XLIIA la suite de ces incidents, on parla de la Galanterie Française. Mademoiselle conta une anecdote qui lui venait de Paris.Un écrivain distingué, Monsieur B..., se vit battre froid, par l’éminent directeur d’un périodique, lorsqu’il offrait de sa copie, naguère assez justement fêtée. On lui en fit savoir la cause. C’était de légères et légitimes chiquenaudes, données, sans amertume, à un vieux bas-bleu de la maison qui, au bâillement universel, foisonnait d’aphorismes vides et de raisonnements creux.Fit savoirn’estque trop exact, car la chose fut signifiée à Monsieur B... par un secrétaire. Néanmoins, en souvenir de relations qui avaient paru amicales, Monsieur B... écrivit en personne au patron, une lettre affectueuse. Celle-ci demeura sans réponse. Monsieur A..., au nom de lagalanterie française, que ne respectait pas moins Monsieur B..., mais qui n’était nullement mise en cause par une courtoise critique d’écrivain à écrivain, Monsieur A... avait oublié lapolitesse française, qui tout de même est la sœur aînée.Moralité: Monsieur B... crut alors pouvoir se permettre, à l’égard du bas-bleu, que sa longue production publique en rendait justiciable, un essai de critique un peu plus sérieuse, et agréablement sévère, dont il s’était jusqu’à ce jour abstenu paramitié pour Monsieur A...qui se trouvait ainsi avoir déterminé précisément le contraire de ce qu’il souhaitait.Ce récit n’intéressa pas du tout le salon. Miss voulut se rattraper en faisant cette autre narration.Des amis aimables—on peut se le demander—voulurent, un jour, mener un artiste chez une Dame qui recevait. Au lieu de faire valoir aux yeux de l’artiste, pour le décider, les mérites de la personne, ces étonnants amis bandèrent les yeux de ce visiteur. L’étrange façon d’entendre l’amitié, d’un côté, et, de l’autre, la présentation! Miss rageait de ne pas savoir le nom de la Dame, à qui elle aurait voulu écrire, de la part de l’Humanité tout entière, pour la consoler de l’affront dont elle était victime, du fait de ceux qui, au lieu de juger que la clairvoyance devait donner le désir dela connaître, paraissaient penser que, pour lui rendre visite, il fallait...ne pas voir clair.Ce nouvel épisode n’eut pas plus de succès. Franchement, ce n’était que justice.
XLIIA la suite de ces incidents, on parla de la Galanterie Française. Mademoiselle conta une anecdote qui lui venait de Paris.Un écrivain distingué, Monsieur B..., se vit battre froid, par l’éminent directeur d’un périodique, lorsqu’il offrait de sa copie, naguère assez justement fêtée. On lui en fit savoir la cause. C’était de légères et légitimes chiquenaudes, données, sans amertume, à un vieux bas-bleu de la maison qui, au bâillement universel, foisonnait d’aphorismes vides et de raisonnements creux.Fit savoirn’estque trop exact, car la chose fut signifiée à Monsieur B... par un secrétaire. Néanmoins, en souvenir de relations qui avaient paru amicales, Monsieur B... écrivit en personne au patron, une lettre affectueuse. Celle-ci demeura sans réponse. Monsieur A..., au nom de lagalanterie française, que ne respectait pas moins Monsieur B..., mais qui n’était nullement mise en cause par une courtoise critique d’écrivain à écrivain, Monsieur A... avait oublié lapolitesse française, qui tout de même est la sœur aînée.Moralité: Monsieur B... crut alors pouvoir se permettre, à l’égard du bas-bleu, que sa longue production publique en rendait justiciable, un essai de critique un peu plus sérieuse, et agréablement sévère, dont il s’était jusqu’à ce jour abstenu paramitié pour Monsieur A...qui se trouvait ainsi avoir déterminé précisément le contraire de ce qu’il souhaitait.Ce récit n’intéressa pas du tout le salon. Miss voulut se rattraper en faisant cette autre narration.Des amis aimables—on peut se le demander—voulurent, un jour, mener un artiste chez une Dame qui recevait. Au lieu de faire valoir aux yeux de l’artiste, pour le décider, les mérites de la personne, ces étonnants amis bandèrent les yeux de ce visiteur. L’étrange façon d’entendre l’amitié, d’un côté, et, de l’autre, la présentation! Miss rageait de ne pas savoir le nom de la Dame, à qui elle aurait voulu écrire, de la part de l’Humanité tout entière, pour la consoler de l’affront dont elle était victime, du fait de ceux qui, au lieu de juger que la clairvoyance devait donner le désir dela connaître, paraissaient penser que, pour lui rendre visite, il fallait...ne pas voir clair.Ce nouvel épisode n’eut pas plus de succès. Franchement, ce n’était que justice.
A la suite de ces incidents, on parla de la Galanterie Française. Mademoiselle conta une anecdote qui lui venait de Paris.
Un écrivain distingué, Monsieur B..., se vit battre froid, par l’éminent directeur d’un périodique, lorsqu’il offrait de sa copie, naguère assez justement fêtée. On lui en fit savoir la cause. C’était de légères et légitimes chiquenaudes, données, sans amertume, à un vieux bas-bleu de la maison qui, au bâillement universel, foisonnait d’aphorismes vides et de raisonnements creux.Fit savoirn’estque trop exact, car la chose fut signifiée à Monsieur B... par un secrétaire. Néanmoins, en souvenir de relations qui avaient paru amicales, Monsieur B... écrivit en personne au patron, une lettre affectueuse. Celle-ci demeura sans réponse. Monsieur A..., au nom de lagalanterie française, que ne respectait pas moins Monsieur B..., mais qui n’était nullement mise en cause par une courtoise critique d’écrivain à écrivain, Monsieur A... avait oublié lapolitesse française, qui tout de même est la sœur aînée.
Moralité: Monsieur B... crut alors pouvoir se permettre, à l’égard du bas-bleu, que sa longue production publique en rendait justiciable, un essai de critique un peu plus sérieuse, et agréablement sévère, dont il s’était jusqu’à ce jour abstenu paramitié pour Monsieur A...qui se trouvait ainsi avoir déterminé précisément le contraire de ce qu’il souhaitait.
Ce récit n’intéressa pas du tout le salon. Miss voulut se rattraper en faisant cette autre narration.
Des amis aimables—on peut se le demander—voulurent, un jour, mener un artiste chez une Dame qui recevait. Au lieu de faire valoir aux yeux de l’artiste, pour le décider, les mérites de la personne, ces étonnants amis bandèrent les yeux de ce visiteur. L’étrange façon d’entendre l’amitié, d’un côté, et, de l’autre, la présentation! Miss rageait de ne pas savoir le nom de la Dame, à qui elle aurait voulu écrire, de la part de l’Humanité tout entière, pour la consoler de l’affront dont elle était victime, du fait de ceux qui, au lieu de juger que la clairvoyance devait donner le désir dela connaître, paraissaient penser que, pour lui rendre visite, il fallait...ne pas voir clair.
Ce nouvel épisode n’eut pas plus de succès. Franchement, ce n’était que justice.