[1]Jacqueline Pascal, 3eédit., l'Avant-proposet l'Introduction.[2]Il nous reste à recueillir de tous nos écrits les éléments épars d'une Théodicée nouvelle, particulièrement fondée sur une psychologie exacte fécondée par une induction légitime, avec le double dessein de défendre la grande foi du genre humain contre la détestable philosophie que l'Allemagne, en ces derniers temps, a renvoyée à la France après la lui avoir empruntée, et de défendre aussi la vraie et bonne philosophie contre une dévotion pusillanime, indigne du christianisme et condamnée par l'Église, qui refuse à la raison humaine le droit et la force de s'élever jusqu'à Dieu. Il nous reste surtout à mettre la dernière main à cette traduction de Platon, dont nous voudrions faire le monument le moins fragile de notre entreprise philosophique.[3]Nous nous bornerons à citer et à remercier ici M. Planche et M. Nettement, M. Cuvilier-Fleury et M. de Pontmartin.[4]Voyez l'ouvrage de Villefore:la Vie de madame la duchesse de Longueville, en deux parties. Il y en a deux éditions un peu différentes. La première est de 1738, sans indication de lieu; la seconde, d'Amsterdam, 1739; cette dernière est la plus complète, et celle que nous citerons.[5]Quatremère de Quincy:Dissertation sur la statue antique de Vénus, découverte dans l'île de Milo, in-4o; etRecueil de dissertations archéologiques, 1836, in-8o, p. 143.[6]Millingen:Ancient unedited Monuments, in-fol.; London, 1826, p. 15, pl.VIII.[7]Nous trouvons dans plusieurs manuscrits jansénistes cette pièce curieuse, sous ce titre:Caractère de Mmede Longueville. Villefore ne l'a point ignorée. Voyez 1repartie, p.25.[8]Pourquoi ne pas lever aujourd'hui ce voile transparent? L'aimable et noble personne à laquelle nous pensions avait nom en ce monde Albertine de Staël, duchesse de Broglie.[9]Collection Petitot, t. LI, p. 455.[10]Cette maladie lui survint l'année même de son mariage; il ne lui en resta presque aucune trace. Voyez plus bas, chap. III, (p.206).[11]Édit. d'Amsterdam, 1731, t. Ier, p. 185.[12]Ibid., p. 219.[13]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1750, t. Ier, p. 44.[14]Mémoires, t. II, p. 16-17.[15]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1735, t. Ier, p. 45.[16]Mmede Sablé, 2eédit., chap.VI, p. 325. Sur Mllede Vandy, voyez le même ouvrage,ibid.[17]Lettre inédite à Mmede Montfort, qu'a bien voulu nous communiquer M. La Vallée, l'exact et dévoué éditeur de Mmede Maintenon.[18]Dans un ouvrage obscur, intitulé:La vie de Pierre Dubose, ministre du saint Évangile, enrichie de lettres, de harangues, etc.,Rotterdam, 1698, in-8o, nous trouvons une harangue adressée à Caen, en juin 1648, à Mmede Longueville, où le bon ministre protestant parle presque comme Scudéry. P. 328: «Le portrait, Madame, que la renommée fait de vous, est connu par toute la terre; et chacun y trouve tant de merveilles qu'on ne peut croire qu'il ne flatte l'original que quand on a le bonheur de vous voir. Alors on reconnoît que tout ce que la voix publique dit de Votre Altesse n'est qu'un petit crayon de ce que vous êtes.... On ne sauroit jamais assez bien dépeindre cet agréable mélange de douceur et de majesté qui tempère votre visage, et qui donne de la hardiesse et de la crainte en même temps à ceux qui ont l'honneur d'approcher de votre personne. On ne sauroit exprimer cette adresse inimitable qui paroît en toutes vos actions, cette brillante vivacité qu'on admire dans vos paroles, cet air gracieux et pompeux qui fait respecter même votre silence. Surtout, de quel pinceau pourroit-on représenter cet esprit formé de la main des Grâces et cultivé de celle des Muses, qui ne produit rien en vous que de judicieux, de délicat, d'éclatant, qui vous acquiert l'admiration du siècle, les ravissements de la cour, les applaudissements des provinces, et qui a mérité les hommages des ennemis mêmes à Münster, et les a mis à vos pieds, pendant qu'ils refusoient la paix à toute l'Europe.»[19]La Société française au XVIIesiècle, d'aprèsle Grand Cyrus, t. Ier, chap.Ier, p. 32.[20]Attique du Nord.[21]Une note, placée derrière le cadre, dit que cette copie a été faite, en 1834, d'après le portrait de Du Cayer, de l'année 1634.[22]M. de Montmorency a bien voulu prêter ce portrait, avec ceux de la belle Charlotte et de M. le Prince, à la ville de Chartres pour sonExposition d'objets d'artde 1858.[23]La copie de Versailles avait déjà un peu grossi tous les traits de l'aimable figure. Le gracieux ovale s'est élargi; le nez est trop fort, et le menton celui d'une femme de vingt à vingt-cinq ans. La gravure que M. Gavard en a donnée dans lesGaleries de Versaillesa encore empiré le mal: elle a fait pour la copie de Versailles ce qu'avait fait celle-ci pour le portrait de Du Cayer. Ce serait à la photographie de sauver à la fois et de populariser ce délicieux portrait et celui de Charlotte de Montmorency.[24]Pacificatores orbis christiani, etc., in-fol. Rotterodami, 1697. Odieuvre a reproduit ce portrait dansl'Europe illustre. Voyez plus bas, chap.IV.[25]Ce précieux portrait a été gâté par des retouches déplorables, et même quelquefois grossières. La gravure de M. Gavard est une vraie caricature. Celle que nous donnons rappelle bien l'original.[26]Avec cette légende:An. Gen. Borbonia. D. Long. S. P. Novi Castri. Sur l'autre face de la médaille est le portrait de son mari. Il y en a d'assez bonnes copies en bronze.[27]Ils sont très-peu différents l'un de l'autre et sans date.[28]Il fait partie des portraits qui se trouvent dans l'ouvrage du petit Beauchâteau, intitulé:la Muse naissante, etc., Paris, in-4o, 1657.[29]C'est bien là, en effet, la date de la première édition de la 1repartie, comme le dit le privilége:achevé d'imprimer, le 7 janvier 1649.[30]Madame de Sablé, chap. V, p. 296.[31]«Haut de 22 pouces, large de 18.» C'est là la seule description qu'en donne M. Vatout, t. II, p. 124 de l'ouvrage intitulé:Catalogue historique et descriptif des tableaux appartenant à S.A.R. monseigneur le duc d'Orléans, 4 vol. in-8o, 1823.[32]Liste des portraits gravés des François et Françoises illustres, t. IVede laBibliothèque historique de la France, édit. de Fontette.[33]Nous inclinons à penser que Fontette a rapporté à Mmede Longueville le beau portrait de Nicolas Poilly, dont l'inscription plus ou moins authentique est:Mademoiselle de Montpensier, avec les armes équivoques à la fois des d'Orléans et des Condé. Cependant, dans un ouvrage aussi curieux que bizarre,Le Mérite des Dames,par le sieur de S. Gabriel, où toutes les belles dames du temps sont passées en revue avec quelques désignations caractéristiques, nous lisons, seconde édition, 1657, p. 300: «Mmela duchesse de Longueville, beauté martiale, Pallas en chair humaine.» Il est pourtant bien difficile d'admettre qu'on n'ait ni peint ni gravé Mmede Longueville dans le temps de son plus grand éclat, pendant la Fronde.[34]Nous citerons trois portraits de Mmede Longueville convertie que possédait M. Craufurt, et que cet amateur éclairé attribuait à Mignard. Assurément Mignard, rendu à la France depuis 1660, a fort bien pu, depuis cette époque, peindre Mmede Longueville; mais Monville n'en dit rien dans saVie de Mignard. Nous n'avons jamais vu les trois portraits que possédait M. Craufurt; nous n'avons pu même découvrir en quelles mains ils sont passés; nous ne pouvons donc que reproduire les indications duCatalogue des tableaux de M. Quentin Craufurt, Paris, 1820, p. 44 et 45: «No152. Ovale; toile; hauteur, 32 po; longueur, 26. Assise, le bras gauche appuyé sur une natte, avec un livre sur ses genoux, et dans le moment de la réflexion; sa tête, placée de trois quarts, est ornée de cheveux blonds qui retombent en désordre sur ses épaules.—No153. Toile; haut., 70 po; long., 51. En Madeleine, assise près d'un rocher, à l'entrée d'une grotte.—Nô 154. Toile; haut., 4 po; long., 12. Dans un âge plus avancé; assise, dans un costume de veuve; la tête de trois quarts, ajustée d'un voile noir qui, en retombant sur son épaule, découvre une partie de ses cheveux.»[35]Villefore,IIepartie, p. 162 et 163.[36]T. Ier, p. 219.[37]T. III, p. 59.[38]T. II, p. 18.[39]In-12. Nous possédons l'exemplaire de dédicace qui a été entre les mains de Mllede Bourbon et porte ses armes.[40]Villefore, p. 59.[41]Mémoires, t. II, p. 19.[42]Plus haut, p.8.[43]Boileau, dans sa lettre à Perrault, met le comte de Tréville parmi les juges les plus délicats des choses de l'esprit. Saint-Simon s'attache à le peindre, t. IV, p. 184, et achève ainsi son portrait, t. VI, p. 372: il avait été «du grand et du meilleur monde, quelque temps courtisan, puis dévôt et retiré, revenu peu à peu dans un monde choisi, toujours galant, toujours brillant d'esprit et de goût.» Il avait aimé Madame, l'aimable Henriette, et la belle de Ludre; voyez lesMémoiresde Lafare, et Mmede Sévigné, lettre du 13 mars 1671. On dit que c'est pour lui qu'a été fait le mot:parler comme un livre. C'est l'ArsènedesCaractères de La Bruyère. Nous en connaissons quelques lettres inédites du meilleur langage, mais qui ne vont pas au delà d'une politesse accomplie.[44]Jacqueline Pascal,Avant-ProposetIntroduction.[45]T. Ier, p. 221: «Je ne crois pas que la reine Élisabeth d'Angleterre ait eu plus de capacité pour conduire un État.»[46]Oraison funèbre de la princesse Palatine.[47]Ægidii Menagii Poemata, depuis la première édition, qui est de 1652, in-4o,Ægidii Menagii Miscellaneu, jusqu'à l'édition elzévirienne, bien plus complète, de 1663. Dans celle-ci, il y a plus de vingt pièces françaises, latines et italiennes, adressées à Mmede La Fayette avant et après son mariage. Mmede Sévigné y est un peu plus épargnée; mais en revanche elle paraît déjà dans l'édition de 1652 et sous son nom et sous celui d'Uranie. L'étude des diverses éditions des poésies galantes de Ménage ne serait pas du tout inutile à l'histoire de Mmede Sévigné et de Mmede La Fayette.[48]Voyez le sonnet italien de Mmede Sévigné, publié par M. de Montmerqué.[49]Cette correspondance a été vendue à Sens, en 1849, à la vente de M. Tarbé. Nous l'avons examinée avec soin. Elle se compose d'environ cent soixante-seize lettres inédites, et parcourt presque toute la vie de Mmede La Fayette. On y voit que Ménage se prit de passion pour ses belles écolières. Rebuté et découragé assez vite par Marie de Rabutin, il se tourna vers la parente de celle-ci, Mllede Lavergne, sans être plus heureux, mais sans être traité avec autant de négligence. Le commerce de Ménage avec Mllede Lavergne dura même pendant qu'elle fut mariée au comte de La Fayette; il s'anima depuis son veuvage, et avec des vicissitudes de vivacité et de langueur il subsista jusqu'à sa mort. Évidemment Mmede La Fayette coquetta un peu avec son maître de latin et d'italien, et pendant quelque temps les relations sont assez intimes sans être tendres. Sur la fin, c'est une bonne et parfaite amitié.Plusieurs lettres montrent avec quel soin Mmede La Fayette avait étudié sous Ménage les poëtes et les bons écrivains, anciens et modernes. Elle le consulte, et elle lui rappelle leurs discussions sur l'emploi de telle ou telle expression. Il est sans cesse question de leur ami commun, Huet, qui écrivit pourZaïdeune dissertation sur l'origine du roman. Quelques lignes sur Segrais. Nous ne nous souvenons pas d'avoir rencontré une seule fois le nom de La Rochefoucauld. C'était là probablement la partie délicate et réservée, sur laquelle la belle dame ne consultait guère ses savants amis, et dont elle n'aurait pas laissé approcher la conversation. Ce qu'il y avait entre M. le duc et Mmela comtesse ne regardait pas l'abbé Huet et l'abbé Ménage. Il fallait être la marquise de Sévigné ou la marquise de Sablé pour se permettre un mot sur un pareil sujet. D'ailleurs nous n'avons ici que les lettres ou plutôt les billets de Mmede La Fayette; il n'y en a pas un seul de Ménage. La plupart sont autographes, quelques-uns dictés et signés, tous parfaitement authentiques. M. Tarbé avait fait de cette correspondance une copie qui s'est vendue avec les autographes. Le tout appartient aujourd'hui à M. Feuillet.[50]On peut lire une dissertation de Mmede Grignan sur lepur amourde Fénelon, au t. X des œuvres de Mmede Sévigné, p. 518, édition Montmerqué.—Sur Mmede Sévigné, voyezla Société française, t. II, ch.XIII, p. 201, etc., avec un charmant billet inédit de sa jeunesse.[51]Nous reviendrons souvent dans cet ouvrage sur cette distinction de la littérature de Louis XIII et de celle de Louis XIV. Nous disions ailleurs,Jacqueline Pascal,Introduction, p. 17: «Avançons, voilà le siècle de Louis XIV: c'en est fait de la mâle vigueur du temps de Richelieu; c'en est fait de la libre allure de la Fronde; Louis XIV a mis à l'ordre du jour la politesse, la dignité tempérée par le bon goût. Heureux les génies qui auront été trempés dans la vigueur et dans la liberté de l'âge précédent, et qui auront assez vécu pour recevoir leur dernière perfection des mains de la politesse nouvelle. C'est le privilége de Mmede Sévigné comme de Molière et de Bossuet.» Voyez aussila Société française,passim.[52]Plus bas, chap.III[53]Plus bas, p. 36.[54]Personne n'a été dupe du désaveu qu'il fit par politique des passages de ces Mémoires qui regardaient Condé et sa sœur, car ce sont précisément les plus travaillés et qui trahissent le plus sa main. Ils révoltèrent la conscience publique, dont l'interprète est Mmede Motteville, t. V, p. 114-115, et p. 132.[55]Madame de Sablé, ch.III.[56]Bibliothèque impériale, papiers de Gaignières, no771, p. 567: «Pension de 8,000 livres au duc de La Rochefoucauld, le 11 juillet 1659.»[57]Publiée en 1817, par M. Renouard, et qui se trouve aussi dans l'édition de Petitot,Mémoires, t. LI, p. 393.[58]Édit. d'Amsterdam, 1733, p. 12.[59]T. II, p. 15.[60]Petitot, t. XLVII, p. 41.[61]T. L de la collect. Petitot et t. II desMémoires, p. 136.[62]Mmede Chevreuse, chap.III, p. 142.[63]Collection Petitot, t. LI, p. 396.[64]Ibid., p. 398.[65]Lettre inédite et autographe de notre collection.[66]Collect. Petitot, t. LI, p. 398-399.[67]Coll. Petitot, p. 399, etc.[68]Coll. Petitot, p. 462.[69]Ibid., p. 401.[70]T. III, p. 295.[71]Ibid., p. 393.[72]P. 47.[73]Ibid.[74]Nous l'avons trouvée à la bibliothèque de l'Arsenal parmi les manuscrits de Conrart, et nous la publierons dans l'ouvrage que nous préparons:Mmede Longueville pendant la Fronde.[75]Petitot, t. LII, p. 24.[76]Ibid., p. 72.[77]Coll. Petitot, p. 71.[78]Ibid., p. 79-80.[79]Mmede Nemours, p. 150.[80]La Rochefoucauld, p. 198 de l'édition de 1662: «Le prince de Condé étoit averti du dessein qu'elle auroit eu de ruiner son parti par des voies fort extraordinaires pour les intérêts du duc de Nemours, et craignoit que si une même préoccupation lui prenoit pour un autre, elle ne fût capable de se porter aux mêmes extrémités si celui-là le désiroit.»Était averti, et par qui, sinon par La Rochefoucauld, qui avait alors toute la confiance de Condé? Cet odieux passage est un peu adouci dans l'édition de Petitot, t. LII, p. 132.[81]T. V, p. 114-115.[82]Mmede Sévigné en doute fort. Lettre du 7 octobre 1676: «Je ne crois pas que ce qui s'appelle amoureux, il l'ait jamais été.» Il dit lui-même dans son portrait: «Moi qui connois tout ce qu'il y a de délicat et de fort dans les sentiments de l'amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément de cette sorte. Mais de la façon dont je suis, je ne crois pas que cette connoissance que j'ai passe jamais de l'esprit au cœur.» Segrais (Mémoires anecdotes, édit. d'Amsterdam, 1723, p. 113): «M. de La Rochefoucauld disoit qu'il n'avoit trouvé de l'amour que dans les romans: pour lui, qu'il n'en avoit jamais senti.»[83]T. V, p. 132.[84]Édit. de 1662, p. 229-232; Petitot, p. 156-158.[85]T. II, p. 129.[86]VoyezMadame de Sablé, chap.III.[87]Mémoires anecdotes, p. 31.[88]T. Ier, p. 217.[89]Dans l'ouvrage qui pourra recevoir ce titre:Pénitence et dernières années de Mmede Longueville.[90]Madame de Sablé, chap.IV.[91]Nous connaissons et nous avons lu un billet autographe de Louis XIV à Mllede La Vallière, avant qu'elle eût cédé, qui atteste une passion d'une véhémence irrésistible.[92]Nous empruntons la traduction que Villefore a donnée de cette partie de la relation italienne du cardinal, Irepartie, p. 21 et 22.[93]T. Ier, p. 44.[94]Cabinet des médailles; en argent, avec cette légende:Car. Marg. mommorantia. princip. condæi uxor; au revers la figure de son mari.—Il y en a des copies en bronze.[95]Cabinet des estampes, collection Gaignières, t. X, et Montfaucon t. V, p. 434. Le grand portrait que le dessin de Gaignières reproduit en petit est-il celui dont parle Scudéry dans sonCabinet de M. de Scudéry, p. 54, et qu'il attribue à Pelerin?[96]Comme nous l'avons dit, l'original est chez M. le duc de Montmorency; mais on en peut voir une copie à Versailles, attique du nord. Voyez plus haut, p.12.[97]Sans date ni signature, avec cette inscription au bas:Charlo. Marguer. de Montmore. princesse de Condé. En veuve, c'est-à-dire au moins en 1647, son mari étant mort à la fin de 1646, et elle-même en 1650, C'est du cabinet de M. Craufurd que provient ce tableau, un des ornements du salon de M. le duc de Montmorency Luxembourg, à Châtillon-sur-Loing.—Parmi les portraits gravés de Mmela Princesse, celui de Moncornet reproduit évidemment Du Cayer, en le défigurant, et Daret a copié Michel Lasne, lequel a gravé le portrait peint de M. le duc de Luxembourg.—Les Carmélites avaient un émail de Petitot de leur belle bienfaitrice. Voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.410).[98]Mémoires de Bassompierre, Petitot, t. XIX, p. 385: «Sous le ciel il n'y avoit lors rien si beau que Mllede Montmorency, ni de meilleure grâce, ni plus parfaite.»[99]Voyez au commencement desMémoiresde Fontenai-Mareuil le récit de tous les moyens qu'employait Henri IV pour voir la Princesse malgré son mari, et des ruses et déguisements auxquels il s'abaissait. Bassompierre,ibid., dit que «c'étoit un amour forcené que le sien, qui ne se pouvoit contenir dans les bornes de la bienséance.»[100]Il est certain que depuis longtemps Henri IV se tenait prêt à agir contre l'Espagne, que les prétentions de la cour de Madrid sur la succession de Clèves, et la prise de Juliers par l'Archiduc lui étaient de puissants motifs; mais il n'est pas moins certain que ce fut le refus de l'Espagne de renvoyer M. le Prince et sa femme en France qui le décida, et lui mit l'épée à la main. Dès que Henri IV apprend l'enlèvement de la Princesse, il se trouble, assemble son conseil, contraint tous ses ministres d'opiner sur la plus sûre manière de faire revenir en France le Prince et sa femme, envoie coup sur coup en Flandre et Praslin, capitaine de ses gardes, et le marquis de Cœuvres, qui tente d'enlever la Princesse, et M. de Préaux, qui la redemande au nom de sa famille. Ses anciennes indécisions cessent tout à coup, et la passion emporte ce que la politique de Bouillon, de Sulli et de Lesdiguières n'avait pu encore obtenir. Voyez Bassompierre et Fontenai-Mareuil, et aussi une pièce très curieuse, intitulée:Négotiation faite à Milan avec le prince de Condé en 1609, dans leRecueil de plusieurs pièces servant à l'histoire moderne, in-12, Cologne, 1663.[101]Il voulut mourir entre les mains du nonce apostolique et de six jésuites, et légua son cœur à la compagnie. Voyez laGazettepour l'année 1646, no163, p. 1229:Abrégé de la vie et de la mort de Henri de Bourbon, prince de Condé.[102]Il y a un grand nombre d'excellents portraits gravés d'Henri de Bourbon, depuis son enfance jusqu'à sa mort, depuis Thomas de Lew jusqu'à Grégoire Huret. Nous n'en connaissons d'autre portrait peint que celui de Du Cayer, que possède M. le duc de Montmorency, et dont la copie est à Versailles. M. le Prince est là représenté en 1634 avec une vérité frappante. Il a les cheveux et la barbe légèrement roux; ce qui confirme notre conjecture que le personnage important et mystérieux qui joue un si grand rôle dans les premiers carnets de Mazarin sous le nom deIl Rosso, est le prince de Condé. Voyez nos articles duJournal des Savants, octobre 1854 et 1855..[103]Nous trouvons sur tout cela des détails nouveaux et curieux dans unJournal historique et anecdote de la cour et de Paris, au t. XI, in-4o, des manuscrits de Conrart. Ce journal inédit, qui mériterait de voir le jour, et qui est écrit tout entier de la main bien connue d'Arnauld d'Andilly, commence au 1erjanvier 1614 et va jusqu'au 1erjanvier 1620.«Le 19 Mai 1617, M. le Prince fait supplier le Roi de faire une œuvre charitable en lui faisant bailler sa femme, à la charge qu'elle demeureroit prisonnière avec lui.«26 Mai 1617, Mmela princesse de Condé va saluer le Roi et le supplier de lui vouloir permettre d'entrer prisonnière dans la Bastille avec M. le Prince. Le Roy le lui accorde, et d'y mener seulement une damoiselle. Sur quoi son petit nain ayant supplié le Roi de trouver bon qu'il n'abandonnât pas sa maîtresse, Sa Majesté le lui permit aussi. La même après-dînée, Mmela Princesse entra dans la Bastille, où elle fut reçue de M. le Prince avec tous les témoignages d'amitié qui se peuvent imaginer, et jusques-là qu'il ne la laissa jamais en repos qu'elle lui eût dit qu'elle lui pardonnoit.»—Dans ce même journal, il est souvent question de la mauvaise conduite du prince envers sa femme, sur laquelle il n'y a pas un seul mot de blâme.«31 Aoust 1617. Entreprise pour sauver M. le Prince de la Bastille, découverte.»«15 Septembre 1617. M. le Prince mené de la Bastille au bois de Vincennes... Mmela Princesse alla aussi avec lui en carrosse, n'ayant voulu entrer en litière. On dit qu'au commencement M. le Prince croyoit seulement qu'on lui vouloit ôter sa femme. M. de Vitry, M. de Persan, M. de Modène étoient avec lui dans le carrosse. Depuis qu'il a été dans le bois de Vincennes, on lui a permis, environ le commencement d'octobre, de se promener sur l'épaisseur d'une grosse muraille qui est en forme de galerie. M. de Persan est demeuré dans le donjon du bois de Vincennes pour garder M. le Prince avec la plus grande partie des soldats qu'il avoit dans la Bastille, et M. de Cadenet (depuis duc et maréchal de Chaulnes, un des frères du connétable de Luynes), avec douze compagnies du régiment de Normandie, fait garde dans la cour du château, d'où les soldats ne sortent pas.»«Environ le 20 Décembre 1617. Mmela Princesse très malade. Elle accouche dans le bois de Vincennes, à sept mois, d'un fils mort-né, et fut plus de quarante-huit heures sans mouvement ni sentiment. Jamais personne n'a été en une plus grande extrémité sans mourir. Entre autres médecins, M. Duret et M. Pietre l'assistèrent avec un soin extrême. Sur ce que M. le Prince désiroit qu'on fît des obsèques à ce petit enfant, M. l'évêque de Paris assembla des théologiens, lesquels jugèrent que, puisque n'ayant point reçu le baptême il n'étoit point entré en l'église, on ne devoit user d'aucunes cérémonies sur le sujet de sa mort.»«5 Septembre 1618. Mmela Princesse accouche de deux garçons morts. Le Roi témoigne d'un grand déplaisir. Plusieurs personnes eurent permission de l'aller voir.»«21 Mars 1619. M. le Prince tombe malade. Mardi, 2 avril, MM. Hatin, Duret et Seguin vont au Louvre représenter l'état de la maladie. La cause en étoit attribuée à profonde mélancolie. Il fut tenu plusieurs jours hors d'espérance. Il fut permis à Mmesa mère, à Mmela Comtesse, à Mmede Ventadour, à Mmela comtesse d'Auvergne, à Mmede la Trémoille, à Mmede Fontaines, à Mmela Grande, etc., de l'aller visiter. Le lundi, 8 avril, le Roi lui renvoie son épée par M. de Cadenet, et lui écrit: «Mon cousin, je suis bien fâché de votre maladie. Je vous prie de vous réjouir. Incontinent que j'aurai donné ordre à mes affaires, je vous donnerai votre liberté. Réjouissez-vous donc, et ayez assurance de mon amitié. Je suis, etc.»«28 Août 1619. Entre minuit et une heure, Mmela Princesse accouche d'une fille dans le bois de Vincennes.»«17 octobre 1619. Conseil tenu, où l'on prit la dernière résolution de faire sortir M. le Prince.»«Le 18, le Roi va à Chantilly pour y attendre M. le Prince.»«Le 19, M. de Luynes va trouver M. le Prince au bois de Vincennes.»«Le 20, M. de Luynes va de bon matin au bois de Vincennes, et monte en carrosse avec M. le Prince et Mmela Princesse, où étoient aussi MM. de Cadenet et de Modène. Il vint trouver le Roi à Chantilly, et le vit dans un cabinet où l'on dit qu'il se mit à genoux et fit des protestations extrêmes de fidélité et de ressentiment de l'obligation qu'il lui avoit.»«Le 22. Le Roi revient à Compiègne accompagné de M. le Prince. Mmela Princesse y arriva et vit la Reine le même jour.»[104]Une charmante gravure de Grégoire Huret, en tête duPalatium reginæ Eloquentiæ, montre l'Éloquence, qui ressemble bien à Mllede Bourbon, découvrant les trésors de son temple au jeune Louis, suivi du petit Armand déjà en abbé.[105]Une sorte d'école civile et militaire où, après le collége, on suivait des exercices qui préparaient à la carrière des armes.[106]Mémoires de l'abbé Arnauld, Petitot,IIesérie, t. XXXIV, p. 134: «C'étoit un homme extraordinaire dans sa profession. Quoiqu'il fût fort exact à faire faire tous les exercices, on peut dire que c'étoit la moindre chose qu'on apprenoit chez lui. Il s'appliquoit particulièrement à régler les mœurs, et jamais personne ne fut plus propre à former les jeunes gens à la vertu, soit en louant à propos ceux qui faisoient bien, soit en reprenant fortement les autres, et imprimant en tous un respect dont on ne pouvoit se défendre, tant il savoit tempérer sagement la bonté qui lui étoit naturelle par une sévérité nécessaire...... M. le duc d'Enghien qui, sous un nom si glorieux et ensuite sous celui de prince de Condé, s'est acquis la réputation du plus grand capitaine du siècle, entra aussi quelques jours après chez M. de Benjamin, et c'est, je crois, la plus forte preuve qu'on puisse donner de l'estime dans laquelle étoit cet excellent maître, qu'on l'ait jugé digne de former un si grand disciple.»[107]Mémoires de Lenet, édition de M. Aimé-Champollion, dans la collection de Michaud,IIIesérie, t. III, p. 448. C'est la seule bonne édition de ces précieux Mémoires.[108]Suivent onze plans sur vélin des places de la Bourgogne, avec des remarques du jeune prince.[109]Mémoires de Lenet, p. 458.[110]Ibid., p. 455.[111]Mémoires, p. 455.[112]Le frère aîné de celui qui, ayant pris son titre après sa mort, se distingua aussi par sa beauté, sa bravoure et sa galanterie, joua un assez grand rôle dans la vie de Mmede Longueville, et périt dans un duel insensé contre le duc de Beaufort, son beau-frère.[113]Sur Henri de Montmorency, voyezMadame de Sablé, chap. Ier, p. 22 et suiv.[114]Paris, 1800, in-8o.[115]On s'empresse de toutes parts à recueillir les cartulaires des vieilles abbayes: pourquoi un ami de la religion et des lettres ne s'occuperait-il pas de combler une des lacunes les plus regrettables de laGallia christiana, en rassemblant sous le nom deCartulaire du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacquesune foule de pièces que nous avons tenues entre les mains et qui établiraient sur des monuments authentiques l'histoire de cette intéressante congrégation, depuis les premières années de son établissement jusqu'à la révolution française? Du moins on trouvera dans l'Appendice, à la fin de ce volume, de curieux et riches matériaux pour l'histoire de l'illustre couvent dans presque toute l'étendue duXVIIesiècle.[116]Appendice, notes du chap.Ier.[117]Appendice, notes du chap.Ier.[118]Archives générales, section domaniale, 1reliasse de la cote C: «Lettres patentes du Roy Henry IV pour l'établissement de l'ordre des religieuses de Notre-Dame du mont Carmel, vérifiées en parlement le 1eroctobre 1602, à la très humble supplication de notre chère et bien aimée cousine, la demoiselle de Longueville.» En d'autres pièces il est dit aussi: «Ledit seigneur (le Roy Henry) inclinant favorablement à la supplication faite par demoiselle Catherine d'Orléans, fille de feu messire Henry d'Orléans, duc de Longueville et de Touteville...»[119]C'est depuis ce temps-là que le couvent de la rue Saint-Jacques a été appelé le grand couvent, par opposition à la maison de la rue Chapon.[120]L'acte de donation qui est aux Archives générales, est fait tant au nom de la duchesse douairière de Longueville qu'au nom de son fils, le futur mari d'Anne de Bourbon. «Madame Catherine de Gonzagues et de Clèves, duchesse de Longueville et de Touteville, veuve de feu très haut et très puissant prince Henry d'Orléans, en son vivant duc de Longueville et de Touteville, comte souverain de Neufchâtel et de Valengin en Suisse, aussi comte de Dunois et de Tancarville, etc., demeurant à Paris, en son hostel de Longueville, rue des Poulies, paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, tant en son nom que comme tutrice, soy faisant et se portant fort pour monseigneur Henry d'Orléans, son fils, aussi duc de Longueville et de Touteville...» Catherine de Gonzagues et de Clèves était sœur de Charles de Gonzagues, duc de Nevers, le père de Marie et d'Anne de Gonzagues, la reine de Pologne et la Palatine. Son fils, Henri II, jouant à la paume à l'âge de vingt ans, fit un effort, et une de ses épaules devint plus grosse et plus élevée que l'autre. Tout l'art des médecins fut impuissant. La mère désolée s'adressa à MmeAcarie, alors sœur Marie de l'Incarnation. Celle-ci se mit en prière devant le Saint-Sacrement, et le lendemain la taille du jeune duc était fort améliorée. Par reconnaissance, la mère et le fils fondèrent la maison de la rue Chapon, la dotèrent de dix mille écus en argent et de deux mille livres de rentes. Le duc de Longueville a rendu témoignage de ce fait devant les commissaires apostoliques chargés des recherches pour la béatification de MmeAcarie. Catherine de Gonzagues mourut en 1629.—On trouve aux Archives divers actes qui prouvent que la nièce de Richelieu, Mmela duchesse d'Aiguillon, était aussi une des bienfaitrices de l'un et de l'autre couvent. «Marie Vignerot, duchesse d'Esguillon, demeurant en son hostel, sis à Saint-Germain-des-Prés, paroisse de Saint-Sulpice...»[121]Voyez le plan de Paris de Gomboust, de 1652, et le plan dit de Turgot, de 1740.[122]Histoire manuscrite, t. II.[123]Nous avons ailleurs établi que des trois sources de la connaissance humaine, l'intuition, l'induction, la déduction, la première est de beaucoup la plus féconde et la plus élevée. C'est l'intuition qui, par sa vertu propre et spontanée, découvre directement et sans le secours de la réflexion toutes les vérités essentielles; c'est la lumière qui éclaire le genre humain; c'est le principe de toute inspiration, de l'enthousiasme, et de cette foi inébranlable et sûre d'elle-même, qui étonne le raisonnement réduit à la traiter de folie, parce qu'il ne peut s'en rendre compte par ses procédés ordinaires. VoyezDu Vrai, du Beau et du Bien, leç.III, p. 60, leç.V, p. 108; surtoutPhilosophie de Kant, leç.VI, p. 210 et suiv.[124]Appendice, notes du chapitreIer. Les Carmélites ont encore la tête de leur vénérable mère. Elle est forte et grosse. Un portrait d'elle, conservé par le couvent, lui donne une figure d'un caractère puissant. Il a été gravé bien des fois, entre autres par Regnesson et Boulanger.[125]Les Carmélites ont un petit portrait peint sur bois de la mère Marie de Jésus, déjà vieille, mais d'un visage noble et doux. Il a été fort bien gravé par Grignon et par Regnesson.[126]Appendice, notes du chap.Ier.[127]Appendice, notes du chap.Ier.[128]Les Carmélites ont bien voulu nous laisser voir un portrait peint sur toile de la mère Marie Madeleine, qui ne dément pas sa réputation de beauté. La figure est de l'ovale le plus parfait; les yeux du bleu foncé le plus doux; le front noble; l'aspect général d'une grandeur et d'une grâce achevée. Il est difficile de rien voir de plus beau.[129]Nous citerons les plus connus des visiteurs généraux de l'ordre: en 1614, le cardinal de Bérulle; en 1619, le père de Condren, le second général de l'Oratoire; en 1627, l'abbé de Bérulle, neveu du cardinal, etc. Parmi les supérieurs du monastère on compte, dans les premiers temps, le père Gibieuf, savant oratorien, un des correspondants de Descartes; plus tard, en 1662, M. Feret, docteur en théologie et curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet; en 1678, M. Pirot, docteur de Sorbonne; en 1715, M. Vivant, grand vicaire du cardinal de Noailles; en 1747, M. l'évêque de Bethléem, célèbre pour avoir extirpé le jansénisme, qui s'était introduit aux Carmélites à la fin du siècle précédent.[130]Ses lettres d'Espagne à Mmede Coulanges sont, pour l'agrément du style, fort au-dessus de celles de Mmedes Ursins. VoyezLettres de Mmela marquise de Villars, etc., Paris, 1759, et ce qu'en dit Mmede Sévigné, lettres du 8 octobre 1679 et du 28 février 1680.[131]Le portrait peint qui nous a été montré la représente en effet de la figure la plus heureuse, avec de charmants yeux bleus, un beau front, et l'air à la fois vif et agréable.[132]Lettre du 5 janvier 1680.[133]Lettre du 22 novembre 1688.[134]Édition de Lebel, t. XXXIX, p. 690.[135]Variante de nos manuscrits:pesées.[136]Billet autographe dont nous devons la communication aux dames Carmélites.[137]Ne nous étonnons pas de cette orthographe: c'était encore celle de Pascal, vers 1660. Voyez nosÉtudes sur Pascal, 5eédit., p. 456.[138]Cela date ce billet: il a donc été écrit quelque temps après la mort de la mère Madeleine de Saint-Joseph, c'est-à-dire en 1637.[139]Plusieurs lignes effacées plus tard et entièrement illisibles, et une moitié de page coupée.[140]MlleNicolas, née à Bordeaux en 1589, «agréable de corps et d'esprit, disent nos manuscrits, et qui plaisoit à tout le monde.» Ayant lu, tout enfant, la vie de Catherine de Sienne, elle se consacra à l'imiter, entra aux Carmélites en 1608, à dix-neuf ans, et mourut à trente-trois, en 1620. On conserve aux Carmélites le petit portrait peint dont parle ici Mllede Bourbon, et qui représente Catherine de Jésus en extase.Appendice, notes sur le chap.Ier.[141]Sur toutes ces religieuses, voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.343).[142]Paris, 1774, in-12.[143]T. Ier, p. 369.[144]T. Ier, p. 74.[145]Ibid., p. 79.[146]T. Ier, p. 124.[147]Ibid., p. 146.[148]Le roi de Pologne, Wladislas, venait d'épouser Marie de Gonzagues, fille du duc de Nevers, sœur de la Palatine. Après la mort de ce premier mari, elle passa avec la couronne à son frère Casimir, que Mlled'Épernon avait refusé.[149]Sa belle-mère, Marie du Cambout, nièce de Richelieu, que le cardinal fit épouser au duc d'Épernon, comme il fit épouser une autre de ses nièces, Mllede Brézé, au duc d'Enghien. Mmed'Épernon fut maltraitée par son mari, et mourut dans la retraite en 1691. Elle était sœur de l'abbé du Cambout de Pontchâteau, célèbre janséniste. Voyez deux portraits d'elle dans les divers portraits de Mademoiselle.[150]Il faut voir dans l'abbé Montis la vive résistance que Mlled'Épernon eut à vaincre de la part de son frère, le duc de Candale, surtout de la part de son père, qui en appela au parlement et au pape; la mort du duc de Candale, ses restes apportés aux Carmélites; la conversion du duc d'Épernon par les soins de sa fille, les plus beaux traits de la vie d'Anne Marie de Jésus, et la sainteté de sa mort. Elle fut une des bienfaitrices du couvent.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 558. «Les dons que fit Anne Marie de Jésus montèrent à plus de cent cinquante mille livres. Outre cette somme prodigieuse, M. le duc d'Épernon, son père, mort en l'année 1661, se trouvant sans héritiers, donna ici par son testament cent mille livres sur les seize cent mille qu'il laissoit en legs pieux, sans néanmoins parler de sa fille, mais en considération de la demande qu'il fit que son cœur y fût inhumé, celui du duc de Candale, son fils, mort en 1658, y étant déjà, afin que l'on fît quelques services et prières pour le repos de leurs âmes. Ce seigneur avoit déjà assigné à la maison, la vie durant de notre très honorée sœur Anne Marie, trois mille livres de pension, trouvant que les soixante mille livres qui étoient regardées comme sa dot étoient une somme trop modique et bonne seulement pour doter une demoiselle qui l'avoit suivie.» La demoiselle dont il est ici question et dont parle aussi Mademoiselle, se nommait Bouchereau. «Étant, dit l'abbé Montis (p. 34), d'une figure agréable, elle s'occupa pendant quelques années d'un bien aussi fragile; mais plus tard elle revint à la piété, et, désirant se faire religieuse et conjecturant les vues de Mlled'Épernon, elle lui ouvrit son cœur, et la conjura de l'emmener avec elle, ce qui fut aisément accordé.» MlleBouchereau mourut pendant son noviciat avant d'avoir fait profession.C'est par erreur que, sur la foi de l'abbé Montis, dans la Vie abrégée de la mère Agnès jointe à celle de Mlled'Épernon, p. 291, le savant éditeur des œuvres de Bossuet suppose, t. XXXIV, p. 690, que la belle lettre sur la mère Agnès est adressée à «Mmed'Épernon, prieure des Carmélites du faubourg Saint-Jacques,» car Mlled'Épernon, c'est ainsi qu'il la faut appeler, n'a jamais été prieure. Bossuet écrivit à la prieure qui succéda à la mère Agnès, soit la mère Claire du Saint-Sacrement, morte au début de sa charge, soit plutôt celle qui la remplaça presque immédiatement, c'est-à-dire la mère Marie du Saint-Sacrement, dans le monde Mmede La Thuillerie, qui fit ses vœux en 1654, fut prieure de 1691 à 1700, et mourut en 1705. Nos manuscrits contiennent plusieurs copies anciennes de la lettre de Bossuet qui ont toutes la suscription:A la mère du Saint-Sacrement.En 1680, Mmede Sévigné, accompagnant Mademoiselle aux Carmélites, y revit Mlled'Épernon et la trouva bien changée. Lettre du 5 janvier 1680, édit. Montmerqué, t. VI, p. 92: «Je fus hier aux Grandes Carmélites avec Mademoiselle, qui eut la bonne pensée de mander à MmeLesdiguières de me mener. Nous entrâmes dans ce saint lieu. Je fus ravie de l'esprit de la mère Agnès. Elle me parla de vous, comme vous connoissant par sa sœur (Mmela marquise de Villars). Je vis Mmede Stuart, belle et contente (elle fit profession cette année même, disent nos manuscrits, sous le nom de sœur Marguerite de Saint-Augustin, et mourut en 1722). Je vis Mlled'Épernon... Il y avoit plus de trente ans que nous ne nous étions vues: elle me parut horriblement changée.»Et pourtant, sans être d'une grande beauté, elle avait été la digne sœur du beau Candale. Le couvent des Carmélites en possède deux portraits peints. L'un est assez grand, et la représente, de quarante à cinquante ans, pâle et malade, mais agréable encore. Le meilleur et le mieux conservé la montre jeune et charmante. Sa figure est délicate et gracieuse, mais de cette grâce fragile que les années ne doivent pas respecter. Elle est peinte le sourire sur les lèvres, et telle qu'elle était dans le monde. On l'aura plus tard arrangée en Carmélite. C'est vraisemblablement le portrait même de Beaubrun, si bien gravé par Edelinck.[151]Tome Ier.[152]L'Histoire manuscrite, t. Ier, contient les épitaphes de Michel de Marillac, de Marguerite et Catherine d'Orléans, de Mmela Princesse, de la princesse de Conti, etc. Quand le garde des sceaux de Marillac fut arrêté, la mère Madeleine de Saint-Joseph essaya par toutes sortes de voies de le servir et de le consoler dans son malheur. Sans égard à ce qu'en pourrait penser le cardinal de Richelieu, qui était alors plus puissant que jamais, elle fit exposer le Saint-Sacrement soixante jours et soixante nuits, elle fit faire quantité de prières, elle écrivit souvent au pieux exilé, elle fit parler au cardinal pour qu'il fût traité avec moins de rigueur, et après sa mort elle demanda avec instance et obtint de faire venir son corps de Châteaudun, lui érigea un tombeau dans la chapelle de Sainte-Thérèse au bas du sanctuaire, et composa elle-même cette épitaphe qui n'est pas sans dignité: «Ci-gît messire Michel de Marillac, garde des sceaux de France, lequel ayant été constitué en cette dignité et plusieurs autres, a toujours gardé dans son cœur l'estime des vrais honneurs et richesses de l'éternité, faisant plusieurs bonnes œuvres, gardant très soigneusement la justice, cherchant la gloire de Dieu, soutenant son Église, secourant les opprimés, donnant quasi tout ce qu'il avoit aux pauvres; et au temps que par la Providence il fut privé de tout emploi et de toutes charges, il fit paroître sa grande magnanimité et le mépris des choses de la terre, vivant très content et s'acheminant à la sainte mort en laquelle il a passé de ce monde en l'autre, l'an de grâce 1632.»[153]Histoire manuscrite, t. Ier, p. 491 et 492.[154]Histoire manuscrite, t. Ier,ibid.[155]Il n'est pas surprenant que Mllede Bourbon ait songé à se faire carmélite, puisque sa mère y pensa aussi très sérieusement.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 514: «Le 26 décembre 1646, mourut à Paris Henri de Bourbon, second du nom, premier prince du sang, chéri du peuple par son amour pour la paix. Mmela Princesse, se voyant veuve, s'attacha de plus en plus à ce monastère, pour lequel elle avoit une telle estime que la sainteté de celles qui l'habitoient lui fit souvent désirer d'y finir ses jours, disant quelquefois qu'il lui sembloit que, malgré son goût naturel pour la cour et ses plaisirs, elle s'accommoderoit parfaitement de cette manière de vivre. Dans cette circonstance, ses désirs se renouvelèrent, mais l'amour de ses enfants lui en fit différer l'exécution jusqu'au moment de sa mort, qu'elle ne croyoit pas devoir toucher de si près celle de M. le Prince, auquel elle ne survécut que quatre ans.»[156]Villefore,Irepartie, p. 11.[157]Ibid.[158]Manuscr. d'André d'Ormesson, fol. 332, verso. C'est à l'occasion du ballet du 18 février 1635 que laGazette de Francecite pour la première fois le nom de Mllede Bourbon. Dans l'extraordinaire du 21 février, on raconte toute la fête du 18; on décrit toutes les scènes du ballet, on nomme tous les grands seigneurs qui y dansèrent, et on termine ainsi: «Voici le grand Ballet de la Reine, qui ravit tellement les sens de cette célèbre assemblée qu'il laissa tous les esprits en suspens lequel étoit le plus charmant ou des beautés qui y parurent, ou des pierreries dont il étoit tout brillant, ou des figures que représentoient ces seize divinités, dont il étoit composé: la Reine,mademoiselle de Bourbon, mesdames de Longueville (la première femme du duc de Longueville), de Montbazon, de Chaulnes, de La Valette, de Retz, mademoiselle de Rohan, mesdames de Liancourt et de Mortemart, mesdemoiselles de Senecé, de Hautefort, d'Esche, de Vieux-Pont, de Saint-Georges et de La Fayette, qui n'en sortirent et toute l'assistance qu'à trois heures du matin en suivant; chacun remportant de ce lieu plein de merveilles la même idée que celle de Jacob, lequel n'ayant vu toute la nuit que des anges, crut que c'étoit le lieu où le ciel se joignoit avec la terre.»[159]Introduction, p.56.[160]Introduction, p.8.[161]Ibid., p.12.[162]Mémoire pour servir à l'histoire de la Société polie en France; Paris, in-8o, 1835. Voyez aussi M. Walckenaër:Mémoires touchant la Vie et les Écrits de madame de Sévigné, t. Ier, chap.IVetV.[163]Le mot même d'urbanitéest de Balzac, un des premiers et des plus illustres habitués de la maison.[164]Sur l'hôtel de Rambouillet voyez les détails les plus étendus dansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.VIetVII, et t. II, chap.VIII, IX, X, XIetXII, et aussi l'Appendice.[165]Ibid., t. II, chap.XII, XIII, etc.; et aussi Mmede Sablé, chap.II.[166]Ibid., t. II, chap.XV.[167]La Société Française,passim.
[1]Jacqueline Pascal, 3eédit., l'Avant-proposet l'Introduction.[2]Il nous reste à recueillir de tous nos écrits les éléments épars d'une Théodicée nouvelle, particulièrement fondée sur une psychologie exacte fécondée par une induction légitime, avec le double dessein de défendre la grande foi du genre humain contre la détestable philosophie que l'Allemagne, en ces derniers temps, a renvoyée à la France après la lui avoir empruntée, et de défendre aussi la vraie et bonne philosophie contre une dévotion pusillanime, indigne du christianisme et condamnée par l'Église, qui refuse à la raison humaine le droit et la force de s'élever jusqu'à Dieu. Il nous reste surtout à mettre la dernière main à cette traduction de Platon, dont nous voudrions faire le monument le moins fragile de notre entreprise philosophique.[3]Nous nous bornerons à citer et à remercier ici M. Planche et M. Nettement, M. Cuvilier-Fleury et M. de Pontmartin.[4]Voyez l'ouvrage de Villefore:la Vie de madame la duchesse de Longueville, en deux parties. Il y en a deux éditions un peu différentes. La première est de 1738, sans indication de lieu; la seconde, d'Amsterdam, 1739; cette dernière est la plus complète, et celle que nous citerons.[5]Quatremère de Quincy:Dissertation sur la statue antique de Vénus, découverte dans l'île de Milo, in-4o; etRecueil de dissertations archéologiques, 1836, in-8o, p. 143.[6]Millingen:Ancient unedited Monuments, in-fol.; London, 1826, p. 15, pl.VIII.[7]Nous trouvons dans plusieurs manuscrits jansénistes cette pièce curieuse, sous ce titre:Caractère de Mmede Longueville. Villefore ne l'a point ignorée. Voyez 1repartie, p.25.[8]Pourquoi ne pas lever aujourd'hui ce voile transparent? L'aimable et noble personne à laquelle nous pensions avait nom en ce monde Albertine de Staël, duchesse de Broglie.[9]Collection Petitot, t. LI, p. 455.[10]Cette maladie lui survint l'année même de son mariage; il ne lui en resta presque aucune trace. Voyez plus bas, chap. III, (p.206).[11]Édit. d'Amsterdam, 1731, t. Ier, p. 185.[12]Ibid., p. 219.[13]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1750, t. Ier, p. 44.[14]Mémoires, t. II, p. 16-17.[15]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1735, t. Ier, p. 45.[16]Mmede Sablé, 2eédit., chap.VI, p. 325. Sur Mllede Vandy, voyez le même ouvrage,ibid.[17]Lettre inédite à Mmede Montfort, qu'a bien voulu nous communiquer M. La Vallée, l'exact et dévoué éditeur de Mmede Maintenon.[18]Dans un ouvrage obscur, intitulé:La vie de Pierre Dubose, ministre du saint Évangile, enrichie de lettres, de harangues, etc.,Rotterdam, 1698, in-8o, nous trouvons une harangue adressée à Caen, en juin 1648, à Mmede Longueville, où le bon ministre protestant parle presque comme Scudéry. P. 328: «Le portrait, Madame, que la renommée fait de vous, est connu par toute la terre; et chacun y trouve tant de merveilles qu'on ne peut croire qu'il ne flatte l'original que quand on a le bonheur de vous voir. Alors on reconnoît que tout ce que la voix publique dit de Votre Altesse n'est qu'un petit crayon de ce que vous êtes.... On ne sauroit jamais assez bien dépeindre cet agréable mélange de douceur et de majesté qui tempère votre visage, et qui donne de la hardiesse et de la crainte en même temps à ceux qui ont l'honneur d'approcher de votre personne. On ne sauroit exprimer cette adresse inimitable qui paroît en toutes vos actions, cette brillante vivacité qu'on admire dans vos paroles, cet air gracieux et pompeux qui fait respecter même votre silence. Surtout, de quel pinceau pourroit-on représenter cet esprit formé de la main des Grâces et cultivé de celle des Muses, qui ne produit rien en vous que de judicieux, de délicat, d'éclatant, qui vous acquiert l'admiration du siècle, les ravissements de la cour, les applaudissements des provinces, et qui a mérité les hommages des ennemis mêmes à Münster, et les a mis à vos pieds, pendant qu'ils refusoient la paix à toute l'Europe.»[19]La Société française au XVIIesiècle, d'aprèsle Grand Cyrus, t. Ier, chap.Ier, p. 32.[20]Attique du Nord.[21]Une note, placée derrière le cadre, dit que cette copie a été faite, en 1834, d'après le portrait de Du Cayer, de l'année 1634.[22]M. de Montmorency a bien voulu prêter ce portrait, avec ceux de la belle Charlotte et de M. le Prince, à la ville de Chartres pour sonExposition d'objets d'artde 1858.[23]La copie de Versailles avait déjà un peu grossi tous les traits de l'aimable figure. Le gracieux ovale s'est élargi; le nez est trop fort, et le menton celui d'une femme de vingt à vingt-cinq ans. La gravure que M. Gavard en a donnée dans lesGaleries de Versaillesa encore empiré le mal: elle a fait pour la copie de Versailles ce qu'avait fait celle-ci pour le portrait de Du Cayer. Ce serait à la photographie de sauver à la fois et de populariser ce délicieux portrait et celui de Charlotte de Montmorency.[24]Pacificatores orbis christiani, etc., in-fol. Rotterodami, 1697. Odieuvre a reproduit ce portrait dansl'Europe illustre. Voyez plus bas, chap.IV.[25]Ce précieux portrait a été gâté par des retouches déplorables, et même quelquefois grossières. La gravure de M. Gavard est une vraie caricature. Celle que nous donnons rappelle bien l'original.[26]Avec cette légende:An. Gen. Borbonia. D. Long. S. P. Novi Castri. Sur l'autre face de la médaille est le portrait de son mari. Il y en a d'assez bonnes copies en bronze.[27]Ils sont très-peu différents l'un de l'autre et sans date.[28]Il fait partie des portraits qui se trouvent dans l'ouvrage du petit Beauchâteau, intitulé:la Muse naissante, etc., Paris, in-4o, 1657.[29]C'est bien là, en effet, la date de la première édition de la 1repartie, comme le dit le privilége:achevé d'imprimer, le 7 janvier 1649.[30]Madame de Sablé, chap. V, p. 296.[31]«Haut de 22 pouces, large de 18.» C'est là la seule description qu'en donne M. Vatout, t. II, p. 124 de l'ouvrage intitulé:Catalogue historique et descriptif des tableaux appartenant à S.A.R. monseigneur le duc d'Orléans, 4 vol. in-8o, 1823.[32]Liste des portraits gravés des François et Françoises illustres, t. IVede laBibliothèque historique de la France, édit. de Fontette.[33]Nous inclinons à penser que Fontette a rapporté à Mmede Longueville le beau portrait de Nicolas Poilly, dont l'inscription plus ou moins authentique est:Mademoiselle de Montpensier, avec les armes équivoques à la fois des d'Orléans et des Condé. Cependant, dans un ouvrage aussi curieux que bizarre,Le Mérite des Dames,par le sieur de S. Gabriel, où toutes les belles dames du temps sont passées en revue avec quelques désignations caractéristiques, nous lisons, seconde édition, 1657, p. 300: «Mmela duchesse de Longueville, beauté martiale, Pallas en chair humaine.» Il est pourtant bien difficile d'admettre qu'on n'ait ni peint ni gravé Mmede Longueville dans le temps de son plus grand éclat, pendant la Fronde.[34]Nous citerons trois portraits de Mmede Longueville convertie que possédait M. Craufurt, et que cet amateur éclairé attribuait à Mignard. Assurément Mignard, rendu à la France depuis 1660, a fort bien pu, depuis cette époque, peindre Mmede Longueville; mais Monville n'en dit rien dans saVie de Mignard. Nous n'avons jamais vu les trois portraits que possédait M. Craufurt; nous n'avons pu même découvrir en quelles mains ils sont passés; nous ne pouvons donc que reproduire les indications duCatalogue des tableaux de M. Quentin Craufurt, Paris, 1820, p. 44 et 45: «No152. Ovale; toile; hauteur, 32 po; longueur, 26. Assise, le bras gauche appuyé sur une natte, avec un livre sur ses genoux, et dans le moment de la réflexion; sa tête, placée de trois quarts, est ornée de cheveux blonds qui retombent en désordre sur ses épaules.—No153. Toile; haut., 70 po; long., 51. En Madeleine, assise près d'un rocher, à l'entrée d'une grotte.—Nô 154. Toile; haut., 4 po; long., 12. Dans un âge plus avancé; assise, dans un costume de veuve; la tête de trois quarts, ajustée d'un voile noir qui, en retombant sur son épaule, découvre une partie de ses cheveux.»[35]Villefore,IIepartie, p. 162 et 163.[36]T. Ier, p. 219.[37]T. III, p. 59.[38]T. II, p. 18.[39]In-12. Nous possédons l'exemplaire de dédicace qui a été entre les mains de Mllede Bourbon et porte ses armes.[40]Villefore, p. 59.[41]Mémoires, t. II, p. 19.[42]Plus haut, p.8.[43]Boileau, dans sa lettre à Perrault, met le comte de Tréville parmi les juges les plus délicats des choses de l'esprit. Saint-Simon s'attache à le peindre, t. IV, p. 184, et achève ainsi son portrait, t. VI, p. 372: il avait été «du grand et du meilleur monde, quelque temps courtisan, puis dévôt et retiré, revenu peu à peu dans un monde choisi, toujours galant, toujours brillant d'esprit et de goût.» Il avait aimé Madame, l'aimable Henriette, et la belle de Ludre; voyez lesMémoiresde Lafare, et Mmede Sévigné, lettre du 13 mars 1671. On dit que c'est pour lui qu'a été fait le mot:parler comme un livre. C'est l'ArsènedesCaractères de La Bruyère. Nous en connaissons quelques lettres inédites du meilleur langage, mais qui ne vont pas au delà d'une politesse accomplie.[44]Jacqueline Pascal,Avant-ProposetIntroduction.[45]T. Ier, p. 221: «Je ne crois pas que la reine Élisabeth d'Angleterre ait eu plus de capacité pour conduire un État.»[46]Oraison funèbre de la princesse Palatine.[47]Ægidii Menagii Poemata, depuis la première édition, qui est de 1652, in-4o,Ægidii Menagii Miscellaneu, jusqu'à l'édition elzévirienne, bien plus complète, de 1663. Dans celle-ci, il y a plus de vingt pièces françaises, latines et italiennes, adressées à Mmede La Fayette avant et après son mariage. Mmede Sévigné y est un peu plus épargnée; mais en revanche elle paraît déjà dans l'édition de 1652 et sous son nom et sous celui d'Uranie. L'étude des diverses éditions des poésies galantes de Ménage ne serait pas du tout inutile à l'histoire de Mmede Sévigné et de Mmede La Fayette.[48]Voyez le sonnet italien de Mmede Sévigné, publié par M. de Montmerqué.[49]Cette correspondance a été vendue à Sens, en 1849, à la vente de M. Tarbé. Nous l'avons examinée avec soin. Elle se compose d'environ cent soixante-seize lettres inédites, et parcourt presque toute la vie de Mmede La Fayette. On y voit que Ménage se prit de passion pour ses belles écolières. Rebuté et découragé assez vite par Marie de Rabutin, il se tourna vers la parente de celle-ci, Mllede Lavergne, sans être plus heureux, mais sans être traité avec autant de négligence. Le commerce de Ménage avec Mllede Lavergne dura même pendant qu'elle fut mariée au comte de La Fayette; il s'anima depuis son veuvage, et avec des vicissitudes de vivacité et de langueur il subsista jusqu'à sa mort. Évidemment Mmede La Fayette coquetta un peu avec son maître de latin et d'italien, et pendant quelque temps les relations sont assez intimes sans être tendres. Sur la fin, c'est une bonne et parfaite amitié.Plusieurs lettres montrent avec quel soin Mmede La Fayette avait étudié sous Ménage les poëtes et les bons écrivains, anciens et modernes. Elle le consulte, et elle lui rappelle leurs discussions sur l'emploi de telle ou telle expression. Il est sans cesse question de leur ami commun, Huet, qui écrivit pourZaïdeune dissertation sur l'origine du roman. Quelques lignes sur Segrais. Nous ne nous souvenons pas d'avoir rencontré une seule fois le nom de La Rochefoucauld. C'était là probablement la partie délicate et réservée, sur laquelle la belle dame ne consultait guère ses savants amis, et dont elle n'aurait pas laissé approcher la conversation. Ce qu'il y avait entre M. le duc et Mmela comtesse ne regardait pas l'abbé Huet et l'abbé Ménage. Il fallait être la marquise de Sévigné ou la marquise de Sablé pour se permettre un mot sur un pareil sujet. D'ailleurs nous n'avons ici que les lettres ou plutôt les billets de Mmede La Fayette; il n'y en a pas un seul de Ménage. La plupart sont autographes, quelques-uns dictés et signés, tous parfaitement authentiques. M. Tarbé avait fait de cette correspondance une copie qui s'est vendue avec les autographes. Le tout appartient aujourd'hui à M. Feuillet.[50]On peut lire une dissertation de Mmede Grignan sur lepur amourde Fénelon, au t. X des œuvres de Mmede Sévigné, p. 518, édition Montmerqué.—Sur Mmede Sévigné, voyezla Société française, t. II, ch.XIII, p. 201, etc., avec un charmant billet inédit de sa jeunesse.[51]Nous reviendrons souvent dans cet ouvrage sur cette distinction de la littérature de Louis XIII et de celle de Louis XIV. Nous disions ailleurs,Jacqueline Pascal,Introduction, p. 17: «Avançons, voilà le siècle de Louis XIV: c'en est fait de la mâle vigueur du temps de Richelieu; c'en est fait de la libre allure de la Fronde; Louis XIV a mis à l'ordre du jour la politesse, la dignité tempérée par le bon goût. Heureux les génies qui auront été trempés dans la vigueur et dans la liberté de l'âge précédent, et qui auront assez vécu pour recevoir leur dernière perfection des mains de la politesse nouvelle. C'est le privilége de Mmede Sévigné comme de Molière et de Bossuet.» Voyez aussila Société française,passim.[52]Plus bas, chap.III[53]Plus bas, p. 36.[54]Personne n'a été dupe du désaveu qu'il fit par politique des passages de ces Mémoires qui regardaient Condé et sa sœur, car ce sont précisément les plus travaillés et qui trahissent le plus sa main. Ils révoltèrent la conscience publique, dont l'interprète est Mmede Motteville, t. V, p. 114-115, et p. 132.[55]Madame de Sablé, ch.III.[56]Bibliothèque impériale, papiers de Gaignières, no771, p. 567: «Pension de 8,000 livres au duc de La Rochefoucauld, le 11 juillet 1659.»[57]Publiée en 1817, par M. Renouard, et qui se trouve aussi dans l'édition de Petitot,Mémoires, t. LI, p. 393.[58]Édit. d'Amsterdam, 1733, p. 12.[59]T. II, p. 15.[60]Petitot, t. XLVII, p. 41.[61]T. L de la collect. Petitot et t. II desMémoires, p. 136.[62]Mmede Chevreuse, chap.III, p. 142.[63]Collection Petitot, t. LI, p. 396.[64]Ibid., p. 398.[65]Lettre inédite et autographe de notre collection.[66]Collect. Petitot, t. LI, p. 398-399.[67]Coll. Petitot, p. 399, etc.[68]Coll. Petitot, p. 462.[69]Ibid., p. 401.[70]T. III, p. 295.[71]Ibid., p. 393.[72]P. 47.[73]Ibid.[74]Nous l'avons trouvée à la bibliothèque de l'Arsenal parmi les manuscrits de Conrart, et nous la publierons dans l'ouvrage que nous préparons:Mmede Longueville pendant la Fronde.[75]Petitot, t. LII, p. 24.[76]Ibid., p. 72.[77]Coll. Petitot, p. 71.[78]Ibid., p. 79-80.[79]Mmede Nemours, p. 150.[80]La Rochefoucauld, p. 198 de l'édition de 1662: «Le prince de Condé étoit averti du dessein qu'elle auroit eu de ruiner son parti par des voies fort extraordinaires pour les intérêts du duc de Nemours, et craignoit que si une même préoccupation lui prenoit pour un autre, elle ne fût capable de se porter aux mêmes extrémités si celui-là le désiroit.»Était averti, et par qui, sinon par La Rochefoucauld, qui avait alors toute la confiance de Condé? Cet odieux passage est un peu adouci dans l'édition de Petitot, t. LII, p. 132.[81]T. V, p. 114-115.[82]Mmede Sévigné en doute fort. Lettre du 7 octobre 1676: «Je ne crois pas que ce qui s'appelle amoureux, il l'ait jamais été.» Il dit lui-même dans son portrait: «Moi qui connois tout ce qu'il y a de délicat et de fort dans les sentiments de l'amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément de cette sorte. Mais de la façon dont je suis, je ne crois pas que cette connoissance que j'ai passe jamais de l'esprit au cœur.» Segrais (Mémoires anecdotes, édit. d'Amsterdam, 1723, p. 113): «M. de La Rochefoucauld disoit qu'il n'avoit trouvé de l'amour que dans les romans: pour lui, qu'il n'en avoit jamais senti.»[83]T. V, p. 132.[84]Édit. de 1662, p. 229-232; Petitot, p. 156-158.[85]T. II, p. 129.[86]VoyezMadame de Sablé, chap.III.[87]Mémoires anecdotes, p. 31.[88]T. Ier, p. 217.[89]Dans l'ouvrage qui pourra recevoir ce titre:Pénitence et dernières années de Mmede Longueville.[90]Madame de Sablé, chap.IV.[91]Nous connaissons et nous avons lu un billet autographe de Louis XIV à Mllede La Vallière, avant qu'elle eût cédé, qui atteste une passion d'une véhémence irrésistible.[92]Nous empruntons la traduction que Villefore a donnée de cette partie de la relation italienne du cardinal, Irepartie, p. 21 et 22.[93]T. Ier, p. 44.[94]Cabinet des médailles; en argent, avec cette légende:Car. Marg. mommorantia. princip. condæi uxor; au revers la figure de son mari.—Il y en a des copies en bronze.[95]Cabinet des estampes, collection Gaignières, t. X, et Montfaucon t. V, p. 434. Le grand portrait que le dessin de Gaignières reproduit en petit est-il celui dont parle Scudéry dans sonCabinet de M. de Scudéry, p. 54, et qu'il attribue à Pelerin?[96]Comme nous l'avons dit, l'original est chez M. le duc de Montmorency; mais on en peut voir une copie à Versailles, attique du nord. Voyez plus haut, p.12.[97]Sans date ni signature, avec cette inscription au bas:Charlo. Marguer. de Montmore. princesse de Condé. En veuve, c'est-à-dire au moins en 1647, son mari étant mort à la fin de 1646, et elle-même en 1650, C'est du cabinet de M. Craufurd que provient ce tableau, un des ornements du salon de M. le duc de Montmorency Luxembourg, à Châtillon-sur-Loing.—Parmi les portraits gravés de Mmela Princesse, celui de Moncornet reproduit évidemment Du Cayer, en le défigurant, et Daret a copié Michel Lasne, lequel a gravé le portrait peint de M. le duc de Luxembourg.—Les Carmélites avaient un émail de Petitot de leur belle bienfaitrice. Voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.410).[98]Mémoires de Bassompierre, Petitot, t. XIX, p. 385: «Sous le ciel il n'y avoit lors rien si beau que Mllede Montmorency, ni de meilleure grâce, ni plus parfaite.»[99]Voyez au commencement desMémoiresde Fontenai-Mareuil le récit de tous les moyens qu'employait Henri IV pour voir la Princesse malgré son mari, et des ruses et déguisements auxquels il s'abaissait. Bassompierre,ibid., dit que «c'étoit un amour forcené que le sien, qui ne se pouvoit contenir dans les bornes de la bienséance.»[100]Il est certain que depuis longtemps Henri IV se tenait prêt à agir contre l'Espagne, que les prétentions de la cour de Madrid sur la succession de Clèves, et la prise de Juliers par l'Archiduc lui étaient de puissants motifs; mais il n'est pas moins certain que ce fut le refus de l'Espagne de renvoyer M. le Prince et sa femme en France qui le décida, et lui mit l'épée à la main. Dès que Henri IV apprend l'enlèvement de la Princesse, il se trouble, assemble son conseil, contraint tous ses ministres d'opiner sur la plus sûre manière de faire revenir en France le Prince et sa femme, envoie coup sur coup en Flandre et Praslin, capitaine de ses gardes, et le marquis de Cœuvres, qui tente d'enlever la Princesse, et M. de Préaux, qui la redemande au nom de sa famille. Ses anciennes indécisions cessent tout à coup, et la passion emporte ce que la politique de Bouillon, de Sulli et de Lesdiguières n'avait pu encore obtenir. Voyez Bassompierre et Fontenai-Mareuil, et aussi une pièce très curieuse, intitulée:Négotiation faite à Milan avec le prince de Condé en 1609, dans leRecueil de plusieurs pièces servant à l'histoire moderne, in-12, Cologne, 1663.[101]Il voulut mourir entre les mains du nonce apostolique et de six jésuites, et légua son cœur à la compagnie. Voyez laGazettepour l'année 1646, no163, p. 1229:Abrégé de la vie et de la mort de Henri de Bourbon, prince de Condé.[102]Il y a un grand nombre d'excellents portraits gravés d'Henri de Bourbon, depuis son enfance jusqu'à sa mort, depuis Thomas de Lew jusqu'à Grégoire Huret. Nous n'en connaissons d'autre portrait peint que celui de Du Cayer, que possède M. le duc de Montmorency, et dont la copie est à Versailles. M. le Prince est là représenté en 1634 avec une vérité frappante. Il a les cheveux et la barbe légèrement roux; ce qui confirme notre conjecture que le personnage important et mystérieux qui joue un si grand rôle dans les premiers carnets de Mazarin sous le nom deIl Rosso, est le prince de Condé. Voyez nos articles duJournal des Savants, octobre 1854 et 1855..[103]Nous trouvons sur tout cela des détails nouveaux et curieux dans unJournal historique et anecdote de la cour et de Paris, au t. XI, in-4o, des manuscrits de Conrart. Ce journal inédit, qui mériterait de voir le jour, et qui est écrit tout entier de la main bien connue d'Arnauld d'Andilly, commence au 1erjanvier 1614 et va jusqu'au 1erjanvier 1620.«Le 19 Mai 1617, M. le Prince fait supplier le Roi de faire une œuvre charitable en lui faisant bailler sa femme, à la charge qu'elle demeureroit prisonnière avec lui.«26 Mai 1617, Mmela princesse de Condé va saluer le Roi et le supplier de lui vouloir permettre d'entrer prisonnière dans la Bastille avec M. le Prince. Le Roy le lui accorde, et d'y mener seulement une damoiselle. Sur quoi son petit nain ayant supplié le Roi de trouver bon qu'il n'abandonnât pas sa maîtresse, Sa Majesté le lui permit aussi. La même après-dînée, Mmela Princesse entra dans la Bastille, où elle fut reçue de M. le Prince avec tous les témoignages d'amitié qui se peuvent imaginer, et jusques-là qu'il ne la laissa jamais en repos qu'elle lui eût dit qu'elle lui pardonnoit.»—Dans ce même journal, il est souvent question de la mauvaise conduite du prince envers sa femme, sur laquelle il n'y a pas un seul mot de blâme.«31 Aoust 1617. Entreprise pour sauver M. le Prince de la Bastille, découverte.»«15 Septembre 1617. M. le Prince mené de la Bastille au bois de Vincennes... Mmela Princesse alla aussi avec lui en carrosse, n'ayant voulu entrer en litière. On dit qu'au commencement M. le Prince croyoit seulement qu'on lui vouloit ôter sa femme. M. de Vitry, M. de Persan, M. de Modène étoient avec lui dans le carrosse. Depuis qu'il a été dans le bois de Vincennes, on lui a permis, environ le commencement d'octobre, de se promener sur l'épaisseur d'une grosse muraille qui est en forme de galerie. M. de Persan est demeuré dans le donjon du bois de Vincennes pour garder M. le Prince avec la plus grande partie des soldats qu'il avoit dans la Bastille, et M. de Cadenet (depuis duc et maréchal de Chaulnes, un des frères du connétable de Luynes), avec douze compagnies du régiment de Normandie, fait garde dans la cour du château, d'où les soldats ne sortent pas.»«Environ le 20 Décembre 1617. Mmela Princesse très malade. Elle accouche dans le bois de Vincennes, à sept mois, d'un fils mort-né, et fut plus de quarante-huit heures sans mouvement ni sentiment. Jamais personne n'a été en une plus grande extrémité sans mourir. Entre autres médecins, M. Duret et M. Pietre l'assistèrent avec un soin extrême. Sur ce que M. le Prince désiroit qu'on fît des obsèques à ce petit enfant, M. l'évêque de Paris assembla des théologiens, lesquels jugèrent que, puisque n'ayant point reçu le baptême il n'étoit point entré en l'église, on ne devoit user d'aucunes cérémonies sur le sujet de sa mort.»«5 Septembre 1618. Mmela Princesse accouche de deux garçons morts. Le Roi témoigne d'un grand déplaisir. Plusieurs personnes eurent permission de l'aller voir.»«21 Mars 1619. M. le Prince tombe malade. Mardi, 2 avril, MM. Hatin, Duret et Seguin vont au Louvre représenter l'état de la maladie. La cause en étoit attribuée à profonde mélancolie. Il fut tenu plusieurs jours hors d'espérance. Il fut permis à Mmesa mère, à Mmela Comtesse, à Mmede Ventadour, à Mmela comtesse d'Auvergne, à Mmede la Trémoille, à Mmede Fontaines, à Mmela Grande, etc., de l'aller visiter. Le lundi, 8 avril, le Roi lui renvoie son épée par M. de Cadenet, et lui écrit: «Mon cousin, je suis bien fâché de votre maladie. Je vous prie de vous réjouir. Incontinent que j'aurai donné ordre à mes affaires, je vous donnerai votre liberté. Réjouissez-vous donc, et ayez assurance de mon amitié. Je suis, etc.»«28 Août 1619. Entre minuit et une heure, Mmela Princesse accouche d'une fille dans le bois de Vincennes.»«17 octobre 1619. Conseil tenu, où l'on prit la dernière résolution de faire sortir M. le Prince.»«Le 18, le Roi va à Chantilly pour y attendre M. le Prince.»«Le 19, M. de Luynes va trouver M. le Prince au bois de Vincennes.»«Le 20, M. de Luynes va de bon matin au bois de Vincennes, et monte en carrosse avec M. le Prince et Mmela Princesse, où étoient aussi MM. de Cadenet et de Modène. Il vint trouver le Roi à Chantilly, et le vit dans un cabinet où l'on dit qu'il se mit à genoux et fit des protestations extrêmes de fidélité et de ressentiment de l'obligation qu'il lui avoit.»«Le 22. Le Roi revient à Compiègne accompagné de M. le Prince. Mmela Princesse y arriva et vit la Reine le même jour.»[104]Une charmante gravure de Grégoire Huret, en tête duPalatium reginæ Eloquentiæ, montre l'Éloquence, qui ressemble bien à Mllede Bourbon, découvrant les trésors de son temple au jeune Louis, suivi du petit Armand déjà en abbé.[105]Une sorte d'école civile et militaire où, après le collége, on suivait des exercices qui préparaient à la carrière des armes.[106]Mémoires de l'abbé Arnauld, Petitot,IIesérie, t. XXXIV, p. 134: «C'étoit un homme extraordinaire dans sa profession. Quoiqu'il fût fort exact à faire faire tous les exercices, on peut dire que c'étoit la moindre chose qu'on apprenoit chez lui. Il s'appliquoit particulièrement à régler les mœurs, et jamais personne ne fut plus propre à former les jeunes gens à la vertu, soit en louant à propos ceux qui faisoient bien, soit en reprenant fortement les autres, et imprimant en tous un respect dont on ne pouvoit se défendre, tant il savoit tempérer sagement la bonté qui lui étoit naturelle par une sévérité nécessaire...... M. le duc d'Enghien qui, sous un nom si glorieux et ensuite sous celui de prince de Condé, s'est acquis la réputation du plus grand capitaine du siècle, entra aussi quelques jours après chez M. de Benjamin, et c'est, je crois, la plus forte preuve qu'on puisse donner de l'estime dans laquelle étoit cet excellent maître, qu'on l'ait jugé digne de former un si grand disciple.»[107]Mémoires de Lenet, édition de M. Aimé-Champollion, dans la collection de Michaud,IIIesérie, t. III, p. 448. C'est la seule bonne édition de ces précieux Mémoires.[108]Suivent onze plans sur vélin des places de la Bourgogne, avec des remarques du jeune prince.[109]Mémoires de Lenet, p. 458.[110]Ibid., p. 455.[111]Mémoires, p. 455.[112]Le frère aîné de celui qui, ayant pris son titre après sa mort, se distingua aussi par sa beauté, sa bravoure et sa galanterie, joua un assez grand rôle dans la vie de Mmede Longueville, et périt dans un duel insensé contre le duc de Beaufort, son beau-frère.[113]Sur Henri de Montmorency, voyezMadame de Sablé, chap. Ier, p. 22 et suiv.[114]Paris, 1800, in-8o.[115]On s'empresse de toutes parts à recueillir les cartulaires des vieilles abbayes: pourquoi un ami de la religion et des lettres ne s'occuperait-il pas de combler une des lacunes les plus regrettables de laGallia christiana, en rassemblant sous le nom deCartulaire du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacquesune foule de pièces que nous avons tenues entre les mains et qui établiraient sur des monuments authentiques l'histoire de cette intéressante congrégation, depuis les premières années de son établissement jusqu'à la révolution française? Du moins on trouvera dans l'Appendice, à la fin de ce volume, de curieux et riches matériaux pour l'histoire de l'illustre couvent dans presque toute l'étendue duXVIIesiècle.[116]Appendice, notes du chap.Ier.[117]Appendice, notes du chap.Ier.[118]Archives générales, section domaniale, 1reliasse de la cote C: «Lettres patentes du Roy Henry IV pour l'établissement de l'ordre des religieuses de Notre-Dame du mont Carmel, vérifiées en parlement le 1eroctobre 1602, à la très humble supplication de notre chère et bien aimée cousine, la demoiselle de Longueville.» En d'autres pièces il est dit aussi: «Ledit seigneur (le Roy Henry) inclinant favorablement à la supplication faite par demoiselle Catherine d'Orléans, fille de feu messire Henry d'Orléans, duc de Longueville et de Touteville...»[119]C'est depuis ce temps-là que le couvent de la rue Saint-Jacques a été appelé le grand couvent, par opposition à la maison de la rue Chapon.[120]L'acte de donation qui est aux Archives générales, est fait tant au nom de la duchesse douairière de Longueville qu'au nom de son fils, le futur mari d'Anne de Bourbon. «Madame Catherine de Gonzagues et de Clèves, duchesse de Longueville et de Touteville, veuve de feu très haut et très puissant prince Henry d'Orléans, en son vivant duc de Longueville et de Touteville, comte souverain de Neufchâtel et de Valengin en Suisse, aussi comte de Dunois et de Tancarville, etc., demeurant à Paris, en son hostel de Longueville, rue des Poulies, paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, tant en son nom que comme tutrice, soy faisant et se portant fort pour monseigneur Henry d'Orléans, son fils, aussi duc de Longueville et de Touteville...» Catherine de Gonzagues et de Clèves était sœur de Charles de Gonzagues, duc de Nevers, le père de Marie et d'Anne de Gonzagues, la reine de Pologne et la Palatine. Son fils, Henri II, jouant à la paume à l'âge de vingt ans, fit un effort, et une de ses épaules devint plus grosse et plus élevée que l'autre. Tout l'art des médecins fut impuissant. La mère désolée s'adressa à MmeAcarie, alors sœur Marie de l'Incarnation. Celle-ci se mit en prière devant le Saint-Sacrement, et le lendemain la taille du jeune duc était fort améliorée. Par reconnaissance, la mère et le fils fondèrent la maison de la rue Chapon, la dotèrent de dix mille écus en argent et de deux mille livres de rentes. Le duc de Longueville a rendu témoignage de ce fait devant les commissaires apostoliques chargés des recherches pour la béatification de MmeAcarie. Catherine de Gonzagues mourut en 1629.—On trouve aux Archives divers actes qui prouvent que la nièce de Richelieu, Mmela duchesse d'Aiguillon, était aussi une des bienfaitrices de l'un et de l'autre couvent. «Marie Vignerot, duchesse d'Esguillon, demeurant en son hostel, sis à Saint-Germain-des-Prés, paroisse de Saint-Sulpice...»[121]Voyez le plan de Paris de Gomboust, de 1652, et le plan dit de Turgot, de 1740.[122]Histoire manuscrite, t. II.[123]Nous avons ailleurs établi que des trois sources de la connaissance humaine, l'intuition, l'induction, la déduction, la première est de beaucoup la plus féconde et la plus élevée. C'est l'intuition qui, par sa vertu propre et spontanée, découvre directement et sans le secours de la réflexion toutes les vérités essentielles; c'est la lumière qui éclaire le genre humain; c'est le principe de toute inspiration, de l'enthousiasme, et de cette foi inébranlable et sûre d'elle-même, qui étonne le raisonnement réduit à la traiter de folie, parce qu'il ne peut s'en rendre compte par ses procédés ordinaires. VoyezDu Vrai, du Beau et du Bien, leç.III, p. 60, leç.V, p. 108; surtoutPhilosophie de Kant, leç.VI, p. 210 et suiv.[124]Appendice, notes du chapitreIer. Les Carmélites ont encore la tête de leur vénérable mère. Elle est forte et grosse. Un portrait d'elle, conservé par le couvent, lui donne une figure d'un caractère puissant. Il a été gravé bien des fois, entre autres par Regnesson et Boulanger.[125]Les Carmélites ont un petit portrait peint sur bois de la mère Marie de Jésus, déjà vieille, mais d'un visage noble et doux. Il a été fort bien gravé par Grignon et par Regnesson.[126]Appendice, notes du chap.Ier.[127]Appendice, notes du chap.Ier.[128]Les Carmélites ont bien voulu nous laisser voir un portrait peint sur toile de la mère Marie Madeleine, qui ne dément pas sa réputation de beauté. La figure est de l'ovale le plus parfait; les yeux du bleu foncé le plus doux; le front noble; l'aspect général d'une grandeur et d'une grâce achevée. Il est difficile de rien voir de plus beau.[129]Nous citerons les plus connus des visiteurs généraux de l'ordre: en 1614, le cardinal de Bérulle; en 1619, le père de Condren, le second général de l'Oratoire; en 1627, l'abbé de Bérulle, neveu du cardinal, etc. Parmi les supérieurs du monastère on compte, dans les premiers temps, le père Gibieuf, savant oratorien, un des correspondants de Descartes; plus tard, en 1662, M. Feret, docteur en théologie et curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet; en 1678, M. Pirot, docteur de Sorbonne; en 1715, M. Vivant, grand vicaire du cardinal de Noailles; en 1747, M. l'évêque de Bethléem, célèbre pour avoir extirpé le jansénisme, qui s'était introduit aux Carmélites à la fin du siècle précédent.[130]Ses lettres d'Espagne à Mmede Coulanges sont, pour l'agrément du style, fort au-dessus de celles de Mmedes Ursins. VoyezLettres de Mmela marquise de Villars, etc., Paris, 1759, et ce qu'en dit Mmede Sévigné, lettres du 8 octobre 1679 et du 28 février 1680.[131]Le portrait peint qui nous a été montré la représente en effet de la figure la plus heureuse, avec de charmants yeux bleus, un beau front, et l'air à la fois vif et agréable.[132]Lettre du 5 janvier 1680.[133]Lettre du 22 novembre 1688.[134]Édition de Lebel, t. XXXIX, p. 690.[135]Variante de nos manuscrits:pesées.[136]Billet autographe dont nous devons la communication aux dames Carmélites.[137]Ne nous étonnons pas de cette orthographe: c'était encore celle de Pascal, vers 1660. Voyez nosÉtudes sur Pascal, 5eédit., p. 456.[138]Cela date ce billet: il a donc été écrit quelque temps après la mort de la mère Madeleine de Saint-Joseph, c'est-à-dire en 1637.[139]Plusieurs lignes effacées plus tard et entièrement illisibles, et une moitié de page coupée.[140]MlleNicolas, née à Bordeaux en 1589, «agréable de corps et d'esprit, disent nos manuscrits, et qui plaisoit à tout le monde.» Ayant lu, tout enfant, la vie de Catherine de Sienne, elle se consacra à l'imiter, entra aux Carmélites en 1608, à dix-neuf ans, et mourut à trente-trois, en 1620. On conserve aux Carmélites le petit portrait peint dont parle ici Mllede Bourbon, et qui représente Catherine de Jésus en extase.Appendice, notes sur le chap.Ier.[141]Sur toutes ces religieuses, voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.343).[142]Paris, 1774, in-12.[143]T. Ier, p. 369.[144]T. Ier, p. 74.[145]Ibid., p. 79.[146]T. Ier, p. 124.[147]Ibid., p. 146.[148]Le roi de Pologne, Wladislas, venait d'épouser Marie de Gonzagues, fille du duc de Nevers, sœur de la Palatine. Après la mort de ce premier mari, elle passa avec la couronne à son frère Casimir, que Mlled'Épernon avait refusé.[149]Sa belle-mère, Marie du Cambout, nièce de Richelieu, que le cardinal fit épouser au duc d'Épernon, comme il fit épouser une autre de ses nièces, Mllede Brézé, au duc d'Enghien. Mmed'Épernon fut maltraitée par son mari, et mourut dans la retraite en 1691. Elle était sœur de l'abbé du Cambout de Pontchâteau, célèbre janséniste. Voyez deux portraits d'elle dans les divers portraits de Mademoiselle.[150]Il faut voir dans l'abbé Montis la vive résistance que Mlled'Épernon eut à vaincre de la part de son frère, le duc de Candale, surtout de la part de son père, qui en appela au parlement et au pape; la mort du duc de Candale, ses restes apportés aux Carmélites; la conversion du duc d'Épernon par les soins de sa fille, les plus beaux traits de la vie d'Anne Marie de Jésus, et la sainteté de sa mort. Elle fut une des bienfaitrices du couvent.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 558. «Les dons que fit Anne Marie de Jésus montèrent à plus de cent cinquante mille livres. Outre cette somme prodigieuse, M. le duc d'Épernon, son père, mort en l'année 1661, se trouvant sans héritiers, donna ici par son testament cent mille livres sur les seize cent mille qu'il laissoit en legs pieux, sans néanmoins parler de sa fille, mais en considération de la demande qu'il fit que son cœur y fût inhumé, celui du duc de Candale, son fils, mort en 1658, y étant déjà, afin que l'on fît quelques services et prières pour le repos de leurs âmes. Ce seigneur avoit déjà assigné à la maison, la vie durant de notre très honorée sœur Anne Marie, trois mille livres de pension, trouvant que les soixante mille livres qui étoient regardées comme sa dot étoient une somme trop modique et bonne seulement pour doter une demoiselle qui l'avoit suivie.» La demoiselle dont il est ici question et dont parle aussi Mademoiselle, se nommait Bouchereau. «Étant, dit l'abbé Montis (p. 34), d'une figure agréable, elle s'occupa pendant quelques années d'un bien aussi fragile; mais plus tard elle revint à la piété, et, désirant se faire religieuse et conjecturant les vues de Mlled'Épernon, elle lui ouvrit son cœur, et la conjura de l'emmener avec elle, ce qui fut aisément accordé.» MlleBouchereau mourut pendant son noviciat avant d'avoir fait profession.C'est par erreur que, sur la foi de l'abbé Montis, dans la Vie abrégée de la mère Agnès jointe à celle de Mlled'Épernon, p. 291, le savant éditeur des œuvres de Bossuet suppose, t. XXXIV, p. 690, que la belle lettre sur la mère Agnès est adressée à «Mmed'Épernon, prieure des Carmélites du faubourg Saint-Jacques,» car Mlled'Épernon, c'est ainsi qu'il la faut appeler, n'a jamais été prieure. Bossuet écrivit à la prieure qui succéda à la mère Agnès, soit la mère Claire du Saint-Sacrement, morte au début de sa charge, soit plutôt celle qui la remplaça presque immédiatement, c'est-à-dire la mère Marie du Saint-Sacrement, dans le monde Mmede La Thuillerie, qui fit ses vœux en 1654, fut prieure de 1691 à 1700, et mourut en 1705. Nos manuscrits contiennent plusieurs copies anciennes de la lettre de Bossuet qui ont toutes la suscription:A la mère du Saint-Sacrement.En 1680, Mmede Sévigné, accompagnant Mademoiselle aux Carmélites, y revit Mlled'Épernon et la trouva bien changée. Lettre du 5 janvier 1680, édit. Montmerqué, t. VI, p. 92: «Je fus hier aux Grandes Carmélites avec Mademoiselle, qui eut la bonne pensée de mander à MmeLesdiguières de me mener. Nous entrâmes dans ce saint lieu. Je fus ravie de l'esprit de la mère Agnès. Elle me parla de vous, comme vous connoissant par sa sœur (Mmela marquise de Villars). Je vis Mmede Stuart, belle et contente (elle fit profession cette année même, disent nos manuscrits, sous le nom de sœur Marguerite de Saint-Augustin, et mourut en 1722). Je vis Mlled'Épernon... Il y avoit plus de trente ans que nous ne nous étions vues: elle me parut horriblement changée.»Et pourtant, sans être d'une grande beauté, elle avait été la digne sœur du beau Candale. Le couvent des Carmélites en possède deux portraits peints. L'un est assez grand, et la représente, de quarante à cinquante ans, pâle et malade, mais agréable encore. Le meilleur et le mieux conservé la montre jeune et charmante. Sa figure est délicate et gracieuse, mais de cette grâce fragile que les années ne doivent pas respecter. Elle est peinte le sourire sur les lèvres, et telle qu'elle était dans le monde. On l'aura plus tard arrangée en Carmélite. C'est vraisemblablement le portrait même de Beaubrun, si bien gravé par Edelinck.[151]Tome Ier.[152]L'Histoire manuscrite, t. Ier, contient les épitaphes de Michel de Marillac, de Marguerite et Catherine d'Orléans, de Mmela Princesse, de la princesse de Conti, etc. Quand le garde des sceaux de Marillac fut arrêté, la mère Madeleine de Saint-Joseph essaya par toutes sortes de voies de le servir et de le consoler dans son malheur. Sans égard à ce qu'en pourrait penser le cardinal de Richelieu, qui était alors plus puissant que jamais, elle fit exposer le Saint-Sacrement soixante jours et soixante nuits, elle fit faire quantité de prières, elle écrivit souvent au pieux exilé, elle fit parler au cardinal pour qu'il fût traité avec moins de rigueur, et après sa mort elle demanda avec instance et obtint de faire venir son corps de Châteaudun, lui érigea un tombeau dans la chapelle de Sainte-Thérèse au bas du sanctuaire, et composa elle-même cette épitaphe qui n'est pas sans dignité: «Ci-gît messire Michel de Marillac, garde des sceaux de France, lequel ayant été constitué en cette dignité et plusieurs autres, a toujours gardé dans son cœur l'estime des vrais honneurs et richesses de l'éternité, faisant plusieurs bonnes œuvres, gardant très soigneusement la justice, cherchant la gloire de Dieu, soutenant son Église, secourant les opprimés, donnant quasi tout ce qu'il avoit aux pauvres; et au temps que par la Providence il fut privé de tout emploi et de toutes charges, il fit paroître sa grande magnanimité et le mépris des choses de la terre, vivant très content et s'acheminant à la sainte mort en laquelle il a passé de ce monde en l'autre, l'an de grâce 1632.»[153]Histoire manuscrite, t. Ier, p. 491 et 492.[154]Histoire manuscrite, t. Ier,ibid.[155]Il n'est pas surprenant que Mllede Bourbon ait songé à se faire carmélite, puisque sa mère y pensa aussi très sérieusement.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 514: «Le 26 décembre 1646, mourut à Paris Henri de Bourbon, second du nom, premier prince du sang, chéri du peuple par son amour pour la paix. Mmela Princesse, se voyant veuve, s'attacha de plus en plus à ce monastère, pour lequel elle avoit une telle estime que la sainteté de celles qui l'habitoient lui fit souvent désirer d'y finir ses jours, disant quelquefois qu'il lui sembloit que, malgré son goût naturel pour la cour et ses plaisirs, elle s'accommoderoit parfaitement de cette manière de vivre. Dans cette circonstance, ses désirs se renouvelèrent, mais l'amour de ses enfants lui en fit différer l'exécution jusqu'au moment de sa mort, qu'elle ne croyoit pas devoir toucher de si près celle de M. le Prince, auquel elle ne survécut que quatre ans.»[156]Villefore,Irepartie, p. 11.[157]Ibid.[158]Manuscr. d'André d'Ormesson, fol. 332, verso. C'est à l'occasion du ballet du 18 février 1635 que laGazette de Francecite pour la première fois le nom de Mllede Bourbon. Dans l'extraordinaire du 21 février, on raconte toute la fête du 18; on décrit toutes les scènes du ballet, on nomme tous les grands seigneurs qui y dansèrent, et on termine ainsi: «Voici le grand Ballet de la Reine, qui ravit tellement les sens de cette célèbre assemblée qu'il laissa tous les esprits en suspens lequel étoit le plus charmant ou des beautés qui y parurent, ou des pierreries dont il étoit tout brillant, ou des figures que représentoient ces seize divinités, dont il étoit composé: la Reine,mademoiselle de Bourbon, mesdames de Longueville (la première femme du duc de Longueville), de Montbazon, de Chaulnes, de La Valette, de Retz, mademoiselle de Rohan, mesdames de Liancourt et de Mortemart, mesdemoiselles de Senecé, de Hautefort, d'Esche, de Vieux-Pont, de Saint-Georges et de La Fayette, qui n'en sortirent et toute l'assistance qu'à trois heures du matin en suivant; chacun remportant de ce lieu plein de merveilles la même idée que celle de Jacob, lequel n'ayant vu toute la nuit que des anges, crut que c'étoit le lieu où le ciel se joignoit avec la terre.»[159]Introduction, p.56.[160]Introduction, p.8.[161]Ibid., p.12.[162]Mémoire pour servir à l'histoire de la Société polie en France; Paris, in-8o, 1835. Voyez aussi M. Walckenaër:Mémoires touchant la Vie et les Écrits de madame de Sévigné, t. Ier, chap.IVetV.[163]Le mot même d'urbanitéest de Balzac, un des premiers et des plus illustres habitués de la maison.[164]Sur l'hôtel de Rambouillet voyez les détails les plus étendus dansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.VIetVII, et t. II, chap.VIII, IX, X, XIetXII, et aussi l'Appendice.[165]Ibid., t. II, chap.XII, XIII, etc.; et aussi Mmede Sablé, chap.II.[166]Ibid., t. II, chap.XV.[167]La Société Française,passim.
[1]Jacqueline Pascal, 3eédit., l'Avant-proposet l'Introduction.
[2]Il nous reste à recueillir de tous nos écrits les éléments épars d'une Théodicée nouvelle, particulièrement fondée sur une psychologie exacte fécondée par une induction légitime, avec le double dessein de défendre la grande foi du genre humain contre la détestable philosophie que l'Allemagne, en ces derniers temps, a renvoyée à la France après la lui avoir empruntée, et de défendre aussi la vraie et bonne philosophie contre une dévotion pusillanime, indigne du christianisme et condamnée par l'Église, qui refuse à la raison humaine le droit et la force de s'élever jusqu'à Dieu. Il nous reste surtout à mettre la dernière main à cette traduction de Platon, dont nous voudrions faire le monument le moins fragile de notre entreprise philosophique.
[3]Nous nous bornerons à citer et à remercier ici M. Planche et M. Nettement, M. Cuvilier-Fleury et M. de Pontmartin.
[4]Voyez l'ouvrage de Villefore:la Vie de madame la duchesse de Longueville, en deux parties. Il y en a deux éditions un peu différentes. La première est de 1738, sans indication de lieu; la seconde, d'Amsterdam, 1739; cette dernière est la plus complète, et celle que nous citerons.
[5]Quatremère de Quincy:Dissertation sur la statue antique de Vénus, découverte dans l'île de Milo, in-4o; etRecueil de dissertations archéologiques, 1836, in-8o, p. 143.
[6]Millingen:Ancient unedited Monuments, in-fol.; London, 1826, p. 15, pl.VIII.
[7]Nous trouvons dans plusieurs manuscrits jansénistes cette pièce curieuse, sous ce titre:Caractère de Mmede Longueville. Villefore ne l'a point ignorée. Voyez 1repartie, p.25.
[8]Pourquoi ne pas lever aujourd'hui ce voile transparent? L'aimable et noble personne à laquelle nous pensions avait nom en ce monde Albertine de Staël, duchesse de Broglie.
[9]Collection Petitot, t. LI, p. 455.
[10]Cette maladie lui survint l'année même de son mariage; il ne lui en resta presque aucune trace. Voyez plus bas, chap. III, (p.206).
[11]Édit. d'Amsterdam, 1731, t. Ier, p. 185.
[12]Ibid., p. 219.
[13]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1750, t. Ier, p. 44.
[14]Mémoires, t. II, p. 16-17.
[15]Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1735, t. Ier, p. 45.
[16]Mmede Sablé, 2eédit., chap.VI, p. 325. Sur Mllede Vandy, voyez le même ouvrage,ibid.
[17]Lettre inédite à Mmede Montfort, qu'a bien voulu nous communiquer M. La Vallée, l'exact et dévoué éditeur de Mmede Maintenon.
[18]Dans un ouvrage obscur, intitulé:La vie de Pierre Dubose, ministre du saint Évangile, enrichie de lettres, de harangues, etc.,Rotterdam, 1698, in-8o, nous trouvons une harangue adressée à Caen, en juin 1648, à Mmede Longueville, où le bon ministre protestant parle presque comme Scudéry. P. 328: «Le portrait, Madame, que la renommée fait de vous, est connu par toute la terre; et chacun y trouve tant de merveilles qu'on ne peut croire qu'il ne flatte l'original que quand on a le bonheur de vous voir. Alors on reconnoît que tout ce que la voix publique dit de Votre Altesse n'est qu'un petit crayon de ce que vous êtes.... On ne sauroit jamais assez bien dépeindre cet agréable mélange de douceur et de majesté qui tempère votre visage, et qui donne de la hardiesse et de la crainte en même temps à ceux qui ont l'honneur d'approcher de votre personne. On ne sauroit exprimer cette adresse inimitable qui paroît en toutes vos actions, cette brillante vivacité qu'on admire dans vos paroles, cet air gracieux et pompeux qui fait respecter même votre silence. Surtout, de quel pinceau pourroit-on représenter cet esprit formé de la main des Grâces et cultivé de celle des Muses, qui ne produit rien en vous que de judicieux, de délicat, d'éclatant, qui vous acquiert l'admiration du siècle, les ravissements de la cour, les applaudissements des provinces, et qui a mérité les hommages des ennemis mêmes à Münster, et les a mis à vos pieds, pendant qu'ils refusoient la paix à toute l'Europe.»
[19]La Société française au XVIIesiècle, d'aprèsle Grand Cyrus, t. Ier, chap.Ier, p. 32.
[20]Attique du Nord.
[21]Une note, placée derrière le cadre, dit que cette copie a été faite, en 1834, d'après le portrait de Du Cayer, de l'année 1634.
[22]M. de Montmorency a bien voulu prêter ce portrait, avec ceux de la belle Charlotte et de M. le Prince, à la ville de Chartres pour sonExposition d'objets d'artde 1858.
[23]La copie de Versailles avait déjà un peu grossi tous les traits de l'aimable figure. Le gracieux ovale s'est élargi; le nez est trop fort, et le menton celui d'une femme de vingt à vingt-cinq ans. La gravure que M. Gavard en a donnée dans lesGaleries de Versaillesa encore empiré le mal: elle a fait pour la copie de Versailles ce qu'avait fait celle-ci pour le portrait de Du Cayer. Ce serait à la photographie de sauver à la fois et de populariser ce délicieux portrait et celui de Charlotte de Montmorency.
[24]Pacificatores orbis christiani, etc., in-fol. Rotterodami, 1697. Odieuvre a reproduit ce portrait dansl'Europe illustre. Voyez plus bas, chap.IV.
[25]Ce précieux portrait a été gâté par des retouches déplorables, et même quelquefois grossières. La gravure de M. Gavard est une vraie caricature. Celle que nous donnons rappelle bien l'original.
[26]Avec cette légende:An. Gen. Borbonia. D. Long. S. P. Novi Castri. Sur l'autre face de la médaille est le portrait de son mari. Il y en a d'assez bonnes copies en bronze.
[27]Ils sont très-peu différents l'un de l'autre et sans date.
[28]Il fait partie des portraits qui se trouvent dans l'ouvrage du petit Beauchâteau, intitulé:la Muse naissante, etc., Paris, in-4o, 1657.
[29]C'est bien là, en effet, la date de la première édition de la 1repartie, comme le dit le privilége:achevé d'imprimer, le 7 janvier 1649.
[30]Madame de Sablé, chap. V, p. 296.
[31]«Haut de 22 pouces, large de 18.» C'est là la seule description qu'en donne M. Vatout, t. II, p. 124 de l'ouvrage intitulé:Catalogue historique et descriptif des tableaux appartenant à S.A.R. monseigneur le duc d'Orléans, 4 vol. in-8o, 1823.
[32]Liste des portraits gravés des François et Françoises illustres, t. IVede laBibliothèque historique de la France, édit. de Fontette.
[33]Nous inclinons à penser que Fontette a rapporté à Mmede Longueville le beau portrait de Nicolas Poilly, dont l'inscription plus ou moins authentique est:Mademoiselle de Montpensier, avec les armes équivoques à la fois des d'Orléans et des Condé. Cependant, dans un ouvrage aussi curieux que bizarre,Le Mérite des Dames,par le sieur de S. Gabriel, où toutes les belles dames du temps sont passées en revue avec quelques désignations caractéristiques, nous lisons, seconde édition, 1657, p. 300: «Mmela duchesse de Longueville, beauté martiale, Pallas en chair humaine.» Il est pourtant bien difficile d'admettre qu'on n'ait ni peint ni gravé Mmede Longueville dans le temps de son plus grand éclat, pendant la Fronde.
[34]Nous citerons trois portraits de Mmede Longueville convertie que possédait M. Craufurt, et que cet amateur éclairé attribuait à Mignard. Assurément Mignard, rendu à la France depuis 1660, a fort bien pu, depuis cette époque, peindre Mmede Longueville; mais Monville n'en dit rien dans saVie de Mignard. Nous n'avons jamais vu les trois portraits que possédait M. Craufurt; nous n'avons pu même découvrir en quelles mains ils sont passés; nous ne pouvons donc que reproduire les indications duCatalogue des tableaux de M. Quentin Craufurt, Paris, 1820, p. 44 et 45: «No152. Ovale; toile; hauteur, 32 po; longueur, 26. Assise, le bras gauche appuyé sur une natte, avec un livre sur ses genoux, et dans le moment de la réflexion; sa tête, placée de trois quarts, est ornée de cheveux blonds qui retombent en désordre sur ses épaules.—No153. Toile; haut., 70 po; long., 51. En Madeleine, assise près d'un rocher, à l'entrée d'une grotte.—Nô 154. Toile; haut., 4 po; long., 12. Dans un âge plus avancé; assise, dans un costume de veuve; la tête de trois quarts, ajustée d'un voile noir qui, en retombant sur son épaule, découvre une partie de ses cheveux.»
[35]Villefore,IIepartie, p. 162 et 163.
[36]T. Ier, p. 219.
[37]T. III, p. 59.
[38]T. II, p. 18.
[39]In-12. Nous possédons l'exemplaire de dédicace qui a été entre les mains de Mllede Bourbon et porte ses armes.
[40]Villefore, p. 59.
[41]Mémoires, t. II, p. 19.
[42]Plus haut, p.8.
[43]Boileau, dans sa lettre à Perrault, met le comte de Tréville parmi les juges les plus délicats des choses de l'esprit. Saint-Simon s'attache à le peindre, t. IV, p. 184, et achève ainsi son portrait, t. VI, p. 372: il avait été «du grand et du meilleur monde, quelque temps courtisan, puis dévôt et retiré, revenu peu à peu dans un monde choisi, toujours galant, toujours brillant d'esprit et de goût.» Il avait aimé Madame, l'aimable Henriette, et la belle de Ludre; voyez lesMémoiresde Lafare, et Mmede Sévigné, lettre du 13 mars 1671. On dit que c'est pour lui qu'a été fait le mot:parler comme un livre. C'est l'ArsènedesCaractères de La Bruyère. Nous en connaissons quelques lettres inédites du meilleur langage, mais qui ne vont pas au delà d'une politesse accomplie.
[44]Jacqueline Pascal,Avant-ProposetIntroduction.
[45]T. Ier, p. 221: «Je ne crois pas que la reine Élisabeth d'Angleterre ait eu plus de capacité pour conduire un État.»
[46]Oraison funèbre de la princesse Palatine.
[47]Ægidii Menagii Poemata, depuis la première édition, qui est de 1652, in-4o,Ægidii Menagii Miscellaneu, jusqu'à l'édition elzévirienne, bien plus complète, de 1663. Dans celle-ci, il y a plus de vingt pièces françaises, latines et italiennes, adressées à Mmede La Fayette avant et après son mariage. Mmede Sévigné y est un peu plus épargnée; mais en revanche elle paraît déjà dans l'édition de 1652 et sous son nom et sous celui d'Uranie. L'étude des diverses éditions des poésies galantes de Ménage ne serait pas du tout inutile à l'histoire de Mmede Sévigné et de Mmede La Fayette.
[48]Voyez le sonnet italien de Mmede Sévigné, publié par M. de Montmerqué.
[49]Cette correspondance a été vendue à Sens, en 1849, à la vente de M. Tarbé. Nous l'avons examinée avec soin. Elle se compose d'environ cent soixante-seize lettres inédites, et parcourt presque toute la vie de Mmede La Fayette. On y voit que Ménage se prit de passion pour ses belles écolières. Rebuté et découragé assez vite par Marie de Rabutin, il se tourna vers la parente de celle-ci, Mllede Lavergne, sans être plus heureux, mais sans être traité avec autant de négligence. Le commerce de Ménage avec Mllede Lavergne dura même pendant qu'elle fut mariée au comte de La Fayette; il s'anima depuis son veuvage, et avec des vicissitudes de vivacité et de langueur il subsista jusqu'à sa mort. Évidemment Mmede La Fayette coquetta un peu avec son maître de latin et d'italien, et pendant quelque temps les relations sont assez intimes sans être tendres. Sur la fin, c'est une bonne et parfaite amitié.
Plusieurs lettres montrent avec quel soin Mmede La Fayette avait étudié sous Ménage les poëtes et les bons écrivains, anciens et modernes. Elle le consulte, et elle lui rappelle leurs discussions sur l'emploi de telle ou telle expression. Il est sans cesse question de leur ami commun, Huet, qui écrivit pourZaïdeune dissertation sur l'origine du roman. Quelques lignes sur Segrais. Nous ne nous souvenons pas d'avoir rencontré une seule fois le nom de La Rochefoucauld. C'était là probablement la partie délicate et réservée, sur laquelle la belle dame ne consultait guère ses savants amis, et dont elle n'aurait pas laissé approcher la conversation. Ce qu'il y avait entre M. le duc et Mmela comtesse ne regardait pas l'abbé Huet et l'abbé Ménage. Il fallait être la marquise de Sévigné ou la marquise de Sablé pour se permettre un mot sur un pareil sujet. D'ailleurs nous n'avons ici que les lettres ou plutôt les billets de Mmede La Fayette; il n'y en a pas un seul de Ménage. La plupart sont autographes, quelques-uns dictés et signés, tous parfaitement authentiques. M. Tarbé avait fait de cette correspondance une copie qui s'est vendue avec les autographes. Le tout appartient aujourd'hui à M. Feuillet.
[50]On peut lire une dissertation de Mmede Grignan sur lepur amourde Fénelon, au t. X des œuvres de Mmede Sévigné, p. 518, édition Montmerqué.—Sur Mmede Sévigné, voyezla Société française, t. II, ch.XIII, p. 201, etc., avec un charmant billet inédit de sa jeunesse.
[51]Nous reviendrons souvent dans cet ouvrage sur cette distinction de la littérature de Louis XIII et de celle de Louis XIV. Nous disions ailleurs,Jacqueline Pascal,Introduction, p. 17: «Avançons, voilà le siècle de Louis XIV: c'en est fait de la mâle vigueur du temps de Richelieu; c'en est fait de la libre allure de la Fronde; Louis XIV a mis à l'ordre du jour la politesse, la dignité tempérée par le bon goût. Heureux les génies qui auront été trempés dans la vigueur et dans la liberté de l'âge précédent, et qui auront assez vécu pour recevoir leur dernière perfection des mains de la politesse nouvelle. C'est le privilége de Mmede Sévigné comme de Molière et de Bossuet.» Voyez aussila Société française,passim.
[52]Plus bas, chap.III
[53]Plus bas, p. 36.
[54]Personne n'a été dupe du désaveu qu'il fit par politique des passages de ces Mémoires qui regardaient Condé et sa sœur, car ce sont précisément les plus travaillés et qui trahissent le plus sa main. Ils révoltèrent la conscience publique, dont l'interprète est Mmede Motteville, t. V, p. 114-115, et p. 132.
[55]Madame de Sablé, ch.III.
[56]Bibliothèque impériale, papiers de Gaignières, no771, p. 567: «Pension de 8,000 livres au duc de La Rochefoucauld, le 11 juillet 1659.»
[57]Publiée en 1817, par M. Renouard, et qui se trouve aussi dans l'édition de Petitot,Mémoires, t. LI, p. 393.
[58]Édit. d'Amsterdam, 1733, p. 12.
[59]T. II, p. 15.
[60]Petitot, t. XLVII, p. 41.
[61]T. L de la collect. Petitot et t. II desMémoires, p. 136.
[62]Mmede Chevreuse, chap.III, p. 142.
[63]Collection Petitot, t. LI, p. 396.
[64]Ibid., p. 398.
[65]Lettre inédite et autographe de notre collection.
[66]Collect. Petitot, t. LI, p. 398-399.
[67]Coll. Petitot, p. 399, etc.
[68]Coll. Petitot, p. 462.
[69]Ibid., p. 401.
[70]T. III, p. 295.
[71]Ibid., p. 393.
[72]P. 47.
[73]Ibid.
[74]Nous l'avons trouvée à la bibliothèque de l'Arsenal parmi les manuscrits de Conrart, et nous la publierons dans l'ouvrage que nous préparons:Mmede Longueville pendant la Fronde.
[75]Petitot, t. LII, p. 24.
[76]Ibid., p. 72.
[77]Coll. Petitot, p. 71.
[78]Ibid., p. 79-80.
[79]Mmede Nemours, p. 150.
[80]La Rochefoucauld, p. 198 de l'édition de 1662: «Le prince de Condé étoit averti du dessein qu'elle auroit eu de ruiner son parti par des voies fort extraordinaires pour les intérêts du duc de Nemours, et craignoit que si une même préoccupation lui prenoit pour un autre, elle ne fût capable de se porter aux mêmes extrémités si celui-là le désiroit.»Était averti, et par qui, sinon par La Rochefoucauld, qui avait alors toute la confiance de Condé? Cet odieux passage est un peu adouci dans l'édition de Petitot, t. LII, p. 132.
[81]T. V, p. 114-115.
[82]Mmede Sévigné en doute fort. Lettre du 7 octobre 1676: «Je ne crois pas que ce qui s'appelle amoureux, il l'ait jamais été.» Il dit lui-même dans son portrait: «Moi qui connois tout ce qu'il y a de délicat et de fort dans les sentiments de l'amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément de cette sorte. Mais de la façon dont je suis, je ne crois pas que cette connoissance que j'ai passe jamais de l'esprit au cœur.» Segrais (Mémoires anecdotes, édit. d'Amsterdam, 1723, p. 113): «M. de La Rochefoucauld disoit qu'il n'avoit trouvé de l'amour que dans les romans: pour lui, qu'il n'en avoit jamais senti.»
[83]T. V, p. 132.
[84]Édit. de 1662, p. 229-232; Petitot, p. 156-158.
[85]T. II, p. 129.
[86]VoyezMadame de Sablé, chap.III.
[87]Mémoires anecdotes, p. 31.
[88]T. Ier, p. 217.
[89]Dans l'ouvrage qui pourra recevoir ce titre:Pénitence et dernières années de Mmede Longueville.
[90]Madame de Sablé, chap.IV.
[91]Nous connaissons et nous avons lu un billet autographe de Louis XIV à Mllede La Vallière, avant qu'elle eût cédé, qui atteste une passion d'une véhémence irrésistible.
[92]Nous empruntons la traduction que Villefore a donnée de cette partie de la relation italienne du cardinal, Irepartie, p. 21 et 22.
[93]T. Ier, p. 44.
[94]Cabinet des médailles; en argent, avec cette légende:Car. Marg. mommorantia. princip. condæi uxor; au revers la figure de son mari.—Il y en a des copies en bronze.
[95]Cabinet des estampes, collection Gaignières, t. X, et Montfaucon t. V, p. 434. Le grand portrait que le dessin de Gaignières reproduit en petit est-il celui dont parle Scudéry dans sonCabinet de M. de Scudéry, p. 54, et qu'il attribue à Pelerin?
[96]Comme nous l'avons dit, l'original est chez M. le duc de Montmorency; mais on en peut voir une copie à Versailles, attique du nord. Voyez plus haut, p.12.
[97]Sans date ni signature, avec cette inscription au bas:Charlo. Marguer. de Montmore. princesse de Condé. En veuve, c'est-à-dire au moins en 1647, son mari étant mort à la fin de 1646, et elle-même en 1650, C'est du cabinet de M. Craufurd que provient ce tableau, un des ornements du salon de M. le duc de Montmorency Luxembourg, à Châtillon-sur-Loing.—Parmi les portraits gravés de Mmela Princesse, celui de Moncornet reproduit évidemment Du Cayer, en le défigurant, et Daret a copié Michel Lasne, lequel a gravé le portrait peint de M. le duc de Luxembourg.—Les Carmélites avaient un émail de Petitot de leur belle bienfaitrice. Voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.410).
[98]Mémoires de Bassompierre, Petitot, t. XIX, p. 385: «Sous le ciel il n'y avoit lors rien si beau que Mllede Montmorency, ni de meilleure grâce, ni plus parfaite.»
[99]Voyez au commencement desMémoiresde Fontenai-Mareuil le récit de tous les moyens qu'employait Henri IV pour voir la Princesse malgré son mari, et des ruses et déguisements auxquels il s'abaissait. Bassompierre,ibid., dit que «c'étoit un amour forcené que le sien, qui ne se pouvoit contenir dans les bornes de la bienséance.»
[100]Il est certain que depuis longtemps Henri IV se tenait prêt à agir contre l'Espagne, que les prétentions de la cour de Madrid sur la succession de Clèves, et la prise de Juliers par l'Archiduc lui étaient de puissants motifs; mais il n'est pas moins certain que ce fut le refus de l'Espagne de renvoyer M. le Prince et sa femme en France qui le décida, et lui mit l'épée à la main. Dès que Henri IV apprend l'enlèvement de la Princesse, il se trouble, assemble son conseil, contraint tous ses ministres d'opiner sur la plus sûre manière de faire revenir en France le Prince et sa femme, envoie coup sur coup en Flandre et Praslin, capitaine de ses gardes, et le marquis de Cœuvres, qui tente d'enlever la Princesse, et M. de Préaux, qui la redemande au nom de sa famille. Ses anciennes indécisions cessent tout à coup, et la passion emporte ce que la politique de Bouillon, de Sulli et de Lesdiguières n'avait pu encore obtenir. Voyez Bassompierre et Fontenai-Mareuil, et aussi une pièce très curieuse, intitulée:Négotiation faite à Milan avec le prince de Condé en 1609, dans leRecueil de plusieurs pièces servant à l'histoire moderne, in-12, Cologne, 1663.
[101]Il voulut mourir entre les mains du nonce apostolique et de six jésuites, et légua son cœur à la compagnie. Voyez laGazettepour l'année 1646, no163, p. 1229:Abrégé de la vie et de la mort de Henri de Bourbon, prince de Condé.
[102]Il y a un grand nombre d'excellents portraits gravés d'Henri de Bourbon, depuis son enfance jusqu'à sa mort, depuis Thomas de Lew jusqu'à Grégoire Huret. Nous n'en connaissons d'autre portrait peint que celui de Du Cayer, que possède M. le duc de Montmorency, et dont la copie est à Versailles. M. le Prince est là représenté en 1634 avec une vérité frappante. Il a les cheveux et la barbe légèrement roux; ce qui confirme notre conjecture que le personnage important et mystérieux qui joue un si grand rôle dans les premiers carnets de Mazarin sous le nom deIl Rosso, est le prince de Condé. Voyez nos articles duJournal des Savants, octobre 1854 et 1855..
[103]Nous trouvons sur tout cela des détails nouveaux et curieux dans unJournal historique et anecdote de la cour et de Paris, au t. XI, in-4o, des manuscrits de Conrart. Ce journal inédit, qui mériterait de voir le jour, et qui est écrit tout entier de la main bien connue d'Arnauld d'Andilly, commence au 1erjanvier 1614 et va jusqu'au 1erjanvier 1620.
«Le 19 Mai 1617, M. le Prince fait supplier le Roi de faire une œuvre charitable en lui faisant bailler sa femme, à la charge qu'elle demeureroit prisonnière avec lui.
«26 Mai 1617, Mmela princesse de Condé va saluer le Roi et le supplier de lui vouloir permettre d'entrer prisonnière dans la Bastille avec M. le Prince. Le Roy le lui accorde, et d'y mener seulement une damoiselle. Sur quoi son petit nain ayant supplié le Roi de trouver bon qu'il n'abandonnât pas sa maîtresse, Sa Majesté le lui permit aussi. La même après-dînée, Mmela Princesse entra dans la Bastille, où elle fut reçue de M. le Prince avec tous les témoignages d'amitié qui se peuvent imaginer, et jusques-là qu'il ne la laissa jamais en repos qu'elle lui eût dit qu'elle lui pardonnoit.»—Dans ce même journal, il est souvent question de la mauvaise conduite du prince envers sa femme, sur laquelle il n'y a pas un seul mot de blâme.
«31 Aoust 1617. Entreprise pour sauver M. le Prince de la Bastille, découverte.»
«15 Septembre 1617. M. le Prince mené de la Bastille au bois de Vincennes... Mmela Princesse alla aussi avec lui en carrosse, n'ayant voulu entrer en litière. On dit qu'au commencement M. le Prince croyoit seulement qu'on lui vouloit ôter sa femme. M. de Vitry, M. de Persan, M. de Modène étoient avec lui dans le carrosse. Depuis qu'il a été dans le bois de Vincennes, on lui a permis, environ le commencement d'octobre, de se promener sur l'épaisseur d'une grosse muraille qui est en forme de galerie. M. de Persan est demeuré dans le donjon du bois de Vincennes pour garder M. le Prince avec la plus grande partie des soldats qu'il avoit dans la Bastille, et M. de Cadenet (depuis duc et maréchal de Chaulnes, un des frères du connétable de Luynes), avec douze compagnies du régiment de Normandie, fait garde dans la cour du château, d'où les soldats ne sortent pas.»
«Environ le 20 Décembre 1617. Mmela Princesse très malade. Elle accouche dans le bois de Vincennes, à sept mois, d'un fils mort-né, et fut plus de quarante-huit heures sans mouvement ni sentiment. Jamais personne n'a été en une plus grande extrémité sans mourir. Entre autres médecins, M. Duret et M. Pietre l'assistèrent avec un soin extrême. Sur ce que M. le Prince désiroit qu'on fît des obsèques à ce petit enfant, M. l'évêque de Paris assembla des théologiens, lesquels jugèrent que, puisque n'ayant point reçu le baptême il n'étoit point entré en l'église, on ne devoit user d'aucunes cérémonies sur le sujet de sa mort.»
«5 Septembre 1618. Mmela Princesse accouche de deux garçons morts. Le Roi témoigne d'un grand déplaisir. Plusieurs personnes eurent permission de l'aller voir.»
«21 Mars 1619. M. le Prince tombe malade. Mardi, 2 avril, MM. Hatin, Duret et Seguin vont au Louvre représenter l'état de la maladie. La cause en étoit attribuée à profonde mélancolie. Il fut tenu plusieurs jours hors d'espérance. Il fut permis à Mmesa mère, à Mmela Comtesse, à Mmede Ventadour, à Mmela comtesse d'Auvergne, à Mmede la Trémoille, à Mmede Fontaines, à Mmela Grande, etc., de l'aller visiter. Le lundi, 8 avril, le Roi lui renvoie son épée par M. de Cadenet, et lui écrit: «Mon cousin, je suis bien fâché de votre maladie. Je vous prie de vous réjouir. Incontinent que j'aurai donné ordre à mes affaires, je vous donnerai votre liberté. Réjouissez-vous donc, et ayez assurance de mon amitié. Je suis, etc.»
«28 Août 1619. Entre minuit et une heure, Mmela Princesse accouche d'une fille dans le bois de Vincennes.»
«17 octobre 1619. Conseil tenu, où l'on prit la dernière résolution de faire sortir M. le Prince.»
«Le 18, le Roi va à Chantilly pour y attendre M. le Prince.»
«Le 19, M. de Luynes va trouver M. le Prince au bois de Vincennes.»
«Le 20, M. de Luynes va de bon matin au bois de Vincennes, et monte en carrosse avec M. le Prince et Mmela Princesse, où étoient aussi MM. de Cadenet et de Modène. Il vint trouver le Roi à Chantilly, et le vit dans un cabinet où l'on dit qu'il se mit à genoux et fit des protestations extrêmes de fidélité et de ressentiment de l'obligation qu'il lui avoit.»
«Le 22. Le Roi revient à Compiègne accompagné de M. le Prince. Mmela Princesse y arriva et vit la Reine le même jour.»
[104]Une charmante gravure de Grégoire Huret, en tête duPalatium reginæ Eloquentiæ, montre l'Éloquence, qui ressemble bien à Mllede Bourbon, découvrant les trésors de son temple au jeune Louis, suivi du petit Armand déjà en abbé.
[105]Une sorte d'école civile et militaire où, après le collége, on suivait des exercices qui préparaient à la carrière des armes.
[106]Mémoires de l'abbé Arnauld, Petitot,IIesérie, t. XXXIV, p. 134: «C'étoit un homme extraordinaire dans sa profession. Quoiqu'il fût fort exact à faire faire tous les exercices, on peut dire que c'étoit la moindre chose qu'on apprenoit chez lui. Il s'appliquoit particulièrement à régler les mœurs, et jamais personne ne fut plus propre à former les jeunes gens à la vertu, soit en louant à propos ceux qui faisoient bien, soit en reprenant fortement les autres, et imprimant en tous un respect dont on ne pouvoit se défendre, tant il savoit tempérer sagement la bonté qui lui étoit naturelle par une sévérité nécessaire...... M. le duc d'Enghien qui, sous un nom si glorieux et ensuite sous celui de prince de Condé, s'est acquis la réputation du plus grand capitaine du siècle, entra aussi quelques jours après chez M. de Benjamin, et c'est, je crois, la plus forte preuve qu'on puisse donner de l'estime dans laquelle étoit cet excellent maître, qu'on l'ait jugé digne de former un si grand disciple.»
[107]Mémoires de Lenet, édition de M. Aimé-Champollion, dans la collection de Michaud,IIIesérie, t. III, p. 448. C'est la seule bonne édition de ces précieux Mémoires.
[108]Suivent onze plans sur vélin des places de la Bourgogne, avec des remarques du jeune prince.
[109]Mémoires de Lenet, p. 458.
[110]Ibid., p. 455.
[111]Mémoires, p. 455.
[112]Le frère aîné de celui qui, ayant pris son titre après sa mort, se distingua aussi par sa beauté, sa bravoure et sa galanterie, joua un assez grand rôle dans la vie de Mmede Longueville, et périt dans un duel insensé contre le duc de Beaufort, son beau-frère.
[113]Sur Henri de Montmorency, voyezMadame de Sablé, chap. Ier, p. 22 et suiv.
[114]Paris, 1800, in-8o.
[115]On s'empresse de toutes parts à recueillir les cartulaires des vieilles abbayes: pourquoi un ami de la religion et des lettres ne s'occuperait-il pas de combler une des lacunes les plus regrettables de laGallia christiana, en rassemblant sous le nom deCartulaire du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacquesune foule de pièces que nous avons tenues entre les mains et qui établiraient sur des monuments authentiques l'histoire de cette intéressante congrégation, depuis les premières années de son établissement jusqu'à la révolution française? Du moins on trouvera dans l'Appendice, à la fin de ce volume, de curieux et riches matériaux pour l'histoire de l'illustre couvent dans presque toute l'étendue duXVIIesiècle.
[116]Appendice, notes du chap.Ier.
[117]Appendice, notes du chap.Ier.
[118]Archives générales, section domaniale, 1reliasse de la cote C: «Lettres patentes du Roy Henry IV pour l'établissement de l'ordre des religieuses de Notre-Dame du mont Carmel, vérifiées en parlement le 1eroctobre 1602, à la très humble supplication de notre chère et bien aimée cousine, la demoiselle de Longueville.» En d'autres pièces il est dit aussi: «Ledit seigneur (le Roy Henry) inclinant favorablement à la supplication faite par demoiselle Catherine d'Orléans, fille de feu messire Henry d'Orléans, duc de Longueville et de Touteville...»
[119]C'est depuis ce temps-là que le couvent de la rue Saint-Jacques a été appelé le grand couvent, par opposition à la maison de la rue Chapon.
[120]L'acte de donation qui est aux Archives générales, est fait tant au nom de la duchesse douairière de Longueville qu'au nom de son fils, le futur mari d'Anne de Bourbon. «Madame Catherine de Gonzagues et de Clèves, duchesse de Longueville et de Touteville, veuve de feu très haut et très puissant prince Henry d'Orléans, en son vivant duc de Longueville et de Touteville, comte souverain de Neufchâtel et de Valengin en Suisse, aussi comte de Dunois et de Tancarville, etc., demeurant à Paris, en son hostel de Longueville, rue des Poulies, paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, tant en son nom que comme tutrice, soy faisant et se portant fort pour monseigneur Henry d'Orléans, son fils, aussi duc de Longueville et de Touteville...» Catherine de Gonzagues et de Clèves était sœur de Charles de Gonzagues, duc de Nevers, le père de Marie et d'Anne de Gonzagues, la reine de Pologne et la Palatine. Son fils, Henri II, jouant à la paume à l'âge de vingt ans, fit un effort, et une de ses épaules devint plus grosse et plus élevée que l'autre. Tout l'art des médecins fut impuissant. La mère désolée s'adressa à MmeAcarie, alors sœur Marie de l'Incarnation. Celle-ci se mit en prière devant le Saint-Sacrement, et le lendemain la taille du jeune duc était fort améliorée. Par reconnaissance, la mère et le fils fondèrent la maison de la rue Chapon, la dotèrent de dix mille écus en argent et de deux mille livres de rentes. Le duc de Longueville a rendu témoignage de ce fait devant les commissaires apostoliques chargés des recherches pour la béatification de MmeAcarie. Catherine de Gonzagues mourut en 1629.—On trouve aux Archives divers actes qui prouvent que la nièce de Richelieu, Mmela duchesse d'Aiguillon, était aussi une des bienfaitrices de l'un et de l'autre couvent. «Marie Vignerot, duchesse d'Esguillon, demeurant en son hostel, sis à Saint-Germain-des-Prés, paroisse de Saint-Sulpice...»
[121]Voyez le plan de Paris de Gomboust, de 1652, et le plan dit de Turgot, de 1740.
[122]Histoire manuscrite, t. II.
[123]Nous avons ailleurs établi que des trois sources de la connaissance humaine, l'intuition, l'induction, la déduction, la première est de beaucoup la plus féconde et la plus élevée. C'est l'intuition qui, par sa vertu propre et spontanée, découvre directement et sans le secours de la réflexion toutes les vérités essentielles; c'est la lumière qui éclaire le genre humain; c'est le principe de toute inspiration, de l'enthousiasme, et de cette foi inébranlable et sûre d'elle-même, qui étonne le raisonnement réduit à la traiter de folie, parce qu'il ne peut s'en rendre compte par ses procédés ordinaires. VoyezDu Vrai, du Beau et du Bien, leç.III, p. 60, leç.V, p. 108; surtoutPhilosophie de Kant, leç.VI, p. 210 et suiv.
[124]Appendice, notes du chapitreIer. Les Carmélites ont encore la tête de leur vénérable mère. Elle est forte et grosse. Un portrait d'elle, conservé par le couvent, lui donne une figure d'un caractère puissant. Il a été gravé bien des fois, entre autres par Regnesson et Boulanger.
[125]Les Carmélites ont un petit portrait peint sur bois de la mère Marie de Jésus, déjà vieille, mais d'un visage noble et doux. Il a été fort bien gravé par Grignon et par Regnesson.
[126]Appendice, notes du chap.Ier.
[127]Appendice, notes du chap.Ier.
[128]Les Carmélites ont bien voulu nous laisser voir un portrait peint sur toile de la mère Marie Madeleine, qui ne dément pas sa réputation de beauté. La figure est de l'ovale le plus parfait; les yeux du bleu foncé le plus doux; le front noble; l'aspect général d'une grandeur et d'une grâce achevée. Il est difficile de rien voir de plus beau.
[129]Nous citerons les plus connus des visiteurs généraux de l'ordre: en 1614, le cardinal de Bérulle; en 1619, le père de Condren, le second général de l'Oratoire; en 1627, l'abbé de Bérulle, neveu du cardinal, etc. Parmi les supérieurs du monastère on compte, dans les premiers temps, le père Gibieuf, savant oratorien, un des correspondants de Descartes; plus tard, en 1662, M. Feret, docteur en théologie et curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet; en 1678, M. Pirot, docteur de Sorbonne; en 1715, M. Vivant, grand vicaire du cardinal de Noailles; en 1747, M. l'évêque de Bethléem, célèbre pour avoir extirpé le jansénisme, qui s'était introduit aux Carmélites à la fin du siècle précédent.
[130]Ses lettres d'Espagne à Mmede Coulanges sont, pour l'agrément du style, fort au-dessus de celles de Mmedes Ursins. VoyezLettres de Mmela marquise de Villars, etc., Paris, 1759, et ce qu'en dit Mmede Sévigné, lettres du 8 octobre 1679 et du 28 février 1680.
[131]Le portrait peint qui nous a été montré la représente en effet de la figure la plus heureuse, avec de charmants yeux bleus, un beau front, et l'air à la fois vif et agréable.
[132]Lettre du 5 janvier 1680.
[133]Lettre du 22 novembre 1688.
[134]Édition de Lebel, t. XXXIX, p. 690.
[135]Variante de nos manuscrits:pesées.
[136]Billet autographe dont nous devons la communication aux dames Carmélites.
[137]Ne nous étonnons pas de cette orthographe: c'était encore celle de Pascal, vers 1660. Voyez nosÉtudes sur Pascal, 5eédit., p. 456.
[138]Cela date ce billet: il a donc été écrit quelque temps après la mort de la mère Madeleine de Saint-Joseph, c'est-à-dire en 1637.
[139]Plusieurs lignes effacées plus tard et entièrement illisibles, et une moitié de page coupée.
[140]MlleNicolas, née à Bordeaux en 1589, «agréable de corps et d'esprit, disent nos manuscrits, et qui plaisoit à tout le monde.» Ayant lu, tout enfant, la vie de Catherine de Sienne, elle se consacra à l'imiter, entra aux Carmélites en 1608, à dix-neuf ans, et mourut à trente-trois, en 1620. On conserve aux Carmélites le petit portrait peint dont parle ici Mllede Bourbon, et qui représente Catherine de Jésus en extase.Appendice, notes sur le chap.Ier.
[141]Sur toutes ces religieuses, voyez l'Appendice, notes du chap.Ier(p.343).
[142]Paris, 1774, in-12.
[143]T. Ier, p. 369.
[144]T. Ier, p. 74.
[145]Ibid., p. 79.
[146]T. Ier, p. 124.
[147]Ibid., p. 146.
[148]Le roi de Pologne, Wladislas, venait d'épouser Marie de Gonzagues, fille du duc de Nevers, sœur de la Palatine. Après la mort de ce premier mari, elle passa avec la couronne à son frère Casimir, que Mlled'Épernon avait refusé.
[149]Sa belle-mère, Marie du Cambout, nièce de Richelieu, que le cardinal fit épouser au duc d'Épernon, comme il fit épouser une autre de ses nièces, Mllede Brézé, au duc d'Enghien. Mmed'Épernon fut maltraitée par son mari, et mourut dans la retraite en 1691. Elle était sœur de l'abbé du Cambout de Pontchâteau, célèbre janséniste. Voyez deux portraits d'elle dans les divers portraits de Mademoiselle.
[150]Il faut voir dans l'abbé Montis la vive résistance que Mlled'Épernon eut à vaincre de la part de son frère, le duc de Candale, surtout de la part de son père, qui en appela au parlement et au pape; la mort du duc de Candale, ses restes apportés aux Carmélites; la conversion du duc d'Épernon par les soins de sa fille, les plus beaux traits de la vie d'Anne Marie de Jésus, et la sainteté de sa mort. Elle fut une des bienfaitrices du couvent.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 558. «Les dons que fit Anne Marie de Jésus montèrent à plus de cent cinquante mille livres. Outre cette somme prodigieuse, M. le duc d'Épernon, son père, mort en l'année 1661, se trouvant sans héritiers, donna ici par son testament cent mille livres sur les seize cent mille qu'il laissoit en legs pieux, sans néanmoins parler de sa fille, mais en considération de la demande qu'il fit que son cœur y fût inhumé, celui du duc de Candale, son fils, mort en 1658, y étant déjà, afin que l'on fît quelques services et prières pour le repos de leurs âmes. Ce seigneur avoit déjà assigné à la maison, la vie durant de notre très honorée sœur Anne Marie, trois mille livres de pension, trouvant que les soixante mille livres qui étoient regardées comme sa dot étoient une somme trop modique et bonne seulement pour doter une demoiselle qui l'avoit suivie.» La demoiselle dont il est ici question et dont parle aussi Mademoiselle, se nommait Bouchereau. «Étant, dit l'abbé Montis (p. 34), d'une figure agréable, elle s'occupa pendant quelques années d'un bien aussi fragile; mais plus tard elle revint à la piété, et, désirant se faire religieuse et conjecturant les vues de Mlled'Épernon, elle lui ouvrit son cœur, et la conjura de l'emmener avec elle, ce qui fut aisément accordé.» MlleBouchereau mourut pendant son noviciat avant d'avoir fait profession.
C'est par erreur que, sur la foi de l'abbé Montis, dans la Vie abrégée de la mère Agnès jointe à celle de Mlled'Épernon, p. 291, le savant éditeur des œuvres de Bossuet suppose, t. XXXIV, p. 690, que la belle lettre sur la mère Agnès est adressée à «Mmed'Épernon, prieure des Carmélites du faubourg Saint-Jacques,» car Mlled'Épernon, c'est ainsi qu'il la faut appeler, n'a jamais été prieure. Bossuet écrivit à la prieure qui succéda à la mère Agnès, soit la mère Claire du Saint-Sacrement, morte au début de sa charge, soit plutôt celle qui la remplaça presque immédiatement, c'est-à-dire la mère Marie du Saint-Sacrement, dans le monde Mmede La Thuillerie, qui fit ses vœux en 1654, fut prieure de 1691 à 1700, et mourut en 1705. Nos manuscrits contiennent plusieurs copies anciennes de la lettre de Bossuet qui ont toutes la suscription:A la mère du Saint-Sacrement.
En 1680, Mmede Sévigné, accompagnant Mademoiselle aux Carmélites, y revit Mlled'Épernon et la trouva bien changée. Lettre du 5 janvier 1680, édit. Montmerqué, t. VI, p. 92: «Je fus hier aux Grandes Carmélites avec Mademoiselle, qui eut la bonne pensée de mander à MmeLesdiguières de me mener. Nous entrâmes dans ce saint lieu. Je fus ravie de l'esprit de la mère Agnès. Elle me parla de vous, comme vous connoissant par sa sœur (Mmela marquise de Villars). Je vis Mmede Stuart, belle et contente (elle fit profession cette année même, disent nos manuscrits, sous le nom de sœur Marguerite de Saint-Augustin, et mourut en 1722). Je vis Mlled'Épernon... Il y avoit plus de trente ans que nous ne nous étions vues: elle me parut horriblement changée.»
Et pourtant, sans être d'une grande beauté, elle avait été la digne sœur du beau Candale. Le couvent des Carmélites en possède deux portraits peints. L'un est assez grand, et la représente, de quarante à cinquante ans, pâle et malade, mais agréable encore. Le meilleur et le mieux conservé la montre jeune et charmante. Sa figure est délicate et gracieuse, mais de cette grâce fragile que les années ne doivent pas respecter. Elle est peinte le sourire sur les lèvres, et telle qu'elle était dans le monde. On l'aura plus tard arrangée en Carmélite. C'est vraisemblablement le portrait même de Beaubrun, si bien gravé par Edelinck.
[151]Tome Ier.
[152]L'Histoire manuscrite, t. Ier, contient les épitaphes de Michel de Marillac, de Marguerite et Catherine d'Orléans, de Mmela Princesse, de la princesse de Conti, etc. Quand le garde des sceaux de Marillac fut arrêté, la mère Madeleine de Saint-Joseph essaya par toutes sortes de voies de le servir et de le consoler dans son malheur. Sans égard à ce qu'en pourrait penser le cardinal de Richelieu, qui était alors plus puissant que jamais, elle fit exposer le Saint-Sacrement soixante jours et soixante nuits, elle fit faire quantité de prières, elle écrivit souvent au pieux exilé, elle fit parler au cardinal pour qu'il fût traité avec moins de rigueur, et après sa mort elle demanda avec instance et obtint de faire venir son corps de Châteaudun, lui érigea un tombeau dans la chapelle de Sainte-Thérèse au bas du sanctuaire, et composa elle-même cette épitaphe qui n'est pas sans dignité: «Ci-gît messire Michel de Marillac, garde des sceaux de France, lequel ayant été constitué en cette dignité et plusieurs autres, a toujours gardé dans son cœur l'estime des vrais honneurs et richesses de l'éternité, faisant plusieurs bonnes œuvres, gardant très soigneusement la justice, cherchant la gloire de Dieu, soutenant son Église, secourant les opprimés, donnant quasi tout ce qu'il avoit aux pauvres; et au temps que par la Providence il fut privé de tout emploi et de toutes charges, il fit paroître sa grande magnanimité et le mépris des choses de la terre, vivant très content et s'acheminant à la sainte mort en laquelle il a passé de ce monde en l'autre, l'an de grâce 1632.»
[153]Histoire manuscrite, t. Ier, p. 491 et 492.
[154]Histoire manuscrite, t. Ier,ibid.
[155]Il n'est pas surprenant que Mllede Bourbon ait songé à se faire carmélite, puisque sa mère y pensa aussi très sérieusement.Histoire manuscrite, t. Ier, p. 514: «Le 26 décembre 1646, mourut à Paris Henri de Bourbon, second du nom, premier prince du sang, chéri du peuple par son amour pour la paix. Mmela Princesse, se voyant veuve, s'attacha de plus en plus à ce monastère, pour lequel elle avoit une telle estime que la sainteté de celles qui l'habitoient lui fit souvent désirer d'y finir ses jours, disant quelquefois qu'il lui sembloit que, malgré son goût naturel pour la cour et ses plaisirs, elle s'accommoderoit parfaitement de cette manière de vivre. Dans cette circonstance, ses désirs se renouvelèrent, mais l'amour de ses enfants lui en fit différer l'exécution jusqu'au moment de sa mort, qu'elle ne croyoit pas devoir toucher de si près celle de M. le Prince, auquel elle ne survécut que quatre ans.»
[156]Villefore,Irepartie, p. 11.
[157]Ibid.
[158]Manuscr. d'André d'Ormesson, fol. 332, verso. C'est à l'occasion du ballet du 18 février 1635 que laGazette de Francecite pour la première fois le nom de Mllede Bourbon. Dans l'extraordinaire du 21 février, on raconte toute la fête du 18; on décrit toutes les scènes du ballet, on nomme tous les grands seigneurs qui y dansèrent, et on termine ainsi: «Voici le grand Ballet de la Reine, qui ravit tellement les sens de cette célèbre assemblée qu'il laissa tous les esprits en suspens lequel étoit le plus charmant ou des beautés qui y parurent, ou des pierreries dont il étoit tout brillant, ou des figures que représentoient ces seize divinités, dont il étoit composé: la Reine,mademoiselle de Bourbon, mesdames de Longueville (la première femme du duc de Longueville), de Montbazon, de Chaulnes, de La Valette, de Retz, mademoiselle de Rohan, mesdames de Liancourt et de Mortemart, mesdemoiselles de Senecé, de Hautefort, d'Esche, de Vieux-Pont, de Saint-Georges et de La Fayette, qui n'en sortirent et toute l'assistance qu'à trois heures du matin en suivant; chacun remportant de ce lieu plein de merveilles la même idée que celle de Jacob, lequel n'ayant vu toute la nuit que des anges, crut que c'étoit le lieu où le ciel se joignoit avec la terre.»
[159]Introduction, p.56.
[160]Introduction, p.8.
[161]Ibid., p.12.
[162]Mémoire pour servir à l'histoire de la Société polie en France; Paris, in-8o, 1835. Voyez aussi M. Walckenaër:Mémoires touchant la Vie et les Écrits de madame de Sévigné, t. Ier, chap.IVetV.
[163]Le mot même d'urbanitéest de Balzac, un des premiers et des plus illustres habitués de la maison.
[164]Sur l'hôtel de Rambouillet voyez les détails les plus étendus dansLa Société Française au XVIIesiècle, t. Ier, chap.VIetVII, et t. II, chap.VIII, IX, X, XIetXII, et aussi l'Appendice.
[165]Ibid., t. II, chap.XII, XIII, etc.; et aussi Mmede Sablé, chap.II.
[166]Ibid., t. II, chap.XV.
[167]La Société Française,passim.