Tuetey, d’après cette pièce des Archives nationales (F.IV, 1470) des 3 et 5 avril 1793: «On dénonce la présence à Paris des ci-devant duc et duchesse d’Aiguillon: celle-ci, déguisée en petite ouvrière, allait même au spectacle aux places de 12 sols. La dame Pinard, de leur intimité, a dit à son mari que s’il n’était pas si patriote, elle lui confierait bien des choses et que, pour l’empêcher d’être assassiné, elle lui donnerait sous peu une médaille à l’effigie de Louis Capet».Que la jeune duchesse d’Aiguillon soit revenue en France, ce n’est pas improbable; mais que le duc ait eu la témérité d’y reparaître, après son bruyant départ de l’armée, c’est inadmissible. A vrai dire, les trois quarts des dénonciations que dictait alors l’esprit de délation et qu’enregistrait la police étaient aussi absurdes que celle-ci.{A} Le château de Saint-Bihi, demeure patrimoniale des Mauron-Plélo, avait été reconstruit, vers 1750, par le duc d’Aiguillon. Ce château sert aujourd’hui de magasin à fourrages.
[628]Des pièces retrouvées auxArchives nationales(F⁷ 5255³), nous ont fait connaître, et les origines de cette confiscation, et l’argumentation captieuse qui permit à l’Etat de justifier une spoliation absolument inique. Elles nous renseignent en outre sur la succession d’Aiguillon (p. 352).
Le 7 octobre 1792, Coutausse, procureur général, syndic de Lot-et-Garonne, écrivait d’Agen à Roland, ministre de l’intérieur, que le Directoire du Département avait reçu du maréchal de camp d’Aiguillon un imprimé lui annonçant qu’il était «sorti de la République». Le Directoire du Département estimait qu’en conséquence les biens de cet officier supérieur devaient être mis «à la disposition de la Nation»; mais «comme l’émigration n’était pas légalement constatée à ses yeux», le procureur général syndic priait Roland de «lui donner, sans perte de temps, la connaissance certaine de l’état du maréchal de camp d’Aiguillon». Il joignait en même temps à sa lettre l’imprimé, que nous n’avons pas retrouvé, par parenthèse, dans le dossier des Archives.
A cette même date du 7 octobre 1792, une autre pièce, émanée du Directoire, certifiait l’existence de l’imprimé, arrivé de Bâle sous le nom de Vignerot, «dit d’Aiguillon», et que lui, Directoire, «instruit, par les nouvelles politiques, de l’émigration» du maréchal de camp, avait rendu un arrêté, sur le rapport du procureur syndic général, concluant au séquestre des biens de d’Aiguillon.
Or, consécutivement à cet arrêté, le 5 décembre 1792, une déclaration, signée Salmon, établissait, en raison du contrat de mariage entre le duc et la duchesse d’Aiguillon, la situation de la mère et du fils par rapport à leurs intérêts respectifs. Pendant la communauté de biens qui existait entre les deux époux et à laquelle pouvait renoncer la veuve, pour «s’en tenir à ses reprises et conventions matrimoniales, il avait été fait des emprunts considérables tant en viager qu’en perpétuel, auxquels elle s’était obligée et avait même aliéné de ses propres»; de ce fait, la succession de son mari lui devait une indemnité.
La duchesse s’en était d’abord tenue à ses reprises et son fils, qui s’était «porté héritier bénéficiaire», avait recueilli, en 1790, la succession de son père, à charge d’en payer les dettes; mais il l’avait bientôt rétrocédée à sa mère, qui s’était engagée à désintéresser les créanciers de son mari et de plus à loger son fils et sa bru, en leur servant une rente annuelle de 24.000 livres.
La déclaration Salmon n’accepte pas cet arrangement familial: «M. d’Aiguillon s’étant émigré, aux termes de la loi concernant les émigrés, l’acte de 1790 ne peut se soutenir; et la Nation a le droit de faire poser les scellés sur tous les meubles et papiers qui sont àl’hôtel de Paris, àcelui de Versailles, auchâteau de Ruel, àcelui de Véretz, près de Tours, àcelui d’Aiguillondépartement du Lot (sic), àcelui de Saint-Bihy{*} près Saint-Brieuc en Bretagne; de faire reprendre ces terres, excepté celles de Saint-Bihy (propriété de la duchesse), par les départements de leur situation, et celle de Montcornet-les-Ardennes, par le département de celui-ci, sans que les revenus du duché d’Aiguillon puissent être tenus des dettes du père et des reprises de la mère; et, dans le cas contraire, la nation pourrait, dès ce moment, rentrer dans les objets compris dans la donation de Louis XIII (au cardinal de Richelieu).»
La duchesse douairière d’Aiguillon était donc rentrée d’émigration, quand Salmon donnait sa consultation sur le cas du maréchal de camp Vignerot: autrement, il n’eût pas manqué d’argumenter contre la mère, comme il l’avait fait contre le fils.
Mais ce qui dépasse les limites de la vraisemblance, c’est la note que nous donne le répertoire Tuetey, d’après cette pièce des Archives nationales (F.IV, 1470) des 3 et 5 avril 1793: «On dénonce la présence à Paris des ci-devant duc et duchesse d’Aiguillon: celle-ci, déguisée en petite ouvrière, allait même au spectacle aux places de 12 sols. La dame Pinard, de leur intimité, a dit à son mari que s’il n’était pas si patriote, elle lui confierait bien des choses et que, pour l’empêcher d’être assassiné, elle lui donnerait sous peu une médaille à l’effigie de Louis Capet».
Que la jeune duchesse d’Aiguillon soit revenue en France, ce n’est pas improbable; mais que le duc ait eu la témérité d’y reparaître, après son bruyant départ de l’armée, c’est inadmissible. A vrai dire, les trois quarts des dénonciations que dictait alors l’esprit de délation et qu’enregistrait la police étaient aussi absurdes que celle-ci.
{A} Le château de Saint-Bihi, demeure patrimoniale des Mauron-Plélo, avait été reconstruit, vers 1750, par le duc d’Aiguillon. Ce château sert aujourd’hui de magasin à fourrages.
[629]Cet état, dit M. Tholin, n’existe plus.
[629]Cet état, dit M. Tholin, n’existe plus.
[630]Archives départementales, série 9.
[630]Archives départementales, série 9.
[631]Se trouve aux archives départementales.
[631]Se trouve aux archives départementales.
[632]Ce très beau portrait se trouve dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieuxdu 10 septembre 1911.
[632]Ce très beau portrait se trouve dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieuxdu 10 septembre 1911.
[633]Ruel(orthographe duXVIIIᵉ siècle que nous avons adoptée) devintRueilavec la Révolution.
[633]Ruel(orthographe duXVIIIᵉ siècle que nous avons adoptée) devintRueilavec la Révolution.
[634]Fermier-régisseur de la duchesse d’Aiguillon.
[634]Fermier-régisseur de la duchesse d’Aiguillon.
[635]Le cimetière se trouvait, à cette époque, dans un emplacement situé maintenant rue de la Réunion et où se tient le marché.
[635]Le cimetière se trouvait, à cette époque, dans un emplacement situé maintenant rue de la Réunion et où se tient le marché.
[636]Comte de Quelen, cousin de la duchesse d’Aiguillon.
[636]Comte de Quelen, cousin de la duchesse d’Aiguillon.
[637]Ce buste se trouve actuellement chez le marquis de Chabrillan.
[637]Ce buste se trouve actuellement chez le marquis de Chabrillan.